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3,68

sur 483 notes
Parfait pour lire à la plage! Beaucoup d'humour dans ces pages où l'auteur, loin du misérabilisme auquel le sujet pourrait prétendre nous amuse avec les histoires de dealers, de grossistes, de camés et de policiers. Sans doute est-ce complétement daté, mais cela fait partie du charme du récit.
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Dans Junky, William S. Burroughs nous plonge dans le très sombre univers de la toxicomanie sans fioriture ni idéalisation. C'est cru, franc, avec parfois des descriptions quasi chirurgicales de la prise de stupéfiants et de ses effets. Je pense qu'il livre un portrait très réaliste de la dépendance. J'ai toutefois trouvé ce roman un peu trop froid et distant, ce qui m'a empêché de m'investir émotionnellement, bien que la lecture soit intéressante.
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JUNKY de WILLIAM BURROUGHS
C'est le premier livre publié par Burroughs en 1953. de la même veine que son « Festin Nu » mais nettement plus facile à lire, c'est un indispensable pour qui s'intéresse à ce phénomène de la drogue et plus particulièrement de l'héroïne. Ce n'est en aucun cas l'apologie de cette drogue ni d'aucune autre d'ailleurs, c'est une analyse clinique au jour le jour d'une vie d'héroïnomane qu'à priori rien ne prédisposait à cette vie.
On suit William Lee ( Burroughs en fait) dans les débuts de son addiction, sa plongée et sa quête journalière de drogue. Ses petits ou grands larcins, les arnaques aux médecins ou pharmaciens, toutes les ficelles pour survivre, car c'est bien de cela qu'il s'agit, survivre en « passant ses journées à regarder la pointe de ses chaussures ».
C'est très remarquablement écrit, Burroughs évite le pathos, reste simplement narratif et nous explique « qu'on devient drogué parce qu'on a pas de fortes motivations dans une autre direction «
Le livre est préfacé par Allen Ginsberg qui est un excellent éclairage sur Burroughs et ce milieu qu'il connaissait parfaitement.
Norman Mailer considérait Burroughs comme « le seul romancier américain vivant qu'on puisse probablement qualifier de génial. »
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William Lee est un étudiant d'université et issu d'une famille bourgeoise. Il s'ennuie et s'essaie à la drogue un peu par hasard.
On va le suivre dans ses déboires au quotidien.

Ce livre est une bombe, remis dans son contexte, dans l'Amérique puritaine des années 50. En parti autobiographique, @williams._burroughs membre fondateur de la beat génération, et inventeur du cut-up (je vous laisse faire votre recherche), nous raconte la vie d'un junky, avec ses prises, ses décrochage, ses reprises, ses tests et toutes les astuces pour trouver de la "came", vendre, se cacher. Tous les moyens sont bons et légitimes pour assouvir les besoins financiers.
Burroughs a étudier la médecine, et connaît donc l'association de certains produits pour desservir les besoins lors d'état de manque.
L'écriture est précise, directe, un peu sèche, ce qui rend le livre, écrit à la première personne, immersif pour le lecteur. Percutant.
J'ai lu ce livre, car recommandé, pendant un live, par Ghislain Gilberti, qui est pour lui une bible. On connaît Gilberti pour traiter le sujet des stupéfiants dans ses bouquins, et il y puisse des infos sur les junkys, leurs mode de vie, et sur les vendeurs.
Voilà, ce fut pour moi une lecture très plaisante et intéressante, car ce n'est en aucun une apologie de la drogue, mais un juste un récit sans partie prenante.
Je recommande.
🖤🖤🖤
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Voici un témoignage de très grande valeur puisque William Burroughs nous fait le récit de sa propre expérience de la drogue. À travers ce témoignage tout à fait honnête, il relate comment il a « appris l'équation de la came. La came n'est pas, comme l'alcool ou l'herbe, un moyen de jouir davantage de la vie. La came n'est pas un plaisir. C'est un mode de vie. ». La drogue prend assez vite une place immense dans sa vie et il en devient complétement obnubilé, jusqu'à considérer que « c'est un fantôme diurne dans une rue encombrée ». Après un énième sevrage et une énième rechute, il écrit d'ailleurs « j'étais donc repris par la came » et non « j'ai donc repris de la came », révélant ainsi l'emprise totale de la drogue sur sa vie et sur son libre-arbitre.

La parution de ce livre était un véritable exploit dans la société américaine puritaine et bien-pensante d'après-guerre en plein crise d'identité et au bord de la dépression nerveuse. C'est Allen Ginsberg, chef de file de la Beat Generation, qui cherchera un éditeur pour le manuscrit et c'est Carl Solomon qui, dans un moment de bravoure, le publiera … A l'époque, le simple fait de parler d'herbe dans l'autobus ou dans le métro était passible d'arrestation ! L'Amérique est alors dans un délire complétement schizophrène et ira jusqu'à engager des drogués dans la police pour pénétrer le milieu et arrêter ainsi les consommateurs et les petits dealers. On nage en pleine délire.

Burroughs décrit son désoeuvrement et sa lente déchéance physique et psychologique. Au passage, il évoque de façon métaphorique l'accident mortel de sa femme. Tous les milieux socio-professionnels sont touchés aux Etats-Unis, cela va des chômeurs paumés et des artistes jusqu'aux matelots, aux barmen, aux livreurs, aux croupiers et aux petits salariés. Les uns sont pauvres et dans la dèche, les autres sont nantis et proviennent de bonne famille, comme l'auteur.

Pas question ici de délire halluciné et déjanté mais plutôt de la petite vie banale et minable des drogués, ce qui fait de ce livre un excellent antidote contre la drogue, je pense. D'ailleurs, quand je m'en suis emparée je me suis demandée si c'était une bonne idée de le laisser trainer (oui je laisse trainer mes livres un peu partout, puisque je lis un peu partout…) dans une maison où vivent trois ados en quête d'identité et peut-être aussi de sensations fortes. Eh bien très vite j'ai pensé que si l'un de mes fils tombait dessus et en commençait la lecture cela ne pourrait lui faire de mal, en fait. Au contraire d'autres livres comme « l'herbe du diable et la petite fumée» de Castaneda qui présente les psychotropes sous un aspect beaucoup plus séduisant.

Alors bien sûr je reste avec cette question : pourquoi ce type, Burroughs, qui a « tout pour être heureux », intelligence, richesse, culture, se met-il à se droguer ? Pourquoi cette sensation de vide que rien ne peut combler ? Comment l'écriture et l'art ne suffisent-ils pas à lui donner un sens à sa vie, à l'épanouir, à le rendre heureux (moi je croyais naïvement qu'un écrivain publié ne pouvait être qu'un homme heureux) ?

Une piste de réponse se trouve peut-être dans cette déclaration de Pascal : « Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos, dans une chambre. » Malheur que certains oublieront dans la dope, dans l'alcool, dans un excès de travail ou de sexe. Ou dans une orgie de lecture !

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Burroughs écrit ici sous les traits d'un double, alter ego de l'auteur (c'est assez visible). C'est donc un récit autobiographique que nous avons là, et qui nous entraîne dans les histoires de ce jeune homme, fraîchement accompli et titulaire d'une licence en lettre (faite par dépit plus que par choix). L'originalité de ce récit réside sans doute dans le point de vue que le narrateur accorde à la drogue. Sans aucun doute, il n'y a pas d'équivalent. Après, c'est aussi le livre le plus vieux, son cadre n'est pas du tout celui actuel, et les mentalités ont aussi bien changé (je dirais heureusement, mais pas pour tout).
Bref, c'est un livre qui permet de comprendre le passé lointain de la drogue, mais beaucoup moins de nous plonger dans l'actualité. Remarquez, c'est aussi un livre générationnel, qui nous renseigne sur la Beat Génération, et en ce sens il est plus complet.

L'histoire nous trimballe un peu dans l'Amérique, entre les États-Unis et le Mexique, ce qui nous amène aussi à voir les différences entre les états, au sein des États-Unis et extérieurement. Par contre, nous verrons très peu de choses du trafic même de drogue. C'est plus une autobiographie, avec le monde des drogués, leurs conceptions de la vie et leur univers mental qu'un livre sur la façon dont on se drogue.
Et surtout, Burroughs ne fait absolument pas de confessions. Ce n'est pas un livre témoignage, contrairement aux autres livres sur la drogue. C'est simplement un livre qui parle de sa vie à un moment donné, lorsqu'il prenait de la drogue. Il ne cherche pas à s'excuser, ne considère pas cette période de sa vie comme ratée, ou mauvaise. C'est juste une période de sa vie. de fait, la lecture est curieuse, puisque l'auteur ne cherche pas à nous dissuader de quoi que ce soit. C'est la vérité crue et sans problèmes. du coup, si vous cherchez un témoignage anti-drogue, je ne peux pas trop vous le recommander.

Récit assez atypique et qui nous offre une vision tout sauf conventionnel de la drogue, Junky s'inscrit dans un ouvrage autobiographique et une sorte de manifeste de la Beat Génération plutôt qu'un véritable livre sur la drogue. C'est un contexte plutôt, une façon de voir la vie et le monde dans lequel la drogue joue un rôle non négligeable. J'ai trouvé la lecture plaisante et intéressante, je ne peux que vous recommander de faire pareil.
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ce livre retrace le parcours de junkie de William Burroughs, le tout raconté avec beaucoup de naturel, bien avant son plongeon dans le cut-up (et donc beaucoup plus accessible). Il s'agit en fait de chroniques commandées par Allen Ginsberg qu'il a compilées ensemble pour faire un bouquin.
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Je suis passée à côté de ce récit.

Je suis bien consciente que Burroughs est une figure importante de la Beat Generation mais mon dieu les "pédés" balançaient à tout bout de champs, les tournures de phrase clairement révoltantes sur les Juifs, tout ce vocabulaire met clairement sorti par les yeux et cela m'a profondément énervée. Je sais aussi que c'est une oeuvre à replacer dans le contexte de l'époque et dans son courant littéraire mais là ça ne l'a tout simplement pas fait.

Du coup j'étais très détachée avec cette lecture et aucune émotion ne s'en ait dégagé. Les tourments et pensées d'un junky, une écriture brute. le voir se détruire devant nous. On voit à quel point cette addiction tue, à quel point ils veulent décrocher, et sitôt qu'ils ont réussi comment ils replongent, les astuces pour se shooter un max sans avoir les produits habituels, les magouilles des dealers, les fausses ordonnances, les centres de désintox.

On voit l'addiction à la drogue sous toutes ses coutures et les mécanismes psychologiques qui y sont liés.
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Je n'avais pas accroché à Burroughs, au contraire de Kerouac, Cassady ou Bukowski.
Ce livre me réconcilie totalement avec Bill.
Ce livre qui est d'une écriture lucide, implacable dans ses descriptions, mais est tout aussi imagée.
Ce livre, alors que les vécus qui y sont relatés sont plutôt terribles. est carrément drôle, putain oui. le ton de Burroughs fonctionne sur moi.
J'ajoute que, ce livre est plus instructif que bien des livres sur la toxicomanie.
Et je termine en disant que ce livre équivaudrait presque à un stage dans une institution spécialisée.
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Nous nous retrouvons sur le site Babelio entre consommateurs de produits culturels imprimés, des livres, et le secteur économique que nous
faisons vivre est chaque jour matraqué par une inlassable propagande. Selon les termes de cette propagande, on n'écrit de livres que pour promouvoir ceci (une abstraction molle, en général) ou dénoncer cela (une autre abstraction molle, comme "la haine") : les figures du publicitaire et du militant se confondent pour nous avec celle de l'artiste. Aussi n'est-il pas étonnant que nous cherchions dans le livre de William S. Burroughs ou une apologie de la drogue, ou une dénonciation de la drogue, puisque l'univers où nous vivons retentit d'apologies et de dénonciations : notre univers est juridique, peuplé de mouchards, de policiers (on écrit même des romans sur eux), d'avocats et de procureurs. Parallèlement, le monde de "Junky" est aussi plein de flics, justement, d'avocats et de médecins inquisiteurs, parmi lesquels évoluent les drogués. Se demander s'ils sont bons ou méchants, c'est faire preuve de sottise, de soumission intellectuelle aux bateleurs du moment : chez Burroughs personne n'est bon ni méchant, car l'univers du livre est construit comme le nôtre sur des lois impersonnelles, pénales ou physiologiques (le manque, le sevrage, la satisfaction). Devant cet univers romanesque où la morale n'a aucune place, le lecteur, s'il veut vraiment lire le livre, doit suspendre son jugement moral. Il ne doit même pas essayer de justifier les drogués au nom du plaisir qu'ils prennent à leur drogue : Burroughs rejette catégoriquement cette excuse hédoniste soixante-huitarde, comme toutes les autres. "Le plaisir qu'on tire de la came est de vivre sous sa loi", écrit-il. N'opposons pas puérilement les méchants policiers aux gentils hors-la-loi qui se révoltent en se droguant contre un ordre social injuste et puritain, nous dit Burroughs : chacun vit sous sa loi propre et tire son bonheur de lui obéir. C'est tout.
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