Fay

Parfois on se plaint des films où les héros démarrent leur caisse en trombe sans devoir chercher leur clé, ajuster leur posture-volant, etc. Parfois on se plaint des films où jamais le héros n'a faim ou soif, et qu'il trace la route et la traque des jours et des jours sans la moindre fatigue.
Ici, ces éléments sont centraux. Sur les 545 pages de mon édition, au moins 400 tournent autour de ça. Trouver un endroit où manger, pouvoir acheter de la bière et ses cigarettes... voilà des objectifs permanents dans le livre. Mais n'y voyez pas du Hamsunien là-dedans. Ou alors c'est par hasard.

Sinon, comment peut-on parler de chef d'oeuvre ? Il n'y a aucune littérature, pas de style. Attention, ce n'est pas mal écrit, mais ce n'est pas bien écrit non plus. Absolument rien qui sort du lot. J'ai dû chercher pour trouver quelques citations à extraire. (Dans la plupart des livres valables, j'en trouve des dizaines.) Quasi rien en termes de bons mots, de beaux mots, de gros mots, de vulgarité puissante, de spécificités verbales, de trouvailles, de ciselages, bref j'ai galéré pour trouvé la littérature.
Quant à l'histoire. Elle n'apporte rien. Strictement rien. Même pas un suspens. C'est un parcours de vie (relativement court) d'une ado paumée qui se découvre femme, qui s'échappe d'un enfer et qui en cotoye d'autres. C'est du vu et revu, du lu et relu. Lourd et relou.
Comment peut-on comparer ce livre avec Faulkner ? Ou avec l'Attrape-Coeur... Ou autres grands... Franchement...
Et en plus, ce qui commence à bien m'énerver aussi, la facilité pour l'auteur de choisir d'écrire sur une période suffisamment antérieure pour ne pas devoir s'encombrer des technologies contemporaines qui pourriraient la simplicité de son histoire. C'est quoi ce manque de courage, d'ambition ?
Bref, je trouve ça désolant.
De plus, autre source d'énervement, le livre datant de 2000 se situe pile poil dans cette mouvance éditoriale US (qui semble s'atténuer) d'en "donner pour son argent au lecteur", c'est-à-dire de faire beaucoup de pages, beaucoup trop de pages, avec beaucoup trop de détails qui n'apportent rien, hélas.

Je me réjouis pour tous ceux qui trouvent ça bon. Que vont-ils dire quand ils liront un vrai bon livre, un vrai chef d'oeuvre. L'extase pure et simple. Ils vont arriver au Paradis ni plus ni moins.
Bon allez, j'ai déjà perdu trop de temps sur ce gros livre, que j'aurais peut-être moi aussi apprécié si je n'avais pas eu la chance de lire des perles d'auteurs américains bourrés de talent et géniaux.

C'est lent, très lent ...vraiment trop lent à cause d'un style très descriptif qui se perd dans des détails inintéressants. Pourtant c'est dommage car certains passages sont prenants voir stressants mais ça ne dure pas bien longtemps . Je n'ai vraiment pas accroché à tel point que j'ai survolé les derniers chapitres, ce qui m'arrive rarement . C'était la première fois que je lisais du Larry Brown... peut-être cet auteur n'est il pas fait pour moi?

C'était la première fois que je lisais un roman noir, et je pense tout simplement que ce n'est pas mon truc. Bien sûr, cette critique n'engage que moi : d'autres seront sans aucun doute touchés par l'héroïne principale, et pourront trouver un intérêt au roman. Pour ma part, j'ai trouvé l'écriture plate, lente, sans intérêt. Je n'ai pas réussi à m'attacher vraiment à Fay, ni à aucun personnage d'ailleurs ; en fait, je n'ai ressenti qu'un vague dégoût tout au long du livre que je souhaitais finir le plus vite possible pour passer à autre chose. Est-ce propre au roman noir, je ne sais pas... En tout cas, j'ai été très dérangée par le regard porté sur les femmes, les viols à répétition et les fantasmes sur cette jeune héroïne de 17 ans.

PS : Si j'avais gagné un euro à chaque fois qu'un personnage buvait une bière, je serais riche !