Parmi les livres de souvenirs des officiers Legion en Indochine celui-là est l'un des meilleurs. Bien sûr ma critique est toujours la même sur la trop grande période abordée et celui-ci n'échappe pas à la règle : Indochine, Algérie et en plus Campagne d'Italie avec l'assaut sur le Monte Casino et quelques intervalles en métropole ou à la Maison Mère.
Pour autant la quasi totalité de l'ouvrage se lit comme un roman à la Bonnecarrere. Évacuont d'emblée les deux petites critiques : l'une concerne l'admiration de Cabiro pour l'institution qui tourne parfois ,et un peu trop, à l'idolatrie - la seconde porte sur ses collègues : à vouloir n'oublier personne, on a quelques fois l'impression de lire l'annuaire des bataillons ou régiments où il a exercé ses talents. Mais tout cela est bien marginal au regard de sa qualité de conteur .
Lorsqu'il décide de se lancer dans le quotidien, les actions et accrochages avec le 2eme REI en Cochinchine ou en Annam puis avec le 2eme BEP au Cambodge ou au Tonkin et avec le 1er BEP au début des operations à DBP nous sommes plongés au coeur de l'action, au milieu des combattants, sans langue de bois, Cabiro réellement imbriqué avec ses collègues officiers, ses sous officiers et ses hommes. Quelle verve, quel réalisme, .... Ici pas de bilans survitaminés et quand l'action est un échec ou que le prix humain est sur-payé par rapport au résultats, Cabiro sait le reconnaître, humblement. Au passage les officiers d'état major en prennent pour leur grade mais le rédacteur n'est jamais inutilement agressif ... souvent juste moqueur. Il a l'art de la description, l'art de raconter les histoires, l'art de nous faire vivre les combats, de l'intérieur presque comme si nous y étions, presque comme un roman mais toujours avec la note de vérité en plus. C'est vrai que ça saigne souvent et beaucoup, parfois trop mais avec une sorte de pudeur qui fait que les limites ne sont jamais dépassées y compris pour lui même.
En conclusion, entrée dans le top dix des livres de la catégorie "sur le terrain"
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C'est le plaisir des vacances que de retomber sur de vieilles amours échouées sur les plages des bibliothèques d'enfance de nos maisons de familles.
Jeune, ce livre m'avait fait très forte impression. Si l'auteur ne m'avait pas transcendé, l'homme lui, m'avait profondément marqué et l'officier m'avait enthousiasmé. Pour un chef comme lui, j'aurais marché gaiement à la bataille.
A la relecture, je retrouvé cette franchise simple, ce regard amusé parce que libre... Je ne suis pas sûr que notre époque aseptisée produise encore des personnages de ce type et c'est bien dommage.
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