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Maurice Swift est un imposteur, un cambrioleur d'idées. Car si son grand rêve est de devenir un des écrivains les plus connus et talentueux de sa génération, il n'a, malheureusement pour lui, aucune imagination. Mais qu'à cela ne tienne, tel un vampire, Maurice ira se nourrir chez les autres. Et tout commence grâce à sa rencontre avec Erich Ackermann, immense écrivain qui se prend d'amour pour le jeune Swift et qui commence à lui raconter sa vie et son plus grand regret. Nul besoin d'imagination lorsqu'on vous sert une histoire toute prête sur un plateau. Quelques années plus tard, Maurice s'est fait un nom. Mais l'adulation ne dure qu'un temps et il lui faut un nouveau roman s'il ne veut pas tomber dans l'oubli. Allant toujours plus loin, frôlant toujours plus avec l'inhumain et l'horreur, Maurice semble prêt à tout pour arriver à ses fins. Il a déjà menti et voler … jusqu'où est-il prêt à aller au nom de la reconnaissance ?

John Boyle est décidément un auteur éclectique qui peut écrire sur tout et qui arrive à toujours décrire la personnalité des uns et des autres avec une acuité qui m'étonnera toujours. Au coeur de ce roman, il imagine un personnage prêt à tout pour arriver à ses fins. Un manipulateur aux allures de psychopathe et aux ambitions aussi démesurées que son égo. Scindé en plusieurs chapitres relatant à chaque fois la façon dont Maurice parvient à trouver un nouveau roman, le roman porte en lui une tension presque insoutenable tant ce qui se passe sous nos yeux semble ahurissant et terrifiant, laissant entrevoir une fin tragique pour tous ceux qui gravitent autour de cet être abjecte et sans limite.

Comme à chaque fois, ma rencontre avec le talent de John Boyne est une réussite et ce roman mené d'une main de maître. Roman sur les limites du succès et la légitimité, les ambitions et le manque de talent, ce livre fait écho (à mon sens) à tout ces jeunes gens qui n'aspirent qu'à la célébrité, sans don particulier … et à ce que nos sociétés sont prêtes à mettre en place pour leur faire miroiter une heure de gloire à porter de main.
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Le livre aurait pu s'appeler "les histoires des autres"... titre du livre que Maurice Swift ne terminera jamais.
Les antihéros sans scrupules sont des personnages peu recommandables et il faut à un auteur bien du talent pour entraîner le lecteur à leur suite.
C'est totalement le cas dans ce livre qui atteint son apothéose avec le chapitre avec Gore Vidal.
La dernière partie "tel est pris..." est attendue mais l'épilogue est bien trouvé : Maurice ne changera jamais.
Une lecture addictive pour une histoire bien menée dans le milieu de l'édition et de la littérature. Passionnant et romanesque à souhait.
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Je suis très partagée avec ce livre.

En fait j'ai beaucoup aimé le début et la fin. L'entre deux m'a paru comment dire ? un poil too much je dirais, notamment le passage où l'affreuse soeur Rebecca décide de se débarrasser de son époux d'une façon disons très spéciale - je ne veux pas spoiler - J'ai trouvé que l'auteur chargeait quand même pas mal la mûle.

La description du personnage central est tellement axée sur l'affreux jojo qu'il manque de la subtilité dans tout cela.

Après je n'ai pas boudé mon plaisir et j'ai lu jusqu'au bout sans m'ennuyer. Bon c'est déjà ça.

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La mémoire est une faculté magique et insaisissable dans sa vaste complexité, on croit parfois se souvenir de quelque chose et en réalité, on se souvient de l'interprétation de cette chose. Parfois, on retient des détails inutiles, tant de choses insignifiantes qui peuvent rester graver là des années, alors qu'on aimerait pouvoir revisiter certains moments de notre vie à l'identique et que notre mémoire ne nous en offre que des bribes, des parcelles et parfois même, le néant. Et puis il y a ce que notre mémoire conserve, ce qu'elle garde évidemment mais qui ne nous est pas accessible à la demande, comme quand on butte sur un mot, bien sûr qu'on le connaît ce mot, mais c'est quoi déjà ? On l'a sur le bout de la langue. Ma mémoire, dans les premiers chapitres de L'audacieux Monsieur Swift, elle m'a fait imaginer Pierre Niney dans le rôle de ce vil Maurice Swift, au fond de moi je me disais « il serait parfait pour ce rôle, je crois, il a la beauté insolente et le talent d'acteur . Je souriais de ma trouvaille, sans pour autant réussir à m'enlever cette impression de déjà vu, de déjà lu. J'ai pensé, « il doit y avoir du Philippe Besson dans tout ça, ce rapport aux jeunes hommes séducteurs et intrépides » , et l'affaire était close.

La mémoire est formidable, je vous le disais, car parfois on ne se souvient pas d'un fait, en tout cas on n'a pas conscience de ce souvenir, et pourtant c'est là, enregistré dans un dédale de neurones. Et ça m'a frappé quand j'ai cherché dans la filmographie de Pierre Niney, car j'avais des images de lui en Maurice Swift dans cette villa en Italie, manipulateur, séducteur, prêt à tout pour parvenir à ses fins. Et c'était là, évidemment ! Comment avais-je pu ne pas me souvenir que ce livre faisait écho au film Un homme idéal ? Cette histoire d'un aspirant écrivain sans talent qui vole l'histoire d'un autre pour en faire un succès littéraire, et qui confronté à l'attente d'autres écrits se sent acculé face à la supercherie dans laquelle il s'est empêtré. Déjà en 1942, Henry Troyat écrivait une fiction sur ce thème, La mort saisit le vif.

J'ai retrouvé ce même plaisir en lisant L'audacieux Monsieur Swift, sous la plume de John Boyne, un écrivain que j'aime à lire et qui ne m'a jamais déçu. J'ai détesté ce Maurice Swift, dans sa flamboyance, sa perfidie, son arrivisme, sa séduction, ses manipulations, et pour tous ces crimes glaçants qu'il a commis pour maintenir l'illusion de son obsession : devenir un écrivain célèbre. Plusieurs fois, j'ai refermé ce livre en me disant « mais bon sang c'est pas possible ! Où va-t-il s'arrêter ?« , j'ai littéralement ressenti une haine profonde et viscérale pour cet anti-héros. Moi aussi, comme lecteur, il m'avait berné : j'avais espéré une romance furtive entre l'élève et le maître, un de ces amours interdits qui aurait pu faire les gorges chaudes d'un roman d'après guerre. Mais non, rien, juste un habile escroc dénué de remords.

C'était quelque chose, cette lecture. Une sacré épopée, beaucoup d'émotions contradictoires, de la tendresse comme de l'aversion, un roman incroyablement riche et bien écrit qui m'a tenu en haleine d'un bout à l'autre et dont j'ai savouré le dernier chapitre avec la concupiscence sadique des victimes enfin vengées. Ne le ratez pas, il fait déjà parti de mes meilleurs romans de 2020.
Lien : http://www.hql.fr/laudacieux..
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Ce roman m'attirait pour deux raisons. Premièrement, j'ai eu un coup de coeur pour les fureurs invisibles du coeur du même auteur. Deuxièmement, il a pour personnage principal un écrivain en quête d'inspiration. le livre a été au delà de mes espérances j'ai adoré ! C'était jubilatoire de méchancetés et de manipulations. Et ça ne peut pas être autrement avec un personnage principal écrivain si imbu de lui même aveuglement ambitieux, égoïste, voleur (de la créativité des autres) et complètement imperméable à l'amour.
Mais cet affreux personnage, j'ai adoré le détester (vraiment un bel enfoiré) et suivre tous les coups bas qui lui ont permis d'écrire des histoire à succès et ce, jusqu'à la dernière ligne du roman. Il a même réussi à m'attrister sur la fin car en fin de compte il l'a connu l'amour, un bref instant.
Non ce n'est pas là un portrait très attirant pour un personnage principal mais avouez que c'est intriguant et que cela promet un livre passionnant.
Sa réussite, Maurice la doit à un écrivain célèbre qui lui a confessé un acte horrible dont il a été l'auteur sous l'Allemagne nazi. Puis il a su l'alimenter tel une bête affamée grâce à ses choix concernant son entourage.
Et oui, une fois le succès atteint, il faut assurer et alimenter la machine fournir des livres au public et la volonté ne suffit pas. Maurice n'est pas inspiré mais il a un autre avantage. Maurice est démuni de morale et possédé par son ambition d'écrivain. Et pour cela peu importe les mensonges, les vols, les agressions. Une belle intrusion dans le milieu littéraire dans la tête d'écrivain notamment à travers les dialogues qui occupent une grande place.
Un style énergique, sensuel et très percutante, agrémenté de répliques cinglantes. Ce livre vous fait voyager dans le temps mais également dans l'espace : l'Allemagne de l'Ouest, Rome, Londres et New York.
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Maurice Swift est un jeune homme séduisant qui rêve de devenir écrivain. Lorsqu'il rencontre Erich Ackerman, un célèbre romancier, à Berlin, Maurice va se servir de la passion qu'il suscite chez Erich pour lui faire raconter certains détails de sa vie. Un épisode dramatique de la vie du romancier retient toute son attention et Maurice n'hésite pas à l'exploiter pour écrire son premier roman qui rencontre un grand succès. Mais ce roman signe aussi la mise au ban d'Erich.

Très vite l'inspiration manque au jeune romancier et les romans qui suivent ce premier succès sont médiocres. Alors Maurice n'aura aucun scrupule à piller les histoires des autres, à se les accaparer pour rester un auteur célébré au faîte de la gloire. Jusqu'où Maurice est-il prêt à aller ? Combien de personnes est-il prêt à sacrifier et à piétiner pour rester au sommet ?

Ce roman est tout simplement brillant. le récit accroche le lecteur et ne le lâche plus jusqu'au point final.

Maurice est un splendide vampire littéraire qui se nourrit du talent et des histoires des autres. Il est à la fois inquiétant et irrésistible, manipulateur et maladivement ambitieux, jaloux de la réussite des autres. C'est un personnage antipathique mais fascinant qu'on se plait à suivre dans ce récit qui prend parfois des allures de thriller.

John Boyne a choisi de donner la parole à Maurice mais aussi à ses victimes et à ceux qui ont croisé sa route. Ceux qui ont démasqué l'usurpateur mais trop tard, ceux qui ont payé cher d'avoir rencontré ce cynique audacieux. L'auteur nous emmène dans les arcanes de la création, à travers ce personnage qui sait si bien jouer de son (ses) charme(s) auprès des hommes comme des femmes pour obtenir ce qu'il veut et aborde les thèmes du plagiat, de l'imposture et de la propriété intellectuelle avec talent.

Cet audacieux Monsieur Swift n'est d'ailleurs pas sans rappeler un certain Monsieur Ripley par son cynisme, son manque de moral et sa grande intelligence.
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L'audacieux Monsieur Swift de John Boyne est le second roman que je lis de cet auteur. Les fureurs invisibles du coeur faisant partie désormais de mes plus grands coups de coeur littéraires, j'avais quelques craintes avec ce nouveau roman... Et ça a encore fait mouche, j'ai adoré ce roman.
Maurice Swift souhaite deux choses dans la vie : devenir écrivain et devenir père. L'aura de l'écrivain le fait rêver et il souhaite plus que tout la posséder en devenant un auteur reconnu. Seul obstacle, son manque cruel d'imagination sur le papier, ses intrigues sont creuses, désespérément creuses. Ne voulant pas passer à côté de son destin, Maurice Swift sera prêt à tout, quitte à voler les histoires des autres, et bien plus encore...
Quel personnage incroyable que ce Maurice Swift, cet homme manipulateur, arrogant, froid. de bout en bout, on le voit jouer avec les mots pour se jouer des personnes qui croisent sa route avec virtuosité si l'on peut dire. Il analyse les gens avec une telle perspicacité qu'il ne lui est ensuite pas difficile d'appuyer là où ça fait mal. Maurice Swift est un grand séducteur, il use de ses charmes pour obtenir ce qu'il veut des gens, il les dépouille et les rejette ensuite, volant à l'un une histoire digne d'un best-seller, exigeant de l'autre de lui faire profiter de ses relations dans le milieu éditorial... Maurice est un homme dénué de sentiments, roi des faux-semblants, son sens des réalités semble peu à peu rongé par une ambition sans limite, laissant place à la folie. Il ne vit pas sa vie, il la vole.
Avec ce roman, John Boyne nous embarque encore une fois dans une fresque littéraire d'une grande qualité et d'une belle densité. Les questions de l'imposture littéraire, du plagiat, de la propriété intellectuelle sont traitées avec talent en plus de nourrir une intrigue surprenante et savoureuse jusqu'à la dernière page.
L'audacieux Monsieur Swift est un roman captivant. Ce roman est presque un comble pour ce personnage d'écrivain en mal d'inspiration dont la vie est finalement digne d'un grand thriller littéraire. Je me suis régalée avec cette lecture.
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Je ne me lasse pas des admirables romans de John Boyne. Celui-ci, à propos d'un plagiaire de haut vol, est absolument génial. L'intrigue laisse pantois d'ingéniosité, les rebondissements sont superbes, les dialogues scintillants d'esprit. Les remarques sur ce qu'est l'écriture font réfléchir. L'apparition de Gore Vidal est magnifique. Un tel livre est une fête pour le lecteur, un vrai régal qu'on ne peut lire que trop vite. Seule la voix narrative de la deuxième partie me laisse perplexe : comment l'auteur a-t-il pu recueillir le témoignage d'Edith ? C'est un peu comme quand dans une rédaction un élève de sixième finit par « et maintenant je suis mort ». Il aurait fallu, dans la dernière partie, trouver une explication à l'origine de ce témoignage, par exemple une reconstitution par Maurice Swift de ce qui est passé par la conscience de sa femme.
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Puissant et magnétique, le roman de John Boyne explore les contours de la manipulation et les limites de l'ambition. Jusqu'où est prêt à aller Maurice Swift pour devenir écrivain, réaliser son voeu le plus cher, accéder à l'immortalité ?
Autant de thèmes qu'accompagne ici une écriture fluide et percutante. le personnage de Swift, tour à tour arrogant, viril, intéressé et pathétique, dessine avec brio, les liens les plus intimes, les sentiments les plus inavouables, les intérêts les plus vils. Et pourtant, c'est bien cette force de la représentation et cette plongée sans concession dans l'univers des écrivains qui est la plus réussie. Être maudit et sans imagination, Maurice Swift semble prêt à tout pour exister, même à perdre son âme. Un roman surprenant et d'une grande finesse, notamment dans l'étude de certaines relations humaines. A découvrir.
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Audacieux ! Oui, sûrement ! Mais il n'est pas que cela. Ou bien est-ce l'audace qui lui fait emprunter le chemin d'un sale type. Oui, Maurice Swift, le personnage principal de ce roman, est un sale type à mes yeux. Quel être humain est capable d'autant d'immondices ?
Et pourtant, au fil des évènements, des rebondissements, je me suis fait avoir. J'ai cru l'espace d'un instant, enfin plutôt de quelques chapitres, que, peut-être, il n'était pas aussi vil que je me l'étais imaginé aux fils des pages. Tout est bon pour servir ses intérêts. Il est capable du pire. Manipulateur, il use et abuse de son pouvoir de séduction attirant et subjuguant ses proies dans un jeu dangereux auquel nul ne peut résister, tel un papillon de nuit attiré par la lumière.

Et c'est ce qui se passe aussi pour nous, lecteurs. J'ai été attiré par ce personnage autant qu'il m'a dégouté. J'ai cru en une possible introspection de sa part, en de sincères regrets vite envolés. Mais rien n'aurait pu m'empêcher d'espérer, comme addict au personnage (ou était-ce à l'écriture de l'auteur ?) jusqu'à lire les cents dernières pages.

Ce roman est un chef-d'oeuvre. Sa construction est l'oeuvre d'un artiste, d'un romancier qui excelle dans l'art de conter une histoire hors norme, usant de faits historiques pour corroborer la situation dans laquelle joue son principal protagoniste. Je suis curieuse de lire d'autres romans de l'auteur ; peut-être aussi pour me rassurer de ne pas être restée sous le joug d'un manipulateur !

Bonne lecture
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