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3,6

sur 130 notes
Arizona, 1886. le chef apache Toriano et un groupe de guerriers déterminés quittent la réserve où les blancs les ont relégués et sèment la terreur sur leur passage. Walter Grein et son équipe d'éclaireurs partent sur ses traces pour mettre fin à leurs massacres et rétablir la paix.

Ce livre est l'histoire d'une traque, la traque d'un groupe d'Indiens dissidents par d'autres Indiens alliés à l'armée américaine et leurs 2 supérieurs blancs, dans des conditions quasi-invivables. Car l'Arizona est une région rude, où le froid le plus extrême côtoie la chaleur la plus intense, parfois dans la même journée. Montagnes, cañons, déserts, le pays est hostile de tous les côtés. A la limite, on se demande bien pourquoi tous ces gens veulent absolument vivre là. Enfin, les hommes étant ce qu'ils sont, c'est à qui tuera l'autre le 1er, la paix entre les blancs et les Indiens en dépend.

On est ici dans le pur western, avec des hommes taciturnes et increvables au milieu de paysages grandioses et de situations dangereuses. L'auteur, heureusement, ne s'est pas contenté d'opposer les gentils blancs aux méchants Indiens, comme dans la plupart des films. Il n'hésite pas à nuancer son propos, à entrer succinctement dans le détail de la société apache dont il est question. En gros, il n'a aucun scrupule à montrer qu'il y a des abrutis sanguinaires dans les 2 camps et c'est tant mieux.

Le style est agréable, rien d'extraordinaire, mais adapté au propos. Les descriptions ne manquent pas, mais ne m'ont pas ennuyée. J'ai trouvé que l'auteur retranscrivait bien les conditions de vie et de voyage affrontées par les personnages et j'avais l'impression d'avoir les paysage sous les yeux.

Le contenu ne m'a pas franchement emballée. Déjà j'étais plutôt du côté des Indiens, donc je n'ai pas réussi à m'attacher aux héros de l'histoire. Et ce n'est pas leur personnalité qui me les a rendus plus sympathiques. D'autre part, on suit la traque des uns par les autres et à part traquer et crever de soif, ils ne font pas grand chose. J'ai trouvé parfois le temps très long. Pour finir, j'ai trouvé la résolution de l'intrigue assez décevante. Je suis prête à accepter de m'ennuyer un peu dans le cours de l'histoire si la fin m'épate, mais ici ça n'a pas été le cas.
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Aaaah, le Grand Ouest! Les terres sauvages, les paysages à couper le souffle, le rêve d'une nouvelle vie...et ces #!*$ d'indiens qui osent prétendre qu'ils sont chez eux! Alors que chez eux, c'était les Grandes Plaines et qu'on les a justement envoyé vers l'Ouest pour prendre leur terres fertiles en espérant qu'ils meurent en route. Pas de bol, les Apaches sont toujours aussi braves et farouches.

Ce livre fait la belle part à l'homme, le vrai. Et dans les deux camps, même si on a plutôt le point de vue de l'indien allié du Blanc et pas celui de la tribu qui se révolte. Mais bon, chaque lecteur saura faire le tri des informations, et on ne peut pas blâmer l'auteur de parti pris tant son héros principal est parfaitement lucide sur ses motivations. Il déteste les Indiens, mais pourtant, il est surement celui qui les respecte le plus, parlant leur langues et respectant leurs coutumes, contrairement aux bureaucrates qui arrivent de Washington, pleins de belles idées humanistes mais en décalage total avec la réalité cruelle de l'Ouest.

Et c'est justement tout l'objet du livre, bien au delà de la poursuite contre le "méchant" qui se solde en quelques pages. Quelle place accorder aux Indiens, et comment concilier les belles idées du monde nouveau qui se lève à l'Est avec le monde encore brutal et hostile de l'Ouest?

L'auteur ne répond pas vraiment, mais nous offre un récit fort, dénué de pitié, dur comme les hommes l'étaient pour vivre à cette époque.

J'ai vraiment adoré!
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Voici un bon roman de Burnett pour qui aimerait chevaucher quelques 250 pages auprès d'un éclaireur de l'Armée américaine, à la recherche d'un dangereux Apache.

L'histoire sera celle d'un traque dans le désert, une course-poursuite où la morale de l'occupant interroge celle de l'occupée et dont Burnett nous abreuve à tout bout de champs comme ici : " Eh bien, les Apaches aussi ont un code. le voici : le plus fort, c'est celui qui tue le plus de monde. Après vient le plus grand voleur. Et en troisième position - mais c'est aussi une force -, le plus grand menteur. Vous me suivez ? Comment voulez-vous qu'un homme comme Busby puisse traiter avec des gens pareils ? Son indulgence, ils en rient. Ils la voient comme une faiblesse. Ils ne comprennent qu'une seule chose : la force. Voilà la seule manière de les aborder."

L'écriture ne traîne pas, d'aucuns diraient qu'elle est efficace. J'aimerais ajouter qu 'elle est simplement efficace mais qu'elle manque un peu de folie et de rondeur. Des faits, de l'action, des faits, tout est mené un peu trop vite.
Sans doute la faute aux auteurs américains de Nature writing, on peine chez Burnett à prendre toute la mesure de cette sierra désertique, brûlée par le soleil et en tous points inhospitalière. Bien sûr, le western s'y tient ici en vertu de tous ses codes et passages obligés, il y a le vieil alcoolo l'indien taciturne, le cow-boy solitaire, la femme rêvée, un lot de bravades et d'échauffourées, mais ça ne suffit pas forcément à faire un grand roman. Mais un très bon livre, sans aucun doute.
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Quelle excellente idée que cette collection de grands westerns dirigée par Bertrand Tavernier. J'ai trouvé un plaisir de gamin à me plonger dans ce roman d'aventures.

L'histoire se passe en Arizona en 1886. Toriano, entraîne un clan Apache dans une révolte qui menace de dégénérer et de durer. L'armée fait appel à Walter Grein, chef des éclaireurs pour le retrouver et le combattre. La politique s'en mêle, la mission est désavouée au profit d'une ambassade qui tourne court et Grein obtient les pleins pouvoirs pour éliminer la bande de Toriano.

Ce roman est tout à la fois une histoire d'hommes et un hommage à la nature. Les descriptions de Burnett donnent vraiment l'impression d'être dans la montagne, de suivre les pistes et de découvrir les canyons. La bande de Grein mêle des Indiens et des blancs, tous un peu barrés mais solidaires. Un brin sauvage, Grein s'est pris d'amitié pour Reb, un ancien sudiste qui est tout son opposé, alcoolo et joyeux. Petite description de Grein par son ami Reb : Il mène une vie saine, Doc. Il ne boit pas, sauf du whisky sec. Il ne fume que le meilleur tabac. Et il ne regarde aucune femme, sauf si elle est jolie.

J'ai apprécié que ce roman nous décrive de façon assez réaliste la vie des éclaireurs, la chasse aux rebelles. Il nous plonge dans la vie de l'Ouest au moment où les blancs vont éradiquer les dernières libertés des Indiens. Il montre aussi la mauvaise perception de la vie à l'Ouest par les politiques de Washington et critique allègrement la bureaucratie exacerbée et tatillonne de l'armée.

La traduction est fluide et j'admire l'emploi du mot « bouvier » plutôt que le folklorique cow boy.

Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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W.B. Burnett nous offre ici, au travers de ce roman rocailleux, une superbe photo sepia de l'indien le plus sauvage, sauvage à nos yeux, l'indien qu'on devine invisible et mystérieux, l'apache. Et ce que cet indien inspire, ou du moins a inspiré à ceux qui ont usé son territoire, pour leur malheur pour beaucoup, c'est la terreur. On est terrifié par ce qu'on ne comprend pas, et s'il est une chose difficile à comprendre pour l'homme blanc, c'est bien l'apache. Un des personnages phares de ce roman, est l'éclaireur Walter Grein. du moins lui a compris qu'il ne fallait pas chercher à comprendre comment l'apache pensait, et que ce serait le plus sûr moyen de se tromper. Cherchant à arrêter la rébellion menée par Toriano, l'éclaireur nous entraîne dans une chevauchée sous un soleil de plomb, à travers les territoires désertiques du sud de l'Arizona. L'apache apparaît pour disparaître, non sans avoir détruit et semé le chaos, tel une tempête de sable, sable où il sait se confondre. C'est un livre réellement puissant, qui dépasse le simple cadre du western, l'auteur nous impose une image pleine et entière de ces nomades du désert américain, qui ont semé la terreur avant que leurs traces ne s'effacent dans le désert. Un très bon livre, loin du manichéisme ambiant dont ses contemporains pouvaient faire preuve. W.B. Burnett a écrit ici un roman d'anthologie.
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Je connaissais cet auteur par ses romans noirs (Quand la ville dort) mais c'est le premier roman « western » de lui que je lis .Et c'est une bonne découverte : scénario bien charpenté , personnages nuancés et attachants , dialogues tenus et parfois plein d'humour, enfin des descriptions soignées restituant les rudes paysages de l'Arizona. La poursuite du chef apache Toriano par un groupe de « bad boys » dirigé par un éclaireur légendaire est passionnante. La vision donnée des rapports humains n'est pas politiquement correcte , plutôt noire mais moins édulcorée que dans les films . J'en lirai d'autres.
Lien : https://andre.chiaroni@wanad..
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J'adore lire les romans sur le peuple indien; leurs us et coutumes me fascinent. Magnifiques descriptions des paysages et de la civilisation indienne. Roman attachant.

Grand Monsieur ...
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1886 Arizona. le chef apache Toriano s'enfuit de la Réserve et sème la terreur dans la région. Walter Grein, éclaireur renommé est dépêché par l'armée pour le capturer. Il s'entoure des meilleurs pisteurs qu'il connaît pour partir sur les traces du sanguinaire apache, peuple connu pour être impitoyable :

" Savez-vous ce que veut dire "Apache" ? C'est un mot zuni qui signifie "ennemi". (...) Ennemis de la race humaine et de tout ce qui est humain." p. 188

Mais ces indiens ne sont pas les seuls à donner du fil à retordre à Grein, il se heurte également aux politiques de la région qui tirent les ficelles dans l'ombre sans réellement connaître les réalités du terrain. Face à eux, Grein est un personnage dense, un homme éternellement insatisfait qui court après le danger en autodidacte et hante les grands espaces sauvages. Pour le peindre, l'auteur s'est inspiré du célèbre chef des éclaireurs durant les guerres indiennes al Sieber, tout comme il a puisé pour Toriano dans le personnage du grand chef de guerre apache Victorio. Ses portraits tout en subtilité refusent les amalgames et ne condamnent pas tous les indiens, juste les Apaches :

"Autrefois les Pueblos possédaient une forme de civilisation. Ils vivaient en paix avec le monde. Mais ensuite les Navajos et les Apaches - qui étaient alors frères de sang- sont venus tout gâcher. Ils s'en sont pris aux Pueblos et ont anéanti leurs foyers." p. 50

Les espaces sauvages traversés par Grein et ses acolytes sont peu à peu conquis par la civilisation mais malgré tout la nature reste millénaire, laissant sa trace indélébile là où la civilisation s'efface.

"Devant eux, à l'est, le désert étiré à l'infini s'abaissait lentement, kilomètre après kilomère, jusqu'à un bassin sableux nommé le Piège de la Mort. Il n'y avait pas un souffle d'air, tout n'était que chaleur, silence et lumière cuivrée." p. 238

Les descriptions du désert vibrent avec force de cette atmosphère de danger étouffante, de la fatigue ressentie par ces hommes qui ne peuvent plus rebrousser chemin, condamnés à avancer vers leur destin. "Un sentiment d'inéluctabilité, de fatalité s'impose au fur et à mesure qu'on approfondit, qu'on rentre à l'intérieur de ces personnages, avec les forces qui les motivent" analyse John Huston, grand admirateur de Burnett. Les dialogues sonnent justes, résonnant dans les immensités américaines de ce grand western.

"Idéalisme et réalité brute sont au coeur des romans de Burnett, ce mélange de grâce épurée et de précision impitoyable, cette vision nette, décapante, qui nous fait regarder le monde autrement." Bertand Tavernier dans sa postface.
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Un western à l'ancienne sans pour autant que les méchants soient autant identifiés que dans les films de John Ford.
Les Indiens ne sont pas pour autant angélisés (ils sont même plutôt dépeints comme simplets, ce uqi n'est pas mieux), mais i l'y a du rythme, de la testostérone et la conquête de l'Amérique de l'Ouest.
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Une bande d'apaches irréductibles, ne voulant être cantonnés en réserve, sèment la terreur et les corps dans l'Ouest américain maintenant colonisé en quasi-totalité par « l' Homme blanc ». L'armée régulière dépassée, les hautes instances font alors appel à Walter Grein, éclaireur marginal, ingérable, mais connaissant sûrement mieux les apaches et cet Ouest hostile que les bureaucrates le gérant de loin. Grein, personnage rugueux mais respectant autant ses chevaux qu'il déteste les apaches, se lance alors à la poursuite de Toriano, chef de ces apaches insoumis, accompagné d'une équipe hétéroclite mêlant à la fois indiens, soldats et éclaireurs.

Mais ne vous y trompez pas. Ici pas de cavalcade et poursuite façon John Wayne. Pas de fusillade à tout va. L'ambiance est beaucoup plus posée, s'arrêtant sur les états d'âme de Grein, de son affection naissante pour la femme de son supérieur au désir d'une retraite bien paisible dans un Ouest tranquille tout en détaillant cette chasse à l'homme au travers de paysages époustouflants. Car William R. Burnett sait y faire. Son écriture est visuelle, précise dans le détail, nous sommes fatigués, usés par le soleil, nous sentons cette poussière qui les recouvre en fin de journée. Cette façon d'installer le décor ralentie le récit c'est certain, mais cette lenteur nous permet de nous poser, de presque nous asseoir avec Grein et son équipe pour observer, admirer la beauté des lieux traversés par les traqueurs. du bon western. Un vrai Western, qui ne se défile pas devant la question indienne de l'époque en nous donnant la vision des différents personnages. Un western sauvage, brûlant, violent et drôle.

En refermant ce livre je m'attendais tout simplement à voir devant moi Eddy Mitchell se retourner, me saluer et entonner de sa voix caverneuse « La dernière séance » avec au fond le rideau tombant sur l'écran. William R. Burnett venait de me propulser vingt-cinq ans en arrière. J'étais là, assis en chien de fusil la tête posée sur l'épaule de mon père dans notre vieux canapé familial en tissu marron usé, les yeux grands ouverts, émerveillé par cette histoire de cow-boys et d'indien.

Une bien belle idée que cette collection, avec ce titre que je ne peux que vous recommander.
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