Avec "
Nina", nous sommes sur deux axes présentés pour l'album, voire trois.
Celle de la transmission, tout d'abord.
Un moment très intime et chaleureux.
Une maman berce son enfant, elle raconte aussi une histoire, elle est vraie, c'est la sienne, lorsqu'elle avait l'âge de cet enfant qui ne dort pas encore.
Cette histoire est un souvenir précieux, inoubliable, un lien marquant, entre cette maman et la maman de cette maman.
Et oui, elle a eu une maman qui était aussi jeune qu'elle, et oui, elle a eu son âge.
Cette maman, celle de la petite Lisa qui écoute, adore le piano et elle se rappelle la première fois que sa propre maman était venue l'écouter jouer à l'église alors qu'elle n'avait qu'une dizaine d'année.
Elle était douée, très.
La maman de Lisa raconte aussi comment sa maman dû laisser sa place au 1er rang et se réfugier au fond.
D'un fort caractère, la petite fille refusa de jouer.
Le deuxième axe donné à l'album concerne le contexte de l'histoire très particulier, cette période rude et triste ségrégationniste américaine, un drôle de moment historique.
Des personnages clés apparaissent en fond, le pasteur
Martin Luther King qui prêchait le rapprochement et l'égalité des races blanches et noires.
Nina, c'est le nom de la maman de Lisa, retrouve de l'harmonie avec son piano autour de ce distinguo noir/blanc, faisant danser ses doigts sur les touches, avec une distinction de valeur tout autre redonnée. Au son de la musique, les nuits blanches swinguent sur du velours noir et quelle importance, si l'harmonie et le plaisir sont là?
Nous parlons bel et bien du plaisir divin de la musique ET surtout du Jazz .
Cela nous amène à cette troisième voie dont les auteurs voulaient nous parler, une voix même, chaude et envoûtante, celle de
Nina Simone.
C'est son histoire que l'auteur
Alice Brière-Haquet et l'illustrateur
Bruno Liance ont eu envie de raconter, entre tendresse et force.
Une artiste à écouter et à découvrir à tous les âges pourquoi pas.