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4,08

sur 468 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est le 6ème volet de la série Dave Robicheaux de James Lee Burke. Comme dans les autres tomes de cette série, l'auteur nous entraîne en dans les bayous de Louisiane près de la ville de New Ibéria.
Dans ce récit le personnage principal, Dave Robicheaux, inspecteur de police qui travaille pour le shériff local mènent deux enquêtes en parallèles; l'une officielle: le meurtre de plusieurs jeunes prostituées; et l'autre officieuse, révélant une partie toujours aussi trouble de cet Etat des Etats Unis: la découverte des ossements d'un noir assassiné vingt ans plus tôt sous les yeux de notre héros alors adolescent.
S'ensuit une enquête approfondie qui permet à l'auteur de décrire la misère humaine des bas fonds. Elle lui permets aussi de développer son héros en le sondant habilement en profondeur. le climat des bayous de Louisiane : troublant, chaud et humide doublé d'une certaine violence latente amène beaucoup de noirceur au récit. On plonge volontiers dans ce climat qui vous accapare et vous happent. J'avais beaucoup de mal à lâcher ce livre.
Le rythme de l'intrigue peut paraître nonchalant et lent mais il permet un développement d'un univers riche et travaillé. Il permet, également de développer des personnages attachants, intriguant qui contribuent fortement à rendre ce récit fortement attractif.
Il est difficile de s'arrêter tant les deux intrigues s'enchaînent et s'emmêlent au fur et à mesure avec fluidité et simplicité. Car sous un abord complexe, ce récit est, en réalité, d'une sobriété littéraire allant jusqu'à une narration épurée des plus agréable. Seule la fin est un peu trop prévisible et m'a laissé sur ma faim.
L'atmosphère décrite par James Lee Burke est addictive et donne envie de poursuivre cette série que je ne peux que vous recommander.
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SI LA LOUISIANE M'ÉTAIT CONTÉE.
James Lee Burke connaît bien la
Louisiane, son État d'adoption. Outre la trame du roman somme toute assez banale (drogue, crime de prostituées, policiers ripoux, kidnapping… la routine quoi !) mais qui accroche, c'est le cadre de l'action et l'ambiance qui donnent à ce roman toute sa saveur. Nous sommes immergés dans la pauvreté ambiante, la moiteur tropicale, les alertes cycloniques, les nuages de moustiques, les relents des bayous où veillent les « ‘gators », le chant des moqueurs. L'écriture est riche (j'ai appris des tas de mots) le style agréable et le texte pour une fois bien traduit.
« Des libellules vertes flottaient, suspendues au-dessus des typhas le long des berges du bayou ; un lépidostée au nez effilé, probablement blessé par l'hélice d'un bateau, tournoyait en larges cercles dans les eaux mortes, tandis qu' une meute de goujons le dévorait a même l'entaille rouge qu'il portait derrière les branchies ; une odeur de serpent mort, de boue âcre et de filaments de jacinthe pourrie soufflait sur le marais, portée par le vent brûlant. »
Nous retrouvons l'inspecteur Dave Robicheaux en prise avec le milieu (qui pénètre ici le monde du cinéma pour blanchir l'argent) et qui est sujet à visions (rêves ou parapsychologie ?) de la guerre de sécession. Allégorie qui suggère que le racisme n'est pas un problème complètement réglé ?
Un bon bouquin, qui nécessitera pour certains de persister au- delà des premières pages car l'écriture descriptive peut paraître pléthorique avant de tomber sous le charme.
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Voilà qui sonne un peu comme une histoire de morts vivants et, oui, il y a bien des revenants qui interviennent mais à New Iberia en Louisiane les plus dangereux ne sont pas les morts mais les vivants.

L'inspecteur Dave Robicheaux ne chôme pas. Il est à la poursuite d'un tueur psychopathe qui a assassiné deux jeunes femmes de façon particulièrement sauvage. Dans le même temps une affaire de lynchage vieille de 35 ans refait surface et un patron de la pègre, enfant du pays, est de retour à New Iberia.

Il y a beaucoup de choses à découvrir dans ce roman. Les personnages ont une vraie épaisseur et j'ai trouvé le héros plutôt sympathique. Rescapé du Vietnam et plus généralement des coups durs d'une vie pas toujours facile, Dave Robicheaux est un ancien alcoolique qui a adopté une jeune Indienne. J'ai particulièrement apprécié la peinture de la Louisiane profonde, ses bayous fangeux et ses petits Blancs pathétiques, tout habités de leur prétendue supériorité. L'ambiance est assez glauque.

Par contre j'ai trouvé tout cela violent et j'ai été gênée par une certaine légitimation de cette violence. Les autorités ne pouvant ou ne voulant pas empêcher de nuire certains criminels, il faut donc se faire justice soi-même et appliquer la peine de mort. Ce genre de raisonnement n'était-il pas aussi celui des racistes qui ont lynché des Noirs, crimes qui sont par ailleurs condamnés par le roman ?
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Un très bon polar qui change de la tendance nordique actuelle. La moiteur de la Louisiane, le visage d'une autre Amérique confèrent à ce livre un charme particulier. Les différents protagonistes sont de vrais anti héros lents , mais je me suis laissée séduire. Il ne se passe pas grand chose de spectaculaire, l'intrigue est parfois dure à suivre, mais j'ai beaucoup aimé l'ambiance.
A déconseiller à ceux qui aiment l'action.
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Un exercice difficile et maîtrisé... au final un polar moite et pourtant très lisible.
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Un bon Polar qui de déroule en Louisiane, dans l'atmosphère brumeuse du bayou.
Entre visions teintées d'alcool et réels fantômes, le lecteur s'interroge sur la véracité de cette enquête. Il est transporté dans un univers un peu glauque, poisseux et sanglant entre présent (mafia, prostitution...) Et passé (soldats confédérés). Un bon roman.
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Au diable l'intrigue policière! Dans la brume électrique est beaucoup plus que cela, et l'on en attendait pas moins du grand James Lee Burke : roman d'ambiance qui dit la moiteur et l'atmosphère saturée d'esprits du bayou mieux que personne, réflexion sur le continuum de l'histoire et son éternel recommencement, portrait finement esquissé à coups de visions, de feu et de fulgurances de tendresse d'un mâle blessé par les horreurs éternelles de ses semblables.
Un bijou!
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Je n'ai pas vu le film de Bertrand Tavernier portant le même nom que ce livre, mais j'avoue qu'imaginer Dave Robicheaux sous les traits de Tommy Lee Jones n'est pas un exercice trop difficile .
Cependant, j'avoue que l'ancienne couverture des Editions Rivages Noir était plus intéressante , d'autant plus qu'à l'époque le titre n'était pas tronqué : Dans la brume électrique avec les soldats confédérés, ça le fait beaucoup plus je trouve, non ?
Et voilà, j'ai retrouvé avec le même plaisir Dave Robicheaux et son petit monde dans les bayous de Louisiane. James Lee Burke a l'art et la manière de raconter une histoire , policière certes, mais aussi de restituer une ambiance avec un tel art qu'on se plonge dans la moiteur des marais de la Louisiane. J'avoue que j'adore me plonger dans cette ambiance et à chaque lecture je me dis que le jour où j'aurais l'occasion d'aller aux États Unis je choisirai pour commencer la Louisiane. L'auteur a même réussi à me donner envie de gouter aux spécialités culinaires de cet État.
Dave Robicheaux enquete sur un meurtre d'une jeune fille commis de manière atroce. En parallèle, un film se tourne à New Iberia et notre adjoint de shérif préféré va être amené à côtoyer certaines personnes mêlées au tournage. Entre un caïd de la mafia qui s'incruste dans le paysage, la réapparition d'un cadavre vieux de trente cinq ans, une agente du FBI très opiniâtre , et un curieux général confédéré , Robicheaux va devoir s'accrocher pour arriver au bout de son enquête. le titre entier de ce livre prendra toute sa mesure vers la moitié du roman.....
De plus, continuer à suivre l'évolution de l'entourage de Robicheaux est tellement agréable. Mention spéciale pour la petite Alafair et son raton laveur Tripod...

3.5/5 en réalité
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"- Qu'est-ce qu'il a fabriqué, Tripod, aujourd'hui ? dis-je
- Tripod a été gentil. Il n'a rien fabriqué du tout, Dave, dit Alafair.
Elle ramassa Tripod et le plaqua lourdement sur le dos aux creux de ses cuisses. Les pattes de Tripod se mirent à battre l'air en tout sens." p.178

Si Tripod, le raton laveur à trois pattes d'Alafair semble avoir la conscience tranquille on ne peut pas dire la même chose des flics de la paroisse de New Iberia....

En effet, un cadavre d'un noir enchaîné, est découvert dans le bayou.... Vu la décomposition du corps le meurtre, car il en s'agit d'un, remonte à 35 ans....
Il y a justement 35 ans, tout môme le jeune Dave Robicheaux trainait dans ce marais et il vit le lynchage d'un noir par deux blancs....

Ses souvenirs sont ils exacts ?....

En tout cas, ce cadavre revenu à la surface remue beaucoup de boue, et les flics de l'époque semblent ne pas se souvenir de quoi qu'il soit...

Eux aussi, semblent n'avoir "rien fabriqué du tout !"...


Les problèmes de Robicheaux ne s'arrêtent pas là, car Julie Balboni, ancien compagnon de base-ball, refait lui aussi surface, mais bien vivant en ce qui le concerne...

Julie Balboni, dit Baby Feet est un truand.
Prostitution et drogue sont ces deux activités principales .... Toutefois, pour blanchir son argent il investit dans le cinéma....
Et justement un film traitant de la guerre de Succession est tournée dans la paroisse de New Iberia...

L'acteur vedette est un ivrogne dont le foie est dévoré par tout ce qui peut se boire et son cerveau semble enfumé par tout ce qui est nocif........... C'est justement lui, qui a découvert le noir en question... Il en fait part à Robicheaux, mais son état d'ébriété avancé ne joue pas en sa faveur ; d'autant plus qu'il parle de l'apparition d'un général de l'armée Sudiste, et d'une troupe de soldats blessés à mort...

Robicheaux pense vraiment qu'il n'y a que Tripod qui à la conscience tranquille....

Un cadavre d'une jeune fille, met Robicheaux en marche.... Les liens se resserrent autour de Balboni....
Robicheaux croise, au cours d'une soirée arrosée de LSD, la troupe sudiste, et le Général est bavard.....

Tripod est vraiment le seul à laver sa conscience, car plusieurs en semblent dépourvue...
Quant à Dave Robicheaux, il mouillera une fois de plus sa chemise....

C'est un bon James Lee Burke. Pour moi, ce n'est pas le meilleur, mais cela reste un très très bon cru, mais les passages sur les apparitions du général m'ont un peu lassés...


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La Louisiane, son bayou brumeux et odorant truffé d'alligators, son atmosphère saturée de moiteur, ses ouragans et son parler haut en couleurs...

Un cadre assez fascinant pour qu'un réalisateur décide d'y tourner son dernier film, dont le célèbre acteur Elrod Sykes sera la tête d'affiche. Une sorte de frénésie s'empare de la petite ville de New Iberia, lieu du tournage, par ailleurs alimentée par le retour au pays de Julie Balboni, qui a investi une partie de sa fortune notoirement mal acquise dans la production du film. Sa présence fait le bonheur de la chambre de commerce locale, qui y voit une manne financière. Dave Robicheaux, shérif adjoint de New Iberia, la voit quant à lui d'un moins bon oeil, Julie faisant partie des possibles suspects dans le cadre de l'enquête qu'il mène suite à l'assassinat d'une jeune prostituée, dont la mise en scène évoque l'oeuvre d'un tueur en série.

Ajoutez à cela ...
... la découverte du cadavre de la victime d'un lynchage vieux de trente-cinq auquel assista Dave, alors jeune témoin impuissant, dorénavant bien décidé à débusquer les coupables de cet acte infâme...
... les apparitions - fantômes du passé ou hallucinations ?- de soldats confédérés qui se manifestent à Dave, menées par l'officier sudiste John Bell Hood, avec lequel il entretient parfois de longues conversations...
... la subite amitié qu'Elrod semble porter au shérif-adjoint, avec lequel il a fait connaissance lors de son arrestation pour conduite en état d'ébriété, amitié quelque peu lourde à porter, compte tenu de la personnalité torturée de l'acteur.



Ce n'est pourtant pas la complexité de son intrigue que l'on retiendra de "Dans la brume électrique", qui est avant tout un roman d'ambiance, où la dimension sordide de ses crimes, la répugnance qu'inspirent certains de ses personnages et la prégnance de sa nature lourdement luxuriante, voire parfois hostile, se mêlent habilement à l'impulsion fortement lyrique que James Lee Burke donne à son texte, qu'il exhausse en y ajoutant une touche de surnaturel qui, loin d'amoindrir la portée du récit, le rend d'autant plus poisseux et envoûtant.
Tout comme c'est incontestablement la figure de son narrateur à la personnalité à la fois si complexe et si attachante, qui marquera la mémoire du lecteur, touché par ses accès de violence suscités par l'incapacité à supporter l'injustice, ses remises en question permanentes, sa générosité et sa grandeur d'âme, que dissimulent un abord bourru...

Je ne comprends pas pourquoi, finalement, je ne lis pas plus souvent James Lee Burke...
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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