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3,78

sur 238 notes
Semiosis” est un roman de science-fiction : planet opera de Sue Burke publié aux éditions “Le Livre de Poche”.
Pour commencer, je souhaiterai répondre à une question que vous pourriez me poser : Pourquoi ce livre ? Pour être honnête avec vous, je suis tombé dessus par hasard, je ne connais ni l'autrice, ni ce type de roman, pour autant je l'ai choisi car j'étais dans ma phase RimWorld, un jeu de gestion de colonie, et le synopsis - me rappelant le jeu - je me suis laissé tenter.

Ce livre est d'ailleurs plus une succession de longues nouvelles que d'un roman a proprement parlé, nous y suivons une colonie de Terrien de leur premier balbutiement dans la découverte d'une nouvelle planète - nommée PAX qui est sensée symboliser la paix et permettre à l'espèce humaine de prendre un nouveau départ en évitant de reproduire les erreurs passées - à leur prise de position dans l'équilibre de cette dernière, 107 ans et six générations plus tard. Nous ne suivons de ce fait pas qu'un narrateur autour d'une histoire unique, mais sept nouvelles racontées par sept personnes différentes.

Tout d'abord au niveau des points positifs, le point de vue générationnel est un bon parti pris puisque le livre est là pour nous raconter le devenir de cette colonie et de ses descendants. Chaque génération ayant ses propres problèmes à gérer que ce soit au niveau de la survie, des interactions sociales intra et extra-coloniales ou encore politique. Cette particularité m'a permis de me rappeler d'une lecture de mon adolescence dont je garde de bons souvenirs : la saga “Les chevaliers d'émeraude” d'Anne Robillard.

Pour autant, cette particularité de narration, bien d'intéressante est cause de frustration car au bout de la quatrième nouvelle, l'autrice décide d'arrêter les ellipses d'une trentaine d'années pour se centrer sur les années 106-107. Tout d'abord, je me suis dis “pourquoi pas” mais j'ai vite trouvé ça dommage, et même que ça dénaturait complètement l'essence de base du livre. Car en plus de perdre le côté SF imaginaire et découverte, nous nous retrouvons rapidement persuadé que l'autrice n'avait tout simplement plus d'idées. Ainsi, nous passons d'ellipses et inventivités à aventure étriquée et faune anthropomorphisée pour finalement perdre tout sentiment d'exploration avec une nouvelle planète qui nous parait tout petite. Néanmoins, j'ai quand même continué la lecture pour découvrir les évolutions aussi bien culturelles, scientifiques ou autres… et le fait de rester à la même période m'a laissé sur ma faim. Un autre point négatif, c'est la volonté qu'a l'autrice de vouloir nous montrer qu'elle a fait des recherches sur les plantes, je suis sorti plusieurs fois de la lecture à des moments où le narrateur commence à nous sortir des paragraphes tout droit sorti du guide du parfait petit biologiste. Il me faut également aborder la viabilité de la colonie car pour le coup, autant de base je n'y fais pas trop attention, mais quand le livre mentionne et t'explique les dangers de la consanguinité, j'attends autre chose que de découvrir quelques pages plus loin qu'un Homme soit le père d'une grande portion la nouvelle génération à cause de la stérilité. Encore une fois, des idées mais oubliées en cours de routes.
Pour finir avec mes petits reproches, je vais mettre en partie spoil, ce que je pense de la flore dans ce livre.



En bref, je pense que ce livre se lit facilement de part les choix de l'autrice. Je pense que c'est une bonne lecture mais les points négatifs impactent trop le lecteur et le font sortir du récit un peu trop souvent à mon goût. Je pense qu'il peut néanmoins plaire mais vous êtes prévenus.
Ainsi je pense que ce livre s'adresse surtout aux lecteurs de SF nouveaux ou à tous lecteurs peu exigeant sur le style et la forme et souhaitant juste se divertir. Apparemment, ce livre fait partie d'une duologie, pour le coup, si vous avez lu la suite je veux bien votre avis. En l'état je suis pas sûre de lui donner une chance, j'espère que vous saurez me convaincre que le second tome en vaut le coup.
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C'est une amie qui m'a inspiré l'achat de ce roman, Semiosis de Sue Burke publié chez Albin Michel, collection Albin Michel Imaginaire. Et je ne peux que lui en être reconnaissante ! Je l'ai lu en LC avec une autre amie et ce fut un excellent moment d'échange.

Nous ne sommes pas ici dans un space opéra puisque même si nous sommes sur une planète inconnue, la partie "voyage spatial" n'est que très rapidement abordée au tout début du roman. Nous suivons donc une expédition d'une cinquantaine de personnes ayant décidé de quitter la terre pour coloniser une nouvelle planète qu'ils ont baptisé Pax. Mais ils ont des idées bien précises quant à cette colonisation : ils souhaitent qu'elle se fasse en total harmonie avec la nature qu'ils vont découvrir afin de ne pas reproduire les erreurs commises sur la Terre, au bord de l'asphyxie, tant sur le plan écologique que politique et économique.

Il se trouve qu'ils vont rencontrer une nature complètement différente de ce qu'ils connaissent et c'est là à mon sens tout le génie de ce roman. Je n'en dirai pas plus mais sachez que nous rencontrons ici une forme de vie extra-terrestre sentiente que je n'avais encore jamais rencontrée dans mes nombreuses lectures SF et j'ai tout simplement adoré !

La plume est belle, fluide, l'intrigue nous tient en haleine du début à la fin et les personnages sont attachants même ceux qui sont quelque peu détestables. L'évolution de la relation entre les humains et les extra-terrestres est passionnante ! Je ne peux que recommander cette lecture !

En farfouillant un peu, j'ai découvert qu'une suite qui se situe une centaine d'années après a été écrite par l'autrice. Ce serait top si Albin Michel avait prévu de l'éditer !
Je rassure tout le monde, ce roman a bien sa propre fin !
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Bon gros coup de coeur pour ce premier tome assez dingue, alors que le sujet aurait pu très vite m'ennuyer. J'avais peur de l'angélisme, d'une facilité dans les rapports entre l'Homme et la nouvelle « nature » qui le cerne, mais c'est un livre qui a su rester prenant sans tomber dans le manichéen. Et franchement, fallait réussir à me tenir avec une histoire de plante extra-terrestre... !
Dans le premier chapitre, on rencontre Octavo, un botaniste qui tente de comprendre la faune et la flore de Pax, sans le réel soutien du reste de la communauté. Les colons viennent d'arriver, ils ont tout à construire alors qu'ils ont perdu dix-neuf des leurs par accident ou maladie après cent cinquante-huit ans d'hibernation dans un vaisseau qui les a menés jusqu'à cette planète nommée Pax, en hommage à l'utopie qu'il cherche à concrétiser. Cette première génération est donc plutôt composée de jeunes idéalistes décidés à ne pas reproduire les mêmes erreurs que sur Terre. Seulement, le Paradis sur lequel ils croyaient avoir atterri se révèle hostile. Pax est plus âgée d'un milliard d'années que la Terre, sa gravité y est plus forte, et les colons sont envahis de plantes dont ils peinent à comprendre le fonctionnement. Octavo est le seul à se rendre compte qu'une guerre fait rage entre les différents végétaux et que la clé de la victoire de l'une ou de l'autre réside peut-être dans l'arrivée des humains.
Dans les chapitres suivants, on découvre à chaque fois un personnage d'une nouvelle génération et les enjeux qui l'accompagnent. Les Pacifistes (c'est ainsi qu'ils se nomment) naviguent entre espoir et désillusion, confiance et trahison, bête ignorance et découvertes capitales. La plus importante d'entre elles ? le bambou arc-en-ciel. Ce dernier semble vouloir leur dire quelque chose, et Sylvia, adolescente de la deuxième génération, est bien disposée à l'écouter. Et alors qu'ils espéraient créer une nouvelle société sans les défauts majeurs de la Terre, voilà qu'ont lieu les premiers crimes qui mettent à mal leurs idéaux.
Chaque chapitre est en lien d'une manière ou d'une autre avec le précédent. Il ne s'agit pas simplement de s'adapter, mais de vivre en harmonie avec une planète qui domine les humains à tous points de vue. Les enjeux évoluent dès qu'une découverte est faite par l'un des colons, mais aussi suite aux gouvernances politiques successives. On ne parle pas simplement d'écologie ou de retour à la nature, mais bien des rapports entre les hommes entre eux, et de ceux qu'ils entretiennent avec leur environnement, intelligent ou non.
C'est une lecture qui s'est révélée un peu plus surprenante à mesure qu'elle avançait. Elle est assez ambitieuse (limite hard SF parfois) mais reste très accessible aux néophytes. L'Histoire et la véritable nature du bambou sont sans cesse remis en question par les différents personnages, prouvant par là-même qu'il ne suffit pas d'avoir un idéal commun pour créer une nouvelle société. Les colons sont partis très mal préparés, leurs descendants cherchent à réparer leurs erreurs tout en en commettant des nouvelles, mais il y a ce personnage incroyable, auto-baptisé Stevland, qui va venir rabattre les cartes et dont la façon de communiquer va donner son titre au livre.
À lire, surtout si vous n'êtes pas à l'aise avec la science-fiction mais que vous aimeriez la découvrir !
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Si on m'avait dit un jour que j'aimerais un roman de SF avec des plantes "vivantes" et "intelligentes" !
Parce que je me serais immédiatement imaginé un de ces mauvais téléfilms avec des lianes se mouvant pour attraper les humains et les massacrer. Heureusement ce n'est pas le cas dans Semiosis, premier tome d'un diptyque, bien plus subtil et bien plus intéressant que ce à quoi je m'attendais.

Nous suivons ce récit à travers le point de vue de sept personnages, chacun issu d'une génération différente, l'histoire s'étalant sur une bonne centaine d'années. C'est quelque chose qui m'a surprise au départ, car je m'attendais à ce que le roman narre le récit de ces utopistes venus de la Terre et de leur installation sur cette nouvelle planète. Certes, c'est le cas, mais cette installation ne se fera pas en seulement une génération et l'histoire va plus loin encore. Ainsi le roman est découpé en sept parties, chacune racontée par un personnage différent. Ce que j'ai bien aimé, c'est que chaque partie est narrée d'une manière propre au personnage dont on suit le point de vue. Bon, j'ai moins apprécié certains personnages ou leur façon de s'exprimer (par exemple, l'un d'eux raconte au passé composé, ce dont j'ai horreur, bien qu'ici j'ai trouvé que cela passait pas trop mal), mais c'est en partie ce qui rend le récit intéressant : chaque personnage est unique, a une personnalité qui lui est propre, etc.
Je ne peux pas présenter les personnages comme je le fais habituellement, car je dévoilerais forcément des éléments importants du récit qu'il vaut mieux découvrir à la lecture. C'est assez frustrant, mais bon, pas le choix. Je parlerai au moins des deux premières générations et de leurs déboires.

La première partie de l'histoire est racontée par Octavo, un botaniste qui rêvait de paix, comme tous ceux qui font partie du projet. Son rôle va être très important sur leur nouvelle planète, car les plantes y ont une place très particulière. Déjà, il faut savoir que la planète sur laquelle ils ont atterri n'était pas celle choisie au départ, mais l'ordinateur les a conduit sur une planète censée être mieux que l'autre : oxygène et eau en abondance, plein de formes de vie, bref une planète toute prête pour eux qu'ils décident de baptiser Pax. Avant et durant l'atterrissage, plusieurs incidents vont mettre à mal leur installation : des capsules d'hibernation ont été endommagées, entraînant ainsi la mort d'un certain nombre de voyageurs ; du matériel essentiel a été détruit, dont leur synthétiseur alimentaire, obligeant ainsi les colons à ne se reposer que sur ce que la planète peut leur offrir.
Octavo a donc pour mission de déterminer l'utilité des plantes qui les entourent, celles qui peuvent être cultivées, celles qui sont à éviter, etc. Mais un problème survient avec des lianes : si certaines leur fournissent de bons aliments, d'autres se mettent tout à coup à produire du poison, entraînant la mort de plusieurs colons. Octavo se rend alors compte que les plantes de Pax ont une intelligence plus développée que sur Terre et qu'ils se sont installés en plein milieu d'un champ de bataille entre deux lianes. Alors... n'allez pas imaginer une vraie guerre comme chez les humains, pas de lianes qui se meuvent pour frapper ou autres trucs dans le genre. Comme sur Terre, les plantes s'adaptent à leur environnement : si elles veulent s'étendre, elles le font et suppriment les parasites qui les en empêchent. Mais alors que sur la Terre cela reste plutôt restreint et "discret", sur Pax cela prend des proportions bien plus importantes, car les plantes semblent être l'espèce dominante ici. Ainsi les lianes se servent des animaux morts comme engrais et considèrent les humains comme des animaux, aussi certaines se mettent-elles à empoisonner les colons pour s'étendre. Octavo va avoir du mal à faire comprendre tout cela aux autres colons, pour qui une plante ne peut être capable de raisonner. Mais une fois que tous auront compris, ils devront composer avec cette nouvelle forme d'intelligence.
Bien sûr il n'y a pas que des plantes sur Pax, planète abritant des animaux plus ou moins dangereux, mais très différents de ceux que nous avons sur terre. J'ai par exemple adoré les Fippochats et les Fippolions, des sortes de félins avec des pattes ressemblant à celles de kangourous. Ce sont des créatures plus ou moins féroces, bondissantes et très joueuses, qui vont leur être d'une grande aide pour débroussailler les lianes importunes. Une faune et une flore très particulières, donc.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire avec cette première partie, je ne saurais trop dire pourquoi. Peut-être simplement parce que ça m'avait l'air d'être un énième roman sur l'arrivée d'humains sur une autre planète, toujours avec ces thématiques de survie, d'adaptation, de découvertes... Et je n'avais pas encore trop adhéré à cette histoire de plantes intelligentes. Heureusement la partie suivante m'a davantage intéressée.

[...]

En bref...
Semiosis est un roman qui démarre comme beaucoup d'autres titres de SF abordant le sujet de colonisation planétaire, mais qui a su se démarquer par une certaine originalité venant de l'utilisation de la flore. Car sur cette nouvelle planète, baptisée Pax par les colons Terriens en gage de paix, les plantes sont l'espèce dominante, capables de raisonner et de s'adapter de manière plus ou moins importante selon chacune. Les humains doivent ainsi composer avec cette nouvelle forme d'intelligence, et cela ne sera pas toujours aisé, d'autant plus qu'à cela s'ajoutent différentes créatures plus ou moins dangereuses, et un climat particulièrement rude. L'auteur aborde des thématiques assez intéressantes, dont celle centrale de la communication sous toutes ses formes, les difficultés à garder ses idéaux face à la dure réalité et à la complexité de la psyché humaine, etc. L'histoire étant racontée par plusieurs personnages très différents les uns des autres, cela donne un récit écrit dans des styles narratifs assez variés, aussi certaines parties peuvent-elles moins plaire que d'autres, selon si le style du moment convient ou non, et ce d'autant plus que le rythme et les événements qui s'y déroulent sont plus entraînants dans certaines parties que dans d'autres. Et si l'histoire vaut vraiment le coup d'être lue, il faut toutefois s'accrocher un peu au début avant de parvenir à y entrer complètement.
Une découverte fort intéressante qui, bien que je considère que ce roman possède une certaine unité qui ne nécessite pas spécialement de suite, me poussera probablement à lire le deuxième tome lorsqu'il paraîtra en France.
Lien : https://escape-in-books.blog..
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Ces derniers temps, j'ai lu quelques critiques sur ce livre qui m'ont donné envie de le lire. Et bien, je ne suis pas déçue du tout. La manière d'aborder la présence des colons, l'adaptation à une nouvelle terre, les êtres présents sur la planète, les essais de démocratie, top! L'écriture est fluide et en même temps, on ne peut s'empêcher de faire des parallèles avec nous😁 bref, un livre qui peut avoir plusieurs niveau de lecture, ce qui est sympa aussi. Bonne lecture!
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Une bonne histoire de migration planétaire dont le début très dense en trouvailles et en rebondissements divers se transforme peu à peu en une réflexion interminable sur les interactions entre hommes et plantes sur la planète. Décevant.
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Enfin, j'ai lu Semiosis ! Et, ayant récemment lu Chroniques martiennes de Ray Bradbury, j'ai vu quelques similarités. Pour commencer, il y a ces Terrien·nes qui fuient leur planète en espérant trouver ailleurs un paradis sans guerres, sans maladies… Il y a également le découpage du roman : chaque chapitre nous présente un personnage différent à un moment différent de la colonisation de la nouvelle planète. Et l'on peut aussi parler de la variété des récits (aventure, enquête, survie… Chroniques martiennes jonglait également là-dessus). Pourtant, Sue Burke nous offre un roman bien loin de celui de Bradbury.
L'histoire commence lors de la première année des humain·es sur cette nouvelle planète, baptisée Pax afin de ne jamais oublier leur objectif : créer et vivre dans un monde de paix, en harmonie avec la faune et la flore. le voyage a été long et, malgré toutes les prouesses technologiques, il y a déjà eu des vies de perdues. Si l'espoir d'une nouvelle vie pacifique est là, le doute n'en est pas moins présent. Qu'importe, chacun·e fait au mieux et ce qui était au début de la survie va évoluer en vie avec le temps.
A chaque chapitre, nous suivons un·e protagoniste différent·e et, souvent, à une époque différente ; nous commençons avec la première génération, puis la deuxième, la troisième… et chacune fait écho à la précédente, tissant des liens entre ces générations et ces chapitres par le biais de personnages que l'on retrouve ponctuellement. La narration est à la première personne mais, hélas, si les pensées et les actions diffèrent, l'écriture reste toutefois un peu trop semblable entre chaque individu. Cela n'est pas gênant, c'est bien écrit, mais il est vrai que, quitte à avoir autant de personnages nous racontant leur vie sur Pax, j'aurais aimé découvrir des façons de s'exprimer différentes. Bien sûr, partant d'un petit groupe, on peut penser que le langage s'homogénéise au fil du temps.
Les personnages changent donc et pourtant, le temps d'un chapitre ou parfois un peu plus longtemps, je me suis attachée à certains d'entres eux, j'ai aimé suivre leurs découvertes, j'ai parfois partagé leurs émotions et leurs interrogations… Malgré un manque de personnalité du côté du langage, ils n'en ont clairement pas manqué dans les faits et dans leurs choix.
L'originalité de ce roman, c'est que les autochtones les plus intelligents sont des plantes. Les humain·es vont donc devoir s'entendre avec ces indigènes feuillus si iels veulent pouvoir vivre sereinement sur Pax ; raison d'ailleurs pour laquelle il fut décidé, avant leur départ de Terre, de tout faire pour cohabiter au mieux avec le microcosme de cette nouvelle planète, d'apporter le moins de choses possibles de leur terre d'origine.
En lisant Semiosis, je me suis pas mal interrogée sur la nature humaine, sur les choses qu'il faut dire ou non, etc. Et il y a encore pas mal à dire sur ce roman mais je vais m'arrêter là car, si je poursuis, je risque bien d'en dévoiler de trop. Or, le mieux reste que vous lisiez vous-même le livre de Sue Burke, que vous vous fassiez vos propres réflexions et votre propre jugement sans que cela ne soit biaisé par mon analyse.

J'ai apprécié lire Semiosis, j'ai aimé les personnages rencontrés au fil des chapitres et j'ai apprécié l'évolution de la colonie sur cette lointaine planète. Ce roman n'est certes pas parfait mais il n'en reste pas moins réussi et captivant.
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Je partais sans à priori pour découvrir cette planète et ses particularités.
Et pour une fois, ce n'est pas le règne animal qui est mis à l'honneur mais le règne végétal.
On assiste à une double évolution: celle d'une utopie qui se confronte à la réalité (Pax est le nom donné à cette planète par la première génération, ce qui donne une idée assez claire de l'utopie en question) et celle de la relation entre les végétaux intelligents et les nouveaux arrivants.

Le livre se laisse lire facilement, même si je regrette le manque de descriptions de certaines populations autochtones. J'ai eu un peu de mal à visualiser certaines espèces, notamment des espèces animales.

Concernant la relation qui se noue avec l'espèce végétale dominante de la planète, on se demande pendant très longtemps qui veut quoi et qui va y gagner quoi. C'est plutôt une bonne chose puisque cela nous tient quelque peu en haleine.

Pour conclure, ce livre est aussi agréable à lire que dépaysant mais il me laisse un petit arrière goût de "peut mieux faire".
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tout d'abord un grand merci à Babelio et aux éditions Albin Michel Imaginaire pour cette Masse Critique !

On nous en dit peu, mais à travers les lignes, on comprend vite que l'espèce humaine n'a pas attendu de franchir le cap d'un nouveau siècle pour étouffer le monde. Une cinquantaine d'élu.es se sont porté.es volontaires pour quitter définitivement la Terre et s'installer sur une planète jugée habitable. le voyage ne se passe cependant pas comme prévu et l'expédition atteint une autre planète viable. Ce sera Pax. Les hommes et les femmes qui ont pour mission de (re)peupler cette contrée inexplorée se sont juré.es de ne pas reproduire les mêmes erreurs, de vivre en paix et en harmonie avec la nature. Mais quelles sont les réelles implications de la fondation d'une nouvelle civilisation ? Chaque génération hérite de la précédente et les valeurs louables s'écrasent bientôt contre une nature hostile, imprévisible, contre la nécessité de survie et les inclinations humaines les plus secrètes.

Vraiment, si vous êtes archi fans des récits de constructions de civilisation, de « on part d'un vieux bout de bois et de trois cailloux et on en fait Las Vegas gamin » mais surtout des mécaniques sociales perverses à l'oeuvre là-dedans, ouvrez vos mirettes et vos écoutilles parce que ça risque de vous intéresser.

Sue Burke consacre grosso modo un grand chapitre par génération/personnage, le tout sur un siècle et près de 435 pages, de l'arrivée des explorateurs de l'extrême sur Pax à 107 ans plus tard. le projet de l'autrice est donc ambitieux, on aurait pu vite trouver le doss expédié ou les personnages mal brossés mais QUE NENNI, tout du long, je vivais Pax, je respirais Pax et je me suis attachée à chaque être qui sort du lot pour éclairer cette civilisation naissante.

Imaginez une cinquantaine (un peu moins, spoiler alert, certains ont mal supporté le mal de vaisseau) de colons, tous animés par la glorieuse mission de fonder un nouvel eden, en annulant les conneries d'antan de type guerre, surconsommation, pollution et autres célébrations du black friday. Il y a des fruits, de quoi installer des plantations et des animaux à domestiquer et manger – tiens, là, déjà, moi je me suis dit qu'on reproduisait un schéma de merde mais j'ai fermé ma gueule – on va pouvoir monter des cabanes, prendre les grandes décisions de la communauté en réunions citoyennes et se reproduire gaiement : bref, le paradis en mode utopie.

Sauf que nos cher.es ami.es déchantent bien vite lorsqu'ils se rendent compte que la nature n'a pas forcément envie de faire copain-copain. Je vais rester très évasive sur le sujet parce que j'aimerais que vous jouissiez vous aussi de la pleine découverte de cet univers unique, mais le végétal tient une grande place sur Pax… Son traitement est clairement le bijou de ce roman et n'était pas sans me rappeler le merveilleux Annihilation de Jeff Vandermeer, en beaucoup moins fucké.

Et quand on est menacé, quand les circonstances nous placent parfois au coeur de dilemmes vieux comme cette vieille Terre qu'on croyait morte et enterrée, et ben c'est plus la même mayonnaise. Qu'est-ce que la colonisation ? Qu'est-ce qui motive un choix pour la communauté ? A quel moment se compromet-on dans les compromis ? « Entre avoir des principes et être un sale con la ligne est fine » dit Orelsan et ça s'applique pas mal à notre histoire je trouve.

Etonnamment, j'ai pu lire ici et là que le rythme était un peu lent jusqu'à la deuxième moitié, que les passages de hard-science liés au végétal avaient de quoi laisser au bord du fossé… Perso, c'est un peu le contraire qui s'est passé. J'ai été fascinée par toute la première moitié du roman, par cette atmosphère à la fois idyllique et pesante jusqu'au climax, pour moi, du chapitre dévolu à Tatiana. Et puis, alors même qu'il est vrai que l'action déboule bien comme il faut dans le dernier tiers, c'est là où bizarrement, j'ai pris plus de distance avec l'intrigue et la fin m'a carrément laissé un goût de trop peu, comme si ce one-shot appelait une suite. Et là j'ouvre un nouvel onglet sur le site d'Albin Michel et je vois qu'une suite est prévue.

En tous cas, pour un premier roman, c'est sacrément bluffant. le style/la traduction ne m'ont pas spécialement fait vibrer mais la neutralité ne me pose pas de souci dans ce genre de récit. J'ai vraiment hâte de voir quelles thématiques l'autrice va encore bien pouvoir explorer dans un prochain opus, parce que s'il est facile d'entrer dans Pax, il est beaucoup moins aisé de la quitter…
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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Il y a des bonnes idées... mais...
Je ne sais pas si c'est un problème de traduction, mais c'est pénible, poussif, naïf...
De plus, impossible de s'attacher aux personnages, tant ils semblent être spectateurs de ce qui leur arrive. Détachés de leurs émotions, décrivant encore et encore sans sembler ressentir quoi que ce soit...

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