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sur 366 notes
Un chef-d'oeuvre à deux euros, n'hésitez pas, allez-y. Un auteur qui me parle, avec qui le courant passe. Un beau voyage et de belles réflexions. Des textes simples et lumineux.
De biens belles descriptions des villes et de la campagne algérienne mais les deux textes qui m'ont le plus touchés sont Prométhée aux enfers : un Dieu qui aimait suffisament les hommes pour leur donner le feu et la liberté, les techniques et les arts et accepter de se retrouver supplicié par les siens. Et après vient l'exil d'Hélène avec ses réflexions sur les philosophes grecs et les valeurs de l'Europe après la guerre, il y dit : Nous avons exilé la beauté, les Grecs ont pris les armes pour elle.
Puis il y a aussi cette lucidité, cette clairvoyance quand il parle de l'écrivain et dit : Pour se faire un nom dans les lettres, il n'est donc plus indispensable d'écrire des livres. Il suffit de passer pour en avoir fait un dont la presse du soir aura parlé et sur lequel on dormira désormais Comme c'est d'actualité de nos jours.
Puis étant sensible aux mots et à l'effet qu'ils ont sur moi, j'ai énormément apprécié sa descrition de la pluie sur Alger au début de Retour à Tipasa, je me suis sentie dégoulinante de pluie.
J'avais aimé L'étranger mais là, l'impression est beaucoup plus forte. Il y a de très belles réflexions sur l'humanité et son devenir. Certains auteurs sont des magiciens du quotidien et Albert Camus en fait partie avec lui un tout petit rien s'anime.
Un livre à lire et à relire.
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Etonnant comme un mot peut parfois jaillir dans notre esprit, alors même que nous achevons une lecture, la tête encore emplie d'ailleurs, et s'impose sans contrainte, comme une fulgurance, une évidence, un trait de lumière.
Incandescence...C'est ce mot-là qui a jailli après la lecture de ce petit ouvrage regroupant huit textes, entre essais et pensées, écrits par Albert Camus, entre 1939 et 1953.
On serait bien en peine de dire pourquoi cet adjectif-là, parmi les nombreux que l'on pourrait utiliser pour évoquer l'oeuvre magistrale du grand écrivain. Pourtant, c'est celui-là qui prime.

Incandescent, le visage de pierre de la ville d'Oran et l'irréalité de sa force minérale.
Incandescente, l'implacabilité du désert ou « la magnifique anarchie humaine et la permanence d'une mer toujours étale ».
Incandescence, les pays de roches et d'eau de la terre méditerranéenne où « tous les matins d'été ont l'air d'être les premiers du monde et tous les crépuscules semblent être les derniers ».
Incandescentes enfin, ces pages chaudes qui brûlent d'un amour sans borne pour la Méditerranée, comme un galet chauffé à blanc par le soleil.
Qui a grandi au bord de l'eau, sait le pouvoir d'attraction tout puissant que la mer a sur l'homme, la plénitude mélancolique qui envahit l'être face à son immensité.
Qui a quitté la mer sait le bruit régulier des vagues entendu au coeur d'une nuit lourde, comme un chant de l'absence, un voeu secret de retour.

L'on suit le fil d'Ariane déroulé par l'auteur dans un périple tout méditerranéen, d'Oran à Alger, de la Grèce à la Provence, pérégrinations à la fois mobiles, mentales et contemplatives, empreintes d'interrogations sur la condition de l'homme et sur la symbolique des mythes dans notre monde d'aujourd'hui où tout reste encore à inventer pour perpétuer la Beauté.
Des pages d'un lyrisme et d'une sensualité rarement atteints, puissantes, allusives, séduisantes et troublantes, par lesquelles l'auteur de « L'étranger » ou de l'inachevé « le premier homme », exprime son exaltation pour la mer, enivrante, inspiratrice, immuable, avec cette écriture brûlante, fiévreuse et néanmoins posée et réfléchie qui caractérise l'écrivain Prix Nobel de Littérature en 1957.

« Et je sais qu'aujourd'hui, sur la dune déserte, si je veux m'y rendre, le même ciel déversera encore sa cargaison de souffle et d'étoiles. Ce sont ici les terres de l'innocence. »
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Cette lecture m'a laissée perplexe, j'ai du mal à comprendre que certains y voient un chef d'oeuvre. D'abord c'est un fourre-tout de récits, essais, nouvelles, sans grande unité même si lieux et thèmes reviennent parfois, un peu. Il y a certes de belles pages mais elles m'apparaissent comme un peu égarées. J'ai beaucoup apprécié Les jeux, description jubilatoire d'une soirée pugilistique, c'est la troisième partie du premier texte «Le minotaure ou la halte d'Oran» qui par ailleurs ne m'a pas plu du tout contrairement au «Petit guide pour des villes sans passé». «Retour à Tipasa» est un texte magnifique sur ses souvenirs, et sur les souvenirs. «L'énigme» contient de belles réflexions sur le métier d'écrivain. le texte qui clôt ce recueil n'est pas inintéressant non plus, assemblage de textes sur une traversée de l'Atlantique. Pour le reste j'ai détesté, et il n'y a rien de pire qu'un texte lyrique quand on n'accroche pas, c'est le même style, la même écriture mais ça sonne mal, c'est verbeux. Et ça gâche les belles pages qui sont juste à côté.
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L' Eté d' Albert Camus est un recueil de nouvelles qui sont : -Le Minotaure-Les
Amandiers-Prométhée aux enfers-Petit guide pour des villes sans passé-L' Exil d' Hélène-L' Enigme- Retour à Tipaza-La mer au plus près.
D' après ce recueil, Camus nous entraîne tout autour de la méditerranée, d' abord dans l' Algérie ( son pays natal ) d' Oran sur les traces du Minotaure à Alger en passant par Tipaza puis en Grèce sur d' autre traces, celles de Promé-
-thée face à la violence moderne ou celle d' Hélène et de sa légendaire beauté, puis par finir, jusque dans l' Atlantique pour voir la mer au plus près .
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Je découvre donc un autre Albert Camus que celui de l'Étranger, et il me plait bien mieux celui-là.
L'Été est un recueil de 8 textes dont les thèmes sont variés mais la tonalité commune.
Le premier et le plus long s'intitule le Minotaure. Camus y raconte Oran à la fin des années 1930, il se souvient, se remémore, un peu d'ironie transparait malgré la tendresse et la nostalgie qu'on devine pour cette ville poussiéreuse « qui tourne le dos à la mer ».
Les Amandiers et Prométhée aux Enfers sont deux courts textes philosophiques, empreints d'une forme de stoïcisme solaire et d'espoir malgré l'absurdité de la condition humaine. L'Exil d'Hélène est un essai sur l'héritage de la Grèce antique, et d'une certaine façon sur la trahison de cet héritage par l'Histoire de l'Occident au 20ème siècle.
D'autres écrits convoquent la mémoire (Retour à Tipasa), certains sont plus contemplatifs qui décrivent des paysages méditerranéens. La vie n'est pas l'existence et Camus est un hédoniste, bien que lucide et conscient de la folie du monde, il nous dit l'Espoir, l'Amour et la foi en l'humain. Il se dégage de ses mots une forme de mysticisme athée.
Le dernier texte : La mer au plus près, est une sorte de long poème en prose, qui nous emmène tout au long des mers et océans du globe, mêlant sans doute des souvenirs avec des visions plus oniriques de notre mère la Terre.
Un très beau recueil, qui m'a enchanté. Allez, salut.
P.S. : Acheté 3€ dans ma bouquinerie préférée - D.L. 1954, réédition de 1986 chez Gallimard, collection Les Essais.
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Albert Camus convoque sa Méditerranée dans "l'été", un recueil de textes écrits entre 1939 et 1953. S'il choisit toujours des titres courts, ils sont évocateurs et l'on sent ici la chaleur du soleil sur la mer qui relie le continent africain au continent européen. La mer est présente mais ce sont les villes de son Algérie natale qui sont souvent à l'honneur : Oran, Alger, Constantine... pour lesquelles il a même écrit un "petit guide pour les villes sans passé" mais pas sans intérêt. Camus y vente la beauté des femmes algériennes qui apparemment ne portent pas le voile à cette époque. Il y a surtout "Le retour à Tipasa" un texte poignant sur ses souvenirs.
Je regrette cependant la version audio que j'ai choisie car elle est décevante, la lecture de Philippe Caubère ne donnant aucun relief aux textes profonds de Camus.
Heureusement, ces textes lyriques accompagnés de figures de légendes restent une incitation au voyage.


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Exemple typique de livre dont la quatrième de couverture est à la limite du mensonge et volontairement accrocheuse pour vendre au plus grand nombre de lecteurs. "Un court recueil de textes lyriques et passionnés pour voyager de l'Algérie à la Grèce en passant par la Provence". Légèrement restrictif lorsqu'en réalité, il s'agit bien plus d'une réflexion sur le monde contemporain, sur le rôle des villes, des livres, de l'art et sur l'absurdité du monde moderne. Camus prend effectivement comme point de départ de sa réflexion, le bassin méditerranéen et s'appuie sur la mythologie greco-romaine pour aborder des sujets bien plus vastes. le voyage n'est qu'anecdotique, la réalité est tout autre. La plume précise et et passionné de Camus se montre incisive et critique vis-à-vis d'un monde qui semble de plus en plus oublier ses origines. Et on se prend à regretter amèrement la disparition trop brutale du Prix Nobel 1957 qui semblait bien mieux comprendre le monde actuel que bien des philosophes contemporains.
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Paru en 1954, ce recueil de nouvelles n'est pas sans rappeler « Noces », paru 16 ans plus tôt. Albert Camus nous entraîne tout autour du Bassin Méditerranéen, d'abord dans son Algérie natale, à Oran, sur les traces du Minotaure, puis à Alger, repassant par Tipasa. Puis en Grèce sur d'autres traces, celles de Prométhée face à la violence du monde moderne ou celle d'Hélène et de sa légendaire beauté ; enfin, jusque sur la côte Atlantique pour voir « La mer au plus près ».
Est-ce l'usure du temps, le fait qu'on s'habitue ou comme une impression de déjà vu ? Cet « Eté » là me semble moins torride que « Noces »… Excellent tout de même.
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Cet ouvrage de Camus, quoi qu'agréable à lire, m'est passé largement au-dessus de la tête. Autant j'avais aimé le folio 2 euros Cher Monsieur Germain, qui racontait un échange de lettres avec son instituteur de primaire en Algérie, autant je ne sais quoi penser de celui-ci qui contient des textes rédigés entre 1939 et 1953.
Il semble se moquer gentiment de cette ville, de ses monuments.
Le chapitre l'énigme qui parle du statut de l'écrivain est celui qui m'a paru le plus clair. J'ai aussi beaucoup aimé Tipasa.
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Ce recueil publié en 1954 comporte huit textes, de longueur fort différente, qui ne peuvent pas être considérés comme des nouvelles. Certains sont de brefs essais, par exemple: "L'énigme" (où Camus évoque sa notoriété de philosophe de l'absurde) et "Les amandiers". D'autres évoquent - avec beaucoup de force - la vie dans l'Algérie de l'époque (à Oran et à Alger): "Le minotaure", "Guide des villes sans passé" notamment. Enfin, d'autres textes sont directement liés au vécu personnel de l'auteur et me paraissent être de véritables bijoux: "La mer au plus près" et "Retour à Tipasa". En les (re)lisant, on réalise que le talent d'Albert Camus était exceptionnel; il écrivait comme un dieu. C'est presque de la poésie en prose. Absolument magnifique !
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