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Lorsque le corps de leur ami, Clarence, émerge de l'eau, aucun ne réagit. Choqué, abasourdi, dans l'incompréhension totale. Élise est la première à se reprendre en suggérant de remonter le corps à l'intérieur du voilier. Les deux garçons, Sam et Victor, s'y attellent, non sans effort, les habits gorgés d'eau de leur ami l'ayant alourdi. Une fois à bord, ces derniers, Élise Emma descendent dans le carré, boivent un coup, sidérés, effarés devant l'inconcevable. Maintenant qu'il n'est plus question de faire demi-tour, l'Irlande étant trop loin maintenant, il va leur falloir rejoindre les côtes françaises. Mais la pluie déjà devenue plus insistante, c'est au tour du vent de forcir, les voiles se gonflant dans le plus grand désordre. Dans le but de prévenir les secours, Sam réussit à joindre la capitainerie mais au bout de la ligne, une voix masculine, tendue, leur ordonne de rentrer immédiatement : une tempête de force 10, montant jusqu'à 12 au large, approche dangereusement...

Emma, Élise, Clarence, Sam et Victor, cinq copains qui ont pris la mer. Direction l'Irlande. Mais sur la route du retour, ils ne sont plus que quatre. Vivants, certes, mais sous la menace d'une affreuse tempête. Marion Brunet nous plonge dans un huis clos en pleine mer, terriblement oppressant et addictif. Si elle nous immerge parfaitement au coeur de cette tempête que les quatre amis doivent affronter, elle s'attarde, à coups de flashbacks, sur les relations qui unissent les cinq jeunes adultes. Se dessinent alors peu à peu les caractères, les relations particulières qui unissent certains, qu'il s'agisse d'amour, d'admiration, d'inimitié, de déception, de rancoeur, de jalousie, d'humiliations... Autant de sentiments, parfois confus, parfois complexes, qui les unissent mais aussi les désunissent. Sous les confessions d'Emma, le groupe d'amis, d'apparence solidaire, tangue et se fissure, et le portrait de Clarence, personnage ô combien charismatique, se dessine peu à peu. Et ce qui était la promesse d'une belle escapade sur le voilier va vite prendre une tournure pour le moins inattendue, en premier lieu la mort de ce dernier. Réellement prenant et habilement construit, ce roman glaçant se révèle d'une efficacité redoutable...
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C'est bientôt la rentrée, je me suis donc replongée un peu dans l'ambiance avec ce roman jeune adulte d'une auteure qui est devenue une valeur sûre pour moi après "Vanda" et "Sans foi ni loi".
Et pour ce qui est de plonger, j'avais choisi le bon titre, ce récit se déroule en grande partie sur une mer démontée, attention au mal de mer ! D'ailleurs pour se mettre tout de suite dans l'ambiance, on commence par remonter un noyé sur le pont du Céladon, un beau voilier perdu quelque part entre l'Irlande et la Bretagne. L'équipage était au départ constitué de cinq amis, Emma la narratrice, Elise, Sam et Clarence, férus de voile depuis la plus tendre enfance, et Victor, nouvellement intégré dans le groupe et plus novice en matière de navigation. Il n'en reste que quatre, plus le cadavre de Clarence, "capitaine" de l'expédition. Ce qui devait être de belles vacances pour décompresser avant le bac vire au cauchemar, d'autant plus qu'une très grosse tempête s'annonce, et que les communications ne passent plus. le huis-clos est propice aux réminiscences, et Emma, la narratrice, remonte le temps pour comprendre comment la situation a pu dégénérer jusqu'à ce point de non-retour. Tous les petits et grands secrets remontent à la surface, comme des corps de noyés, les inimités et les malentendus prennent une autre dimension sur la mer en furie, les esprits s'échauffent, et la peur de la mort exacerbe les tensions. On alterne tout au long du récit entre la progression de la tempête et les tentatives des jeunes pour s'en sortir, et les retours en arrière qui nous permettent de cerner les caractères et les interactions dans le groupe.
Beaucoup de tension, on est happés dans l'histoire et pour ma part je l'ai lue d'un trait, en apnée (oui, c'est facile !). J'aime l'écriture de Marion Brunet, elle est l'une de ces auteures qui ne prennent pas les jeunes pour un lectorat de seconde zone, et est souvent appréciée des adultes aussi pour la qualité de ses romans. On peut juste déplorer à certains moments l'immaturité ou la naïveté de certains personnages, notamment Emma. Si on ne connait rien du tout à la navigation, le nombre de termes techniques peut également rebuter, d'ailleurs Victor est souvent désarçonné quand on lui demande d'aider à certaines manoeuvres ! Je n'ai pas eu ce problème, ayant une petite expérience sur 420 quand j'étais ado, les bases sont encore là.
Un bon choix pour me remettre dans le bain ! (oui, je sais aussi !)
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Avis de tempête ! le dernier roman de Marion Brunet est de ceux qui vous happent, vous secouent et vous laissent rincé.e, mais galvanisé.e et plus vivant.e que jamais.

Le suspense est à son comble dès les premières pages. Il faudrait même dire dès cette couverture plongée dans le noir d'encre des pires tornades dans lequel l'on distingue un voilier cerné par les éléments et d'inquiétants reflets rouges. En quelques mots se noue une intrigue implacable. En pleine mer, un groupe de copains découvre le corps de l'un des leurs flottant près de leur bateau. Aussitôt remontent les souvenirs d'un garçon charismatique, prince régnant sans partage sur la bande : comment en partant de là, en arrive-t-on au drame ? Nous n'avons pas le temps de nous remettre de nos surprises – et eux de leur choc – que la panique gagne le voilier : à l'horizon, une barre monumentale sépare déjà ciel et océan, annonçant une tempête cauchemardesque...

La double tourmente qui frappe le groupe, celle qui l'a précipité vers la mort de Clarence et celle qui submerge le voilier, place le récit sous haute tension. Mon fils l'a parcouru d'un seul trait, en apnée ; j'ai mis à peine plus de temps, très frustrée d'être parfois obligée d'interrompre ma lecture !

« Nous sommes entre deux murs de mer grise. J'ai l'image d'un étau, soudain, et du bateau noyé dans le ventre d'une lame immense, happé par deux mouvements contradictoires. »

En tournant la dernière page, il nous reste d'abord les frissons, le sentiment d'avoir réchappé à quelque chose de terrible. Marion Brunet nous fait vivre comme si nous y étions les tentatives désespérées et les spirales de pensée des navigateurs, avec en prime des clins d'oeil multiples où la mythologie grecque tutoie les films catastrophe. Il y a aussi quelque chose de fort dans la façon dont se révèlent, dans l'ouragan, les larmes muettes, les blessures cachées et le tumulte déchaîné sous la surface sciemment lissée tournée vers les autres. Les mots d'Emma disent très bien la férocité et la naïveté du regard adolescent sur le monde et les autres, l'ivresse de naviguer à la lisière du danger et les jeunes amitiés, intenses et troubles. Ils sondent surtout, avec une grande justesse, l'alchimie d'un groupe, la cristallisation des rôles et de certaines formes de complaisance.

Après son western féministe, Marion Brunet mène sa barque avec brio entre huis clos et nature incommensurable, entre roman catastrophe et thriller psychologique. Addictif et réussi !
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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Une honte ! Oui, c'est une honte de ne pas publier cet excellent roman pour les grands ados/jeunes adultes (les héros ont 17 ans environ) en poche ! Je l'ai emprunté à la bibliothèque, en grand format, dans la collection Pocket jeunesse, et je croyais me le procurer en poche pour le présenter à mes élèves à la rentrée car il est paru en janvier 2021.
Non ! Je ne pourrai le proposer car c'est trop cher…

Bref, mes élèves ne pourront pas suivre le suspens de cette petite bande d'amis en mer au large de l'Irlande. C'était leur première grande sortie seuls, mais cela s'est mal, très mal passé, car un des 5 jeunes est mort. Et les 4 autres vont devoir faire face à d'horribles conditions climatiques, sans parler du passé très récent qui les taraude.
Amitié, sentiment amoureux, relation parents-enfants, famille recomposée, ces thèmes sont expliqués à la sauce contemporaine et c'est percutant. le pervers narcissique est même de la partie. Sans parler du suspens.
Le tout bien charpenté, les gestes techniques sur le voilier sont entrecoupés de souvenirs lointains ou datant de quelques semaines, quelques jours, quelques heures. Ca fait mal, c'est bien écrit, c'est vif, ça touche en plein coeur. En plein gris.

S'il vous plait, les éditeurs de Pocket, publiez ce roman en poche ! Les ados adoreront !
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J'ai déjà dit combien Marion Brunet était une auteure surdouée, capable d'exceller dans tous les genres, du noir au social en passant par le western et le young adult où elle débuta. Dans chaque livre, dans chaque genre, je la suis ; en confience ; sans jamais être déçu. Pas très objectif peut-être, mais fort du souvenir puissant laissé par trois rencontres avec cette auteure…

Rebelote avec Plein Gris, dernier opus paru en jeunesse, huis clos marin qui vire rapidement au drame sur un voilier en perdition entre Bretagne et Irlande. L'histoire d'Emma, Élise, Sam et Clarence, jeunes bretons s'étant trouvés dès l'enfance et unis par une amitié aussi solide qu'un noeud en huit. Mais quand Victor se pointe et que la bande des quatre devient le club des cinq, rien ne va plus.

Depuis Renaud, on sait bien que c'est la mer qui prend l'homme. Ici, c'est la fin de la jeunesse et des illusions de ces cinq post-ados que l'océan va prendre, la tempête et le naufrage essuyés n'étant que la métaphore d'un passage à l'âge adulte trop longtemps retardé par le confort du groupe.

Comme toujours avec Brunet, la construction est propre et sans faiblesse : un drame annoncé d'entrée, des flash-backs explicatifs réguliers, une tension qui s'installe et monte crescendo… Elle maîtrise parfaitement son genre même si le fond de l'histoire ne le renouvelle pas et a un goût de déjà lu : mais c'est propre, appliqué, crédible.

Mais comme pour ses romans adultes, elle a cette étonnante capacité à saisir les personnages et à les rendre empathiques et proches du lecteur : Joachim, Ab, Jo, Vanda hier ; Emma aujourd'hui. Elle réussit mieux que d'autres à dépeindre ces caractères particuliers et leurs relations à l'autre, rarement simples, en jouant sans pathos sur la fibre nostalgique qui ne demande qu'à être ravivée chez chacun de nous. Et ça fonctionne ! Une raison suffisante de ne pas bouder son plaisir et de retomber en jeunesse, le temps de quelques pages…
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Il préfère la haine en mer / C'est juste une question de tempo... ♪♫ Bâbord, tribord... ♪♫
Histoire de meubler le billet (voire de gagner 2 points, qui sait, sur l'insigne mer) : facile de savoir que bâbord, c'est gauche, et tribord, droite, grâce à ce moyen mnémotechnique : dans le mot 'batterie' (ba-tri), ba est à gauche, tri à droite...

J'avais envie de poursuivre ma découverte de Marion Brunet.
Il me restait :
• 'Sans foi ni loi', mais je déserte les westerns ;
• 'Plein gris', mais je passe au large des histoires d'hommes qui prennent la mer et de mer qui prend les hommes (et femmes).
J'ai quand même cédé à la tentation. Pif-pouf, ça sera pas toi que je lirai pas. Mauvais choix. Les termes de navigation m'ont perdue, la tempête m'a fait boire la tasse, j'ai suffoqué, je me suis ennuyée, j'ai trouvé le côté "aventure-action" lourd, pénible, interminable, et ces gamins plutôt idiots m'ont saoulée.

Hâte d'arriver à la fin pour savoir pourquoi/comment ce cadavre des premières lignes et surtout en finir avec cette histoire glauque.
La traversée est longue, et les personnages sont malheureusement gommés par le cadre et les péripéties.
Or, ce que j'apprécie tant, chez Marion Brunet, ce sont ses portraits si subtils et 'habités', les interactions entre protagonistes, le contexte social. Pas grand chose de ce talent, ici...

Lire plutôt 'Vanda', 'Dans le désordre' et 'L'été circulaire'...
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Marion Brunet nous embarque en pleine mer avec son dernier roman Plein Gris. Loin de l'image idyllique de vacances sur l'eau entre copains, l'autrice nous propose ici un thriller assez malsain. Alors euphoriques de partir en vacances entre potes sur un beau voilier, cinq adolescents vont vivre un véritable cauchemar. Alors qu'un drame vient d'avoir lieu, Emma, Sam, Elise, Clarence et Victor se retrouvent en pleine tempête.

Secrets, rancoeurs et relations toxiques seront véritablement au centre de ce roman percutant ! L'environnement autour de la mer et de la voile est assez original et immersif. lLe roman est addictif et bien qu'assez court il traite de thématiques importantes et surtout de manière intelligente. Plein gris nous happe et nous intrigue. Une très belle surprise !
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Je découvre Marion Brunet avec ce roman jeunesse qui soyons honnête n'a de jeunesse que sur le papier. Bien sûr les héros de l'histoire sont très jeunes. Victor, le plus âgé, vient tout juste de fêter ses 18 ans. Il est le dernier entré dans le quatuor d'amis de Clarence, le fils de son beau-père. Les quatre inséparables se connaissent depuis leurs jeunes années, mais Clarence en est la tête pensante, le meneur incontesté ... Victor va t'il trouver sa place dans le groupe?Clarence va t'il l' accepter ou prendre ombrage de ce frère imposé?

Rien de tel que de partir en voyage. Ils embarquent tous les cinq sur le voilier des grands-parents d'Elise, direction l'Irlande et retour au bercail...

Quand le corps de Clarence est repêché près de la coque du voilier, c'est la stupeur et la consternation. le désarroi augmente quand un avis de tempête force 10 leur est annoncé, commence alors une course folle .. Emma se fait la narratrice , la peur s'installe, la panique tape à la porte. Seule leur survie compte. Mais les langues se délient, les non-dits leur explosent à la gueule et la tempête est là ...

Un roman qui tient la route, ou plutôt qui tient la mer , un roman accessible à tous, de l'ado au senior, un roman où il est question de vie et de mort, d'amitié ou d'hostilité, d'amour ou de haine. Emma, Elise, Sam et Victor. Si cinq ado sont montés sur un voilier, quatre adultes en descendront si ils sauvent leur peau .

Petit bémol pour les ignares en voile comme moi, les termes techniques sont pléthores mais je vous rassure c'est tellement bien écrit que cela ne pose aucun souci .
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Trois garçons et deux filles sur un voilier et un retour d'Irlande qui se passe mal.

C'est Emma qui raconte, alternant avec des souvenirs et la genèse de cette déroute.

Roman anxiogène riche en péripétie mais riche aussi en relations humaines bien décortiquées par Marion Brunet, et même si je n'ai pas trouvé tout très crédible, je rejoins l'avis de Latina concernant l'accueil que réserveraient les ados à cette histoire.
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Emma et ses amis se faisaient une fête de cette croisière en voilier de la Bretagne à l'Irlande : première escapade en solo plusieurs jours loin des côtes pour cette bande d'adolescents passionnés de voile et amis depuis l'enfance. Mais à dix sept ans, quand les premiers amours passent par là et que rancoeurs et jalousies remontent à la surface, est-ce vraiment une bonne idée de prendre la mer ? La tension monte, le drame se produit et la tempête arrive... combien seront-ils à regagner le port ?

Marion Brunet frappe fort d'entrée avec ces premières pages décrivant les amis remontant le corps sans vie de l'un d'entre eux en plein début de tempête. A partir de là, le lecteur n'a qu'une envie, comprendre ce qui a pu se passer, accident, meurtre, noyade. L'auteur le tient en haleine en entremêlant avec brio le récit de ce qui se passe après, les quatre survivants luttant pour survivre dans la tempête qui forcit, et de leur histoire avant, quatre amis soudés par leur passion commune pour la voile, devenus cinq à l'arrivée de Victor et réalisant que leur amitié n'est peut être pas si forte qu'elle le semble. J'ai dévoré ce roman avec le plus grand plaisir : les scènes de mer sont palpitantes, pas de faux suspens, les éléments se déchaînent et l'auteur sait nous faire vivre de l'intérieur cette tempête hors du commun et la lutte pour la survie sur un si petit voilier. Elle ne ménage pas ses personnages, pas de miracle de dernière minute, la tempête est là et il faudra lutter jusqu'au bout pour lui échapper. En parallèle, on a hâte de comprendre qui sont ces 5 jeunes adultes et ce qui a pu les conduire d'une amitié semblant indestructible à un drame qui a coûté la vie à l'un d'entre eux. Tout sonne juste dans cette histoire d'adolescence, les relations entre les personnages sont finement analysées, le récit se déroule avec fluidité, on s'attache à eux et l'auteur décrit magnifiquement le passage à l'âge adulte et les choix qu'il oblige à faire.

De Manon Brunet, j'avais adoré L'été circulaire, roman social - thriller pour adultes et j'ai retrouvé dans ce Plein gris tout le talent de l'auteur, notamment le réalisme et la justesse des portraits des personnages et le suspens qui monte jusqu'au drame final. Ici on a droit en plus à une bonne bouffée d'embruns et une balade en mer qui risque de laisser quelques souvenirs la prochaine fois qu'il faudra monter sur un voilier. Facile à lire, impossible à lâcher, intelligent et émouvant, un roman à découvrir !
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