Chloé et Soan sont frère et soeur de famille recomposée. Depuis quelque temps, Soan met de la distance, sans explication. Une situation que vit très mal Chloé. A la maison comme au collège, elle se sent seule.
Après avoir évoqué l'attirance dans
Rouge Tagada, le harcèlement dans
Mots Rumeurs, Mots Cutter, les auteures continuent d'évoquer les difficultés des adolescents. Chloé raconte, via son journal, les difficultés de communication qu'elle rencontre avec Soan. Paradoxalement, cette solitude va lui ouvrir les yeux sur « la société » qu'est le collège : une jungle !
Ce troisième récit semble être la clé de voute des quatre tomes du cycle collège. En effet, le récit se déroule légèrement en décalage des deux autres. Point important : ils peuvent se lire séparément, à la suite, dans le désordre… D'où l'absence de numéro ?
Tout le scénario de
Charlotte Bousquet repose sur les non-dits, mais doit aussi s'articuler avec les tomes précédents. Une gymnastique cérébrale permettant la cohésion de l'ensemble (vivement le tome 4). Les dialogues sont percutants, durs.
Charlotte Bousquet sait frapper là où ça fait mal. On a plaisir à retrouver les personnages des anciens tomes. Au vu des différents évènements, se pourrait-il que Lola soit la clé de voute de la série ? En referment ce livre, j'ai un ressenti d'inachevé sur le personnage de Soan. On passe trop vite à autre chose, sans savoir les motivations explicite. L'histoire est peut-être trop subtile pour moi.
Stéphanie Rubini a commencé sa carrière de bande dessinée avec
Rouge Tagada. Au fil des tomes, l'oeuvre devient de plus en plus une bande dessinée. Un travail effectué en peu de temps. Découpage, placement des phylactères, placement des cases, etc. Je suis bluffé par le résultat, mais si le format ne change pas, il ne faudrait pas qu'il y ait une autre évolution. L'ensemble est lisible, mais rajouter des cases serait une erreur (ou augmenter la pagination). le trait de
Stéphanie Rubini continue de s'améliorer. Tout en gardant son trait, les détails affluent et on la sent à l'aise dans cet univers. Comme toujours, un code couleur est présent. Comme toujours, les auteures cassent les clichés. le rose est-il synonyme de niaiserie, de guimauve ? A vous de vous faire une idée en lisant
Bulles & Blues.
Pour illustrer le journal de Chloé, les auteures ont fait appel à un jeune dessinateur prometteur : Léo Sapolsky. Son graphisme est nettement influencé par les mangas, mais on sent déjà un frémissement, quelque chose qui se dégage. On lui souhaite beaucoup de courage et de réussite dans cette voie. Quant à l'idée de l'engager, elle est fabuleuse !
Le Power Girl Duet a encore frappé (désolé Leo). Elles pointent une banale histoire pour la dénoncer, car c'est aussi à nous lecteurs d'agir quelque soit notre âge ou notre situation (collégien, parent, grand-parent). Toute cette activité sociale n'empêche pas d'en faire une bonne histoire. Cette dernière permettant l'articulation des autres tomes. On attend la suite avec patience.
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