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3,81

sur 436 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il n’existe que treize types de photographies.

On ne présente plus William Boyd, un auteur britannique, élégant, prolixe et passionné (4 adjectifs, c'est la règle chez les Clay).
Un auteur classique et sûr avec lequel on est certain de passer un bon moment.
Mais voilà, il arrive qu'une rencontre change tout, qu'un coup de foudre bouleverse un roman, qu'une femme illumine un bouquin.
Cette femme c'est Amory Clay, illustre inconnue jusqu'à ce que William Boyd tombe amoureux de son personnage et entraîne à sa suite des milliers de lecteurs.
En 1977, Amory Clay coule ses vieux jours sur une côte écossaise en sirotant son whisky.
De quoi raviver souvenirs et mémoires.
Amory Clay a eu plusieurs vies, elle a éclusé de nombreux verres, elle a eu quelques amants, elle a connu plusieurs capitales (Londres, Berlin, New-York, Paris, Saigon, ...) et elle a exercé plusieurs métiers : apprentie-photographe, photographe de mode, photographe de guerre, romancière-photographe.
Son père a essayé de la tuer, elle a été tabassée par des nazis anglais (et oui, on en apprend tous les jours) et elle s'est même pris une balle vietcong. Un personnage et un destin pareils ne se croisent pas tous les jours ... encore faut-il avoir l'art et la manière de les mettre en pages.
Saluons la maestria de William Boyd. Son bouquin est tout simplement parfait qui nous passionne tout à la fois pour cette femme et ses vies, pour son métier et ses photos, pour le siècle qu'elle traverse et ses guerres.
Il ne nous faut que quelques pages pour tomber amoureux d'Amory Clay nous aussi, pour se passionner pour la photo avec elle, dès l'adolescence.
Dans les années 30, la jeune Amory se bâtit une réputation sulfureuse dans la décadence berlinoise.
Née en 1908, Miss Clay est ce qu'on appelle une femme libre que rien n'attache, ni l'argent, ni les conventions. Quelques hommes peut-être, mais c'est plutôt elle qui s'attache à eux.
Une femme libre et conquérante. Le premier lit qu'elle investit est celui de son oncle ... gay !
Quelques pages et quelques verres plus loin, nous suivrons la jeune photographe devenue reporter de guerre pendant le débarquement.
Encore quelques années, quelques gins et quelques whisky, et ce sera le Vietnam (à presque soixante ans !).
Sans peurs et sans regrets, Amory Clay arpente à grands pas la vie, les bonheurs, les amours, les pays, ... alors que le siècle traverse toutes ces guerres (son père reviendra brisé de celle de 1914, elle-même en connaîtra deux autres et y perdra plusieurs de ses êtres chers).
Le lecteur sous le charme est bien en peine d'expliquer ce qui lui arrive après avoir goûté au breuvage concocté par William Boyd : une étrange alchimie entre un superbe portrait de femme, un hymne à la photo et aux photographes, une traversée fulgurante de notre siècle, ...
Pour celles et ceux qui aiment la photographie.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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Amory Clay, femme au prénom masculin, se raconte. Elle ne connait qu'une seule allure : foncer. Et c'est à cette vitesse qu'elle traverse sa vie (70 ans tout de même). Tous les drames passent à la fenêtre de Amory: famille, amours, déracinements...et elle tient contre vent et tempête : une femme bien trempée.

Boyd réussit à incarner cette femme avec une puissance rare. le portrait d'Amory est si bien brossé qu'on en vient à douter qu'Amory n'ait pas existée et qu'elle ne soit que l'invention d'un auteur (même pas une femme) - ou peut-être est-ce simplement un regret.

Chapeau l'artiste. Je lirai d'autre Boyd, c'est sûr
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Il y a peu d'auteurs qui ont cette capacité à totalement capter le lecteur dans les dédales de leur imagination. Boyd fait partie de ceux là. Une fois encore avec ce roman, on tourne la première page et on met le pied sur le marche-pied d'un train qui ne tarde pas à partir à grande vitesse. reste au voyageur à contempler le paysage et quand on arrive à la gare de destination on se dit : Mince c'est déjà fini ? C'était vraiment bien !

Cette fois, Boyd nous mène sur les traces d'une photographe qui traverse les grands évènements du siècle dernier : de la vie mondaine de l'entre deux guerres en Angleterre aux communautés hippies post Viet Nam des USA. Cette Amory Clay dont on finit par croire à l'existence mène une vie d'aventures marquée par des drames, des amours et des désillusions.

On partage avec ferveur un à un les différentes étapes de sa vie et c'est passionnant. Pas de doute, W Boyd est l'un des meilleurs écrivains de son époque. le roman parsemé de photos prend des allures de biographie. Quelle découverte quand on s'aperçoit que malgré es preuves accumulées, tout cela n'est au final que fiction. L'insertion de ces photos dans le récit est en tout cas une très bonne trouvaille. Cette oeuvre fait penser à après la pluie de Coe, roman dans lequel la narratrice part à chaque fois d'une photo pour nous raconter l'histoire autour du cliché. Cependant, dans le roman de Coe, la photo est imaginée. Là Boyd va plus loin puisqu'il utilise des photos trouvées à droite ou à gauche pour agrémenter son histoire et lui donner une touche véridique.

En tout cas, c'est un très bel hommage à la photographie et aux reporters de guerre.
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Un mélange des vies des femmes reporter de guerre, notamment Lee Miller en filigrane. Anglaise sous uniforme américain. Passionnant. Cela donne envie de découvrir d'autres titres de William Boy tant que ce roman est dur à lâcher.
Un fil rouge afin de rechercher des biographies de Gerda Taro, Lee Miller etc...
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William Boyd incarne complètement une femme dont l'histoire est passionnante. Cette histoire est sublimée par la belle plume de Monsieur Boyd. L'héroïne née en 1908 était une photographe qui a toujours su entendre ses aspirations intérieures et s'efforcer à les satisfaire et faire face à toutes les difficultés qui l'attendaient, surtout celles qui frappent les femmes. Merci à Monsieur Boyd de me l'avoir fait connaitre et aimer.
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La couverture m'a interpellé et la quatrième de couverture m'a séduite.
L'histoire d'une femme photographe pour moi qui suis fan de Boro (le personnage de Frank & Vautrin) c'est plus qu'un appel du pied. Je m'attendais à suivre une femme photographe de guerre, d'évènement historique et bien non. Amory est juste une femme comme les autres qui a la particularité d'être fan de photographie. Elle veut en faire son métier mais voilà rien n'est simple pour une femme de son époque. Dans ce roman le lecteur écoute Amory raconter sa vie, de sa passion qui débute avec le cadeau de son oncle photographe à la mort qu'elle se choisit. Sa passion va lui faire vivre bien des péripéties dans le monde des années 20 jusqu'à la fin des années 70. Elle verra la France de la 2nd Guerre Mondiale et le Vietnam en feu. Elle connaitra l'amour, aura une vie de femme au foyer mais perdra aussi des connaissances sous les feux ennemis. Elle passera des beaux quartiers aux rues de terre d'Asie pour assouvir sa passion de la photo.
Amory Clay a eu une vie bien rempli avec des hauts et des bas, j'ai bien failli me faire avoir car avec les photos contenues dans l'ouvrage on pourrait croire qu'elle a existé et pourtant cela n'est pas le cas.
William Boyd rend un bel hommage aux femmes du début du 20ème siècle qui ont dû se battre pour avoir le droit d'être considéré sur un pied d'égalité par les hommes. Je connaissais l'auteur de nom mais n'avais jamais lu aucun de ses ouvrages. Et pour une première, je ne suis pas déçue.
C'est l'un de mes coups de coeurs
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Quand William Boyd arrète son auto devant chez vous et ouvre la porte en vous invitant à monter, vous pouviez faire n'importe quoi, vous pouviez imaginer faire tout sorte de choses, vous pouviez avoir mille projets en tête, tous les plus importants les uns que les autres... Pourtant... Vous arrêtez tout et embarquez avec lui. le Berlin interlope d'avant-guerre vous indiffére ? New-York n'a pas plus d'intérêt ? La photographie en noir & blanc vous parait poussiéreuse ? Qu'importe. Voilà le talent d'un grand Monsieur de la littérature : il nous emmène où il veut, quand il le décide et nous n'avons d'autre choix que de le suivre avec délectation. Qu'Amory Clay existe ou pas, elle est là ; bien présente dans notre vie et nous aide à mieux voir le monde qui nous entoure. C'est toujours un plaisir de voyager avec vous M. Boyd. Merci.
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Quel excellent livre! Je suis beaucoup cet auteur et je crois que c'est son meilleur opus.
On est happé dès le début par l'incident du lac et l'auteur ne nous lâche plus.
Le dernier chapitre sur la fin de la vie est pour moi à relire parce qu'il contient quelques vérités et est très touchant.
Je le conseille fortement.
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On entre dans le vif du sujet dès les premières pages, avec l'appareil photo offert à Amory par son oncle Greville. Reste en grandissant, à trouver les sujets et les employeurs ! Amory Clay, narratrice de son histoire, va faire de nombreuses erreurs, selon son propre aveu. Mais elle sait rebondir aussi grâce aux nombreux contacts qu'elle tisse. Une chose est sûre, ce n'est pas côté famille, qu'elle trouve de l'aide : entre son père qui a tenté de la tuer, sa mère, froide et lointaine, sa soeur pianiste hyper douée et son frère, enfant bizarre et solitaire, elle détonne et va très jeune se débrouiller seule.

Le texte est tantôt récit, tantôt journal personnel, au passé ou au présent. C'est vivant, il y a du rythme. Quelques photos illustrent les étapes de la vie d'Amory à laquelle je me suis bien attachée, la voyant évoluer d'expérience en expérience. J'ai aimé son indépendance, son intrépidité et son courage.

C'est une magnifique biographie (fictive !) joliment écrite par un William Boyd que je redécouvre avec grand bonheur.

Lien : http://la-clef-des-mots.e-mo..
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Superbe. William Boyd est maitre dans l'art de nous faire croire à la véracité de ses personnages. Amory semble tellement réelle que j'ai dû faire plusieurs recherches pour m'assurer que tout sortait de l'imagination de l'auteur.
En 4 adjectifs?
multiple, flamboyant, déconcertant,humain.
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