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sur 710 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Johanna, quinze ans, et Céline, son aînée d'un an seulement, vivent avec leurs parents dans un patelin du Luberon. Dans le Luberon et autour il n'y a pas que des Anglais, des Américains ou des Parisiens qui ne savent pas trop quoi faire de leur argent, il y a aussi des autochtones. Johanna et Céline en sont. Famille de prolos. Un père maçon espagnol de la deuxième génération et une mère, elle-même fille d'agriculteurs du coin, tombée enceinte trop tôt. Enceinte, Céline l'est aussi et, malgré les torgnoles de son père, elle refuse de donner le nom de celui qui lui a fait cet enfant à naître. L'été qui vient ne sera pas le même que les précédents. La fête foraine aura un autre goût, les excursions clandestines dans les piscines de villas de millionnaires occupées quinze jours par an ne seront que la décalque sans couleurs des aventures des été adolescents d'avant. Il va falloir vivre avec le poids des regards des autres, avec le qu'en dira-t-on, et avec la sourde menace du père déterminé à trouver celui qui a fait ça.
On s'en doute un peu, et très vite, la tension qui s'instaure ne peut déboucher que sur un drame, mais ce n'est pas que de cela que parle Marion Brunet dans L'été circulaire. Ce dont elle parle, c'est, tout bêtement, des gens. Pas des héros. Loin là. Des salauds, un peu, et même parfois un peu plus que ça. Des gens normaux, en fait, et qui subissent. C'est ce que sont Manuel et Séverine, les parents des deux adolescentes. Ils ne sont pas pauvres à proprement parler, mais tirent parfois le diable par la queue. Ils sont insatisfaits de leur vie mais s'en contentent. Ils savent sans doute où ils ont merdé mais seraient certainement incapables de faire autrement s'ils devaient recommencer. Ils savent que c'est un peu de leur faute, ne sont pas du genre à s'en prendre à la société, mais plutôt aux voisins arabes…
La grossesse de Céline, dans ce contexte, c'est un peu la perpétuation des erreurs des parents. Et l'acceptation, la colère muette, n'est encore qu'une marque supplémentaire de cet atavique fierté mal placée qui veut que l'on courbe l'échine et que l'on ne cherche pas de responsables ailleurs. C'est, en fin de compte, le dernier des désespoirs ; quand on se laisse enfermer dans le rôle que l'on nous a choisi. Johanna, la faute peut-être à ses yeux vairons qui lui font voir le monde autrement à force d'être elle-même vue comme une personne dont la différence dérange, est celle qui ne se satisfait pas de ça. Elle voit plus loin, plus large, au-delà de ce monde trop étroit pour elle. Pire, elle lit des livres et va au théâtre. Elle est libre. Elle le croit, du moins. Pas sûr que ça suffise à la sauver.
Johanna, Céline, Séverine, Manuel, Patrick ou Saïd, ce sont autant de petites histoires qui s'entremêlent avec subtilité et disent la peur du déclassement de ceux qui ne voient pas qu'ils sont déjà déclassés, et l'envie d'un ailleurs qui, comme la queue de Mickey dans un manège, semble toujours à portée de main mais quand même toujours un peu trop loin. Avec L'été circulaire, et en se contentant de suivre ces trajectoires molles ou fulgurantes, Marion Brunet démontre s'il en était besoin que l'on peut écrire un roman noir et éminemment politique sans grandes démonstrations ni discours pontifiants.

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C'est l'été, pareil aux étés précédents et à ceux à venir. Sur la fête foraine, Gala se vante d'être "Freed from desire" depuis plus de quinze ans... L'âge de Céline, qui n'est plus seule dans son ventre... Un été ordinaire, pour une famille ordinaire du Vaucluse. L'horizon, c'est l'été prochain; les rêves... quels rêves?

C'est épatant comme l'autrice parvient, au scalpel de sa plume, à nous dresser un portrait saisissant d'une famille ordinaire, voire médiocre, qu'on a presque tous l'impression de connaître. La femme intendante dans une école, le père ouvrier de la construction, deux ados mignonnes et aguicheuses, moyennes à l'école, le voisin arabe mais qu'on aime bien quand même... quoique... le racisme ordinaire, les soirée bière-cacahuètes avec le collègue et sa femme, qui s'empâte, les claques qui volent parfois, les petites combines pour arrondir les fins de mois,... Ca a comme un goût de déjà vu qui nous pousse à jouer les voyeurs avec la complicité de l'autrice. Sauf qu'il n'y a rien à voir... excepté ce cercle vicieux dans lequel tout le monde est empêtré, sans aucune réelle volonté d'en sortir.

Ou comment une écriture sans fard, vraie, précise parvient à flatter la médiocrité du quotidien et à tenir en haleine le lecteur dans le vide étourdissant de la vie de français moyens qui n'en attendent pas grand chose.
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Un livre jeunesse d'une grande justesse, il est rare que l'on entende la voix de ces jeunes qui s'ennuient dans des villes dortoirs. de cette jeunesse à l'orée de la ville et des villages qui peinent à trouver sa place. Ces enfants de parents trop occupés à survivre au quotidien pour donner un horizon à leurs enfants. Ces deux héroïnes modernes sont ces jeunes filles que l'on envoie en masse dans des lycées techniques privées de culture et des codes qui aident à s'insérer sans mal dans la société, elles sont des proies faciles pour des emplois précaires et des mariages qui le sont tout autant. Elles sont tellement vraies ces deux soeurs et en même temps tellement invisibles aux yeux de tous que ce roman sonne comme une justice rendue.
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« L'été circulaire » de Marion Brunet est un roman sombre. Très peu d'espoir ou de lumière dans cette histoire. Un roman d'une grande justesse pour saisir ce qui se joue à l'adolescence.

Je dois dire que ce roman noir m'a happé dès la première page. Si bien que j'ai continué à lire, pris au piège. Je n'ai pas été épargné par ce que j'ai vu et entendu, voyeur malgré moi, plongé dans l'intimité de cette famille du Lubéron.

Cette famille où le père, Manuel, fait preuve de trop de violence envers ses proches. Sa femme, Séverine, est une mère soumise qui laisse faire. Ceux-ci ont deux filles, Johanna et Céline, de quinze et seize ans. Dans la chaleur de l'été, ces adolescentes jouiront des plaisirs de la jeunesse avec insouciance. Très vite, les choses vont changées. Ces deux soeurs devront faire des choix pour leur avenir. Mais a-t-on vraiment le choix de son futur ? Peut-on briser les chaînes du déterminisme social ?

Plusieurs évènements importants vont pulvérisés la cellule familiale et avoir des répercutions bien au-delà. La vie dans un petit village est compliquée. Tout se sait très vite. Il faut faire face aux rumeurs, aux préjugés des autres. de plus, l'étranger est mal vu, que se soit le touriste parisien ou l'arabe. On vit replié sur soi. Les classes sociales ne se mélangent pas.

Manuel et Patrick sont potes. Ils sont maçons dans la même entreprise de bâtiment. du coup, leurs femmes, Séverine et Valérie sont amies par la force des choses. Elles se jalousent un peu et se demandent souvent si leur vie aurait pu être meilleure si elles avaient rencontré d'autres hommes.

Cécile et Jo font leur vie, ont des amitiés ou amours masculines plus ou moins bien vues par leurs parents. Elles ont des personnalités et des visions de la vie différentes. Pourront-elles s'extraire du carcan familial pour être libres ?

Marion Brunet a l'art d'installer rapidement une histoire, un climat de tension, une situation qui dérape. Son style est direct, ses dialogues acérés. J'adore sa plume. Elle sait parler du couple, de la famille, du racisme, de la pauvreté. Son talent éclate dans ce roman. Je ne peux que vous conseillez chaudement ce livre. Une vraie pépite !
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T'as déjà vu ces cartes postales délicatement glissées dans les présentoirs de nos gentils revendeurs de souvenirs ?
T'en as envoyé de ces jolis paysages, de ces jolis marchés provençaux, de ces jolis groupes d'humains habillés comme des santons, à tes amis qui sont pas partis en vacances parce qu'ils avaient peut-être pas assez de thune pour aller au bord de la mer ?
T'as écrit quoi derrière ?
Pourquoi je te demande ça ?
Parce que Marion Brunet aurait pu écrire, elle aussi, une carte postale. Des jolis mots sur du joli papier, avec de jolies images dedans. Bon, on va pas se mentir, je l'aurais sans doute pas lu en deux jours. Je l'aurais d'ailleurs sans doute pas lu du tout.
Jean-Patrick Manchette, le mec qui a écrit, sans doute (c'est moi qui décide alors je dis ce que je veux) les plus belles chroniques de l'histoire de la chronique de polars, disait justement du polar qu'il était un roman « social ». Après avoir longuement débattu avec moi, je suis tout à fait d'accord avec Monsieur Manchette. Pour qu'un roman me bouscule, il doit être social, c'est-à-dire me parler de ce qui se passe aujourd'hui, ou de ce qui s'est passé hier, sans fioriture, mais avec des mots qui disent la vraie vie. Tout le monde ne sait pas faire ça.
Forcément.
Sinon, la rentrée littéraire ne serait qu'une immense fête au lieu de ce galimatias monstrueux d'arrachage d'arbres pour en faire du papier chiotte.
Je parle pas du dernier rouleau de PQ de Zemmour, Ghislaine, j'explique.
Donc pas de carte postale pour ce roman, mais une description « à l'os » de cette France que tu croises au milieu des gens quand tu vas te promener à la campagne. Cette campagne que tu imagines peut-être bucolique, avec ces gens souriants, ces gamines en shorts au ras des fesses qu'aucun pervers ne convoite, ces papas débonnaires et ces mamans souriantes.
Bien sûr que tu les as vus.
Peut-être que tu les as même enviés ces habitants de nos fières campagnes productrices de bonheur et de joie de vivre.
Marion Brunet nous raconte ces gens normaux, ces habitants du Vaucluse, même si l'histoire aurait pu se dérouler n'importe où, pourvu qu'il y ait des pères autoritaires, des mères frileuses, des mômes souriantes et pleines de vie.
Une histoire de vie, toute simple, de ces vies qui basculent un jour parce que quelque chose a grippé les rouages du quotidien.
Une petite fille, sans doute séduite parce qu'elle est trop petite pour être elle-même la séductrice, une petite fille qui porte soudain en elle l'avenir de l'humanité et que son père refuse de voir comme une femme, sa soeur, différente parce qu'elle a les yeux de David Bowie, finalement la véritable héroïne de cette histoire, la mère, qui se cache derrière son passé et qui s'invente un présent, le père…
Le père, dont la violence exacerbée par la peur de l'autre n'attend qu'une excuse pour exploser au visage de sa fille, celle qu'il aime d'amour, celle qu'il n'a pas vu grandir…
Ce père qui devient, par le jeu de l'écriture, un salaud ordinaire. le même que celui que tu croises sur ces marchés où les touristes reluquent le cul des petites filles, « sans penser à mal » comme ils disent après.
La suite :
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Un roman bien bon, qui se déroule du côté d'Avignon, Bonnieux, Lisle sur Sorgue et autres, bref des lieux sympathiques...
J'ai aimé les deux versants de ce livre: frais avec ces deux soeurs adolescentes qui rêvent de se tirer, et obscur avec le père, Manuel, qui a du mal à maîtriser son agressivité et ses pulsion racistes.

Une bien belle peinture de moeurs, pas très joyeuse, désabusée, mais très juste, que nous offre Marion BRUNET. A lire.
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J'ai découvert l'écriture de Marion Brunet grâce à Charlotte de Babelio qui m'avait envoyé en avant première son tout dernier roman “Vanda” et j'avais tellement aimé ce dernier que j'ai rapidement voulu lire « l'été circulaire » qui confirme puissance mille le talent de cette auteure.
Encore une fois, j'ai adoré !
J'ai adoré l'histoire, le style, l'écriture, la construction. Tout.

Le roman s'ouvre sur une scène de violence familiale.
Un père qui frappe sa fille adolescente à l'annonce de la grossesse de celle-ci.
Une scène forte en émotion qui plante d'emblée le décor qui va suivre.
Marion Brunet nous raconte l'histoire de la famille Gomez, une famille d'ouvriers dans le Luberon, sud de la France.
Le père Manuel est maçon.
La mère, Séverine travaille dans une école et les deux filles, Céline et Johanna sont scolarisées.
Autour de ces 4 personnages principaux gravitent Patrick et Valérie, amis du couple parental et amis de longue date; et il y a aussi Saïd, ami d'enfance des deux adolescentes et voisin.
Malgré la précarité dans laquelle ils vivent, tout ce petit monde semble s'accommoder d'un équilibre incertain.
Jusqu'au jour où la grossesse de Céline, dévoilée au grand jour, va venir bouleverser le quotidien de tout le monde.
D'autant plus que Céline reste muette sur l'identité du père de l'enfant à naître.
C'est un roman que je qualifierais de roman noir que nous sert Marion Brunet, même si le bandeau du format poche nous annonce un roman policier.
Il n'a selon moi rien d'un roman policier. Roman social me parait plus approprié.
L'intrigue est bien présente certes mais personnellement, j'ai vu venir assez tôt ce qui est censé n'être dévoilé que vers la fin du roman, ce qui n'a absolument rien enlevé à mon plaisir de lecture.
Je me suis délectée de l'écriture acérée de Marion Brunet, ses phrases cinglantes et sa construction atypique rythmée par l'alternance de chapitre.
C'est incisif, brut de décoffrage et sans fioriture.
Bref, vous l'aurez compris, c'est mon deuxième coup de coeur concernant les livres de cette auteure dont je vais suivre l'actualité de très près.
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Malgré la catégorisation sur la couverture, ce n'est pas un roman policier et encore moins un polar! Il me semble plus indiqué d'affirmer que c'est un roman sociologique … Mais bon, je laisse les experts en débattre!

C'est un magnifique roman sur la bêtise humaine, la pauvreté morale et le racisme. Au final une histoire assez banale mais racontée avec beaucoup de talent, avec une écriture vivante, prenante et acérée.

Quand la bêtise s'ajoute à l'inconscience … Excellent roman. Bravo à Marion Brunet.
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Cela se passe dans un village du Lubéron, loin des clichés habituels sur la vie dans le Sud de la France. Une famille modeste avec deux adolescentes Jo 15 ans et Céline 16 ans vit dans un un lotissement. Suite à la découverte de la grossesse de Céline, tout va voler en éclat.

Marion Brunet dans une écriture ciselée retranscrit dans ce court roman l'atmosphère pesante, étouffante, poisseuse qui règne dans ce petit coin du Midi. Elle dépeint avec justesse le mal de vivre ,les préjugés, la violence sourde.
j'ai trouvé le personnage de Jo attachant, rafraîchissant.
Le titre " l'été circulaire " est bien choisi puisque cela se passe sur une année, d'un été à l'autre, une impression que la vie tourne en boucle.

(Roman noir)
J' avais lu ce roman l'année dernière et je l'ai relu avec plaisir pour la LC.

J'avais aussi beaucoup apprécié le talent de Marion Brunet avec son roman pour ado "dans la gueule du loup".










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Dans un quartier pavillonnaire d'une petite ville du Luberon, Céline et Jo, deux soeurs adolescentes, essaient de tromper l'ennui entre un père alcoolique et une mère cantinière qui ne leur prête pas attention.
Lorsque Céline tombe enceinte c'est le cataclysme, la famille éclate. Comme elle refuse de livrer le nom de son amant, la rage du père se libère, sourde et violente. Et sa mère assiste, impuissante, au délitement de sa famille. Jusqu'à l'irréparable.
Seule Jo essaie de s'extraire de son carcan familial et social. Trop jeunes encore pour renoncer à leurs rêves et suivre le chemin des parents qui triment pour payer les traites de leur pavillon
Ce premier roman adulte de Marion Brunet est une pure réussite. J'étais pourtant passé totalement à coté lors de sa sortie chez Albin Michel qui ne l'avait pas présenté comme un polar. Et pourtant, c'est bien le Grand Prix de littérature policière que décroche L'Été circulaire quelques mois plus tard après sa sortie.
Avec L'Été circulaire, Marion Brunet nous entraîné dans un roman rural très noir. Une histoire qui laisse peut de place à la lumière.
Et pourtant on va suivre le parcours de deux jeune adolescentes, Cécile la solaire, celle que l'on repaire au premier regard et Jo sa soeur. Plus jeune d'un an. Plus discrète aussi. Jo plus garçon manqué alors que Cécile joue les lolitas. Toute deux perdues dans leur petite ville provincial où quand on est ado, on s'ennuie profondément.
Rien à faire, rien à voir, juste à traîner.
« Ils étaient nombreux, les parents du coin, à laisser pousser leurs gosses en broussaille, sans horaires et tard devant la télé. »
Ainsi notre auteur nous entraîne dans un polar rural parfait . Elle y fait le portrait implacable des « petits Blancs » dans ces communautés périurbaines renfermées sur elles-mêmes et apeurées. Prise dans leur quotidiens mornes et harassants.
Ces communautés tel des ghettos où l'autre fait peur, où la différence est source d'angoisse, où le racisme ordinaire est loi, la xénophobie érigé en foi. Attention si un basané venait à toucher à mes filles !
La misère sociale et intellectuel sont là décrite de façon criante. la peinture sociale des classes populaires juste réaliste.
L'été circulaire est un roman âpre et sombre.
Ici l'écriture est acérée, la narration tendue. J'avais lu il y a quelques année son tout premier roman ado, Frangine, et déjà la sensibilité et le style de Marion Brunet m'avait saisie. On peut dire qu'elle a fait une entrée fracassante dans le cours des grands.
Avec L'été circulaireMarion Brunet imposent d'emblée son talent. Et on ne peut que s'incliner !
Lien : https://collectifpolar.com/2..
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