Décidément, dans le petit monde des romances de la collection Azur, les vieux protecteurs malades à rassurer via un mariage de convenance ne manquent pas : rien que sur le dernier mois, c'est la troisième fois que je tombe sur une histoire de ce type, en piochant mes lectures au hasard dans une pile à lire pourtant bien garnie...
Ici, la recette ne change pas d'un iota : un héros célibataire ayant bâti sa fortune de ses propres mains, dont la seule « famille » est un parrain non moins riche, sur le point de passer l'arme à gauche, et dont la dernière volonté est de voir son protégé enfin casé. Bien évidemment, le vieux filou n'est pas dupe et poussera Vieri et Harper à passer devant l'autel tant qu'il est encore là pour voir ça. Et c'est à peu près tout.
Andie Brock s'était pourtant laissé pas mal de possibilités d'intrigues secondaires, entre la disparition de la soeur jumelle fantasque sans qui rien de tout ceci ne serait arrivé, une vieille histoire de vendetta entre familles rivales (Sicile oblige) impliquant, entre autres, une vieille connaissance de Vieri. Mais tout ça n'est qu'à peine évoqué. La « rivale » semble même relativement sympathique une fois que l'on connaît son passé. Inutile d'espérer voyager non plus : de la Sicile, vous ne verrez absolument rien ; c'est à peine si le château où sont hébergés les personnages est décrit.
La narration se concentre donc sur l'essentiel, à savoir le chantage, le mensonge, puis le mariage de convenance entre Harper et Vieri. L'avantage d'avoir fait une croix sur les a-côté, c'est qu'au moins, l'histoire n'est pas bâclée. La plume d'Andie Brock se révèle même très agréable et fluide, malgré quelques répétitions ici et là, peut-être imputables à la traduction. D'ailleurs, le livre comporte un nombre de coquilles non négligeable en dépit de son faible nombre de pages... un couac qui commence malheureusement à devenir récurrent avec les Harlequin récents.
Quoi qu'il en soit, Une dette délicieuse est une romance certes convenue et sans détour, mais qui se lit sans déplaisir. Harper et Vieri ne se sautent pas instantanément dessus, l'autrice parvient à retranscrire leur attirance mutuelle sans tomber dans l'exagération ; il en va de même lorsque le duo se déchire : pas de grandes tirades mélodramatiques, juste des malentendus et mauvaises décisions qui « sonnent juste ». Oui, le récit comporte quelques facilités, mais on les pardonne aisément.
Pas le meilleur Azur que j'ai pu lire, mais pas le pire non plus.
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Il dressa la liste des invités. Elle était très courte, elle ne comprenait que quelques amis d'Alfonso.
– Nous ne sommes plus très nombreux, lui avait avoué le vieil homme d'une voix triste en tournant les pages de son carnet d'adresses. Voilà ce qui arrive quand on vieillit.