L'été circulaire

Un été brûlant, qui annonce pour Jo et Céline, deux soeurs adolescentes, des cascades d'événements qui vont bousculer leur vie à jamais. Leur quotidien, dans la campagne urbanisée du pays de Cavaillon, s'étire entre ennui, sorties en bandes et parents étouffants. Entre Jo, atypique et mystérieuse, et Céline, tout en rires et en charme, peu de points communs, mais une solide complicité née de l'adversité. Johanna, jamais loin de son ami Saïd, est pragmatique, déterminée, trouvant dans l'atmosphère du festival d'Avignon et quelques rencontres un début de sortie d'un milieu social trop pesant. L''aînée voit son avenir remis en question par une grossesse précoce, qui met à mal le fragile climat familial.

Au fil du récit, comme une pression atmosphérique alourdie avant l'orage, la tension monte doucement et déploie une galerie de personnages endurcis par les coups durs de la vie.
Entre roman social et thriller, l'auteure dessine d'une plume vive les désillusions d'une génération et les conséquences fatales sur la jeunesse qui lui succède.

Ce livre, je ne l'ai pas lâché. Une déflagration, une tempête sociale dans la chaleur étouffante d'une région aride. Avec un talent certain dans la plume de Marion Brunet.

Ce court roman, lecture d'été idéale, m'a tenue en haleine jusqu'à la dernière page. Je connaissais les romans jeunesse de Marion Brunet et cette fois, elle s'attaque à la littérature policière avec brio. Elle a remporté le Grand Prix de la littérature policière dans le domaine français en 2018 pour ce titre et il est largement mérité !

Tout d'abord, ce bouquin, ou plutôt son atmosphère, m'a beaucoup fait penser à L'étranger de Camus, un bouquin que j'adore. Et sans mystère, j'ai également beaucoup aimé celui-ci !
J'ai adoré suivre l'étrange et attirante Jo, sa soeur Céline qui tombe enceinte très rapidement, et bien sûr son père Manuel, l'espagnol, avec sa fierté et sa maladresse, ses émotions qu'il ne comprends pas lui même et sa brutalité qui grandit en même temps que l'enfant dans le ventre de sa fille.
J'ai beaucoup aimé suivre Séverine, mère des deux adolescentes et épouse de Manuel, qui voit également son quotidien bouleversé par la grossesse de sa fille, tente de se persuader qu'elle aime sa vie et veut garder la tête haute devant sa copine Charlotte, alors qu'au fond elle n'arrive pas à gérer les relations avec ses propres filles, son mari ou encore ses parents.

Mais surtout, jai été touchée par Saïd, gravitant autour de cette famille et tentant de vivre normalement, avec des petits boulots, comme il peut, mais restant malgré lui rattaché à cette image, ce surnom, "l'arabe". le fautif, celui qu'on accuse, celui qui est forcément la cause de tous les problèmes mais surtout du plus gros : avoir mis en cloque Céline, et qui va s'attirer les foudres de Manuel et Patrick. Peut-être parce qu'il n'est pas né de la bonne couleur, car il n'y a personne d'autre à accuser et qu'il faut simplement trouver un responsable.

Pour tous les sujets que ce roman aborde, cette ambiance pesante, moite et lourde que l'on sent presque, même en plein mois d'hiver, j'ai aimé ce livre. On a l'impression de suivre les personnages, nous-même accablés par la chaleur, par la misère, par l'ennui.
Les phrases sont courtes, incisives, rapides et poignantes, qui rythment la narration.
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J 'ai acheté ce livre à SMEP, mais à mon grand regret j'ai loupé l'autrice ! Pas grave ce livre me faisait envie donc je l'ai acheté !
J'avoue je ne savais pas de quoi parler ce roman, j'avais vu passer que c'était un thriller / polar (alors que pas du tout) mais je n'avais pas vu de retours ni lu la quatrième ! J'ai plongé dedans comme ça , parce que c'est un petit livre et que le mois de juin j'ai trop de choses qui m'occupe et pas de temps pour lire !

De quoi ça parle ? «Fuir leur petite ville du Midi, ses lotissements, son quotidien morne : Jo et Céline, deux soeurs de quinze et seize ans, errent entre fêtes foraines, centres commerciaux et descentes nocturnes dans les piscines des villas cossues de la région. Trop jeunes pour renoncer à leurs rêves et suivre le chemin des parents qui triment pour payer les traites de leur pavillon.
Mais, le temps d'un été, Céline se retrouve au coeur d'un drame qui fait voler en éclats la famille et libère la rage sourde d'un père impatient d'en découdre avec le premier venu, surtout s'il n'est pas « comme eux ».
L'été circulaire est un roman âpre et sombre, portrait implacable des « petits Blancs », ces communautés périurbaines renfermées sur elles-mêmes et apeurées. L'écriture acérée, la narration tendue imposent d'emblée le talent de Marion Brunet. »

Je voudrais déjà faire un point sur le genre littéraire de ce livre ! Pour moi ce n'est absolument pas un thriller ou un polar ! C'est un roman noir, un excellent roman noir d'ambiance mais si vous vous attendez à un polar pur et dur vous risquez d'être déçu !
J'ai adoré ce roman, l'écriture de l'autrice y est pour beaucoup, dès les premières lignes j'ai été happée dans cette ambiance rurale. La façon qu'a l'autrice de nous amener son histoire dégage quelque chose de très vrai et de particulier !
Les personnages sont vraiment hyper forts, Céline, Jo et Saïd sont en plus très attachants. L'autrice a su retranscrire de façon très juste les sentiments, les doutes et les pensées adolescentes / jeunes adultes.
Ce roman se passe dans le sud, pas le beau sud qui sent bon la plage et la crème solaire, les apéros au son des cigales et des restaurants étoilés. On nous parle du sud rural, là où vivent des gens modestes, des gens qui en bavent ! On nous parle d'un père qui se lève tôt, fait un travail physique, supporte mal les étrangers, boit un peu trop et cogne aussi un peu trop … On nous parle d'une mère qui a été mère trop jeune et qui depuis laisse filer sa vie. On nous parle de leurs filles qui tentent de vivre au milieu de tout ça, de réaliser leurs rêves, on nous parle de Céline qui sera, comme sa mère, mère un peu trop tôt ! Ce que cette grossesse va faire ressortir de la haine, de la colère ! Mais aussi de cette relation forte et charnelle qui unie Jo et Céline ! On nous parle d'un été où tout va déraper !
Marion Brunet nous offre un magnifique roman, un roman profondément noir qui prend aux tripes ! Un roman d'ambiance, court et nerveux qui se dévorre idéal par ces temps caniculaire !
Note 9/10 COUP DE COeUR

Marion Brunet nous entraîne dans l'étouffoir de cet été au pied des collines du Lubéron. un petit pavillon sans prétention, une ado enceinte, sa soeur qui rêve de prendre la tangente, des parents rongés par la colère des "petits-blancs".
La moiteur est palpable, l'atmosphère malsaine parfois au côté du père de Céline et Jo qui exsude le racisme ordinaire. Rien de joli ou de charmant malgré les accents et les cigales qui chantent...
Ce décor pesant n'est pas sans rappeler les films "L'été meurtrier" et "Dupont Lajoie".
L'auteur écrit d'une plume ciselée et brosse avec justesse le portrait de ses personnages, sans misérabilisme.
C'est un roman de notre époque, social à souhait, incisif et subtilement politique. Une vraie réussite !

De son écriture juste et réaliste Marion Brunet nous entraîne dans les vies d'habitants de villages, en marge d'une société "idéale". Son roman noir et dur réussit à nous faire partager leurs émotions, leurs découragements. S'il est classé policier, je le mettrai plus en social, pour les portraits qu'il dresse. Belle découverte.

Dans leur petite ville de province, deux soeurs Jo et Céline, s'occupent comme elles peuvent, elles trainent leur langueur et une envie de vivre autre chose, mais quoi ? L'ainée, Céline, 16 ans, tombe enceinte et garde secret le nom du père. La chaleur de l'été arrive, les esprits s'échauffent, un rien peut tout enflammer...
Fidèle à ses précédents titres comme l'excellent frangines ou l'angoissant La gueule du loup, Marion nous propose une photographie de notre société à travers ce zoom sur une famille comme bien d'autres, en désespérance. Quand on n'est pas satisfait de sa vie, c'est facile de rejeter la faute sur l'autre, celui qui vient d'ailleurs. Un regard sombre, une écriture dense, ciselée. L'angoisse monte peu à peu, le désespoir aussi… Céline 15 ans observe d'un regard qui a perdu son innocence. Un roman noir, une critique sociale qui nous noue le coeur petit à petit.
Lien : http://lespapotisdesophie.ha..

Ce roman est-il un policier ? Je ne pense pas, malgré le prix reçu. C'est plutôt le roman d'un fait divers, d'une famille déclassée dans la France contemporaine. Pas de grand éclat, pas de retournement de situation dans ce roman malgré une importante révélation que je n'avais devinée qu'à une page près. Un grand roman qui ne sublime pas l'ordinaire.

Dans le Vaucluse, deux adolescentes, Céline et Johanna. Céline est enceinte mais ne l'a dit à personne. le géniteur n'est pas français de souche et le père de Céline n'est pas connu pour ses sympathies d'extrême-gauche. Cela finit tout de même par se savoir et l'histoire bascule dans la tragédie. Ce roman dresse avec brio le portrait d'un couple plus ou moins conscient d'avoir raté leur vie et qui rêve de voir leurs enfants réussir mieux qu'eux. Alors, quand Céline est enceinte à 16 ans, tout s'écroule. Un portrait de cette France qui a peur du déclassement et vote pour l'extrême-droite, servi par une plume efficace et adroite.

L'été circulaire fait partie des romans dont je me souviendrai longtemps. Marion Brunet sait parler de l'adolescence des paradoxes qui habitent cette tranche de vie avec beaucoup de finesse et de subtilité. L'aspect sociologique du roman est également intéressant, puisqu'elle parle de cette France périphérique, cette France des lotissements où la précarité n'est pas matérielle mais culturelle. J'ai grandi dans le Vaucluse, et je dois dire qu'elle a vraiment su analyser et éclairer les problématiques relatives à l'adolescence dans ce département.