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EAN : 9782702447789
221 pages
Le Masque (04/04/2018)
3.33/5   6 notes
Résumé :
Hadrien, la quarantaine bien tapée, est un junkie qui présente bien. Accessoirement, il est aussi artiste-peintre, mais ce n’est pas ça qui va payer ses doses d’héroïne. Alors il joue de temps à autre les indics pour la police sur des affaires de drogue. Sauf que cette fois, c’est une agence de pub qui fait appel à lui : Damon & Rayman. Des deux fondateurs, l’un a replongé dans la came, et risque de faire couler la boîte avec lui. Tout en se faisant passer pour un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cahné Charlotte – "Fatale descente" – Lattès / Masque, 2018 (ISBN 978-2-7024-4888-5)

Autant préciser d'emblée que – même si le récit est plutôt bien enlevé et bien mené –, le côté enquête et intrigue policière n'a rien d'original dans ce roman : l'auteur a pioché dans les schémas simples et efficaces du polar états-unisien façon détective privé, "loser" à la dérive et sans le sous.

L'intérêt principal de ce récit réside dans le tableau – au vitriol – du milieu de la publicité, que l'auteur est sensée bien connaître puisqu'elle en fait partie (nous dit l'éditeur). Reste à espérer (c'est un milieu que je ne connais guère, auquel je ne porte qu'un très très faible intérêt) que cette description sans fard est fortement exagérée, centrée qu'elle est sur la consommation de drogue (très à la mode dans ces milieux dits "branchés") et la fumisterie outrancière du paraître à tout-prix.

Même si le taux de véracité de ce récit ne devait pas excéder les cinquante pour cent, il n'en resterait pas moins effarant de penser que des ramassis de détraqués, comme celui qui nous est ici dépeint, constituent le rouage indispensable de la pub, ce véritable cancer rongeant les sociétés actuelles dorénavant fondées sur le consumérisme effréné et l'hédonisme narcissique, dont les individus sont constamment harcelés (le terme est faible) par d' omniprésentes publicités d'une abyssale vulgarité et d'un conformisme affligeant.
Il suffit de penser que les GAFA (google, face-book et autres réseaux de fichage systématique des citoyennes et citoyens) ne fonctionnent pratiquement qu'avec les recettes monstrueuses engrangées via cette activité nauséeuse dépourvue de la moindre utilité pour être convaincu que l'on va inéluctablement vers le "meilleur des mondes"...

Sous cet angle, la lecture de ce roman fait craindre le pire...

Petit à-côté : là où les détectives des polars des années cinquante-soixante du siècle dernier se noyaient dans l'alcool – ils en avalaient d'invraisemblables hectolitres au fil des pages – il va de soi que le détective paumé d'aujourd'hui se noie dans la drogue.
On constatera toutefois une différence de taille : si les gouvernements de ces anciens temps déployèrent des efforts considérables pour combattre l'alcoolisme, il n'est guère contestable qu'aucun gouvernement d'après mai-68 n'a réellement entrepris quoi que ce soit contre la consommation de drogue. Certains membres du gouvernement Jospin affichaient publiquement leur consommation, et toute une sphère journalistique matraque à longueur de colonnes l'impérieuse nécessité de "libéraliser" le commerce de la drogue (le quotidien "Le Monde" par exemple entretient depuis plusieurs années une campagne incessante en ce sens).

On ne sera donc pas surpris de constater qu'une fois de plus, nous avons ici affaire à un récit dans lequel il est implicitement et explicitement admis que tous les personnages consomment de la drogue sans rencontrer la moindre difficulté d'approvisionnement ni le moindre problème de police.

La jonction entre la drogue "physique" ingérée par les corps, et la "drogue" mentale pilonnée par la pub dans les esprits fournit un bon ressort à ce récit, qui se distingue donc surtout par sa valeur de témoignage sur les moeurs de certaines strates de la société occidentale actuelle.
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Hadrien, la quarantaine grisonnante est un détective fauché, naviguant entre les jobs d'indics pour les flics et des affaires de stups à la petite semaine en bas des tours de la Courneuve. Rien de bien palpitant ni de très rémunérateur !!! Ce spécialiste de la came s'envoie sa « petite dose plancher » journalière comme il dit pour oublier qu'il est un artiste peintre raté et que le RSI qui lui colle au train à coups de recommandés. Alors quand Damon, une vieille connaissance de 20 ans, fondateur de l'agence Damon & Rayman lui propose un job grassement payé : il dit Bingo. le taf n'est pas bien compliqué : il faut surveiller Rayman, l'associé junkie. Ce dernier menace de couler la boîte à force de s'en fourrer plein les narines. Hadrien doit faire le ménage dans ce bordel ambiant. Pas le choix, pour comprendre le trafic, il va devoir s'infiltrer et s'intégrer dans cet univers de pubarbs parisiens peuplée de vieux beaux liftés en Amrani, de petits culs moulés et hauts perchés et de hipsters crétins férus de comm' digitale. Deux jours après, l'associé junkie est découvert mort d'une overdose qui s'avère être un meurtre déguisé.

Drôle, original et bien ficelé!
Voilà une jolie découverte. Je me suis bien marrée à suivre ce détective has been dans cette faune de jeunes pubards jouisseurs.

Charlotte Cahné croque tous ses personnages avec gourmandise et des dents acérées. Elle sait de quoi elle parle car elle évolue dans ce milieu depuis des années. Tous sont épinglés comme des petits insectes par cette auteure qui opère telle une entomologiste sur son carton en liège. L'intrigue est classique, bien ficelée comme dans les vieux Simenon. Les pages s'enchaînent naturellement, sans temps mort et avec une plume affirmée et masculine. « Masculine » ?!! Bon en gros, elle ne prend pas de gants et ne fait pas dans le fleuret moucheté pour poser la cadre et les personnages.
Pas de sensations fortes, ni de frisson, je préfère avertir, mais un bon polar estival qui se lit avec curiosité et malice.
Il se lit vite, bien et vous donne la banane.
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Un polar qui m'a beaucoup plu et que j'ai lu d'une traite. D'abord le style est accrocheur, les personnages très excentriques, surtout le "héros" et la vie dans une boîte de comm assez hilarante. Je vais faire du sexisme comme une autre des lectrices je pensais aussi à voir le style que c'était écrit par un homme ... Une belle découverte;
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Voilà un polar original ! Exit le personnage de l'inspecteur aigri, alcoolique et qui fume clope sur clope en cavalant derrière la piste d'un tueur introuvable. Ici celui qui est chargé de faire la lumière sur une affaire, c'est un artiste junkie. Jouant les détectives privés pour arrondir ses fins de mois, il embauché par une agence de pub pour éviter l'overdose d'un des deux associés. Mais au bout de deux jours, l'overdose a déjà frappé. A l'intérieur de l'agence, personne n'est étonné : c'était inévitable. Simplement la police l'informe que c'est un meurtre déguisé. Il aura alors quatre jours pour démêler cette affaire, comprendre les affinités et velléités au sein de cette agence de pub et découvrir à qui profite le plus ce meurtre. C'est très drôle, ça se lit tout seul et c'est original !
Lien : https://eterneltransitoire.w..
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L'histoire est prenante. Plutôt amusant tout ces personnages parisiens. le style est les ficelles sont trop grossières c'est dommage car j'ai passé un très bon moment.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Rayman. Il a toujours été incontrôlable, tu le sais. Il est tombé dans tous les pièges, par gentillesse, par générosité. Une jolie petite créative passait par là, hop il tombait amoureux. Il s’est marié avec la première et il a baisé toutes les autres. Ah, c’était un sacré luron à l’époque !
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Elle me sourit avec fureur, se leva, retira son short en cuir, son slip. Je bondis, l’attrapai comme un matou attrape une souris, sur le tapis, devant le canapé. J’avais la rage. Elle cambrait ses fesses. Je la tenais si fort. Le plaisir me tournait la tête. Je l’attrapai par les cheveux, par les épaules, par la nuque, par tout ce que je pouvais. Elle se rebellait sans jamais essayer de fuir.
Je ne sais pas combien de temps dura l’empoignade. À un moment, je m’entendis crier et elle cessa de gémir.
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Il aurait fallu que je me bouge et que je prospecte, mais comme toujours, c’était dans ces moments-là que j’étais le plus inspiré pour peindre. J’avais mon sujet : Emma, la brune au turban et la perfection de son ovale italien. Je la voyais comme si elle était en face de moi : la main dans le cou, avant qu’elle ne retire son turban rouge. Les yeux sombres, l’air féroce, pendant que la secrétaire générale devait l’assassiner de ses remarques cinglantes.
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Moi, à mon époque, on faisait Assas et c’est tout. On ne se lançait pas dans un tour du monde des universités. Et puis on dormait en cité U. Aujourd’hui, les mômes, il leur faut leur confort. «Maman, j’ai besoin d’une machine à laver et d’une femme de ménage. Et pour les vacances, c’est l’Asie, l’Amérique ou rien, parce que l’Europe c’est pas voyager ! » Ils nous bouffent, c’est pas croyable. Mais au moins, eux ne se droguent pas.
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J’avais peu vieilli par rapport à ces vieux lascars pleins aux as. Mon ovale était préservé, mes yeux verts toujours grands et ma chevelure fournie. À force de complexer sur cette dent manquante, j’en étais arrivé à soigner tout ce qu’il y avait autour. Je mangeais des fruits, faisais du yoga trois fois par semaine chez moi, nageais à la piscine municipale de Clichy. Le reste était beaucoup moins orthodoxe, mais je maîtrisais les doses.
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Vidéo de Charlotte Cahné
Troisième et dernier épisode de cette saison d'été des Conversations dans le noir : Les Secrets de Beijing.  Charlotte Cahné nous dévoile les coulisses de son roman, Beijing blues, dans lequel elle dresse un portrait fascinant de la capitale et de la jeunesse chinoises, autour d'une intrigue qui souligne les tabous et les paradoxes de cette génération d'enfants uniques.  Fin d'une série destinée à vous faire voyager, merci mille fois pour les beaux retours, les partages et les encouragements ! CRÉDITS : Conversation dans le noir est un podcast des éditions du Masque. Réalisation : Paul Sanfourche Générique : Longing - Joachim Karud
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