Il s'agit ici de ma troisième tentative avec
Michel Bussi.
J'avais d'abord lu un recueil de nouvelles qui m'avait plutôt plu. J'avais donc très vite enchaîné avec
Nymphéas noirs, le roman dont on dit qu'il est son meilleur. Et là, ce fut une autre histoire; si j'avais aimé les descriptions faites de Giverny, je n'avais par contre pas du tout été convaincue par son intrigue, trouvant le tout bien faible et un brin alambiqué. Il faut dire aussi que j'avais trouvé la solution dans les premières pages du roman, et forcément, quand un livre entier repose sur le twist final, le plaisir de lecture s'en trouve émoussé.
J'aurais donc dû ouvrir ce roman sans avoir trop d'attentes au démarrage. Même, pourquoi vouloir lire ce livre alors que je n'avais pas aimé
Nymphéas noirs? Tout simplement parce qu'une booktubeuse dont je regarde de temps en temps les vidéos sur les réseaux en parlait avec entrain alors qu'elle n'avait pas non plus de son côté été forcément transcendée par d'autres romans de
Michel Bussi. Et il se trouvait aussi que l'ouvrage était disponible dans ma médiathèque. Et? Ce ne fut pas une excellente lecture mais j'ai quand même préféré celui-ci au précédent que j'avais lu.
Deux-trois mots sur l'intrigue avant de débuter.
Maddi a perdu son fils, Esteban, apparemment mort noyé lorsqu'il avait dix ans. Elle s'est reconstruite, a quitté sa région et y revient seulement dix années après la disparition de son enfant. Et là, sur cette même plage, elle reconnaît son fils en la personne d'un petit garçon du même âge. Ils sont identiques, ce sosie porte même les vêtements que portaient Esteban le jour de sa disparition. Maddi, rationnelle, n'en croit pas ses yeux. Elle sait que cet enfant ne peut pas être le sien puisque son fils aurait 20 ans; pourtant elle ne peut s'empêcher de croire en un signe du destin, prête à croire à tout ce qui semblera plausible, même le plus inimaginable. Elle quittera tout pour se retrouver auprès de cet enfant dont elle commence à penser qu'il est le sien. Folie? Surnaturel? Autre chose?
Déjà, bon point, ce roman se lit tout seul; je l'ai lu en une journée, sans difficulté, tournant les pages avec avidité. Mon intérêt a néanmoins commencé à décliner vers la moitié quand des longueurs sont apparues; je pense sincèrement que ce livre aurait pu faire cent pages de moins sans problème.
Michel Bussi, comme il l'avait fait pour la ville de Giverny dans
Nymphéas noirs, est parti dans des descriptions du pays auvergnat, pas inintéressantes mais qui ont ralenti le rythme de son intrigue. Je sais qu'il est géographe de formation mais j'ai trouvé ce procédé chiant, oui je le dis, car j'avais juste l'impression que c'était écrire pour écrire, pour rajouter des pages à son roman. Car, personnellement, je n'ai rien retenu à ce sujet.
Les personnages maintenant: ils sont bien campés, je suis très bien arrivée à les imaginer, en appréciant certains, beaucoup moins d'autres, mais j'ai trouvé aussi qu'ils manquaient de densité et de profondeur. C'est peut-être là que
Michel Bussi aurait pu ajouter des pages.
Et puis une chose qui m'énerve parfois quand je lis un roman, les prénoms choisis (je me rappelle aussi d'un nom à la mord-moi-le-noeud dans
Nymphéas noirs): Maddi (pas Madeleine, Maddi), Esteban (bon encore, là...), Aster, Savine (pourquoi pas Sabine, simplement) et le clou, Nectaire, oui oui comme le fromage. Ce sont certainement des prénoms qui existent mais franchement, un peu de crédibilité s'il vous plaît...
L'écriture: dans l'ensemble, c'est passé sans difficulté, rien ne m'a semblé rédhibitoire. Et puis, je le dis sans honte, je ne cherche pas de la profondeur littéraire dans ce genre de roman. Non pas parce que je n'en crois pas capable l'auteur mais juste parce que ce n'est absolument pas ce que je recherche. Je veux une histoire dans laquelle m'immerger totalement, et de ce point de vue là, c'est gagné.
Enfin, l'intrigue: je ne vais pas trop en dire pour ne pas divulgâcher mais c'est plus qu'un poil tiré par les cheveux, j'aurais à la limite préféré qu'il aille dans une autre direction possible. Quant au twist sur twist sur twist des cent dernières pages, à un moment, trop c'est trop. J'ai levé les yeux au ciel plus d'une fois, ne croyant pas une seule seconde à ce que je lisais. Oui, je sais, il faut un peu ouvrir ses chakras (et croyez-moi, j'étais plus que prête à les ouvrir, très grand d'ailleurs), mais quand on remarque des incohérences ou des approximations, ben... Cela aurait pu passer une autre fois, car ça passe parfois chez moi, mais là, ça ne l'a pas totalement fait.
En résumé, une lecture divertissante, que j'ai trouvée quand même sympa, mais qui ne m'a pas totalement réconciliée avec l'auteur. Ne m'en veux pas, Michel, j'ai un ou deux autres de tes romans dans ma PAL.
Lu en avril 2021