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Depuis toujours en décalage avec sa famille, Maurice Swift rêve d'échapper à son destin et d'être écrivain: manquant cruellement d'imagination, il ne recule devant rien pour parvenir à ses fins. Sa rencontre avec l'écrivain Erich Ackerman lui mettra le pied à l'étrier, lui permettant de découvrir le monde de l'écriture de l'intérieur. Et le conduisant à publier un premier roman qui le mène aux sommets.

Pour l'écrivain désormais reconnu, une autre question se pose alors: le deuxième roman. Acculé, Swift développe alors un talent tout particulier pour pallier l'imagination qui lui fait toujours défaut...

Motivé par la gloire, Maurice Swift est un héros inattendu: je ne suis pas certaine que j'aurais retenu le qualificatif "audacieux" à son propos. Il commence sa carrière en empruntant les idées d'un autre et continue sur sa lancée: son parcours est sinueux et mouvementé. le suivre plonge le lecteur dans un univers tout à la fois malsain et magnétique. Rien ne l'arrête.

J'avais beaucoup aimé Les fureurs invisibles du coeur de John Boyne et je me suis presque naturellement tournée vers son nouvel ouvrage: un choc ! Deux univers diamétralement opposés mais tous deux marqués par l'art de l'auteur. Je termine ma lecture tout à la fois choquée et ravie. Une construction originale, un personnage réellement détestable, le poids du destin, la création et ses affres en thème central: un récit véritablement brillant !

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Je crois que c'est la première fois que je lis un roman en détestant autant le personnage central. Maurice Swift n'a qu'une seule ambition dans sa vie, écrire des livres et connaître le succès. En a t-il le talent? Jusqu'où est-il prêt à aller pour cela? La notoriété littéraire qu'il saura se créer est-elle vraiment justifiée?

Le roman est composée de 3 parties, coupées par 2 interludes. La première partie donne la parole à un auteur réputé. Printemps 1988, l'écrivain Erich Ackerman, qui s'apprête à fêter ses 66 ans accepte de revenir en Allemagne pour parler de ses romans et de son travail littéraire. Sur place, il fait la rencontre d'un jeune et séduisant serveur, Maurice Swift qui ne le laisse pas indifférent. le jeune homme, admiratif d'Erich, qui se voue à une carrière littéraire se lie d'amitié avec lui et l'accompagne alors à travers l'Europe pour une tournée promotionnelle. Un rapprochement qui va vite paraître suspect à nos yeux de lecteurs. Contrairement à Erich, on ne se laisse pas enfumer par le jeune Maurice. Malgré son jeune âge, son caractère fourbe et manipulateur est déjà bien installé.

La deuxième partie, celle que j'ai sûrement préféré et qui montre tout le coté diabolique de Maurice donne la parole à Edith. On est en 2000, Maurice Swift a publié il y a plusieurs années deux romans qui ont eu un joli succès. Son épouse Edith est auteure elle aussi, et vient d'accepter un poste dans une université pour enseigner la littérature. Edith va alors nous conter la vie à ses cotés, le quotidien auprès d'un homme dur et rongé par le besoin de reconnaissance. On va les suivre de septembre 2000 à mars 2001, quelques mois où l'on verra Maurice à travers les yeux d'Edith. Un homme sournois et rusé qui montre encore une fois qu'il est prêt à tout pour que la lumière soit mise sur lui.

Enfin, la troisième partie vient clore avec majesté la destinée de ce personnage indélicat et qui aura fait tant de mal autour de lui. Maurice, qui vit seul, boit plus qu'il ne faudrait, éloigné du monde littéraire et qui n'écrit plus rien accepte de rencontrer Théo Field, un étudiant qui prépare son mémoire sur l'oeuvre de Maurice Swift. Ils vont se rencontrer dans un bar à plusieurs reprises, où Maurice se livrera sur sa vie, ses choix, ses erreurs. Des confessions qui auront des conséquences sans retour possible.

Les deux interludes, à la façon de zoom nous laissent voir plus en détail des scènes qui mettent encore en avant la folie de cet homme et montrent comment certains personnages ont vu juste dans son jeu et ne se sont pas laissé berner par son charme.

John Boyne nous livre dans ce roman la vie d'un homme audacieux dit le titre, on pourrait plutôt dire un homme sans scrupule, calculateur, froid. Un salaud en somme. Un homme qui aura brisé des vies dans le seul but de réussir, de devenir un écrivain célèbre. L'itinéraire de cet homme est glaçant et effrayant. On assiste vraiment à la naissance d'un monstre.

Une construction originale, des points de vue se succédant mais unanime sur le caractère du personnage. J'ai vraiment aimé ce roman malgré la noirceur du personnage et le tragique de cette vie. Il y a beaucoup de tension, chaque partie monte crescendo alors même que l'on ne prévoit que trop bien quelles sont les intentions de Maurice.

Ce roman c'est aussi l'occasion de faire un saut au coeur de l'industrie littéraire, avec ses codes, ses rivalités, ses plagiats. J'ai ainsi fait la connaissance d'un auteur, Gore Vidal, que Maurice est amené à croiser. Après ma lecture j'ai appris qu'il n'était pas sorti de l'imagination de l'auteur mais qu'il existait réellement. Ce roman, comme le précédent traite aussi du thème de l'homosexualité. A travers les époques, à travers les classes sociales. La façon crue et sans fard dont l'évoque John Boyne est ici (comme dans son roman précédent) criante de vérité et loin de tout cliché.

Le titre original du roman, Une échelle vers le ciel colle parfaitement au récit. Gravir les échelons, rêver du sommet quitte à devoir écraser ceux qui nous aident à monter les échelons.
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Un livre très "efficace". Je l'ai lu rapidement car il est plaisant à lire, malgré un - voire des - personnage(s) assez détestables.
Mais le point de départ m'intéressait : un (futur) écrivain qui ne sait pas trouver d'idées. Il pique la vie ou les idées des autres... sans omettre de les séduire d'abord pour les détruire ensuite. Au sens propre et figuré.
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LE CHAPITRE ZÉRO
Ou le talentueux Monsieur Boyne.

C'est quoi un chapitre zéro pour un écrivain ? Ne serait-ce pas quand une idée lui vient, germe et prolifère ? Un écrivain sans imagination n'a pas grand intérêt, pas plus qu'une poupée gonflable sans air. Quel malheur doit s'abattre sur celui qui a une plume taillée au biseau mais rien pour l'alimenter, un grand styliste sans idée, un Yves sans Laurent...

Maurice Swift est de cette sorte. Plutôt que s'en accommoder, embrasser la carrière de critique littéraire que sais-je... Il deviendra écrivain, pas celui du dimanche ou du lundi, non, il lui faut la semaine, tous les jours du calendrier. Il deviendra le Grand Auteur de sa génération, quoi qu'il en coûte, aux autres... Swift va donc s'insérer, s'insinuer, parasiter et piller les histoires de son entourage. Et il escalade Swift ! Dans sa course frénétique au succès, à l'auréole définitive, il s'abstrait peu à peu de l'humanité. Et nous d'assister, fascinés, à sa trajectoire sans scrupule, sans la plus infime présence d'une conscience, de décence.

John Boyne, après ses Fureurs invisibles du coeur, qui m'avaient déjà laissé sur le flanc, arrive encore à surprendre avec ce thriller littéraire, à double fond. Vertigineuse interrogation sur la création, sur la recherche de la consécration. Ecrire pour écrire, sans être lu ? Par le plus grand nombre ? Swift ne l'envisage pas. Et Swift sait écrire, sacrément bien, son problème est qu'il ne sait pas sur quoi !

Ce roman de Boyne, vénéneux et magnétique, fait irrésistiblement songer à Patricia Highsmith (au-delà de son titre) et je m'en félicite, grand admirateur de l'immense créatrice de Ripley que je suis. Il trouve cependant sa propre voix, plus contemporaine, plus poignante. Les scènes marquantes se succèdent, se télescopent. L'interlude convoquant Gore Vidal est remarquable.

On est happé. Comme la limaille sur l'aimant, impossible de se décoller de ce livre.

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Le jeune Maurice Swift ne rêve pas seulement d'être un écrivain, mais d'être un écrivain connu. le problème c'est qu'il est incapable de trouver des idées et de bonnes histoires. Aussi lorsqu'il rencontre le romancier Erick Ackerman qui effectue une tournée pour parler de ses ouvrages, il profite des confidences du vieil homme tombé sous son charme pour s'inspirer de son passé, sans se soucier des conséquences…
J'avais déjà eu un énorme coup de coeur pour « Les Fureurs Invisibles du Coeur », le précédent roman de John Boyne, j'ai de nouveau été happée par cet « Audacieux Monsieur Swift » où il est cette fois question de création et de pouvoir.
Maurice est un personnage de la pire espèce : ambitieux, arriviste, arrogant, calculateur… Doté d'un charme dont il abuse, il parvient à vampiriser chacune des personnes qu'il jugera utiles à sa carrière, parvenant à les manipuler parfois jusqu'au drame avec un cynisme qui laisse pantois. Un vieux monsieur pétri de remords, une épouse au talent naissant… la personnalité de Swift est dessinée du point de vue des « victimes » qu'il a vampirisées et l'univers de l'édition où tout le monde se sert de tout le monde décrit avec une cruelle précision.
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🌟 L'imposteur 📝

L'AUDACIEUX MONSIEUR SWIFT de John Boyne

📄 409 pages
⭐⭐⭐⭐,5/5

《Il y a les écrivains et ceux qui ont besoin de l'être, Maurice Swift fait partie de la deuxième catégorie.》
Voilà comment pourrait se résumer ce roman.

Il m'a totalement conquise, un livre avec plusieurs narrateurs selon l'histoire racontée mais toujours avec Maurice au coeur de celle-ci.
Ce personnage que j'ai adoré détester, qui cache bien son jeu, qui retourne les situations à son avantage magnifiquement. Une montée en puissance de chaque sous-histoire dans la globalité du roman et une fin magistrale.

Maurice est un personnage égoïste, manipulateur, calculateur et un ambitieux sans scrupules.
Il est beau et sa beauté l'aidera à gravir les échelons du monde littéraire en étant pris sous les ailes de ses mécènes peu importe sur qui il marchera pour les gravir.

John Boyne a su ménager le suspense jusqu'au bout avec ce personnage hautement cynique prêt à tout pour briller. Un vrai page-turner !

J'ai adoré et vous le recommande chaudement !

PS: la petite touche WW2 dont je ne m'attendais pas au début du roman m'a mise dans l'ambiance directement 🤩

❓C'est mon troisième livre de cet auteur et je suis emballée à chaque fois, le connaissez vous ? Avez-vous lu ce livre et qu'en avez-vous pensé si c'est le cas ?

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Voilà une histoire très bien ficelée.
Le genre de romans qui vous tient en haleine de la première à la dernière page.
La construction se révèle également très habile. En fonction des époques, le narrateur change. Tout comme les approches de la situation.
Mais... il y a toujours ce terrible Maurice Swift. L'incarnation du mal par excellence. Et c'est peut-être ce qui m'a empêché de mettre 5 étoiles. Car pour aimer aveuglément un livre, j'ai la bassesse de croire qu'il faut aimer son personnage principal. Juste un peu. Or là, c'est impossible. Maurice Swift est un crime contre l'humanité à lui tout seul. D'où un certain malaise grandissant au fil de ce roman que l'on dévore malgré tout.
Donc bravo à John Boyne qui signe un livre remarquable. J'aurais juste aimé y croiser des personnages dotés d'un soupçon d'humanité.
Lien : https://twitter.com/SWANNBLUE
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La quatrième de couverture résume très bien ce roman mais ne dit pas à quel point il est bon. Je ne connaissais pas John Boyne, je le de ouvre grâce encore une fois à mon amie Lynn qui m'a fait découvrir tant de bons auteurs. Rarement dans un roman je ne prend un tel plaisir à détester un personnage surtout que C'est le personnage principal, quand ça arrive C'est signé que l'auteur à bien fait son travail. Monsieur Swift, Maurice de son prénom, est un ambitieux qui ne recule devant rien pour arriver à ses fins mais en plus d'être ambitieux il est sociopathie, narcissique, voleur, menteur, manipulateur et tout ce que vous voudrez. On pourrait penser qu'un tel pervers fait un personnage non crédible, pas du tout, on y croit et on s'enrage de le voir agir avec si peu de scrupules. L'auteur a été très habile pour rendre ce personnage crédible et ce sont les dialogues qui font la force du livre. Maurice a le don de placer le mot qu'il faut pour déstabiliser son interlocuteur, la tournure de phrase assassine qu'il peut toujours rétracter ou blâmer l'interlocuteur de l'avoir, mal compris. Cet homme est la malhonnêteté incarnée et son seul mérite, si c'en est un, est d'avoir la faculté d'utiliser les gens.

C'est très bien écrit, la tension psychologique est toujours présente, J'ai été indigné tout du long de le voir agir et j'avais une réaction viscérale devant tant de dépravation. Il n'y a pas de longueur dans ce livre, chaque page nous amène un peu plus loin dans cet enfer et on se demande bien comment ça va finir. Eh bien la fin est toute aussi bonne et sans vouloir rien dévoiler on peut dire que l'ambition fait périr son maître. J'ai lu ce livre en trois jours et je devais me parler pour le lâcher et faire ce que j'avais à faire. Très bon moment de lecture et sûrement que je lirai d'autres titres de cet auteur .
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Après mon énorme coup de coeur pour les fureurs invisibles du coeur de John Boyne, je n'avais qu'une envie, replonger dans sa prose.
Je me suis donc ruée sur l'audacieux monsieur Swift, son dernier roman.

Encore une fois, je fus happée dès la première page. Il faut dire que l'audacieux Maurice Swift est un personnage antipathique comme on en fait rarement. La seule chose qui l'intéresse devenir un grand écrivain reconnu de tous et pour ça il est prêt à tout. Manipulateur, voleur et complètement egocentré sont ses atouts charmes.
Bien évidemment à la lecture de cet ouvrage, je n'ai pu m'empêcher d'y voir le personnage de Dorian Grey, héros du roman éponyme. Monsieur Swift n'a rien à envier à notre héros, son portrait serait tout aussi épouvantable.

Grande force du roman, la majeur partie du récit laisse la parole aux victimes de notre très cher monsieur Swift. Elles se sont fait duper par cet homme charmeur et machiavélique. Quelles fussent hommes ou femmes, personne ne semble insensible aux charmes de notre dandy écrivain.
Il n'est pas sans rappeler un certain Monsieur Ripley, aussi talentueux que malveillant.

Je fus ravie de retrouver la plume de ce conteur né. Même si encore une fois, j'ai deviné ce qui allait se passer, les indices laissé par John Boyne sont facilement identifiables, mais ce n'est pas dérangeant. le suspense domine jusqu'à la fin.

Un roman intelligent qui décortique les arcanes de la création, à travers ce qui se fait de plus mauvais. Plagiat, usurpation et délits ne sont que la partie immergée de l'iceberg.
Un héros sans scrupules mais fascinant pour un roman ou l'ambition écrase tout sur son passage.
Passionnant et dérangeant.
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Berlin Ouest, 1988. Erich Ackermann est un écrivain qui vient de remporter le Prix, Graal des prix littéraires. Allemand, il a connu l'époque nazie avant de fuir son pays et de devenir un éminent professeur à Cambridge. Vieil homme, homosexuel, il a passé sa vie sans jamais connaître le désir, ou presque. Car il tombe sur un jeune serveur du Savoy, Maurice Swift, dont la beauté fait ressurgir un désir sexuel qu'il avait toujours dominé. Maurice exerce une attraction magnétique chez ceux qui le croisent. Il est aussi charmeur, et surtout, ambitieux. Maurice n'a qu'un seul but : devenir écrivain. Alors, quand il croise Erich Ackermann, c'est pour lui un moyen inespéré de s'introduire dans le milieu littéraire. Erich propose au jeune Maurice de devenir son assistant, et de l'accompagner à travers l'Europe pour ses différentes promotions. Il pourra aussi le conseiller sur son écriture et lui présenter éditeurs et écrivains renommés. Car si Maurice veut devenir écrivain, il a toutefois un grave problème : il ne sait pas créer des histoires, ses intrigues sont ennuyeuses, ses personnages n'ont aucune saveur. En bref, il n'a aucune inspiration. Qu'à cela ne tienne, il séduira le vierge et inexpérimenté Erich, qui lui racontera innocemment son histoire personnelle, un secret qu'il a enfoui depuis des décennies, par honte, et s'emparera de son histoire pour en faire un roman. Ce sera un scandale retentissant, Erich y perdra sa réputation, son travail, Maurice y gagnera une gloire instantanée, une ascension sans précédent dans le milieu feutré du petit monde littéraire et surtout, ce qu'il cherchait plus que tout : il a remporté ses galons d'écrivain.

Mais rester au sommet est une chose difficile, surtout quand on est comme Maurice, un homme qui a un besoin pathologique de briller et d'être au centre des attentions. On le retrouve quelque temps plus tard, goûtant encore à la renommée que lui a offert son premier roman. Cette fois, il s'est acoquiné avec Dash Hardy, un romancier américain qui lui a ouvert les portes de l'Amérique. Lui aussi homosexuel, il est séduit par Maurice dont il est tombé amoureux. Il l'amène en Italie voir son ami, Gore Vidal, un grand critique qui en a vu bien d'autres. Une expérience qui lui permettra de reconnaître en Maurice un ambitieux sans scrupules, un arriviste manipulateur prêt à utiliser ses charmes pour obtenir ce qu'il veut, conscient de la fascination qu'il exerce autant chez les hommes que chez les femmes. le mal qu'il peut faire, il n'en a cure. Il n'a pas hésité une seule seconde à livrer le vieil Erich en pâture, et il est tout disposé à faire de même avec chaque personne qu'il croisera. de ce week-end en Italie, Maurice n'obtiendra rien, à sa grande frustration. de dépit, il se débarrassera du désormais inutile Dash. Avant de chercher une nouvelle proie dont il pourra sucer la substantifique moelle.

L'Audacieux Monsieur Swift, c'est le roman de l'ambition démesurée et dévorante. Maurice est un antihéros particulièrement antipathique, délicieusement amoral mais séduisant. Il vit sa condition d'écrivain comme un sacerdoce : sans roman, il n'est rien. Une ambition qui lui fera commettre le pire, sans sourciller. Parce que quand on ne sait pas écrire une histoire, on n'a pas d'autres choix que de les prendre aux autres, autres qui consentent rarement à se laisser piller sans rien dire. Comme un roman d'apprentissage, le lecteur suivra Maurice au fil de son parcours cahotant, fait de haut et de bas, attendant inexorablement sa chute. Car la gloire est éphémère, et un écrivain, pour préserver sa réputation et sa renommée, doit sortir de nouveaux romans régulièrement, un problème quand on a aussi peu d'imagination que lui. Heureusement, toute son ingéniosité est tournée vers l'appropriation des idées d'autrui.

Tantôt du point de vue de Maurice, tantôt de celui des personnages dont il use et abuse avec une dose non négligeable de cynisme, John Boyne crée une intrigue captivante et haletante, qui dresse le portrait d'un antihéros irrésistible et manipulateur tout autant que celui du monde feutré de l'édition et de ses rouages, et propose aussi une réflexion sur la création, entre plagiats, imposture littéraire, difficile recherche de l'inspiration et la question épineuse de la propriété intellectuelle : à qui appartient une idée ? à qui appartient une histoire ?
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