Âgé de 37 ans Loïc le Marrec a tout perdu dans son divorce : sa femme, bien sûr, mais aussi sa maison, son argent, son travail et son fils. Il ne voit pas d'autre solution que de revenir s'installer dans la demeure familiale où son père, Artus, règne en patriarche. Les trois frères et soeur de Loïc sont restés travailler et vivre sur cette exploitation agricole. Si chacun habite son propre logement, les repas du soir se prennent en commun. Artus qui nous est présenté comme un homme droit est en fait un tyran domestique auquel personne n'ose s'opposer vraiment et qui a toujours traité Loïc moins bien que ses autres enfants, lui témoignant du mépris et même de la haine. le secret de famille qui se cache derrière ce ressentiment se devine dès les premières pages. La question que je me pose c'est comment on va parvenir à la réconciliation après des années de comportements injustes et de propos blessants.
Avec cette interrogation
Françoise Bourdin a réussi à m'accrocher et j'ai lu ce roman rapidement même si j'en vois les défauts. Les comportements des personnages et les situations sont souvent caricaturaux et surtout je suis gênée tout du long par un léger fond -mais quasi permanent- de stéréotypes de genre. Possible que l'autrice n'en ait pas conscience qui nous affirme à plusieurs reprises que, dans la famille le Marrec, garçons (sauf Loïc) et fille sont traités à égalité. Et soudain, à propos de Gaëlle, la fille le Marrec, ce passage : "Seule dans un monde d'hommes depuis la mort de leur mère, Gaëlle n'avait eu d'autre horizon que ses frères, son père, les ouvriers agricoles qui se succédaient à Kerloc'h. Elle partageait leur goût pour la terre, se donnait autant de mal que n'importe lequel d'entre aux, travaillait en jean et en bottes de caoutchouc d'un bout de l'année à l'autre, ne s'accordait que de brèves aventures sans suite. Or Elias avait fait d'elle une femme. Il ne se contentait pas de l'aimer, il la vénérait." Je ne sais pas pour Gaëlle mais moi je n'ai pas envie d'être traitée comme une déesse, j'ai envie d'être traitée comme une personne. Quant à prendre conscience que j'étais une femme, cela s'est passé au collège quand des garçons de mon âge ont commencé à se croire autorisés à me faire des réflexions sur mon physique. Un roman qui véhicule beaucoup trop de préjugés patriarcaux à mon goût.
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