Le mythe de Bellérophon n'est peut-être pas le plus connu de la mythologie grecque. Cette raison explique sans doute pourquoi il n'a y eu droit que tardivement à une adaptation dans la série La sagesse des mythes.
Les plus sceptiques pourront s'interroger sur la pertinence de ce choix. le combat contre la chimère justifie-t-il une adaptation ? La question a du sens, mais autant rassurer son monde : l'album va bien au-delà puisqu'il se consacre davantage à Bellérophon, qui aurait pu être un titre plus adapté.
Le combat contre la chimère tient une place importante... mais elle n'est qu'un lien entre la première et la deuxième partie de l'album. Il s'agit également de l'élément qui va nous permettre d'approcher la psychologie du personnage et de mettre en scène la deuxième partie.
S'il y a de la matière, il faut bien reconnaître que, malheureusement, l'ennui est assez souvent au rendez-vous. L'origine est probablement à rechercher dans des planches vides de textes... qui certes permettent de mettre en place l'évolution psychologique du personnage, mais qui n'en demeurent pas moins désagréables.
Le scénario fait la part belle aux ellipses, ce qui est dommage. Nous retrouvons le protagoniste alors qu'il a déjà commis un homicide, ce qui aurait été l'occasion rêvée de renforcer les liens avec le lecteur. de même plusieurs épisodes des missions qui lui seront confiées sont passées sous silence. A une reprise, l'enchaînement est tel que l'on peut se poser la question s'il ne manque pas de pages qui seraient restées mystérieusement collées à l'impression... mais non, il s'agit d'une mauvaise transition.
Au titre des déceptions, doivent être cités les dessins. Assurément, l'album ne marque pas l'un des temps forts de la saga... mêmes les rares dieux de l'Olympe que nous croisons ici sont difficile à identifier et n'offrent pas vraiment de continuité avec les (nombreux) autres albums de la série.
Le cahier scientifique n'apporte rien de neuf.
Luc Ferry se contente de radoter encore et encore à propos de l'hybris (ce qu'il a déjà à de très nombreuses reprises). Son interprétation est courte, émaillée de citations et n'apporte pas grand chose sinon un parallèle avec la pensée écologique, ce qui fait quand même doucement grincer des dents, ou sourire !
En somme voici un ouvrage qui n'est ni une catastrophe, ni un chef d'oeuvre et qui se laisse lire sans trop de peine et avec un certain plaisir.