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Citations sur Le Premier Homme (246)

Annexes

Ses rapports avec l'argent.Dus en partie à la pauvreté (il ne s'achetait rien),de l'autre à son orgueil : il ne marchandait jamais.

(Gallimard,1994,p.318)
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Il voulait être content, il l'était quelque part dans sa vanité, et cependant, au moment de sortir du champ vert, se retournant sur Munoz, une morne tristesse lui serra soudain le cœur en voyant le visage déconfit de celui qu'il avait frappé. Et il connut ainsi que la guerre n'est pas bonne, puisque vaincre un homme est aussi amer que d'en avoir été vaincu.
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Seule l'école donnait à Jacques et à Pierre ces joies. Et sans doute ce qu'ils aimaient si passionnément en elle, c'est ce qu'ils ne trouvaient pas chez eux, où la pauvreté et l'ignorance rendaient la vie plus dure, plus morne, comme refermée sur elle-même ; la misère est une forteresse sans pont-levis.
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Il partait et Jacques restait seul, perdu au milieu de ces femmes, puis il se précipitait à la fenêtre, regardant son maître qui le saluait une dernière fois et qui le laissait désormais seul, et, au lieu de la joie du succès, une immense peine d'enfant lui tordait le coeur, comme s'il savait d'avance qu'il venait par ce succès d'être arraché au monde innocent et chaleureux des pauvres, monde refermé sur lui-même comme une île dans la société mais où la misère tient lieu de famille et de solidarité, pour être jeté dans un monde inconnu, qui n'était plus le sien, où il ne pouvait croire que les maîtres fussent plus savants que celui-là dont le coeur savait tout, et il devrait désormais apprendre, comprendre sans aide, devenir un homme enfin sans le secours du seul homme qui lui avait porté secours, grandir et s'élever seul enfin, au prix le plus cher.
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Oui,il était un homme,il payait un peu ce qu'il devait,et l'idée d'avoir diminué un peu la misère de cette maison l'emplissait de cette fierté presque méchante qui vient aux hommes lorsqu'ils commencent de se sentir libres,et soumis à rien.Et en effet,à la rentrée qui suivit,lorsqu'il entra dans la cour de seconde,il n'était plus l'enfant désorienté qui quatre ans auparavant quitté Belcourt dans le petit matin,chancelant sur ses chaussures cloutées,le coeur serré à l'idée du monde inconnu qui l'attendait,et le regard qu'il posait sur ses camarades avait perdu un peu d'innocence.
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Et plus rien ne restait, ni en elle ni dans cette maison, de cette homme dévoré par un feu universel et dont il ne restait qu'un souvenir impalpable comme les cendres d'une aile de papillon brûlée dans un incendie de forêt.
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Annexes

Je veux écrire ici l'histoire d'un couple lié par un même sang et toutes les différences. Elle semblable à ce que la terre porte de meilleur, et lui tranquillement monstrueux.Lui jeté dans toutes les folies de notre histoire ;elle traversant la même histoire comme si elle était celle de tous les temps. Elle silencieuse la plupart du temps et disposant à peine de quelques mots pour s'exprimer ;lui parlant sans cesse et incapable de trouver à travers des milliers de mots ce qu'elle pouvait dire à travers un seul de ses silences...La mère et le fils...
(Gallimard, 1994,p.308)
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Dans cette maison où il n'y avait pas de journaux, ni, jusqu'à ce que Jacques en importât, de livres, pas de radio non plus, où il n'y avait que des objets d'utilité immédiate, où l'on ne recevait que la famille, et que l'on ne quittait que rarement et toujours pour rencontrer des membres de la même famille ignorante, ce que Jacques ramenait du lycée était inassimilable, et le silence grandissait entre sa famille et lui. Au lycée même il ne pouvait parler de sa famille dont il sentait la singularité sans pouvoir la traduire, si même il avait triomphé de l'invincible pudeur qui lui fermait la bouche sur ce sujet.
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Et le flot de tendresse et de pitié qui d'un coup vint lui emplir le cœur n'était pas le mouvement d'âme qui porte le fils vers le souvenir du père disparu, mais la compassion bouleversée qu'un homme fait ressent devant l'enfant injustement assassiné - quelque chose ici n'était pas dans l'ordre naturel et, à vrai dire il n'y avait pas d'ordre mais seulement folie et chaos là où le fils était plus âgé que le père.
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Elle voulait fuir, fuir vers un pays où personne ne vieillirait ni ne mourrait, où la beauté serait impérissable, la vie serait toujours sauvage et éclatante, et qui n'existait pas.
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