Pas toujours évident d'aborder des thèmes maintes fois étudiés comme celui-ci, “Adam et Ève”, les premiers humains selon la Bible. Mais également ceux qui ont commis le pêché originel suivi de leur fils Caïn. Étonnement, le récit scénarisé par
Clotilde Bruneau se lit vite, peut-être parce qu'il est tellement connu qu'on en devine les textes ?! Alors on s'attarde sur le dessin de
Gianenrico Bonacorsi qui apporte sa vision de la Genèse. Son trait fin est plutôt académique, offrant case après case un arrêt sur image de la vie d'Adam au coeur du jardin d'Eden. Des scènes de vie paisible dans un décor luxuriant. Puis le serpent, vu initialement comme un petit dragon, avec quatre pattes et des ailes (prémisses de celles qui affubleront le démon dans les diverses représentations de Satan à travers les oeuvres).
La colorisation de
Jean-Luc Simon raconte elle-aussi une histoire, tout en gardant une harmonie plutôt fade. La clarté au Jardin, l'obscurité quand Adam et Ève deviennent conscients du bien et du mal et l'espoir qui ramène de la lumière, encore de la noirceur avec le meurtre d'Abel puis le retour à la vie et des teintes claires pour suivre la suite de cette Genèse.
Dans l'ensemble, voici donc une retranscription fidèle (me semble-t-il) et succincte de la Genèse. Un petit goût de trop peu quand on connaît la sentence du premier couple et qu'on ne ressent pas l'effort d'Adam au travail - contrairement à Caïn par la suite - ou encore la véritable souffrance d'Ève en enfantant (une case perdue dans une planche). Nous reste alors le documentaire de
Luc Ferry à la fin, traitant du Mal dans son sens premier et toutes ses révisions pour transformer le final du Notre Père, de “Et protège nous du Malin”, incarnation personnifié du Mal, par “Et protège nous du Mal”, terme abstrait représentant la méchanceté gratuite en quelques sortes. Intéressant, mais qui aurait peut-être demandé plus d'approfondissement du début à la fin. Amen.
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