« Femmes capitaines de sociétés, elles ont d'autres chats à fouetter
De conseils d'administrations, de longs dîners en réunions
Passer en coup de vent chez l'coiffeur, se maquiller dans l'ascenseur
Elles rentrent, épuisées, tous les soirs » Femme des Années 80,
Michel Sardou
Eva, Mathilde, Alice et Lucie : quatre « drôles de dames » parisiennes, presque « quadras », mariées ou divorcées, mères ou pas encore, chacune avec ses qualités et ses défauts, sa fantaisie mise sous cloche, son raz-le-bol du quotidien, ses inquiétudes sur le devenir de sa vie de couple.
Ce qui fait leur force, c'est leur optimisme, leur amitié indéfectible qui les aide à surmonter les coups durs, et leur furieuse envie d'arracher à la vie le meilleur de ce qu'elle peut leur apporter. Car la vie n'est pas toujours aussi rose que la jolie couverture du roman.
En quatre parties correspondant aux quatre saisons d'une année scolaire, de la rentrée à la kermesse de l'école,
Adèle Bréau dépeint sans mièvrerie mais avec réalisme, tendresse et humour la vie de ces femmes actives qui se battent sur tous les fronts, « super-héroïnes » du quotidien qui parviennent à rester sexy en s'occupant de leurs bambins, à assumer trois journées en une, à tenir la dragée haute à leurs mecs, globalement immatures et loin d'être irréprochables, qui au passage en prennent pour leur grade…
On suit en parallèle les histoires personnelles des quatre héroïnes auxquelles on s'identifie facilement pour peu que l'on soit une femme « active », une épouse, une mère. Bien que différentes, elles sont toutes terriblement attachantes. le ton parfois parfois caustique et certaines aventures cocasses ou inattendues peut faire penser à une version « parisienne » des Desperate Housewives.
La Cour des Grandes s'inscrit dans une trilogie avec
Les Jeux de Garçons, une suite qui livre, en contrepoint, la version des événements « côté messieurs » (hâte de le lire !), et
L'odeur de la colle en pot, qui place la focale sur l'adolescence.
Une lecture pétillante, jubilatoire, réconfortante et déculpabilisante que je recommande sans réserve.