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sur 202 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il y a des rencontres plus marquantes que d'autres dans une vie, et celle avec Fay l'est assurément, je pense que peu de lecteurs me contrediront. Petite fée maléfique ou bienfaisante ? le calembour est facile, mais les dégâts involontaires que cette jeune fille, naïve et inconsciente de son impact sur les autres, fait sur son chemin n'aident pas à placer le curseur sur l'un ou l'autre de ces adjectifs.

Tout juste sortie de l'enfance à dix-sept ans, Fay part de chez elle, un foyer misérable rongé par la pauvreté et la violence d'un père alcoolique ayant des vues sur elle, sa propre fille, pas empêché par une mère soumise. Où va-t-elle ? Elle n'en sait rien, le vent la portera, aidé par des automobilistes plus ou moins bien intentionnés à son égard, avant qu'elle ne fasse la connaissance de Sam Harris, un policier qui l'emmènera dans sa maison où elle vivra quelques mois de bonheur en compagnie de celui-ci et de sa femme Amy. C'est qu'évidemment, Fay est en manque d'attention et d'amour, et est prête à beaucoup de choses et à beaucoup de « oui » dès qu'on lui manifeste un peu de considération. Un drame la poussera à mettre une nouvelle fois les voiles, ce qui la fera échouer dans la station balnéaire de Biloxi, où elle tentera de reconstruire sa vie avec le premier venu qui lui donnera l'impression de vouloir la protéger…

« Fay » est un roman plus que noir (trop pour moi), porté par une héroïne assez incroyable, toute en nuances et en paradoxes : maltraitée psychologiquement et émotionnellement, tenue volontairement loin de toute éducation, témoin de beaucoup trop de choses violentes depuis sa tendre enfance, elle n'en reste néanmoins pas forte, mais surtout étonnamment dotée d'une ingénuité et d'une naïveté assez confondantes, ce qui la pousse dans des traquenards pourtant évitables. Mais ce mélange détonnant est à l'origine d'une violence larvée qui fait d'elle une petite bombe à retardement dangereuse, pour elle comme pour les autres, et lui occasionnera à ce titre beaucoup de problèmes.

A l'heure d'écrire mon billet, que dire de ce roman complexe ? Tout d'abord que c'est un roman puissant, qui vous marque, de ceux qu'on n'oublie pas. C'est un roman grandiose, au style un peu sec et dénué de tout gras, à l'écriture simple mais loin d'être simpliste, tant elle a soulevé en moi des émotions profondes, même si négatives : tout d'abord un certain ennui pendant une bonne moitié du roman, car il est assez lent, et je ne voyais pas où les personnages ni l'auteur voulaient en venir ; du dégoût surtout, provenant de ce plongeon dans cet univers poisseux du Sud-Est des Etats-Unis, dans ce Mississippi où ne règnent que la violence, le sexe le plus souvent non consenti, la pauvreté et l'alcoolisme. Les rapports sentimentaux ne sont régis que par l'abus, la domination masculine, la pauvreté du coeur. La tristesse règne partout, même l'aspect un peu sentimental, l'amour que porte Sam à Fay, est triste : qu'aime-t-il chez elle ? Sa jeunesse, son innocence, qui lui rappellent sa fille ? L'amour d'Amy qu'il a connu et perdu ? Peut-être un peu des deux à la fois.

« Fay » m'apparaît ainsi comme un roman laid, d'où sourd pourtant quelques petits flashs de beauté, assez vite réprimés cependant. L'envie de Fay d'être aimée et protégée est belle, mais elle est flétrie, gâchée par la plupart des hommes qu'elle rencontre, même Sam dans une certaine mesure. « Fay » est un roman maîtrisé, mais il m'a trop rappelé que le monde est loin d'être un endroit sûr et fiable, ou beau. Même si je n'apprends rien, parfois j'aime bien faire l'autruche…
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Du rififi dans le Mississipi.
La trame principale de l'histoire met un moment avant de vraiment s'installer et de nous happer. Mais une fois le trio de personnages principaux en place, on comprend que l'intrigue va droit dans une impasse, menant irrésistiblement vers une rupture fatidique et la deuxième partie, comme tout roman noir qui se respecte, est plus captivante.
Il faut dire que cette Fay, même si elle subit plus qu'elle ne provoque les événements, a une faculté certaine pour s'attirer des ennuis ou pour endurer le joug des hommes qu'elle croise, gent masculine décrite ici comme une bande de pervers alcooliques violents mal intentionnés, ou dans le meilleur des cas dans l'impossibilité de résister à son charme juvénile.
Stylistiquement, il ne se passe pas grand-chose et les descriptions narratives sont par moment assez ennuyeuses : des lignes et des lignes pour raconter une balade en voiture, boire et fumer au volant ou juste pour descendre se faire couler un café à la cuisine.
Je trouve que Larry Brown ne fait pas grand-chose du monde qu'il décrit, de toute cette déchéance sociale qu'il relate, cette fange humaine qui ne pense pour les uns qu'à boire, fumer et assouvir leurs pulsions, ou à être restreint à objet sexuel pour les autres quitte à devoir en payer le prix tant physiquement que moralement par les premiers. Même dame nature, telle une décharge géante à ciel ouvert, en prend pour son grade en subissant l'incivisme de chaque personnage par leur délestage continu en tout genre.
Pour autant cette description ne mène à aucune porte de sortie qu'elle ne s'ouvre sur des notes d'espoir sinon par ce constat assez sombre que l'être humain court à sa perte.
Non, au final, cela permet seulement à l'auteur d'incarner l'univers que côtoie Fay et de jouer sur la dualité entre la naïveté d'une jeunesse malheureuse par une vie recluse et l'attirance sensuel que provoque son corps de jeune femme, ambivalence à l'origine de son infortune et du chaos que cela engendre.
Par son rythme plutôt lent et ses longs passages narratifs, je qualifierai ce roman noir de roman « d'atmosphère » plutôt que d'action. Aussi le personnage éponyme est je trouve moyennement réussi et son côté vénéneux pas assez souligné pour venir suffisamment appuyer les motivations des protagonistes.
Ce n'est pas totalement inintéressant, je l'ai lu assez rapidement, mais quitte à faire prétentieux, je trouve que cela manque d'ambition littéraire et que ce roman, alors qu'il y a de bonnes idées et un certain regard, reste cantonné à un roman de genre.
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Fay est une jeune femme de 17 ans qui quitte sa famille pour échapper aux mauvais traitements. Sur sa route elle croise Sam et sa femme Amy qui lui offrent un foyer pour quelques mois. Mais Fay attire les ennuis et son parcours est loin d'être aussi simple. Une tranche de vie qui ne laisse pas beaucoup de place à l'espoir même si l'héroïne arrive se sortir de tout. Un peu déprimant.
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A t-on à dix-sept ans la maturité suffisante pour se lancer seule dans le grand bain du monde ? La question est autant plus légitime quand on est une jeune fille à l'instruction limitée, fuyant un foyer précaire et malsain.
Fay recherche le large, ce qu'on pourrait appeler l'émancipation, une vie meilleure en fait. Mais sans les codes des rapports homme-femme elle va vite découvrir à quel point le monde est violent, injuste et triste.
Roman initiatique aux multiples entrées, on suit pas à pas le chemin qu'emprunte Fay à travers les rencontres et les coups du sort. Agréable à lire mais avec une fin en deçà des espérances.
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Ce livre n'est pas une suite de Joe, autre roman de Larry Brown. Mais on y retrouve Fay, la soeur aînée de Garry, le jeune héros du roman Joe. On savait qu'un jour Fay, lassée de la vie d'errance et de misère que leur père alcoolique imposait à sa famille, avait décidé de fuir la maison délabrée au fond des bois où ils s'étaient installés. On retrouve la jeune femme sur la route du Mississippi. La belle ingénue de 17 ans ne laisse personne indifférent. Échappant à une bande de jeunes ivrognes qui l'ont prise en stop, elle est prise en charge par un policier, Sam et son épouse. Fay va tenter de se reconstruire. Mais, il est difficile d'échapper à son destin lorsque l'enfance vous a privé d'éducation. Un très beau portrait de femme animée d'une force de vie incroyable et une plongée dans l'univers social de cette contrée des Etats-Unis
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C'est l'histoire d'une jeune fille de 17 ans, belle comme un coeur qui vient d'une famille dysfonctionnelle et qui n'a jamais appris les régles de vie en société, n'a jamais connu l'amour et ne connait rien au sexe. Elle n'a pas été beaucoup à l'école et son seul tort , c'est de vouloir s'en sortir et d'être aimée et aussi de faire confiance, beaucoup trop vite. Mais, elle a du caractère et ne se laisse pas faire, c'est le moins que l'on puisse dire.

C'est un roman noir où l'on côtoie la misère, le non-respect des hommes vis-à-vis des femmes, la jalousie entre femmes mais il y a tout de même des personnages un peu plus "lumineux" mais qui malgré tout se mélangent à la noirceur. Rien n'est blanc rien n'est noir.

Je dois bien avouer que même si l'auteur écrit très bien, est très précis et prend son temps pour mettre tout en place, j'ai eu du mal à rentrer dans le roman. Il a fallu +- 200 pages et un évènement afin que je puisse avoir envie de vraiment continuer ma lecture.

Après, cet évènement, il y a eu une alternance de chapitres avec des points de vue différents et le récit a commencé être un peu plus rythmé pour s'accélérer vers la fin.

Les personnages sont bien campés et ne sont pas "superficiels". J'aurais dû avoir de l'empathie pour Fay et pourtant, non... Je ne sais pas pourquoi. J'en ai eu à certains moments (mon dieu, je n'aimerais pas avoir eu son enfance) mais il y a des réactions que je ne comprenais pas bien.

Dans l'ensemble, ce fut une assez bonne lecture , un bon roman noir que je conseille.





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Un livre de plus de 500 pages avec une intrigue intéressante : mieux vaut ne pas croiser le chemin de Fay, fugueuse de 17 ans, votre destin en sera changé. Elle a le chic pour que ça tourne mal.
J'ai eu du mal à avoir de l'empathie pour l'héroïne malgré sa pauvre vie. J'ai trouvé la fin sibylline. Je crois que j'attendais beaucoup de ce livre et que je suis restée sur ma faim...
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Un roman très "américain". Apparemment les personnages ne sont pas au courant qu'on peut boire de l'eau. Même chose pour la cigarette. J'imaginais en permanence les personnages entourés d'un nuage de fumée.
Moi qui ai horreur de cela, ça a finit pour me déranger alors que ce ne sont que des mots.
Le roman est violent et vulgaire.
J'ai trouvé le roman un peu long par rapport à l'histoire proposée. Il y aurait pu avoir plus de rythme.
J'ai aimé suivre les aventures de Fay sans m'attacher à elle.
Quant à la fin je l'ai détestée. C'est tout ce que je n'aime pas !!!!
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Larry Brown fait de la lie américaine son terreau favori.

Entre ses pages s'abrite un ramassis de gueules cassées, paumés, mal barrés, minables et fripouilles qui nous sont racontés avec une infinie tendresse.

Mâchoires béantes, ils avalent.
Mécaniquement. le jour, la nuit, whisky, burgers, café, bières, kilomètres d'asphalte au volant des picks-up, fumée de hasch et rebelote...
Comme un leitmotiv.

Quand ils sont bien défoncés, ils ont la gâchette sensible, sautent sur tout ce qui bouge (dans tous les sens du terme) et se démontent la gueule à coup de poings.

On aime, ou pas.

Ma grosse déception c'est le texte.
La traduction ne vaut rien. Truffée de coquilles très repérables.
J'avais gardé un souvenir si lumineux de "Joe".
Dommage.
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