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Drifter tome 4 sur 4
EAN : 9781534301870
120 pages
Image Comics (18/07/2017)
5/5   1 notes
Résumé :
Ghost Town is destroyed. The planet Ouro is coming apart at the seams. But even with the world breaking around him, all Abram Pollux can think of is revenge on the man named Bell Emmerich.

IVAN BRANDON and NIC KLEIN are proud to present the final chapter in their brooding sci-fi epic. All mysteries will be solved. All questions answered. All scores settled.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Lit by fire (épisodes 10 à 14) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Dans la mesure où il s'agit d'une histoire complète en 4 tomes, il avoir commencé par le premier. Celui est le dernier de la série et il contient les épisodes 15 à 19, initialement parus en 2017, sur la base d'une histoire conçue par Ivan Brandon & Nic Klein, avec des dialogues d'Ivan Brandon, des dessins, encrages et couleurs de Nic Klein, et un lettrage d'Aditya Bidikar. Ce tome contient également les couvertures variantes réalisées par Nic Klein (*3), David Rubin, Mike Hawthorne, Thomas van Tummant, Ben Caldwell.

Après les catastrophes survenues à la fin du tome précédent, les survivants essayent de s'organiser. La nuit dans le campement de fortune, Abram Pollux n'arrive pas à dormir ; il se lève et part se baigner dans le plan d'eau à côté. Il constate que sa blessure au ventre est en train de cicatriser et qu'il y a survécu sans difficulté. La shérif Lee Carter vient l'observer et discute un peu avec lui de la situation sur un ton peu amène. Elle lui indique que pendant sa période d'inconscience, il a prononcé le nom de Jenny ; Abram la corrige en précisant qu'il s'agit du prénom Ginny. Ils voient passer un couple de Wheeler (les extraterrestres indigènes de la planète Ouro) dont l'un porte une cicatrice sur le front, sortant de l'eau du lac. le jour finit par se lever.

Non loin de là, la petite navette volante de Bell Emmerich et de la petite fille Lima subit des soubresauts. Emmerich est obligé de la poser en catastrophe juste à côté du campement de fortune. Emmerich sort de la navette comme un beau diable et tire sur Abram Pollux sans semonce. La shérif Lee Carter s'interpose, mais elle est tenue en joue par Lima. le duel entre Emmerich et Pollux continue, le dernier ayant pris refuge derrière un rocher. Emmerich réussit à le blesser, arrachant l'oreille droite, puis le touchant à la cuisse droite. Pollux refuse de se laisser abattre et agresse physiquement son opposant, avec ses poings dans un corps à corps brutal.

La quatrième de couverture indique clairement qu'il s'agit du dernier tome de la série, et de la conclusion de l'histoire, les 4 tomes formant un récit complet qui n'appelle pas de suite. Ayant fait l'investissement des 3 premiers tomes, le lecteur revient par curiosité, sûr de trouver des visuels époustouflants, beaucoup moins sûr de comprendre l'histoire, échaudé par le tome précédent. Cependant le texte de la quatrième de couverture promet également que tous les mystères seront résolus, toutes les questions trouveront réponse, et tous les comptes seront réglés. En se lançant dans ce quatrième tome, le lecteur n'en attendait pas tant. Pas tout à fait convaincu par de telles promesses, il commence surtout par apprécier les illustrations.

Nic Klein a réalisé la mise en images et en couleurs de l'intégralité de la série, tous les 19 épisodes. Il lui aura fallu deux ans et demi pour la boucler, ce qui n'est pas si long que ça au vu de la qualité graphique de la narration. Dès la première page, le lecteur retrouve l'ambiance lumineuse si particulière de la planète Ouro, en particulier ses nuits bleutées. Les pages 6 et 7 sont occupées par une unique image qui montre le lever du jour sur la planète depuis le point de vue d'Abram Pollux, encore en train de se laver. le lecteur observe les étranges formations rocheuses, les couleurs inédites dans le ciel. Durant la journée, il retrouve la couleur orange du sol, entre orange aurore et orange bisque, ainsi que la teinte bleutée du ciel, entre bleu givré et bleu Tiffany. Tout du long de ces épisodes, Nic Klein utilise la couleur pour transcrire les ambiances lumineuses différentes de celle de la Terre. Il utilise bien sûr la couleur pour indiquer celle des vêtements, des accessoires et des éléments naturels, ainsi que pour indiquer les zones moins éclairées. Il l'utilise également pour accentuer le relief des éléments dessinés, ainsi que pour ajouter quelques informations comme des tâches de sang. Mais le lecteur est avant tout happé par les ambiances chromatiques qui attestent que le récit ne se déroule pas sur Terre. Il remarque aussi la manière dont l'artiste surimpose des trames de couleurs irrégulières, comme des griffures, lors des séquences de souvenirs sur le vaisseau spatial.

Quelles que soient ses réserves concernant l'intelligibilité de l'intrigue, le lecteur retombe immédiatement sous le charme de la narration visuelle. Outre le travail sur les couleurs, Nic Klein met en scène des personnages immédiatement reconnaissables (heureusement parce que le scénariste ne rappelle quasiment jamais leur nom). Il a conçu et développé un monde cohérent, que ce soient les accessoires issus d'une technologie futuriste, des vêtements adaptés aux conditions de vie, des environnements naturels cohérents. le lecteur retrouve donc les éléments récurrents comme le modèle particulier du blouson d'Abram Pollux, la cape et le masque de Bell Emmerich, le caisson de soin issu du vaisseau spatial, les armes laser, le vaisseau spatial lui-même, etc. Il retrouve également le site de crash du vaisseau spatial, la zone désertique, le cimetière en plein désert, etc. La cohérence visuelle de ces endroits tout du long de la série participe pour beaucoup à la cohérence du récit, et la logique des révélations effectivement contenues dans ce tome. C'est en revisitant ces endroits bien définis que le lecteur peut associer de manière logique ce qu'expliquent les personnages, et ce qui s'est passé sous ses yeux dans les tomes précédents, qui n'avait alors pas beaucoup de sens.

Avec les explications fournies, le lecteur prend conscience de tout ce que racontaient les dessins et qui n'était pas repris dans les dialogues. Il continue de prendre plaisir à la fluidité de la narration visuelle. Nic Klein sait concevoir des plans de prise de vue pour que les scènes de dialogue soient vivantes et visuellement intéressantes, en montrant les gestes des personnages, ainsi que le lieu où ils se trouvent. le déroulement des scènes d'action est facilement compréhensible, à commencer par ce duel entre Abram Pollux et Bell Emmerich occupant 9 pages. À plusieurs reprises, le scénariste se repose sur les dessins pour raconter l'histoire, sans un seul mot, qu'il s'agisse de Pollux pilotant le vaisseau spatial, ou du même progressant dans le désert. Indépendamment des promesses de la quatrième de couverture, le lecteur trouve son compte dans cette projection sur une planète extraterrestre, parmi ces individus dont il est devenu familier, pour un récit de science-fiction dont la dimension visuelle offre un ailleurs différent, consistant, cohérent et dépaysant.

Dès le premier épisode de ce tome, les auteurs tiennent l'une de leur promesse : un duel entre Emmerich et Pollux. Si le dénouement en est bien clair, il n'explique rien. Une fois de plus, il n'est pas possible de comprendre pourquoi ces 2 personnages sont des ennemis, ni d'où sort Lima (la petite fille), ou le rôle des Wheelers dans cette histoire. le lecteur se dit que le rédacteur de la quatrième de couverture y a été un peu fort et que l'intérêt du récit réside dans le voyage, plus que le pourquoi. Aussi, il ressent un grand étonnement quand l'épisode 17 revient dans le vaisseau spatial piloté en alternance par Abram Pollux et par Bel Emmerich et quand ce dernier explique la particularité de l'écosystème de la planète Ouro à une autre passagère. C'est une révélation car les situations des tomes précédents acquièrent du sens, même celles qui semblaient les plus parachutées. le lecteur se souvient pêle-mêle de plusieurs d'entre elles. Il se rappelle du rêve d'Abram Pollux en ouverture du tome 3, avec le crâne en feu. Il en va de même pour les différentes séquences sans suite logique relatives au vaisseau spatial dans les premiers tomes. Il y avait bel et bien un lien logique, une suite chronologique, mais masquée par les phénomènes générés par l'écosystème d'Ouro. le lecteur ressent un sentiment étrange, entre une forme de détachement pour une révélation tardive, et une satisfaction de voir que ce jeu de devinettes avait un sens. Effectivement, malgré la suite décousue d'événements, il n'avait pas pu empêcher son cerveau de se livrer à des conjectures, d'essayer de découvrir un schéma.

Ivan Brandon et Nic Klein ont pris un risque difficilement croyable : raconter une histoire volontairement incompréhensible, en tablant sur la curiosité du lecteur. Ils ont tout misé sur l'attractivité de la narration, en espérant que le lecteur les suive, sans même indiquer qu'il s'agit d'un récit complet, sans rien dire du nombre d'épisodes. Ce pari insensé a porté ses fruits pour les lecteurs qui sont restés jusqu'au bout. Il a porté ses fruits en proposant des scènes irréelles, des situations semblant déconnectées de rationalisme, valant pour leur émotion ou leur poésie. Il porte également ses fruits au bout du compte car le récit fait sens sans que le lecteur n'ait à se replonger dans les tomes précédents pour le comprendre. Il découvre l'ampleur de la tragédie, ainsi que le fait que la situation globale dépasse la dichotomie bien/mal. Avec cette révélation, l'histoire prend la dimension d'un questionnement moral, sans réponse simple. Abram Pollux reprend la place de personnage principal, et il est confronté aux conséquences de ses choix, ainsi qu'aux alternatives qu'il aurait pu suivre. Ses actions sur Ouro font apparaître que ses choix sont dictés par les situations et que le jugement moral porté par les autres dépend de chaque situation. Les auteurs mettent en scène la manière dont le comportement de chaque individu dépend du système dans lequel il se trouve et que sa valeur morale est contextuelle et ponctuelle. Abram Pollux est jugé d'une manière pour ses choix à bord du vaisseau spatial et d'une manière pour ses choix sur Ouro.

Ce dernier tome vient conclure l'histoire avec un éclairage que le lecteur n'attendait plus, mais qui donne un sens à toutes les séquences depuis le début. le lecteur est toujours sous le fort pouvoir de séduction des dessins, et il prend conscience de l'ampleur du risque pris par les auteurs, de par la forme de leur récit. Si le voyage comprenait des étapes moins enthousiasmantes que d'autres faute de pouvoir les comprendre, la destination transforme les souvenirs de ce voyage de belle manière. 5 étoiles pour ce tome, et 5 étoiles pour la série rétrospectivement.
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Tous nos remerciements à Emmanuel Peudon pour le montage et à ClemB pour le générique.

Plus d'infos sur notre site internet : https://www.panini.fr/
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