AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 329 notes
J'ai découvert Juan Branco à travers des interviews qu'il a donné, en particulier une sur Sud Radio et l'autre sur l'excellente chaine youtube Thinkerview. J'y avais trouvé, un peu comme dans le livre, un garçon très intéressant sur le fond malgré une forme désagréable.

A l'oral c'était : débit rapide, logorrhée, comme si le gars avait tellement peur qu'on l'empêche de parler qu'il déballait tout. Mais le fond était piquant, intéressant, même surprenant : se présentant comme un traitre issu de la Grande Bourgeoisie parisienne (le « Petit Paris d'où sont issus nombre de personnalités politiques, de patrons millionnaires aux noms connus, de quelques stars de la culture, et plein de gens de la finance, ou haut poste de l'Etat), un traitre donc en ce qu'il dévoile les relations, rapports et entraides d'une véritable caste.

« Ils ne sont pas corrompus, ils sont la corruption », dit-il quelque part. C'est la thèse principale du livre. Ces gens très bien nés se serrent les coudes et se constituent grâce à l'Etat – en s'en servant et en le pillant – un patrimoine, une fortune, des réseaux de pouvoir. Si le livre tourne parfois en rond, notamment dans la 2e partie sur Macron, il abonde d'exemples pertinents. le Petit Paris mérite bien son surnom : tout le monde semble se connaître, et on croirait voir une cour sous la monarchie, avec ses coups bas, ses alliances, ses guerres et ses retournements de situation.

Branco conte cette caste à un moment particulier de son histoire – aujourd'hui – en ce qu'elle est, d'après lui, en décomposition. D'où le crépuscules du titre. le « en même temps » de Macron, qu'avait initiée « l'ouverture » de Sarkozy (la fin de l'opposition PS/UMP), c'est la fusion de camps ennemis, aux pratiques proches, dans le même milieu. Mais qui, en mettant fin au jeu d'alternance, court à sa propre perte en étouffant ce qu'il restait de la démocratie.

En bref Branco nous montre comment cette démocratie, en apparence, est instrumentalisée pour le compte de quelques uns qui se servent de l'Etat pour s'en mettre plein les poches. Macron n'est qu'un candidat placé par ce système qui mêle argent, népotisme et contrôle des médias. Mais un candidat finalement caricatural : ceci existe depuis longtemps, mais le pillage atteint des sommets si hauts que cela se voit, se ressent.

Dommage pour la forme. J'ai trouvé ce court livre assez pénible à lire. Une plume un peu snob par moments, avec des tournures de phrases un peu vieillies. le livre tourne en rond dans la dernière partie avec trop souvent des indignations à rallonge sous forme de questions rhétoriques. C'est quand il donne des exemples de la corruption généralisée que Branco est le plus intéressant.
Commenter  J’apprécie          140
Crépuscule est un pamphlet contre le gouvernement actuel et plus particulièrement contre le président de la république.

Je n'ai pas d'appétence pour Emmanuel Macron, mais je ne suis pas non plus dans le rejet. J'ai été très surpris par la fulgurance de son parcours pour arriver, aussi jeune, à la plus haute fonction de notre pays. J'avais remarqué, pendant la campagne présidentielle, une surmédiatisation du candidat, et Juan Branco confirme mon ressenti.

Il affirme que le personnage a été fabriqué par ceux qui détiennent le vrai pouvoir en France, celui de l'argent, tous propriétaires des médias français : le triumvirat Niel, Arnault et Lagardère.

Je n'ai pas la naïveté de croire que l'on devient démocratiquement élu président parce que l'on possède le sens de l'abnégation et le désir de servir son pays.

Je n'ai pas la naïveté de croire que le pouvoir, dans tous les états dits démocratiques, s'acquiert par son seul mérite personnel et sans soutien d'aucune sorte.

Comme souvent dans ce type d'ouvrage, Juan Branco règle des comptes avec des envolés lyriques à faire émouvoir nombre de membres du barreau des avocats dont il fait parti. Comme il l'écrit d'un autre ouvrage d'enquête dans son livre, c'est dans les non-dits que se cache souvent la vérité. Donc, je reste prudent sur la truculente démonstration qui est donnée.

Néanmoins, il y a probablement une part de vérité et c'est ce qui rend cet ouvrage démotivant pour ceux qui croient encore, et là je suis naïf, à la pureté des valeurs.

Emmanuel Macron, aujourd'hui, demain, un autre, pour l'instant ce jeu de pouvoir pour le pouvoir ne peut que perdurer. Sauf si ...
Commenter  J’apprécie          111
Mieux vaut acheter le livre car la version pdf distribuée gratuitement sur internet est bourrée de coquilles et à certains moments, peu, très peu lisible.
Mais au moins, on a compris l'essentiel et c'est très courageux de la part de Branco de dénoncer toutes ces alliances car il est probable que sa vie va être bien compliquée voire menacée après ce livre.
Commenter  J’apprécie          110
comme beaucoup, vous ne comprenez rien au dernier remaniement, au-delà de la nomination de Daty à la culture, la nomination de Gabriel Attal premier ministre (son ascension foudroyante) le remplace de Catherine Collona par Stéphane Séjourné...ect.. Lisez le courageux ouvrage de Juan Branco pour avoir beaucoup d'éléments de réponse.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          90
Je viens de terminer la lecture de ce livre .Je vous la recommande maintenant surtout après ce que nous avons pu voir ,lire et attendre dans les médias traditionnel.
Il est d'ailleurs questions qui la détient et pourquoi ?
L'importance des relations, du choix de l'école ,
Le relations entretiennent les grandes familles?
Comment le pouvoir s'obtient et se transmet ?
Ce que j'ai le plus apprécié dans ce livre c'est qu'ils nous amènent à nous poser des questions ?
Un livre important pour nos libertés
Le ton est très corrosif ce que je trouve à la fois juste et dure.Il vous réveille
Les faits que nous détaillent l'auteur sont choquants pour la démocratie et ce qui me révolte le plus c'est l'omerta ...
Il fait parti des livres qui vous prennent tant on a envie de savoir ceux que vont être les prochaines pages.
C'est le premier livre que je lis de lui et cela me donne envie de lire d'avantages car il faut souligner sous style ou on se croit être une petit souris qui regard un triste film .
L'auteur est à encouragé et à féliciter.
Un livre a prêté et à offrir.
Commenter  J’apprécie          92
Crépuscule ou la fabrique du Président Macron présente les mécanismes oligarchiques et endogamiques, véritables instruments de préemption du pouvoir pour des intérêts particuliers au détriment de l'Intérêt Général. Si la quatrième de couverture et la préface de Denis Robert étaient assez alléchantes, les révélations sont au bout du compte assez décevantes. Il n'y a rien de nouveau qui ne soit déjà connu sur le fonctionnement des réseaux pour accéder au pouvoir (Parcours pédagogique fléché, think thanks influenceurs, intervention des grands patrons du CAC 40, cooptation de circonstance et de convenance, complaisance des médias et des organes de presse...).
Toutefois l'exemple de Macron permet de mettre en lumière la concentration de tous ces moyens exposés et mis en oeuvre pour faire sortir du chapeau un produit façonné depuis 2007 sans que celui-ci ait eu à affronter le feu des arcanes des partis politiques et celui de la représentation démocratique. Pourquoi 2007 ? C'est la date à laquelle il est présenté par Jean-Pierre Jouyet au Président de la Commission pour la libération de la croissance française, jacques Attali, qui lui-même le présentera en 2010 à François Hollande...Et enfin, Xavier Niel qui annonce en off, en 2014, que Macron sera le nouveau Président !...
L'ouvrage a le mérite d'exposer à quel paroxysme les intérêts financiers arrivent à concentrer tous les moyens possibles pour préempter le pouvoir et en récolter des bénéfices. Juan Branco nous prédit, lui, un crépuscule démocratique en l'absence de véritables contrôles démocratiques et de contre pouvoir de l'information.
Un essai louable et essentiel dans toute démocratie mais qui aurait mérité d'être resserré dans son discours (trop de répétitions, trop de teasing, trop de digressions stériles...) pour être plus incisif.
A être trop dilué, le discours en devient sans saveur...
Commenter  J’apprécie          80
Une enquête édifiante qui met en lumière la mise en oeuvre d'une politique mise au service des amis. On nous démontre que le Président est un pur produit d'une caste élitiste l'ayant choisi pour servir leurs intérêts. On ne sort pas indemne de cette lecture qui fait froid dans le dos car on se demande s'il est possible de vraiment changer les choses en votant ou si les choses ne sont pas biaisées irrémédiablement.
Commenter  J’apprécie          81
Réquisitoire politique envers Emmanuel Macron.

C'est une enquête — partisane — sur les réseaux d'influence qu'entretient le Président, et sur les coulisses de son arrivée au pouvoir en 2017. de façon plus générale, il s'agit aussi de la critique d'une politique au service des amis, et vouée à des intérêts financiers. C'est-à-dire, rien de nouveau dans la critique de l'imposture de l'entre-soi politicard.

Juan Branco aurait pu faire plus bref : la litanie, tout du long de l'essai, du microcosme parisien contribue à étoffer artificiellement ce livre.

Même s'il s'agit d'un essai militant, Branco a le mérite de nous dévoiler des faits très documentés ; par exemple, sur la façon dont Emmanuel Macron s'est servi de ses réseaux, dans le contrôle des finances, au profit de la banque Rothschild.

Un essai qui a l'intérêt de nommer les relais d'influence du pouvoir en France.
Commenter  J’apprécie          70
Euh, au-delà de l'aspect très orienté de l'ouvrage, dans lequel l'auteur s'arrange avec la vérité, c'est très mal écrit, bourré de fautes de français, sans parler du style des plus ampoulés. Et ce type a une maîtrise de littérature ? On croit rêver ! Il parait que Denis Robert a réécrit le livre à hauteur de 75%. Je n'aurais pas aimé lire la version initiale. Branco oublie de préciser ses origines bourgeoises. Son père est producteur de cinéma...
Commenter  J’apprécie          71
On ne peut pas reprocher à un pamphlet de défendre une idéologie, de prendre parti ; mais on peut lui reprocher de ne pas l'assumer.

En plus des nombreux défauts de son argumentation, "Crépuscule" commet l'irréparable en se réclamant de l'objectivité, de l'investigation, et en niant sa fonction réelle : de la propagande politique en soutien des gilets jaunes, 'contre Macron' (au moins ce texte-là était-il clair !), et au service des règlements de compte privés de l'auteur. Ce que l'auteur appelle "démonstration", "argumentation" correspondent en fait à ce que l'on appelle factuellement "procès d'intention", "argument ad hominem", ou tout simplement "diffamation".

Deux exemples pour illustrer cela:

D'abord, le paragraphe d'introduction sur Xavier Niel :
1) il est présenté purement et simplement comme un délinquant son cv se résumant à l'attribut diffamatoire "proxénète" et à une allusion à un passage en prison),
2) il aurait propulsé à lui tout seul Macron au pouvoir,notamment en donnant accès de façon illimitée à ses fonds. de là on se posent des questions compréhensibles: quid des élections ? Des ressources des autres candidats ? de l'intelligence des électeurs ? du partage strict du temps d'écran tel qu'il est pratiqué en France ?)
3) le duo Macron - Niel est donc accusé sans preuve d'enfreindre le code électoral.
J'ai du mal à reconnaître le Juan Branco brillant orateur dans une argumentation aussi grossièrement diffamatoire et dans un style aussi limité.

Ensuite, en accusant directement le Monde d'être à la botte de Macron car Niel en est un actionnaire, l'auteur prouve qu'il est à côté de la plaque : pour y être abonné, le traitement du mouvement des gilets jaunes par le journal, en regard de son positionnement centriste est étonnamment indulgent pour ce mouvement et hostile à Macron. On aura connu des organes de propagande un peu plus à la botte de leur prétendu commanditaire, à gauche comme à droite (typiquement Le Figaro). Comme tout bon complotiste dans l'âme, Juan Branco croit que le procès d'intention est un mode valable d'argumentation.

L'auteur exècre visiblement le tout Paris, l'entre soi du monde politico-journalistique, ne fréquente pas ce milieu et s'en réjouit d'ailleurs avec fierté. C'est son droit bien sûr, mais relever la tête de son guidon trotskyste lui permettrait de voir le monde tel qu'il est et non tel qu'il le fantasme. "Les journalistes" n'auraient pas, à tort, révéler les liens "étroits" entre Macron et Niel. Mais que dire des journalistes qui n'ont pas révélé les diverses affaires d'amour ou de santé des présidents successifs ? Ces mêmes journalistes étaient-ils tous à la botte, successivement, de l'UDR, de l'UDF, du PS, du RPR, de l'UMP, du PS encore, de la LREM maintenant ? Vivons-nous donc un complot caché par les médias depuis des décennies, que personne n'a jusqu'alors dénoncé - sauf désormais, Branco lui-même, bien sûr ? On peut bien sûr déplorer ce copinage, qui existe - de façon prouvée, avec une ampleur bien inférieure à celle avancée par l'auteur -; mais en quoi Macron est-il différent de Mitterrand, Sarkozy ou Hollande ?

Ressassant toujours les mêmes éléments, Branco n'arrive pas à prendre la hauteur nécessaire pour prouver sa thèse, c'est-à-dire la spécificité semi-mafieuse des réseaux de Macron. Il tombe dans le même écueil mi-naif mi-mégalo que son copain Halimi dans les Chiens de garde : le complexe du héros. Il se rêve en chevalier terrassant le dragon Macron, en solitaire car lui seul sait qu'il est illégitime et ose le dire. On l'imagine bien trembler d'excitation en écrivant son texte à l'idée des représailles que sa bravoure inouïe pourrait provoquer... Alors qu'il ne fait que répéter ce qui a déjà été dit dans des centaines d'ouvrages politiques depuis plus de 50 ans, à propos d'un des présidents sans doute les moins dangereux de la Ve (à comparer à Mitterrand vs Hallier ou Plenel). Concernant Mimi Marchand (qui n'est pas une spécificité Macron, car précédemment liée à Sarkozy, et vite écartée par Macron d'ailleurs), les maigres “révélations” sont elles aussi bien loin des promesses grandioses annoncées avec fracas par Branco.

Les seules preuves avancées de la collusion de Macron seraient les dispositions fiscales et réglementaires: "l'adoption de toute une série de dispositions fiscales et réglementaires les intéressant directement et n'ayant aucun bénéfice pour le bien commun – peut faire la destinée politique des autres". Cet argument est spécieux mais courant à l'extrême gauche. On peut être en désaccord avec la vision libérale de l'économie, pour des raisons économiques ou éthiques, mais on ne peut simplement prétendre sans le prouver que les réformes qui en sont issues n'ont "aucun bénéfice pour le bien commun", car il n'y a aucun consensus en science économique là-dessus, au contraire. "Raisonner" ainsi c'est agiter, sinon son incompétence ou ses limites cognitives - je n'y crois pas pour Branco -, du moins un parti pris non assumé et surtout, plus grave, son incapacité à appréhender d'autres façons de penser que la sienne.

En plus d'être mensonger, l'opuscule est déceptif : promettant beaucoup, il concrétise peu, et en vient à se contenter d'accumuler doutes, insinuations et affirmations diffamatoires voire injurieuses. On en vient même à assumer la démarche calomnieuse. le tout pue d'ailleurs la haine à un point tel que la qualité d'humain est retirée à Macron et aux "oligarques", qui se voient sobrement désignés par le terme "êtres". Juan Branco va jusqu'à traiter de "criminels" les journalistes dits "complaisants", qui auraient sans doute le tort de ne pas partager sa rage vengeresse et de demander des preuves soutenant ses lourdes accusations.

Autre passage qui illustre bien cette mégalomanie : "Personne ne semble se troubler que l'on continue à dire que M. Niel, la famille Arnault et les Macron se seraient rencontrés pour la première fois six mois après que M. Niel m'ait indiqué que son ami Emmanuel Macron deviendrait Président de la République": non Juan, tout le monde n'est pas dans ta tête, les "êtres" qui sont les autres, sont des humains, et n'ont pas la capacité d'accéder à ton cerveau pour y trouver des informations.

Pour achever le tableau, l'écriture brouillonne, indigeste, ampoulée (et même parsemée de fautes d'orthographe) est la cerise rance de la forme sur le gâteau moisi du fond. "L'urgence" brandie en justification n'est pas une excuse pour publier un texte public - contrairement à cette critique par exemple ;) - sans l'avoir relu.

J'ai encore du mal à expliquer l'enthousiasme que ce genre de textes peut susciter chez des esprits ayant cultivé leur esprit critique : des affirmations non prouvées et diffamatoires, des expressions excessives, des éléments systématiquement à charge constituent peut-être les ingrédients d'une bonne recette de tract révolutionnaire, tout juste pour un pamphlet, mais pas pour une bonne “enquête” - sauf visiblement pour les “journalistes” du Monde Diplo.
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (838) Voir plus




{* *}