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3,73

sur 349 notes
Un excellent moment de lecture. Un vaudeville du temps présent teinté de wokisme et de réseaux sociaux. J'ai ri plusieurs fois des situations délirantes et des dialogues percutants des principaux animateurs de cette piece comique à savoir un couple bien installé dans le Londres des médias et leur trois enfants adultes incapables d'émancipation.
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De l'humour bien british sur quasi toutes les pages, pour mettre en exergue les dérives des mouvements revendicateurs, de pseudo-tolérance, du wokisme dévoyé, tous ces combats qui sont certainement justifiés parce que structurellement ça ne va pas, ça ne pas pour grand monde. Sauf que trop souvent c'est une porte ouverte à une création et diffusion de violences qui sont elles aussi injustes. Et qui en arrivent à être pires que contre-productives. Quand on ne s'attaque pas aux vrais tenants.

Et ces réseaux sociaux qui sont eux aussi - une nouvelle fois - des outils détournés pour créer de la haine, de la violence.

Une fois pour toutes : l'être humain est une pauvre bestiole qui sait qu'elle va mourir et qui se débat, s'agite pathétiquement dans cette condition. Il faut plutôt en avoir pitié, et essayer de ne pas condamner chaque faux pas, parce qu'on n'est pas sorti et puis d'façon on est condamné.
Tout comme on peut essayer de faire sortir la pénible mouche bourdonnante par une fenêtre, de déplacer la grasse limace sous un feuillage, on peut aussi lui montrer gentiment un autre chemin un peu plus clair. Ne pas abîmer la bête humaine qui le fait si bien elle-même. Dans ses grotesques délires et dis-solutions.

Le livre est fort drôle par moment, mais quite despairing. Enfin, si, se rapprocher de la nature et disparaître des rézoosociaux, oui, semble chose à faire.

(N.B. : Boyne ne défend en aucun cas le système-patriarcat. Affreuse construction inégalitaire.)
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Dans la famille Cleverley tout va pour le mieux. George, le père, est un présentateur de télévision aimé et respecté. Beverley, la mère, est une romancière populaire à succès. Quant aux trois enfants, Nelson, Elizabeth et Achille, ils vivent aux crochets de leurs parents et ne semblent pas nourrir beaucoup plus d'ambitions. Jusqu'au jour où la griffe des réseaux sociaux va se refermer sur eux et les entraîner dans une spirale sans fin de catastrophes. Ils vont apprendre la calomnie, l'impossibilité de faire entendre sa vérité quand tous vous ont déjà condamné et le pouvoir de ceux qui se cachent derrière un écran pour briser des carrières, voire des vies.

Alors, dit comme cela, on pourrait s'attendre à un pamphlet assez noir contre nos sociétés modernes et ultra-connectées. Mais c'est en réalité une satire hyper drôle qui met en scène cinq personnages totalement dépassés par les événements. John Boyne y dénonce ici le pouvoir des réseaux sociaux et de la bien-pensance mais à travers cinq personnages qui, au départ, n'ont pas grand-chose pour éveiller l'empathie.

Car la famille Cleverley est une somme d'egos démesurée ! Papa Cleverley s'est auto-proclamé “trésor national”, maman Cleverley est l'archétype de la bourgeoise hautaine qui n'écrit des livres que grâce à des porte-plumes avec qui elle se montre parfaitement odieuse. Quant aux trois petits Cleverley, ils souffrent tous d'un problème psychologique plus ou moins prononcé, alimenté par leur fortune et la relation qu'ils ont à leurs parents. Ajoutez à cela une tortue affublée du nom d' Ustym Kamaliuk (le “Robin des Bois Ukrainien”) et mangeuse d'After Eight et vous avez là un combo parfait pour nous amener à l'explosion générale.

C'est un roman éminemment drôle, une satire parfaitement juste et incisive de nos travers, ça appuie juste là où il faut pour nous faire ressentir toute l'inanité de ces fausses représentations que nous faisons de nous à longueurs de réseaux sociaux. Cela démontre avec force à quel point un simple mot peut faire basculer une vie dans notre époque où chacun se met en scène, scrute le moindre faux pas et où il est si facile de condamner et d'injurier, dissimulé derrière un pseudo et un smartphone.

C'est absolument jubilatoire et cela démontre, une fois de plus, l'incroyable capacité de John Boyne à aborder différents sujets et styles après les très intimes Les fureurs invisibles du coeur, Il n'est pire aveugle et L'audacieux Monsieur Swift.
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Bienvenue chez les Cleverly. LA famille Londonienne ultra connectée. Il y a le père, George, présentateur TV connu de tous; la mère, Berverley, qui "écrit" des romans d'amour; et les trois enfants : Elizabeth, l'experte en wokisme et en tweets en tous genre qui espère secrètement devenir influenceuse. Nelson, l'enseignant un peu perdu qui ne sait pas trop quoi faire de sa vie. Et Achille, sale gosse de 17 ans qui joue à séduire des hommes riches pour leur extorquer de l'argent une fois qu'il leur fait comprendre qu'il y a détournement de mineur. À eux cinq, ils sont une belle palette des aberrations de notre monde actuel : usage à outrance des réseaux sociaux, bien-pensance poussée à l'extrême au point de ne plus pouvoir rien dire sans s'attirer les foudres de quelques autres, le culte de l'image et du paraitre, les délires wokiste… bref, la société est passée au crible sous la plume acérée, caustique et absolument truculente de John Boyne.

Au fil des pages, le lecteur assiste avec délice à la chute de cette famille merveilleusement dysfonctionnelle. Ils n'ont pas un mauvais fond … seulement voilà, quand on est une personnalité publique, la fin des privilèges et de l'adoration de ses concitoyens se trouvent toujours à un tweet près.

John Boyne signe ici un roman plein d'humour et d'une grande finesse. Je suis, à chaque roman, un peu plus admirative de la capacité de cet auteur à maîtriser tous les genres et tous les styles. Et alors que je n'ai généralement pas d'appétence pour les romans humoristiques que je trouve un peu trop lourds, j'ai trouvé celui-ci absolument formidable.

Une lecture à ne pas manquer, cocasse et addictive à souhait. J'ai adoré !
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Une lecture drôle et décapante qui rend compte de la dictature de la twittosphère, monde numérique dans lequel les anonymes peuvent se lâcher en toute impunité. Chacun s'empresse de donner son avis et voit en cette plateforme un lieu refuge où se réunissent les bien-pensants et autres "agitateurs de bonne conscience" pour reprendre les mots d'Orelsan. Ils laissent alors libre cours à leur agressivité et peuvent, protégés derrière des pseudos, déformer, insulter, harceler,...seul ou en groupe. John Boyne dresse dans son dernier ouvrage la satire de cette folie des réseaux qui pourrissent bien souvent les esprits et qui servent aussi de vitrine à celles et ceux qui veulent se mettre en scène en idéalisant leurs vies et en se façonnant une vertu. Certaines situations, reflètent avec justesse, et ce malgré leur absurdité, ce mal qui gangrène notre société et qui rend tout le monde tellement susceptible, faisant de chaque sujet un sujet sensible et érigeant n'importe qui en un juge moral qui exige que vous rendiez des comptes ou qui vous afflige très lapidairement des pires défauts ou vices. L'heure à la discussion apaisée n'est plus, le débat demeure stérile, on préfère dégainer en deux secondes et flinguer en 120 caractères. Faire de quelqu'un un paria n'a jamais été aussi rapide et facile ! Cette radiographie est glaçante mais c'est par le prisme de l'humour que Boyne décide d'exposer cette dérive, et de dénoncer cette "invasion des imbéciles" pour reprendre la citation d'Umberto Ecco placée dans la préface. le romancier irlandais se sert de ses personnages dont les yeux sont en permanence rivés sur leurs téléphones pour pointer le ridicule et la dangerosité de certains comportements. Si j'ai jubilé à la lecture de certains passages très sarcastiques et vraiment bien envoyés, j'ai cependant déploré par moment le recours à certains archétypes et à quelques traits un peu trop forcés pour être réalistes rendant le récit quelque peu artificiel comme si l'écrivain se prenait au piège de vouloir constamment trouver la bonne vanne ou le bon trait d'esprit. Derrière la causticité n'en reste pas moins le constat alarmant de la place néfaste que ces réseaux occupent dans nos vies.
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La famille Cleverley est composée du père présentateur très connu de télévision à la BBC, de la mère écrivain de livre à l'eau de rose qui laisse des prêtes plumes écrire ses livres et de trois enfants : Nelson le fils aîné pétri de mal être, Elisabeth la fille qui ne rêve que de devenir influenceuse, et Achille, le dernier, lycéen extorqueur d'argent.

Tromperie, mensonge, inconséquence, égoïsme, narcissisme, insensibilité ... dans cette famille il y a de tout. On passe d'un personnage à un autre et ils sont tous suffisants et odieux.

Un tweet malheureux va faire exploser la bulle de confort de la famille et tout va partir à la dérive.

Une présentation sur 5 jours de la descente aux enfers des Cleverley, où tout l'artifice de leurs vies basées sur les réseaux et le paraître vole en éclat.

Une critique caustique de notre société ultra-connectée où des anonymes peuvent injurier en toute impunité (enfin presque), où une notoriété peut être détruite suite à un post. C'est jubilatoire.

Il y a juste le dernier chapitre sur la déconnexion que j'ai trouvé "too much".
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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On retrouve dans ce roman le style, l'humour et tout le mordant de John Boyne.
L'histoire emporte le lecteur dans les travers de la société à travers des personnages pour la plupart horripilants mais finalement attachants.
On pourrait, s'il fallait trouver une raison au fait que je lui attribue 4.5 étoiles et non 5, reprocher un côté un peu trop démonstratif.
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Je ressors avec un avis partagé sur ce roman. C'est un roman réussi, mais si ce n'était pas John Boyne qui avait écrit ce livre, je ne l'aurais jamais lu car la satire n'est pas un genre qui m'attire. Je suis donc partagée à cause du genre, plutôt qu'à cause de l'intrigue ou de la plume.

Je suis ce genre de lectrice qui fait aveuglément confiance à un auteur qu'elle admire. John Boyne fait partie de ces auteurs dont je veux lire tous les ouvrages adultes, et j'ai foncé tête baissée vers celui-ci sans m'intéresser plus que cela au résumé. J'ai donc été surprise en démarrant ce livre de sa différence radicale avec les autres romans de l'auteur. Dès les premières pages, l'auteur se montre très grinçant vis-à-vis des réseaux sociaux, espaces d'expression qui sont devenus des tribunaux populaires, et qui, pour certains, sont le seul moyen d'exister. Twitter et Instagram en prennent pour leur compte, le premier pour la petitesse d'esprit susceptible de s'exprimer en quelques caractères, le second pour la fausse réalité qu'il montre. Entre la guerre aux followers, la haine qui s'exprime trop librement, le mouvement post-#MeToo, et le tribunal Twitter qui met fin à des vies, tout y passe !

John Boyne m'a également déstabilisée en ne me proposant que des personnages antipathiques. Chaque membre de la famille Cleverley voit ses défauts largement exposés par l'auteur, ceux-ci étant bien évidemment amplifiés par les réseaux sociaux. Entre le père qui pète un câble, la mère à la recherche désespérée de l'amour, l'aîné menteur pathologique, la fille qui n'existe qu'à travers son téléphone, et le benjamin maître chanteur, tout y passe. Au-delà d'une critique des réseaux sociaux, c'est un miroir d'une société qui se délite, et de valeurs familiales qui s'appauvrissent.

Si vous aimez les romans de John Boyne, sachez que ce roman est bien loin de ce qu'il propose habituellement. Même s'il a son intérêt de par ce qu'il dénonce, et dans sa plume totalement acerbe et drôle, il m'a trop déstabilisée pour que j'y trouve un pur plaisir de lecture.
Lien : https://matoutepetiteculture..
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Que de dire de ce livre ?
- J'ai eu du mal à le lire principalement à cause des personnages très antipathiques, égocentriques, manipulateurs, complètement déconnectés de la réalité… (j'ai quand même fini par m'attacher à eux même si il m'a fallu du temps).

- Je suis passée à côté de beaucoup de subtilités par manque de connaissance de la culture anglaise. Il y a de pleins de références que je n'avais pas… Et ça avait l'air très drôle.
Et peut-être que la traduction n'a pas aidé non plus.

- Mais la vision des réseaux sociaux et l'évolution de notre société m'a vraiment fait rire. (Mais dans quel monde vit-on ?)
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George Cleverley, animateur de télévision, semble être un homme parfait. Citoyen parfait, mari parfait, père parfait, homme tolérant et engagé dans des combats justes, marche des fiertés, protection animale, humaniste et anti sexiste. Jusqu'au jour où, coup de canif dans le contrat, et un bébé adultérin se profile à l'horizon.
Berverley, son épouse est une romancière à succès, totalement superficielle et nombriliste.
Leur fils aîné, Nelson est quelqu'un de très bizarre et gentiment névrosé.
Elizabeth, leur fille est un pur produit de notre époque, très autocentrée et qui se rêve influenceuse.
Le fils cadet, Achille, ouh là là le petit escroc !

John Boyne passe à la moulinette, avec son humour ravageur, les travers de notre époque hyper connectée. Les réseaux sociaux, les haters, le wokisme, le body shaming, les platistes, les offusqués pour tout, le speed dating, l'excès de tolérance qui vire à l'intolérance, les narcissiques, les femmes qui détestent les hommes, les hommes qui méprisent les femmes, les sites de rencontres, les non binaires, la bêtise, les complotistes, l'hypocrisie, le tribunal d'internet qui salit et blesse les gens le temps d'envoyer un tweet, tout, tout, tout y passe avec une ironie mordante que j'ai adorée. L'auteur étrille gaiement les aspects négatifs des réseaux sociaux et c'est jubilatoire.

Des personnages hauts en couleur, des dialogues parfois absurdes mais tellement drôles et des choix désastreux nous emmènent de péripéties en catastrophes. Les Cleverley, fantasques et totalement anticonformistes, ont le don de se mettre dans des situations impossibles. J'ai trouvé chaque membre très attachant, même si j'ai mis plus de temps pour apprécier Beverley la mère et Elizabeth la fille, qui semblent totalement égocentriques et creuses. Avec tous les personnages qui gravitent autour, y compris la tortue, c'est un peu la raison du plus fou et c'est joyeusement féroce.

C'est un roman incroyable qui dit avec humour beaucoup de choses sur nos sociétés puériles et vaniteuses, où moins on en sait et plus on l'ouvre. John Boyne tourne en ridicule "une génération de crétins dont les mains sont greffées à leurs Smartphone", mais en réalité il se moque de tous ceux qui ne pensent plus qu'avec leur téléphone portable et internet, toutes générations confondues. Je me suis délectée de chaque moment, de chaque analyse de nos travers. Et j'ai beaucoup ri ! Et j'aime définitivement passionnément John Boyne !!!
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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