Clandestine, tome 1

C'est une bd où l'on ressent sur 200 pages toute la souffrance d'une petite fille de 4 ans qui est élevée par une arrière-grande-tante en Normandie. C'est la souffrance d'avoir été abandonnée par sa mère qui a accouchée en étant trop jeune dans les années 70 d'avant la loi Veil. La petite fille se sent comme une clandestine dans un monde qu'elle ignore. Elle tente d'apprendre pour comprendre. Elle se crée même un monde imaginaire en donnant vie aux choses.

L'auteur nous raconte son histoire personnelle. On ressent beaucoup de tristesse et de mélancolie. Personnellement, j'ai ressenti beaucoup de compassion. On ne peut pas savoir ce que c'est quand on n'a pas été élevé par une mère et un père. D'ailleurs, cela ne devrait pas exister...

L'album est beaucoup trop long et semble s'apesentir sur les mêmes idées. On n'a pas l'impression d'avancer dans un cheminement psychologique. Pourtant, nous n'en sommes qu'à la première partie. La poésie semble combler les vides qui s'accumulent. Cependant, cela ne suffit pas pour échapper à l'ennui qui guête. Néanmoins, on ne pourra qu'être touché par la sincérité des sentiments qui se dégagent d'une enfance peu enviable.

Je dois reconnaître pas mal de qualités à cette BD, ne serait-ce déjà que le dessin qui est bien fichu. Et une histoire qui n'est pas banale, d'une enfant née par accident. Une petite fille qui vivra chez sa grand-mère, loin de ses parents. C'est un sujet assez peu traité je trouve, et qui est bien représenté ici. On lit avec plaisir les petits moments de vie de cette jeune fille qui découvre le monde au fur et à mesure, entourée de femmes. C'est très agréable à lire.

Le souci est que le tome un en appelle un deuxième, et que celui-ci ne viendra pas, la série s'étant malheureusement arrêtée. C'est pourquoi je ne peux pas vous recommander l'achat, malgré un début fort prometteur. C'est triste de voir des séries de ce genre interrompues.

comment grandit-on, comment développe-t-on son imaginaire quand on est comme Virginie, une petite fille non désirée, née d'une mère trop jeune qui a eu peur d'avorter et fait des apparitions épisodiques, confisquée par une grand-mère rigide et solitaire... on s'imagine des alliés, on découvre avec émerveillement la lecture et l'écriture, on profite des vacances... mais dans le doute et la souffrance. Il faut lutter contre ses peurs, donner un sens à son histoire personnelle... un dessin au plus près des émotions des personnages. J'ai bien aimé l'épisode sur la naissance de l'héroïne, qui a hérité des points de vue contradictoires de sa mère et de sa grand-mère

C'est la thématique de l'avortement, abordé en première page, qui m'a attirée vers cette bd. En fait, cette thématique ne sera plus abordée et il s'agit effectivement de l'enfance de cet enfant gardée, plus par crainte que par désir, puis abandonnée, isolée, cachée comme une chose honteuse dans un appartement en compagnie de son arrière grand-mère. 4 générations de femmes se côtoient dans cette histoire et leur relation, faite de non-dits, d'incompréhension mais aussi d'une forme d'amour, crée un huis clos étouffant et culpabilisateur que seule l'imaginaire débordant de la petite fille semble capable de détruire.

Dommage que la série soit arrêtée.

Comment survivre quand on est une petite fille sans mère qui vit avec une "grand-mère" acarariâtre et qu'on ne doit pas faire de bruit, rester tranquille, transparente ? Telle est l'histoire de cette bd qui correspond à une première partie de sa vie et dans laquelle, l'héroïne s'interroge sur ses peurs qu'elle doit arriver à surmonter pour découvrir le monde extèrieur qui lui est caché. Beaucoup d'imagination l'aide à affronter ses angoisses et on voit se dérouler sur de nombreuses planches ses dialogues intérieurs. J'ai trouvé l'ensemble plein de longueur et relativement ennuyeux et assez froid au niveau des textes.