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3,73

sur 667 notes
Étant la 176ème Babelionaute à poster une chronique, je vous ferai grâce du résumé que d'autres, avant moi, ont très bien fait.
Avec "Plateau", nous plongeons à nouveau dans le monde rural noir, très noir qui semble être la couleur littéraire de prédilection de Franck Bouysse. C'est, sous la plume de l'auteur, un monde voué à disparaître; tout sue l'abandon, l'absence d'espoir, la solitude : les outils rouillent, les maisons sont délabrées, les humains désespérés, croulant souvent sous le poids de la culpabilité. Et puis la violence sourde au fond des êtres qui finit par éclater sauvagement au détour d'un élément déclencheur (ici, l'arrivée d'une jeune femme qui déclenche des pulsions de vie et de mort qui conduiront au drame).
La nature omniprésente n'est pas lénifiante, rassurante, amicale; elle impose sa loi, sa force, sa sauvagerie aux hommes qui doivent lutter pour survivre.
Franck Bouysse a l'art d'installer ses personnages et le décor, de faire croître la tension jusqu'au climax; les dialogues, bruts de décoffrage, nous font bien sentir les relations entre les différents protagonistes et donnent du rythme à la narration. En revanche, alors que j'apprécie d'habitude, la langue imagée de l'auteur, j'ai cette fois saturé; le style est très travaillé, souvent trop, insufflant un caractère artificiel aux descriptions et rendant la lecture ardue; j'ai eu l'impression que Franck Bouysse essayait d'associer les mots rares les plus improbables pour en faire des images ou des métaphores difficilement compréhensibles.
Il n'en reste pas moins que je suis totalement immergée dans l'atmosphère un peu glauque où nous entraîne l'auteur et que j'en redemande. La preuve, après une petite pause bienvenue, je me plongerai dans "Glaise".
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Apres avoir lu et beaucoup aimé "Grossir le ciel " je découvre "Plateau" avec une envie non feinte......La déception est terrible . C'est très bien écrit ,très très bien écrit, c'est beau ,c'est très beau ,mon problème c'est de devoir lire les 195 premières pages en passant plus de temps dans le dictionnaire que dans l'histoire, il est donc compliqué d'être pris par une intrigue qui n'arrivera d'ailleurs jamais . Pour rentrer a L Académie Française c'est le bon chemin qui helas m'aura laisser au pied du plateau
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Virgile le patriarche a passé toute sa vie sur le plateau des Millevaches auquel il est viscéralement attaché. Il a hérité de la ferme de ses parents et sans enfant, la laissera à son neveu Georges.
Virgile devient aveugle, Judith sa femme est atteinte d'Alzheimer, Georges vit dans une caravane dans la cour de la ferme voisine, n'ayant jamais voulu, jamais pu, entrer dans la maison de ses parents morts quand il avait 4 ans. Ajoutez Karl ancien boxeur au passé sulfureux et Cory la nièce de Judith qui fuit son ex-mari, l'homme-torture et vous avez un roman noir assez oppressant parce qu'on sent le drame arriver.
Je suis frappée par la minutie de Franck Bouysse pour décrire la nature, plantes, animaux, météo. C'est un régal.
L'atmosphère est rude jusqu'à la fin en cascade surprenante. C'est réussi.
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UN ROMAN RURAL NOIR

Un roman de mœurs sur le plateau de Mille-Vaches où dans un hameau de quelques fermes, cinq protagonistes, tissent une rugueuse et triste histoire. Chacun est marqué par un passé souvent violent. Cory, nymphe battue venue de la ville, va provoquer la concupiscence des hommes. Les dialogues sont bien vus, forts et percutants et contrastent avec une nature environnante belle douce et poétique.
Malheureusement, cette belle nature est dépeinte en utilisant toutes les figures de style possibles depuis les oxymores (« absence foudroyante »), antilogies ( « limaille minérale »), hypotypose ridicule (« Et son sperme éparpillé fait refluer une vague qui s𠆞nroule comme de l’or en orbite autour d’une étoile morte »), hyperboles sinueuses et obscures (« Bêtes aux cornes lunaires cernant l𠆚stre primordial ») etc ... Et à la fin trop c’ est trop, et c’ est fatigant! Dommage, car il s’ agit d’ un beau livre intriguant qui se lit d’une traite.
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Un couple de vieux paysans, Virgile et Judith, vit à Plateau, un hameau de Haute-Corrèze. En mal d'enfants, ils ont élevé leur neveu, Georges, dont les parents ont disparu dans un accident de voiture. le jeune homme s'installe en face de leur maison, dans une caravane où il accueille bientôt une jeune femme rencontrée sur Internet.
Beaucoup d'émotions en lisant ces mots !! Les paysages, les situations, les personnages, tout est au millimètre près ! Une vie rude, un village isolé, une famille avec ses secrets … Dès les premières pages on est pris dans les mailles du filet. Après « Grossir le ciel », ce « Plateau » est encore plus abouti. Ce ne sont pas des mots que vous lisez, ce sont des images qui défilent devant vos yeux tant chaque expression est précise. Excellent, si vous ne connaissez pas Franck BOUYSSE, alors il faut réparer …
Lien : https://collectifpolar.com
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Le Plateau est un lieu sauvage. Ici, les difficultés de la vie des hommes modèlent leurs caractères. Leur rudesse cohabite parfois avec une grande profondeur d'esprit. Quand le destin s'en mêle, la tragédie se met en place...

Si ce livre était un cocktail, je le verrais avec un fond de Pierre Magnan (pour le cadre bucolique et les intrigues complexes), une rasade de John Steinbeck (pour ses dialogues concis et percutants), et un zeste de tragédie antique. Avec d'aussi bons ingrédients, il n'y a plus qu'à siroter !

De fait je me suis régalé pendant presque 300 pages, avec ces personnages sombres mais attachants. En peu de mots, ils échangent des réflexions profondes, parfois percutantes, à l'image des coups de poings que Karl lance dans son sac de boxe.
La simplicité jubilatoire des dialogues est d'autant plus évidente que le reste du texte est écrit dans un style riche et très imagé - qui implique d'ailleurs l'attention permanente du lecteur.

Seule ombre au tableau, mais de taille, les deux dernières pages de l'épilogue m'ont donné le désagréable sentiment d'avoir raté quelque chose dans la compréhension du livre. Cette dernière impression gâche mon appréciation globale d'un roman qui m'a pourtant procuré d'excellents moments de lecture.

Spoil sur l'épilogue
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l y a là, au centre de tout, Georges, la quarantaine, qui vit dans une caravane face à la maison à l'abandon de ses parents morts alors qu'il était enfant. Georges, attaché aux lieux et prisonnier d'eux et des fantômes d'un passé dont il ne connaît finalement que ce qu'ont bien voulu lui raconter son oncle Virgile et sa tante Judith qui l'ont élevé. Judith qu'Alzheimer tenaille en faisant disparaître ce qu'elle a pu aimer et resurgir les peurs, les remords et les colères jusqu'ici rentrées. Virgile qui perd la vue mais pas le nord. Il y a aussi Karl, l'ancien boxeur, mystique et mystérieux, qui porte une croix dont le poids se fait chaque jour plus oppressant. Il y a enfin Cory, nièce de Judith, perdue de vue depuis longtemps, femme battue, qui revient et fait vaciller le fragile équilibre des lieux, des gens, de ce qui est dit et de ce qui ne l'est pas. Et puis le chasseur sans visage qui hante les bois et observe tout cela. J'ai refermé ce livre un peu sur ma faim! Il est vrai que j'ai lu ce roman après "Né d'aucune femme"................
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Plateau de Millevaches, Judith et Virgile tiennent une petite ferme dans un petit hameau. le couple a élevé Georges, un neveu dont les parents sont morts dans un accident de voiture quand il avait quatre ans. Il vit dans une caravane tout près de chez son oncle et sa tante. Lorsqu'une jeune femme, nièce de Judith, vient s'installer chez lui, lorsque Karl, ancien boxeur, tiraillé entre pulsions sexuelles et croyance en Dieu, emménage dans une maison du même village, et lorsqu'un mystérieux chasseur sans visage rôde alentour, les masques s'effritent et les coups de feu résonnent sur le Plateau. Des crimes, des mystères.

Sur fond d'amitié entre vieux fermiers, résistants à tout malgré l'âge, entre les silences, les verres de vin ou d'alcool maison, et les secrets de famille, ce roman s'assombrit à chaque pas. L'auteur décrit d'une façon magnifique les paysages durs et cabossés, les prairies, les cairns et les amitiés rudes. C'est magnifique, précis sans fioritures mais cependant d'une sombre beauté, l'écriture de Franck Bouysse est une re-découverte pour moi, après "Né d'aucune femme". Je suis émerveillée du style de cet auteur. de ses histoires rudes. J'en reprendrai, je commande ses autres romans, vous êtes prévenus ! Un putain de bouquin. Foncez.

Plateau - Franck Bouysse, ed Livre de Poche, 2017, 350 pages.


Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Voilà un roman écrit comme un polar – mais c'est peut-être justement un « polar rural » -, un livre âpre, noir, désespéré, tragique et lyrique.
Sur le plateau de Millevaches, vivent quelque personnages meurtris par la vie, ou inaptes au bonheur, autour desquels rode le mal :
Un orphelin qui n'a pas pu faire sa vie, une vieille femme malade en bout de course, un ex-boxeur tiraillé entre sa libido et une foi dévorante, un chasseur incarnant le Mal, une jeune femme fuyant un homme violent et désormais incapable d'aimer, sauf que.justement...
La nature est omniprésente, écrasante, superbement décrite, le roman est rythmé par de courts chapitres.
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On retrouve les mêmes ingrédients que dans Grossir le ciel, premier livre lu de l'auteur et que j'ai adoré !

J'aime ce côté terroir qui me rappelle par certains aspects , mon enfance et me fait parfois sourire. On retrouve les secrets qui lient ou pas les personnages .

Ceux-ci sont denses, j'ai bien aimé Judith et Georges particulièrement.

L'écriture de F. Bouysse est toujours magnifique, la nature est toujours omniprésente et toujours bien décrite. le seul truc que je pourrais « reprocher », c'est qu'il y avait vraiment beaucoup de mots totalement inconnus pour moi 😅 mais cela n'enlève en rien le plaisir que j'ai eu durant cette lecture.

Le prochain, ce sera Glaise ;).
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