Il en faut de la flexibilité quand sa vie professionnelle, peu lucrative mais adaptée à sa personnalité complexe, part en fumée, au propre comme au figuré. Eh oui la librairie de Barnabé a brulé, et ce sont peut- être les bonnes intentions qu'un proche qui l'envoient en enfer. L'enfer grotesque et humiliant d'un demandeur d'emploi, pris au piège d'une évaluation déshumanisée, qui va faire de lui un libraire disquaire parfumeur enseignant bricoleur. Comme un malheur ne vient jamais seul sa vie amoureuse subit des bouleversements peu propices à améliorer la confiance en soi.
La cocasserie du personnage en fait un être particulièrement attachant, :
"Barnabé était un type bien, il n'était même pas moche et il avait presque l'air d'un jeune cadre dynamique à force de concessions des jeunes cadres dynamiques pour avoir l'air d'intellectuels",
même si ses malheureux 48 amis sur Facebook font de lui un handicapé de la relation :
"il n'avait été ami que de solitaires comme lui, si bien que leur groupe n'était pas tant un groupe que,plusieurs garçons seuls rassemblés et qui cherchaient à tout prix à quitter cet état et à évoluer socialement"
Et derrière les attitudes fanfaronnes de ses proches beaucoup d'incertitudes et de mal-être apparaissent en filigrane, et ce sont les doutes de Barnabé qui leur confèrent un alibi de sociabilité.
On sourit, on rit même, devant l'absurdité de ce système. Car il est préférable d'en rire si l'on ne veut pas prendre le risque d'une grosse déprime...
Sous la forme d'une comédie,
Coralie Bru signe là un témoignage de notre solitude, qui se farde de looks et de réseaux pour ne pas être reconnue, mais happé les plus fragiles, ou les plus honnêtes...
Un regret : les nombreuses fautes d'orthographe et de typographie.
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