AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le vide et le plein : Carnets du Japon 1964-1970 (58)

Il en va souvent ainsi des gens qui "font les mystérieux" : c'est leur néant qu'ils dissimulent, ou l'espoir, qu'après tout on ne peut blâmer, que derrière ce néant dont ils souffrent se cache quelque chose qu'ils ne connaissent pas encore.
Commenter  J’apprécie          250
Japon : pays de toutes les nuances du bois, de la mousse, du thé amer et de ces grosses flutes de bambou dans lesquelles on engouffre l'air par litres pour obtenir cette note basse et tremblante d'une mélancolie qui en dit long sur le pays.
Commenter  J’apprécie          230
Le voyage ne vous apprendra rien si vous ne lui laissez pas aussi le droit de vous détruire. C'est une règle vieille comme le monde. Un voyage est comme un naufrage, et ceux dont le bateau n'a pas coulé ne sauront jamais rien de la mer.
Commenter  J’apprécie          180
Littérature

L'écriture naît d'une illusion : illusion que je suis meilleur que moi-même, plus pénétrant, généreux et sensible. Illusion aussi que je suis capable d'écrire. Lorsque cette illusion est maintenue assez longtemps - comme un révélateur qu'on porte à température - elle devient réalité, j'écris et je m'ajuste aux exigences de l'écriture. L'écriture c'est mon théâtre et si je ne sais pas toujours comment la pièce commence, je sais par contre qu'elle finit bien. Chaque fois que je me laisse déranger, c'est comme si on rallumait dans la salle, comme si des spectateurs se levaient et partaient bruyamment avant que la moindre phrase d'un peu de portée et de poids ait été prononcée sur la scène.
L'illusion a donc son rôle à jouer dans ma vie : c'est un moteur parmi d'autres, c'est une variété roturière de l'acte de foi dont on ne se sent pas toujours capable. Il y a ainsi des rapports très étroits entre l'illusion et l'édification de l'être, ceci permettant souvent cela.
Commenter  J’apprécie          170
Quant à moi, la gaieté est une hormone que je ne sécrète pas souvent et qui d'ailleurs ne m'intéresse que médiocrement - ce qui m'intéresse, c'est le bonheur dans l'acceptation et dans l'orgueil.
Commenter  J’apprécie          111
Littérature

Avez-vous vu un chirurgien mécher une plaie? Des mètres et des mètres de gaze souillée de pus avant d'arriver au sang frais. Il y a de ça dans l'écriture : une litanie qui peu à peu se débarrasse de tout ce qui n'est pas elle, un flot qui graduellement se purifie. Accepter l'incohérence et l'hémorragie pour vider son être, le pacifier et entrer dans celui des autres.
Commenter  J’apprécie          100
Tous les voyages sont ethnographiques. Votre propre ville même, si vous l’étudiez avec la patience, la curiosité et la méthode que les meilleurs esprits mettent à l’étude d’une tribu sauvage, attendez-vous à des surprises. Le quotidien n’existe pas. L’ordinaire n’existe pas (…)
Les philosophes chinois qui ne sont pas les derniers venus ont passé plusieurs milliers d’années à répéter inlassablement quelques vérités et évidences premières, sachant parfaitement que ce sont celles-là qu’on commence par oublier.
Commenter  J’apprécie          100
Ce n'est jamais la vie qui décline, mais seulement l'idée qu'on parvient à s'en faire.
Commenter  J’apprécie          100
Tous les voyages sont ethnographiques. Votre propre ville même, si vous l'étudiez avec la patience, la curiosité et la méthode que les meilleurs esprits mettent à étudier une tribu sauvage, attendez-vous à des surprises. Le quotidien n'existe pas. L'ordinaire n'existe pas. Vous croyiez connaître la chambre ? Vous vous apercevrez que vous ne savez même pas d'où viennent les meubles, ni qui paie le loyer.
Commenter  J’apprécie          70
Un tort peut-être dans mon attitude : les gens viennent à moi – c'est la coutume, et aussi la curiosité –, je les accueille bien, cela dure un moment et puis une sorte de lassitude se lève, le rideau tombe et je les renvoie. Plutôt, je ne les renvoie pas : ils sont encore autour de ma table et parlent, mais mentalement ils sont congédiés et je me dis : "Encore une fois, ceux-là ne sont pas pour moi."

Ramasser ce qui est pour moi, et cela seulement. C'est peu mais c'est pour moi. Voilà pourquoi je voyage.
Commenter  J’apprécie          60






    Lecteurs (418) Voir plus



    Quiz Voir plus

    L'usage du monde - Nicolas Bouvier

    En juin 1953 débute l’aventure. Nicolas et Thierry partent-ils à pied, en voiture ou à dos d’âne ?

    à pied
    en voiture
    à dos d’âne

    10 questions
    155 lecteurs ont répondu
    Thème : L'usage du monde de Nicolas BouvierCréer un quiz sur ce livre

    {* *}