Difficile d'imaginer un si grand écart entre deux pays d'une même région. Pourtant notre couple de héros, provenant du Costa Rica (en Amérique centrale) vont vite comprendre que les clichés de cartes postales de la Havane cachent une vie assez difficile sous l'occupation communiste.
La Havane, dans l'imaginaire collectif : ce sont les cigares, les vieilles voitures retapées dans les rues colorées d'une ville sous le soleil des Caraïbes, sans oublier la salsa ! Une vision de rêve qui, dès qu'on referme les volets, dévoile l'obscure vérité de la majeure partie de la population.
Edo Brenes, comme il l'avait déjà fait avec “
Bons Baisers de Limón”, nous invite dans l'intimité d'une région. Cette fois-ci, ses valises l'ont emmené à Cuba avec “
Touristes à la Havane”. Et pas n'importe quand. C'est l'anniversaire del Commandante,
Fidel Castro a 90 ans ! Et chaque année, cela se fête dans un grand carnaval.
“Du pain et des jeux !” comme dirait le proverbe latin. Sous le charme ambiant visant à séduire les touristes, quelques avantages... beaucoup de défauts. Les études et les soins de santé sont gratuits, mais les ressources alimentaires sont rationnés, l'emploi est supervisé par l'État - donc si un cubain veut lancer son affaire, c'est via le marché noir ou avec des pistons très, trèèèès longs. du coup, Miami au nord fait de l'oeil, quitte à immigrer clandestinement vers le rêve américain...
À l'instar de la couverture, le graphisme de l'auteur est plutôt simple, minimaliste - bien que l'architecture soit mise en valeur avec minuties et détails - avec des couleurs plutôt criardes. Mais finalement, n'est-ce pas le message qui importe le plus ? La différence entre la Havane des touristes et celles des cubains (même la monnaie est différente selon votre statut) ? L'idée qu'on se fait du communisme avec ceux qui le vivent dans un pays un rien marginalisé par les États-Unis et les perspectives d'avenir pour les jeunes... alors on réfléchit et on comprend un peu mieux. Affaire à lire !
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