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Écrire sur notre époque actuelle représente toujours le risque de ne pas avoir assez de recul pour offrir un regard pertinent sur le contexte. C'est malheureusement dans cet écueil que s'est échoué
John Boyne.
Le livre se veut être une comédie satirique sur les méfaits des réseaux sociaux. Soit mais pour se faire encore aurait-il fallu que l'auteur s'intéresse à d'autres personnages que cette famille de nantis à la mentalité déjà gangrenée par la célébrité, l'argent et l'alcool. le propos aurait peut-être gagné en pertinence, mais c'est loin d'être sûr.
Les personnages n'ont aucune profondeur, ils sont les clichés d'une caste méprisante qui cochent tous les défauts commençant en égo, égocentrique, égoïste etc. Dans le cadre d'une comédie cela pourrait être acceptable si seulement l'humour n'était pas aussi lourd.
L'auteur noie son talent pour les dialogues drôles en enchaînant les échanges interminables entre personnages qui se veulent humoristiques mais qui se révèlent inutiles et ne servent qu'à remplir les pages d'une intrigue aussi prévisible que lassante.
De l'expression comédie satirique, l'auteur n'a retenu que le terme comédie. À aucun moment il ne va développer une réflexion sur les privilèges de classe, la célébrité toxique, l'utilisation néfaste des réseaux sociaux, l'alcoolisme ou la fameuse cancel culture, spectre favoris des extrémistes numériques. le récit est aussi vide que le cerveau de ses personnages.
Le but est bien sûr de dénoncer les réseaux sociaux alors tout y passe. Dans un ensemble de poncifs tantôt réac, tantôt progressistes, l'auteur tente de nous démontrer toute la vacuité de notre époque oubliant ainsi celle dont est empli son roman.
Le pire est sans doute ce happy-end nauséabond où l'auteur tente de donner une morale à son récit sans que ces personnages n'aient retenu quoi que ce soit de leurs mésaventures, à l'exception d'un seul peut-être. Désolant.