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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les quatre saisons d'Anthony Browne, un concerto pour gorille à quatre... voix !

Tiens ! Voilà une maman gorille qui ne marche pas à quatre pattes comme ses congénères et qui parle comme les humains. Mais où va-elle aujourd'hui et que fait-elle ?

« Sous un temps d'automne, la gorille, tirée à quatre épingles, promène son petit Charles et son labrador au parc. Pauvre enfant ! Que cette dame se montre détestable avec tout le monde. Encore une qui ferait mieux de tourner quatre fois la langue dans sa bouche avant de parler ! »

Hop ! Regardez ce grand gorille et sa petite fille promenant leur chien dans le même parc !

« Triste comme un temps d'hiver, le père au chômage, faute de bac plus quatre en poche, se saigne aux quatre veines pour sa petite fille Réglisse. Un de cas quatre matins, il trouvera bien du boulot en ville s'il scrute tous les jours les annonces dans le journal du coin! »

Oh ! Mais tournez-vous vers Charles ! Comme cela fait plaisir de voir ce garçon sourire enfin !

« Désespéré entre les quatre murs de son appartement, Charles, sortant dans le parc avec son odieuse mère, fait la connaissance d'une petite fille Réglisse. Qu'il est formidable pour pouvoir jouer avec Réglisse à la balançoire ou encore de grimper aux arbres en fleur. Oh qu'il aimerait partir en été aux quatre coins du monde avec sa nouvelle amie plutôt que de filer en quatrième vitesse pour retourner chez lui avec sa mère»

Et enfin regardez cette radieuse réglisse malgré son papa tout triste !

« Pleine de sève comme le printemps, elle respire la joie de vivre et découvre un nouveau copain Charles. Nos deux amis sont pliés en quatre en regardant les deux chiens s'asperger dans la fontaine. Au contact de Réglisse, le triste garçon Charles se transforme littéralement et va déclarer sa flamme entre quatre yeux à sa belle. Mais, je ne vous dirai pas comment…»

Alors, n'y allez par quatre chemins, achetez l'album de cette histoire à quatre voix dont les somptueux dessins d'Anthony BROWNE retranscrivent remarquablement l'humeur de chacun (des personnages).

Ciao l'artiste british ! A un de ces quatre matins !
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Une critique à quatre voix pour Une Histoire à Quatre Voix


La mère de Charles : Charles il est hors de question que tu lises cet album. D'ailleurs, qui est cet Anthony Browne ? Un auteur d'albums pour la jeunesse qui met en scène des personnages avec des têtes de singes ! Quelle inconvenance, mon fils ! Ne prends donc pas cet air éploré... Il y a bien mieux à lire pour un enfant de ton âge que ces albums farfelus. Des arbres en forme de couvre-chef, quelle idée saugrenue ! Ce n'est pas sérieux de peindre le ciel bleu parsemé de nuages blancs dans un réverbère, voyons !
Fantaisiste, surréaliste et irrespectueux !
Pose cette horreur tout de suite et allons faire notre promenade matinale au parc.


Charles : Mais, maman. … (Il pose le livre tout en pensant ) J'aime bien moi Anthony Browne. Il n'a pas peur de prendre des risques. C'est original sa façon de dessiner et puis on découvre un tas d'éléments nouveaux à chaque illustration. J'aime bien tous ces symboles et ces clins d'oeil.
(Il reprend le livre)
Tiens, d'ailleurs, je n'avais pas encore remarqué que sur l'image des deux statues, les chiens avaient chacun la queue de l'autre. Et puis, là, il y a un château fort dans le fond. Je me demande bien pourquoi … Et ce toboggan, il est drôlement haut. J'aimerais bien glisser dessus, la descente doit être vertigineuse ! ... mais maman ne voudrait sans doute pas, de peur que je me blesse.
(Demande à voix haute) Dis maman, je peux l'emmener au parc l'album de Monsieur Browne ?
(La mère bougonne mais fait oui de la tête)


Réglisse (au parc, sur un banc près de Charles qui lit l'album) : Salut toi ! Il a l'air super ton livre ! Tu me le prêtes ?
Aahh je le kiffe trop !! C'est rigolo ! Surtout cette image avec les gorilles en caleçon à pois sur la fontaine ! Il a la tête de mon Papa çui-là quand il fait semblant de souffler sur son pistolet imaginaire! (Elle se marre). Et ce kiosque, il est trop beau  ! Et tu as vu le garçon a maintenant les chaussettes de la même couleur que le pull de la petite fille ! Et là, il y a Mary Poppins qui s'envole dans les airs ! Vraiment génial ce livre !! Tu me le laisses dis ?

Charles (sourit) : Oui si tu veux...Dis, Réglisse.. tu as remarqué que chaque personnage était représenté par une des quatre saisons ? J'aime bien surtout quand on passe de l'hiver au printemps lors de la rencontre des deux enfants..
Je dois partir maintenant, ma mère m'appelle..


Le père de Réglisse : Tiens, qu'est-ce que tu lis, Réglisse ? « Une histoire à quatre voix ».. Montre-moi ça un peu..Ah ouais, ça a l'air pas mal. le père Noël qui fait la manche avec sa pancarte «  Une femme et des millions d'enfants à nourrir ». Mouais...c'est marrant.. et t'as vu là, y a King Kong. Et c'est qui la dame qui danse avec le mousquetaire, avec un coquelicot dans la bouche ? La Joconde ? Ah ouais...ça m'dit quelque chose ça..Tiens, je te le rends.. il m'a changé les idées, c'est déjà ça.
Bon, tu viens, on rentre..


Réglisse (sur le chemin du retour dans la rue avec l'album sous le bras) : Papounet, regarde le lampadaire, on dirait une fleur...C'est joli, hein ?

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Pourquoi FAUT-IL lire Anthony Browne ?

Parce qu'Anthony Browne c'est juste… LA référence. Parce qu'à chaque relecture, un détail inaperçu jusqu'alors, apparaît. Parce qu'il transforme la réalité et fait passer l'imaginaire par le rêve.

Parce qu'Anthony Browne aborde avec justesse des situations que vivent les enfants. Parce que ses dessins fourmillent de références aux oeuvres d'art et aux contes.

Parce qu'il ne prend pas les enfants pour des imbéciles et qu'il laisse un espace infini entre le texte et l'image. Parce que les illustrations d'Anthony Browne possèdent des dimensions insoupçonnées qui nous emmènent vers d'autres histoires.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Une histoire très touchante à 4 voix. Quelles sont-elles ?

La maman de Charles : Une sorte de bourgeoise bien-pensante bourrée d'idées préconçues qui étouffe son fils. Madame ne fréquente pas n'importe qui, alors quand elle s'aperçoit que son petit Charles a disparu et qu'elle le retrouve occupé à jouer avec une fille « qui a mauvais genre », il est temps de quitter le parc…

Le papa de Réglisse : il cherche désespérément du travail et consulte les offres d'emploi sans trop y croire, mais il veut garder un petit espoir. Sa fille Réglisse lui remonte bien le moral après un petit tour au parc…

Charles : il est désespérément seul dans sa chambre et s'ennuie ! … Une fois de plus ! Maman décide que c'est l'heure d'aller au parc. Charles voit que sa chienne, Victoria, s'amuse beaucoup avec un de ses congénères et regrette de ne pouvoir en faire autant. Sans que sa maman ne s'en aperçoive, il s'éclipse et joue avec une fille, Réglisse. Malgré que ce soit une fille il s'amuse beaucoup avec elle jusqu'à ce que sa maman…

Réglisse : elle est contente que son papa l'emmène elle et son chien au parc car son papa n'a pas le moral et a besoin de se changer les idées. Là, elle rencontre un garçon qu'elle prend d'abord pour une mauviette mais qui se révèle bien plus cool que ce qu'elle imaginait. Ils jouent ensemble avec beaucoup de plaisir. ..


Commentaire :

Un livre superbement illustré où Anthony Browne, comme à son habitude, remplace les humains par des singes. L'histoire est extrêmement touchante et ne manquera pas de susciter des commentaires chez les enfants.
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Anthony BROWNE. Une histoire à quatre voix.

Quelle belle leçon de morale à tous les adultes aux idées préconçues, aux préjugés et qui s'oppose à l'innocence, la candeur des enfants. le texte ne sert que de support au graphisme. Une maman conduit Charles au parc avec leur labrador Victoria. Un papa sort avec sa petite fille Réglisse pour la balade de leur chien Albert dans le parc. c'est la rencontre de deux mondes opposés. le monde bourgeois qui côtoie, mais de loin, le monde des travailleurs. D'un côté les riches, les nantis, de l'autre la classe laborieuse. Cependant, les chiens et les enfants vont profiter de cette occasion pour lier connaissance et jouer ensemble. Bien que cela déplaise fortement à la maman. Ces enfants auront-ils le plaisir de se revoir et de de s'amuser à nouveau ensemble ou bien est-ce un rêve ? C'est vraiment sans aucune appréhension que les deux chiens, le bourgeois et le bâtard folâtrent sans se soucier du qu'en dira-t-on.

Cet album choral, à quatre voix, je dirai même à six, en intégrant le point de vue des chiens ; ces derniers ignorent toutes les frontières de classe, met en scène les sorties quotidiennes ou ponctuelles des uns et des autres et leurs rencontres fortuites. Chacun demeure sur ces gardes. L'intensité diminue peu à peu ; les enfants prennent de l'assurance et vont l'un vers l'autre. La maman veille.... Est ce un rêve, une réalité ?

Avec un trait de crayon très particulier et juste, Anthony BROWNE dresse des portraits impitoyables des êtres de notre société. Sur chaque illustration, des rappels à notre culture, La Joconde, un portrait de Rembrandt, des allusions au moyen-âge, l'étoile jaune, une statue de Cupidon. Autant de sous-entendus, des suggestions que seules les adultes ou les adolescents peuvent repérer. La morale est sous-jacente. Bien entendu, cet album peut-être lu par de jeunes enfants mais je pense qu'il est destiné à des lecteurs avertis. Un bel album à lire et surtout il faut examiner à la loupe le graphisme. (09/10/2021).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Cet album est un album très riche qui, non seulement est à quatre voix, mais se lit également à différents niveaux de lecture. J'ai eu l'occasion de le lire à des petits, avec les illustrations (des petits que l'on conduit d'une main à Magritte) ainsi qu'à des plus grands en utilisant d'abord uniquement le texte et ses différentes typographies bien sûr. Pour moi, en tant qu'adulte, l'univers de Browne ne me lasse pas et est infini. Il me semble que les découvertes y sont permanentes. J'ai lu les différentes critiques du site. le principal a été dit. Browne joue avec les ombres, la nature, les lumières, les sentiments qui s'expriment à travers tous ces détails. Deux familles opposées socialement, c'est certain. Les lecteurs ont fait part de la typographie, de la façon de s'exprimer, de se vêtir, de se comporter... Monoparentales ? Là, je ne sais pas. L'univers de Charles me semble trop conformiste pour cela ! Sa mère apparaît plutôt comme La Mère omnipotente dans une famille étriquée où tout doit être à sa place et rester à sa place, les objets comme personnes. On est vite au fait de ses préoccupations ! Les enfants ont eux aussi des a priori (fille/garçon) mais c'est le bonheur lorsqu'ils se rejoignent. le père, chômeur, pourrait effectivement, lui, vivre seul avec sa fille. Peut-être le seul remède à sa déprime. Regardez leur retour et la dernière image de l'album ! Les chiens, eux, n'ont aucune des barrières édictées par les différents milieux sociaux. Au-delà des codes, on peut apprendre à se connaître et à s'aimer... Ce livre est une belle illustration de tolérance,d'esprit critique, de découverte des différences, d'ouverture... Une histoire à quatre voix qui ouvre sur de nombreux possibles...
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4 points de vue narratifs pour une même histoire, des illustrations très riches. C'est un album riche par son récit et ses références culturelles, pas toujours perçues au premier coup d'oeil : un album vers lequel on aime retourner.
Petite aversion pour les singes au début, que j'ai bien fait de dépasser.
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Il y a quelques semaines, je vous parlais de l'album d'Anthony Browne, Promenade au parc. Une histoire à quatre voix reprend, vingt ans plus tard, la même histoire sous un angle ou plutôt quatre angles différents.
Ces deux titres ne vont pas l'un sans l'autre, l'un venant compléter l'autre et vice versa. Tel Queneau dans ses Exercices de style, Anthony Browne nous offre différentes portes d'entrées pour découvrir ainsi les pensées et ressentis des principaux protagonistes de cette promenade : madame Smarthe, monsieur Smith, les adultes ; Charles et Réglisse, les enfants. On aurait pu imaginer deux voix supplémentaires, celles des deux chiens, Victoria et Albert...

Pour renforcer l'individualité de ces voix narratives, l'auteur joue également sur la typographie des textes, le style et les couleurs des traits et des dessins. Coup de génie supplémentaire, ces voix forment un tout cohérent puisqu'il y associe à chaque fois une saison et qu'on assiste ainsi à un panel de sentiments où la mélancolie et la tristesse font progressivement place à l'espoir, la joie et le bonheur.

Pour illustrer cette trame liée aux saisons, j'évoquerais la seconde voix, celle de M. Smith. Pour cette voix, l'auteur a choisi l'hiver. Les couleurs sont sombres et froides, ce qui colle parfaitement aux préoccupations du personnage, sans emploi, qui se raccroche au moindre petit espoir. Sa force, il la puise au contact de sa fille, Réglisse, qui le tire vers une renaissance, un nouveau printemps.

On peut ainsi jouer au jeu des dix différences en comparant deux illustrations similaires, l'une où Mr Smith et sa fille partent au parc et l'autre où ils en reviennent.

Les traits se font plus lisses, les couleurs plus vives. Les grillages et tessons de verre sur les murs ainsi que les détritus qui jonchaient le sol ont disparu. La Joconde de Léonard de Vinci et le cavalier souriant de Franz Hals, abandonnés dans la rue et trempant piteusement dans une flaque, se sont animés et ont entamé un tango endiablé. Même le père Noël qui demandait l'aumône pour sa femme et ses millions d'enfants à nourrir est entré dans la danse. le ciel s'est illuminé d'étoiles, les immeubles se sont parés de mille couleurs et, à la place du réverbère froid et impersonnel, a fleuri un perce-neige géant, annonciateur de jours meilleurs... A ouvrir grands les oreilles, on pourrait presque entendre le cri victorieux de King-Kong au sommet de l'immeuble.

De ces détails qui participent à la compréhension du récit ou ajoutent touches de fantaisie et d'humour, l'album en fourmille. Tout comme les nombreuses références à l'art et à ses courants impressionniste, expressionniste et surréaliste...

Ce qui peut surprendre, c'est que les personnages humains du premier album ont laissé la place à des gorilles, élément récurrent dans l'oeuvre d'Anthony Browne.

Il s'en explique ainsi :

"Aux trois quarts de mon travail d'illustration, j'ai eu la forte impression que quelque chose n'allait pas, et je me suis mis à peindre sur des illustrations déjà terminées et c'est finalement un gorille qui est apparu sous mon pinceau. J'étais partagé, je ne voulais pas faire un nouveau livre avec des gorilles, et pourtant ça fonctionnait parfaitement. L'illustration s'imposait totalement, elle gagnait en simplicité, en évidence. J'ai alors changé tous les autres personnages, et ça fonctionnait aussi parfaitement pour eux. D'une certaine façon, ça les rendait plus vrais, plus humains. Et ça rendait le livre plus drôle aussi."
Anthony Browne, Histoires d'une oeuvre, Kaléidoscope, p. 35

Il ne vous reste plus qu'à lire, relire et relire encore ces deux albums... C'est garanti, à chaque lecture, vous y découvrirez de nouvelles surprises : une illusion d'optique cachée dans une rembarde, une Mary Poppins emportée par le vent, le cri de Munch démultiplié... et bien d'autres dont je vous laisse la surprise.
Lien : https://lacoupeetleslevres.b..
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Au parc vont se croiser deux familles (monoparentales ?) de deux milieux sociaux différents. le papa chômeur et sa petite fille très dégourdie, la maman très chic et son fiston. Les deux enfants vont facilement lier connaissance alors que beaucoup de choses semblent séparer leurs parents.
A noter la variation des points de vue qui rend le texte particulièrement inéteressant.
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Jolie histoire pour enfant que je découvre aujourd'hui.
Elle va être étudiée en classe de CM2 de mon fils aîné.
Très belle façon d'aborder, la différence de point de vue de plusieurs personnes sur une même situation. Et que les émotions peuvent influer notre façon de vivre ces mêmes instants.
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