Ce petit roman de 110 pages se lit d'une traite. D'autant plus que nous sommes happés dès les premières pages par l'histoire de cette femme , Irma , qui a du mal à joindre les deux bouts financièrement et qui se met en tête d'écrire pour devenir riche. Mais sa multitude d'idées est systématiquement inspirée de nouvelles ou de romans de
Stephen King. Alors elle se met en tête non pas de le tuer , mais de lui demander un million d'euros de dédommagement pour avoir eu l'audace d'avoir eu toutes ses idées avant elle.
Le point de départ est excellent. Qu'on soit fan de l'oeuvre de King ou qu'on le connaisse via les adaptations cinématographiques de ses romans , on remarquera les clins d'oeil à sa bibliographie ainsi qu'à d'autres écrivains (
Bernard Werber ,
Dan Brown ).
Puis Irma décrit son voyage jusqu'à Bangor et c'est là que commencent les mises en abîme et la lente chute vers la folie. Ce premier voyage qui n'était d'ailleurs sans doute même pas réel. Puis Irma se met à écrire à
Tabitha King en se racontant , mélangeant sa réalité avec des interactions imaginaires avec son époux.
D'amusant , le roman devient cependant lourd avec la longue partie "L'homme qui tua tous les fans de
Stephen King" où Irma fait une incursion dans le thriller , ratée à mon sens , notamment en raison des commentaires de PetitBison qui alourdissent plus qu'ils n'égaient le récit.
Puis les mises en abîme se poursuivent , Irma devient probablement schizophrène et revêt tour à tour les rôles d'écrivain de fantasy médiévale , de science fiction ou de journaliste ( mention spéciale à l'article de journal page 103 ).
Et au fur et à mesure de sa rédaction naissent des envies de meurtre obsessionnelles et notre Irma perd peu à peu contact avec la réalité.
Stephen King est donc davantage un prétexte à un exercice littéraire périlleux , parsemé d'humour certes mais dont la dimension dramatique est également présente.
Parce qu'à l'instar de
Misery ou
Carnets noirs , chefs d'oeuvre de
Stephen King ,
Azel Bury relate à son tour l'histoire d'une possessivité envers son écrivain préféré , et des travers qui peuvent en découler , poussés au paroxysme.
Un petit livre fort sympathique donc , à lire également au - delà de son aspect simplement humoristique , qui aurait cependant encore gagné à être un peu raccourci pour ne pas s'essouffler en seconde moitié.