Respire

Charlène Boher est une adolescente un peu solitaire, qui se sent incomprise de sa famille. Sa vie prend un sens quand elle rencontre Vanessa qui devient sa meilleure amie mais elles se perdent vite de vue. Quelque temps plus tard, alors qu'elle est au collège et isolée des autres, elle fait une tentative de suicide. Son geste la rapproche de Sarah avec qui va se nouer une véritable passion faite de tendresse et d'indifférence puisque Sarah se joue d'elle et de ses sentiments, lui soufflant le chaud et le froid. Charlène vit très mal ce qui est pour elle une véritable passion amicale, une dépendance totale à son amie. Elle fait la connaissance d'un camarade de classe Maxime, avec qui elle va sortir pendant 6 mois et connaître l'amour et le bonheur quand Sarah se manifeste à nouveau et recommence son jeu du chat et de la souris. Charlène ne sait plus comment faire cesser le piège dans lequel elle est tombée et qui l'a isolé de Maxime et des autres. Sur un coup de folie, elle s'introduit chez Sarah et l'étouffe.
Il y a longtemps que j'avais envie de lire ce court roman car j'en avais lu des critiques élogieuses ici ou là. Je n'ai pas été déçue, c'est un roman incroyablement fort, qui prend aux tripes et se laisse lire très vite. C'est une histoire incroyablement forte sur la passion, cette fois pas amoureuse mais amicale, et sur l'adolescence, période de la vie où on se sent fragile et fragilisé et où on voit l'importance que des êtres au tempérament fort peuvent avoir sur de jeunes gens. Malgré l'horreur du geste commis par le personnage principal, je n'ai pas eu envie de la condamner ni de lui jeter la pierre car je crois qu'elle est tombée bien malgré elle dans une relation de dépendance quasi amoureuse qui la dépassait.

Charlène s'est toujours sentie seule, différente, en décalage avec les autres, étrangers à son monde intérieur. A part quelques années d'enfance où elle a pu vivre une amitié fusionnelle avec Vanessa, l'adolescente n'a jamais pu s'intégrer aux camarades de son âge.
Elle a cru pourtant, au collège, après une tentative de suicide, avoir rencontré une complice en la personne de la charismatique Sarah... mais elle est tombée dans les griffes d'une manipulatrice qui, une fois son emprise assurée, a fait d'elle son jouet. L'obsession de Charlène pour Sarah a transformé sa vie en purgatoire.
J'ai lu ce roman, par hasard (?), peu après "Je te plumerai la tête" de Claire Mazard et cela a résonné étrangement.

Je peux bien l'avouer maintenant que j'ai lu le roman: au début, j'ai cru le détester.

J'avais découvert ce livre par le biais de son adaptation cinématographique (en 2014 par Mélanie Laurent) et il était depuis inscrit dans un coin de ma tête. J'avais beaucoup apprécié le film - vu au cinéma une après-midi d'hiver si ma mémoire ne me joue pas des tours - particulièrement l'interprétation des deux jeunes actrices. Je m'étais dit alors que je le lirais un jour et je l'ai sorti pour les divers challenges Babelio.

J'ai donc cru que je n'allais pas du tout aimer le livre. J'avais tellement adoré l'héroïne du film, ici la narratrice, et ne la reconnaissais pas dans le bouquin. Il m'a fallu plus de 70 pages pour entrer en empathie avec elle, sans pour autant parler de sympathie.
Sans même parler des quelques maladresses stylistiques de l'auteure - et il y en a - ou de certaines phrases censées faire mouche - écueil que nous retrouvons ici aussi - je ne parvenais tout simplement pas à entrer dans l'histoire. Puis, le moment de grâce arriva.

L'histoire justement, en quelques mots: Charlène, 19 ans, est incarcérée depuis déjà deux ans lorsqu'elle se décide à livrer la genèse de ce qui l'a amenée à commettre cet acte affreux et ultime. Du fond de sa prison, elle conte alors son "amitié" avec Sarah, jeune fille de son âge, qui la contrôlait, la dominait et qu'elle idolâtrait.
Mais qui, en réalité, envie qui dans cette drôle d'histoire? Je ne sais pas qui de Sarah ou de Charlène est à pointer du doigt. Sarah, manipulatrice, serait-elle ce que chacun appellerait aujourd'hui une "perverse narcissique"? Ou Charlène est-elle tout simplement paranoïaque ou en quête d'une histoire folle? Le récit étant écrit à la première personne, nous n'avons donc que le point de vue de Charlène. Et ce seul point de vue ne m'a pas permis de me forger véritablement une opinion là où j'avais su, au contraire, prendre pleinement partie pour la narratrice dans le film.

Ce roman a été écrit par une jeune fille de 17 ans. Elle écrit bien (pour son âge, aurait-on envie d'ajouter même si ce n'est pas tout à fait juste) et a réussi à décrire les tourments liés à l'adolescence. Mais cela fait trèèèèèèèès longtemps que je ne suis plus moi-même une adolescente, et même en essayant de me mettre à nouveau dans la peau d'une jeune fille de 16 ou 17 ans, j'ai lu ce roman avec mes yeux et mon vécu d'adulte. Je n'ai pas compris - pas pu comprendre? - pourquoi elle ne sauvait pas sa peau avant tout autre chose. Peut-être aussi que l'âge n'y est pour rien, à l'adolescence j'étais moi-même hors d'atteinte de ce genre d'emprise (ce qui ne fut pas le cas à l'âge adulte, mais ça c'est une autre histoire).

Il faudrait que j'en discute avec ma nièce, 20 ans aujourd'hui, à qui j'ai offert le roman après avoir vu le film, pour savoir ce qu'elle en a pensé.

En résumé, un livre qui se lit vite et bien. L'écriture est fluide même si on peut ressentir un malaise à la lecture de ce roman. Je regrette que les personnages ne soient pas davantage fouillés, notamment ceux des parents. Mais c'est certainement voulu et symptomatique des affres adolescentes. Reste aussi quelques formules très justes.

Si j'étais prof de français, en fin de collège ou en lycée, je pourrais le faire découvrir à mes élèves.

Challenge Pyramide III
Challenge multi-défis 2019

L'histoire d'une amitié qui vire à l'obsession.
J'ai du mal à dire si oui ou non j'ai aimée ce livre ,car l'histoire est bien écrite mais je ne l'ai pas dévoré et parfois trop de détails et parfois pas assez....

Deux meilleures amies inséparables, qui se sont rencontrées au collège. Tout semble être pour le mieux pour Charlène, qui n'en espérait pas tant. Et pourtant, cette amitié dont elle se réjouissait va devenir un véritable enfer, va l'étouffer, et l'empêcher de respirer. Peu à peu, Sarah se montre sous son vrai jour. D'une façon insidieuse, elle va amener Charlène à perdre totalement confiance en elle, et à se fier à tout ce qu'elle lui dit. Un jour, elles sont amies et, le lendemain, subitement, sans explications, Sarah la délaisse, la fait souffrir. Puis, elle vient la ramasser à la petite cuillère, parvient chaque fois à se faire pardonner, reproche tout à Charlène. Cette dernière ne s'aperçoit pas à quel point cette amitié devient malsaine. Un processus de harcèlement s'est mit en place, et il devient très difficile de s'en défaire.

Ce livre est formidable, raconte une histoire tout à fait réaliste, vécue par bien des gens. Une amitié étouffante, le harcèlement, la perversion narcissique... Tant de sujets graves, abordés avec un tel réalisme ici. Je suis ravie que ce livre refait surface grâce au film récemment sorti, réalisé par Mélanie Laurent. En effet, jamais je n'avais entendu parler de ce livre. Comme je m'intéresse au sujet du harcèlement moral, il était évident pour moi de voir le film et de lire le livre. C'est chose faite, et je dois dire que j'ai beaucoup aimé les deux. Il est dommage que le film soit si éloigné du roman, mais il y a certaines décisions qui ont été prises qui me semblent intelligentes. Comme par exemple, ce qu'on apprend à la toute fin du film, qui nous est dévoilé dès le début dans le livre. Ne pas le dire au début, ça permet de se prendre une claque.

J'ai été réellement happée par l'histoire, je l'aurais probablement plus été encore si on apprenait la chose à la fin, comme dans le film (que j'ai vu après, pour le coup). On a frôlé le coup de coeur, avec ce livre ! Je me suis sentie tellement proche de Charlène, pas tant dans son caractère (je ne me laisse pas faire), mais dans son vécu, puisque j'ai longuement été harcelée. La colère qui s'empare d'elle, je la connais, tout comme le fait de ne pas savoir comment réagir.

Pour apprécier d'autant plus cette lecture, je vous conseille (une fois n'est pas coutume) de commencer par le film. Ainsi, vous aurez droit à la surprise, et croyez-moi, c'est bien mieux si c'est inattendu. Cependant, il ne faut pas passer à côté du livre non plus, parce qu'il est vraiment bien.
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Charlène est une adolescente comme les autres, quoiqu'un peu timide et renfermée. Elle n'a pas d'amis, et se sent seule et mal aimée. Alors que la puberté se fait attendre, que son corps qui tarde à se former reste celui d'une enfant, elle entre dans un nouveau collège où commencent de longs mois difficiles, emplis de solitude et d'attente.

Jusqu'à l'arrivée de Sarah: brillante, magnétique, la nouvelle est tout ce que Charlène n'est pas. Elles deviennent pourtant amies, ce qui pour Charlène est un don inespéré de la vie, avant les petites déceptions, les souffrances, puis le désespoir.
Et c'est depuis la prison où elle est enfermée depuis 2 ans que Charlène nous livre son récit...

J'avoue que cette lecture me laisse perplexe. Certes, ce livre est très fort, l'écriture percute comme un coup de poing, et pourtant j'ai eu du mal avec l'héroïne, Charlène. Je n'ai pas compris la plupart de ses choix, pourquoi elle s'obstine dans une relation toxique qui ne lui apporte que souffrance et désespoir, alors qu'à côté de ça elle pourrait être heureuse.
Je ne souhaite pas porter de jugement, je sais qu'on peut devenir totalement accro à quelqu'un, et pourtant ce genre de situation me laisse chaque fois dans l'incompréhension la plus totale.

Charlène entre dans la période difficile et ingrate de l'adolescence. Elle a peu d'amis, l'impression de ne pas évoluer au même rythme que les autres, et se renferme donc sur elle-même.
Quand arrive Sarah, solaire et magnétique, Charlène la jalouse. Elle qui s'apprêtait à vouloir changer, se retrouve de nouveau dans l'ombre. Pourtant, contre toute attente, les deux adolescentes deviennent amies, et entre fous rires et complicité, Charlène passe une année de rêve.

Puis arrivent les vacances, sans vraiment de nouvelles de Sarah, et à la rentrée c'est le choc: l'amitié se détériore, Sarah a grandi et est devenue bien différente de celle qu'elle était l'année précédente, allant jusqu'à négliger son amie. Charlène ne comprend pas et s'accroche à cette amitié comme une noyée à sa bouée, et même quand les choses dérapent, elle ne part pas, et là j'avoue que je ne comprends pas ^^

En fait, j'ai trouvé ce roman très glauque et malsain. Ces deux filles sont aussi perverses l'une que l'autre: l'une qui détruit, humilie, qui n'est rien d'autre qu'une vraie garce, et l'autre qui encaisse sans rien dire.
La folie envahit Charlène peu à peu, et tout ce que l'on peut faire c'est assister à sa descente aux enfers sans rien dire. Car même quand les gens qui l'aiment la mettent en garde, rien ne se passe, et Charlène, telle une droguée, refuse de s'éloigner de celle qui lui fait tant de mal. Peu à peu, elle devient obsédée par Sarah, obsession qui la conduira jusqu'à la folie et le point de non retour...

Que dire de plus, si ce n'est que ce roman explore les prémices de la folie, à travers ce récit d'une amitié toxique et dangereuse. Psychologiquement, c'est très fort, et je n'ai pu m'empêcher d'avoir de la peine pour Charlène, même si une fois encore je n'approuve pas tous ses choix.
L'arrivée de Sarah dans sa vie lui permet de se sortir de sa solitude, et rien que pour cela elle est prêt à tout pour que dure cette amitié. Mais quand il devient évident (même pour des personnes qui lui sont étrangères) que cette relation tourne au vinaigre, Charlène reste: il y a la peur de se retrouver esseulée, de n'être à nouveau plus personne, alors qu'elle n'est justement pas seule.

Ce roman nous montre à quel point l'adolescence peut être une période éprouvante que certains vivent plus mal que d'autres, où la recherche de qui l'on est peut être douloureuse, et où parfois la fragilité le dispute au mal-être.
Pour ma part, j'aurais préféré être seule que mal accompagnée, mais c'est une autre histoire!

Au final, je ne sais toujours pas si j'ai aimé ce livre ou pas: le côté psychologique m'a plu, on est en équilibre au bord de la folie, mais la perversité des deux filles et de leur relation m'a dérangée, même si c'est ce qui fait la force de ce livre.
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Je n'aime habituellement pas relire les livres, même ceux que j'ai adorés. J'ai fait une exception pour celui-ci car j'ai été très surprise de voir que ce roman que j'avais adoré quand j'étais ado allait être adapté au cinéma par Mélanie Laurent.
Le roman raconte l'histoire de Charlène, une enfant un peu torturée, mal dans sa peau et qui se sent souvent spectatrice de sa propre vie. Elle entre donc au collège et en même temps dans cette période ingrate qu'est l'adolescence avec dès le départ un sacré handicap. Elle y rencontre Sarah, son exacte opposée, qui séduit par sa seule présence, qui accapare toujours l'attention des gens qui l'entourent. Les deux jeunes filles deviennent amies avant que cette amitié prenne un tour malsain, l'une jouant de sa domination sur l'autre, Charlène se voyant doucement sombrer dans la folie, dans un fanatisme et une soumission qu'elle ne parvient pas à contrôler et qui, surtout, lui donnent l'impression d'enfin exister.

Ce roman avait été dans mes souvenirs une véritable claque lors de la première lecture. Anne-Sophie Brasme décrivait avec beaucoup de réalisme ce à quoi pouvait ressembler l'adolescence d'une fille mal dans sa peau, fascinée par une autre au charisme incroyable, qui ne laissait personne indifférent. Leur relation domination/soumission est décrite de façon assez juste. Progressivement on voit Sarah prendre une importance considérable dans la vie de Charlène et on sent le désespoir de cette dernière, manipulée par sa « meilleure amie » et bien incapable d'avoir un quelconque recul sur cette relation.
A la seconde lecture, je suis quand même moins emballée. Je l'ai à nouveau dévoré en quelques heures, j'ai apprécié les descriptions des états d'âme de cette ado torturée, j'ai trouvé certaines formules très justes, j'ai replongé 10 ans en arrière et me suis laissée prendre dans le tourbillon qui embarque Charlène. Cependant, j'ai été plus sensible aux défauts d'écriture. Il s'agissait du premier roman de l'auteur, qui n'avait alors que 17 ans. Dans l'ensemble et pour son âge, c'est quand même une belle réussite et on peut pardonner à ce roman ses quelques maladresses de style. Je comprends pourquoi je l'avais tant aimé et je continuerai de le conseiller !

Prenez une après-midi de libre à la maison…et là tout d'un coup, j'ai eu envie de lire Respire d'Anne-Sophie Brasme. Quelques heures après, c'est la CLAQUE. Il m'a fallu un temps pour m'en remettre d'ailleurs. Ce livre ne fait même pas 200 pages mais est d'une puissance exceptionnelle. La tension monte crescendo pour arriver à un final indescriptible… Bref, je vous en parle davantage tout de suite.

Quand je pense que ce livre a été écrit par une jeune fille de 17 ans, je reste encore plus bouche-bée, tant par la maturité se dégageant du livre que par la puissance machiavélique qui se ressent tout au long du roman. J'ai adoré voir le livre commencer par la fin, pour justement découvrir ce qui a fait chavirer Charlie, cette jeune adolescente très bien sous tous rapports. Anne-Sophie Brasme décrit d'une excellente façon le passage à l'adolescence. Étonnamment, on s'identifie très facilement à Charlie, de par sa fragilité et sa façon d'aimer, et de donner aux autres. La frontière entre amour et amitié est fine, c'est certain mais au delà de ça, la manipulation exercée par Sarah fait froid dans le dos…

Ensuite, j'ai été surprise par le jeune âge des héroïnes, mais surtout étonnée que l'histoire passe tout de même très bien. C'est dingue comme parfois, certaines personnes peuvent avoir main mise sur d'autres, et comme on peut se laisser manipuler, rien que par l'amour que l'on ressent pour l'autre. J'ai toujours l'impression que dans le monde dans lequel on vit, on n'a pas le droit d'être faible… Mais bref, je m'éloigne un peu là n_n !

Je vous conseille ce livre à 1000 %. En plus, il est sorti en poche, donc pas d'excuse. Un coup de coeur intersidéral pour moi !

Un livre très bien écrit, qui révèle un bon auteur et qui plonge le lecteur dans la spirale infernale dans laquelle tombe une jeune fille qui se cherche mais qui ne se trouve pas, jusqu'à la folie, la mort. Un coup de coeur.

Mon avis :

Charlène est incarcérée, à seulement dix-sept ans. Depuis sa cellule, elle décide d'écrire, pour lutter contre la monotonie du quotidien, pour lutter contre l'oubli. Vous l'aurez aisément deviné, Charlène est donc la narratrice de ce court roman. Elle va remonter à sa petite enfance et nous raconter son histoire, sa scolarité, sa vie d'adolescente, avec ses mots, sans chercher à épurer le récit pour ne pas froisser les âmes sensibles. Car oui, la vie de Charlène n'a pas été facile. Plus ou moins rejetée pendant son enfance, elle avait pour seule amie Vanessa. Malheureusement, cette dernière a déménagé et Charlène s'est retrouvée bien seule, jusqu'au collège, où une nouvelle élève fait son apparition : Sarah. Charlène va se rapprocher d'elle, et une amitié très fusionnelle va naître entre les deux femmes. Charlène ne va plus pouvoir s'empêcher d'être jalouse, elle va vouloir Sarah rien que pour elle… Mais jusqu'où tout cela les mènera-t-elles ?

Dès les premières pages, nous savons que Charlène n'est pas réellement ce que l'on appelle une personne équilibrée. Sachant qu'elle est incarcérée, le lecteur s'attend à ce que ce récit finisse mal. Cependant, on ne peut pas s'empêcher d'espérer que Charlène parvienne à s'en sortir, car on se rend compte qu'elle vient d'une famille qui ne s'est pas énormément occupée d'elle, et qu'elle veut avant tout être aimée. Par ailleurs, une relation « suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis » va naître entre les deux jeunes femmes. En effet, plus Charlène se rapproche de Sarah, plus Sarah l'envoie sur les roses et se moque d'elle avec ses nouveaux amis et prend plaisir à la mettre dans l'embarras. Mais lorsque Charlène essaie de prendre ses distances, alors Sarah décide de tout mettre en oeuvre pour la récupérer. le fait que Sarah ait fait la connaissance de Charlène à treize ans, alors que cette dernière venait de faire une tentative de suicide ratée, va lui donner davantage de pouvoir sur Charlène.

Le tout est écrit sans mièvrerie ni chichi. En effet, l'auteure va droit au but. de plus, lorsqu'elle écrivit Respire, Anne-Sophie Brasme avait elle même dix-sept ans, ce qui explique sans doute pourquoi elle dépeint aussi bien les sentiments de Charlène. Elle décrit à merveille cette relation entre Charlène et Sarah, cette relation si forte qu'elle empêche notre narratrice de respirer à pleins poumons (d'où le titre du roman). Et malgré ses diverses tentatives pour reprendre sa vie en main, pour s'éloigner de Sarah, toutes se solderont par un échec, car si Charlène est instable psychologiquement, Sarah n'en est pas moins un personnage machiavélique.

D'autres personnages font leur apparition, comme Maxime, ou encore la maman de Sarah, qui apportent un autre regard sur la situation… Ou plutôt, leur aveuglement total, surtout en ce qui concerne la mère de Sarah. On ressort de cet ouvrage la gorge nouée, avec une sensation de malaise. Respire est un livre qui marque, et que le lecteur n'oubliera pas de sitôt.

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