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sur 3075 notes
ce fait divers est très documenté et presque relaté minutes par minutes et pour cause car T Capote a suivi cette tragédie sur place pour être au plus près des auteurs de ce crime et il nous fait vivre ce fait divers de l'annonce des faits à l'arrestation, au jugement et jusqu'à la sentence.
En ressort un livre d'une immense intensité qui ne peut laisser indiférent
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Voici un type de livre que je n'avais encore jamais lu, le récit vrai d'un crime, de la traque de ses meurtriers et de leur condamnation.
L'écrivain américain Truman Capote s'est renseigné d'une manière exhaustive, et nous permet de comprendre chaque épisode de cet événement, de nous présenter tous les témoins et d'essayer de nous faire entrer dans la tête des tueurs.
C'est très précis, c'est bien écrit et bizarrement c'est facile à lire, on ne s'ennuie pas et pourtant je ne peux qu'être interpellée sur la motivation de l'auteur de nous présenter cette histoire, comme pour nous permettre d'assouvir un besoin macabre de lire et de comprendre du sensationnel.
Ce n'est bien sûr pas ce qu'on y cherche, ni ce qu'on y lit vraiment mais je reste sur le sentiment d'avoir lu quelque chose qui ne me regardait pas.
J'en retiendrais pourtant la question qui me semble primordiale dans ce genre de crimes, jusqu'où un criminel est-il responsable de ses actes? à quel point?

Se pose en toile de fond la question de la peine de mort. de mon point de vue de française à une époque où elle n'existe plus en France, c'est forcément plus facile de répondre...
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Nous sommes le 15 novembre 1959 à Holcomb, petite bourgade paisible de l'état du Kansas. Quatre membres de la famille Clutter sont sauvagement assassinés à leur domicile.
Herbert Clutter, le père, était un important propriétaire terrien de la région mais n'avait pas d'ennemis. C'était un bon employeur, connu pour bien payer les journaliers qu'il embauchait pour l'aider à l'entretien de sa propriété.
Qui a bien pu tuer cette famille sans histoire ? Quel mobile les meurtriers avaient-ils pour tuer ces quatre personnes en tirant à bout portant ? C'est ce que la police va devoir tenter de découvrir, et vu le manque d'indices dont ils disposent, l'enquête s'avère compliquée.

Après avoir lu de sang-froid, je n'ai pas pu m'empêcher de chercher sur Internet des images de la famille Clutter. Ces gens ont vécu l'enfer. Voir débarquer, en pleine nuit, deux types armés et prêts à vous tuer si vous ne leur donnez pas ce qu'ils réclament doit être absolument affreux. J'ai eu donc envie de pouvoir mettre des visages sur les noms des personnes ayant subi une telle agression.
J'ai d'ailleurs pas mal hésité avant de donner cinq étoiles à ce livre car, peut-on considérer l'histoire d'un tel désastre comme une excellent lecture ?

Mais l'écriture de Truman Capote est tellement prenante, que cela rachète les horreurs qui nous sont décrites. Avec une précision quasiment chirurgicale, Capote dissèque les faits et gestes des meurtriers (deux prisonniers en liberté conditionnelle), mais aussi ceux de leurs victimes. L'auteur nous parle des Clutter, de la gentillesse de Nancy, de la dépression de Bonnie, des passions de Kenyon, des amis de la famille. Il nous détaille les difficultés familiales et sociales de Richard "Dick" Hickock et de Perry Smith, les deux coupables.

Finalement, de sang-froid est avant tout l'histoire de vies gâchées. Celles des Clutter, tout d'abord (forcément, me direz-vous, puisque les malhereux ont été tués). Mais aussi celles de leur meurtriers. C'est cela que Truman Capote parvient à nous faire comprendre au travers de son écriture et de son analyse des faits : il nous décrit le cheminement de Hickock et de Smith, les problèmes familiaux qu'ils rencontrent et le milieu difficile dans lequel ils grandissent. Et l'on finit par comprendre que, si ces deux hommes sont devenus des "monstres", c'est aussi à cause de la société dans laquelle ils ont vécu.

Je dois avouer que, si j'ai eu pitié des Clutter, j'ai aussi eu tendance à plaindre Perry Smith. Certains détails de son histoire personnelle sont tout à fait pitoyables et l'on peut dire qu'il n'a pas eu une vie facile. J'ai même eu l'impression que, s'il n'avait pas rencontré Hickock, il ne serait jamais allé jusqu'à tuer toute une famille. Et pourtant, il semblerait que ce soit lui qui ait tiré à bout portant sur les victimes...

Malgré le réalisme et la qualité documentaire du roman de Truman Capote, certains éléments sont inventés de toute pièce par l'auteur. On s'en doute : Capote n'aurait jamais pu savoir exactement ce que pensaient Hickock et Smith, notamment pendant leur cavale vers l'Amérique du Sud. Mais l'histoire reste fascinante et déstabilisante malgré les quelques scènes tirées de l'imagination de Truman Capote... ou peut-être à cause de celles-ci.

De sang-froid est un roman que je conseille vivement. le récit est intense, difficile, émouvant et horrible à la fois. Il nous offre une plongée dans les pensées les plus sombres et morbides de deux délinquants (puisque nous suivons le "cheminement" qui les mène au meurtre des Clutter), mais nous offre aussi des lueurs d'espoir, lorsqu'il nous parle de la vie quotidienne à Holcomb et, notamment, des amis de Nancy Clutter et de leur travail de deuil après le drame.

Et puis, même sans un contenu aussi prenant, le roman vaudrait tout de même la peine d'être lu. Rien que pour le de Capote et le talent dont il fait preuve dans sa narration des événements.
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In Cool Blood
Traduction : Raymond Girard

ISBN : 3280050864503


Dans la nuit du 14 au 15 novembre 1959, à Holcomb, sorte de banlieue de la ville de Garden City, dans le Kansas, les quatre membres de la famille Clutter étaient froidement mis à mort par un ou plusieurs inconnus dont le mobile demeura longtemps inconnu ou plutôt inacceptable puisque tout le monde savait que Herbert W. Clutter, quoique fortuné, ne conservait chez lui que de très faibles sommes en espèce. (Par la suite, les assassins devaient confirmer qu'ils n'avaient retiré de l'affaire qu'entre quarante et cinquante dollars.) le 30 décembre de la même année, à Las Vegas, Perry Smith et Dick Hickock, considérés depuis peu comme les principaux suspects, sont arrêtés par la police locale assistée de membres du K. B. I. (Kansas Bureau of Investigtion). Ceux-ci vont effectivement recueillir les aveux des deux criminels qui seront condamnés à la peine de mort au printemps suivant. D'appel en appel, leur exécution n'aura lieu que le 14 avril 1965. Entretemps, Truman Capote, qui enquête sur l'affaire depuis pratiquement son début, aura achevé le livre qui est généralement tenu pour son chef-d'oeuvre mais qui est aussi son chant du cygne - car il n'écrira plus ou très peu de valable après sa parution. Ce livre, c'est "De Sang-Froid."

Capote souhaite que son lecteur y voie une enquête minutieuse et objective sur l'affaire Clutter dans tous ses développements. On doit reconnaître qu'il n'a pas ménagé sa peine car il a passé quatre ans à recueillir propos et témoignages et à rencontrer un maximum de protagonistes dont évidemment les deux assassins. Fasciné par la personnalité torturée de Perry Smith, il dira à son sujet, de façon très explicite : "Nous avons grandi dans la même maison. Mais l'un est sorti par la grande porte et l'autre, par l'entrée de service."Le drame de Capote, conséquence inattendue du quadruple meurtre des malheureux Clutter, gît là, dans cette relation privilégiée qu'il entretiendra avec les deux tueurs et tout particulièrement avec Smith, jusque dans le couloir de la Mort.

A-t-il trahi leur confiance en écrivant "De Sang-Froid" tel que nous pouvons le lire aujourd'hui ? A-t-il d'ailleurs trahi celle d'autres intervenants ? Oui et non. Car Truman Capote est avant tout un écrivain, et pas n'importe lequel : l'un de ceux qu'on peut assurer "grands" alors même qu'ils consacrent une bonne partie de leur existence à s'auto-détruire avec conscience. Certains témoins interrogés affirmeront ainsi que Capote n'a pas retranscrit leurs dires aussi scrupuleusement qu'il l'a déclaré pour la promotion de son livre. Pour Hickock et Perry, l'horreur de leurs actes rend la chose bien plus ambiguë : sans nier le Mal qui a fini par leur empoisonner l'âme, il maintient en eux cette part d'humanité dont les criminels ne jouissent pas en général dans les ouvrages qui leur sont consacrés. Pour Smith, son favori évident - et à qui il n'est pas exclu qu'il s'identifiait d'une certaine façon - Capote va même bien plus loin : reprenant à son compte le rôle du grand oiseau jaune qui, dans les rêves de Perry enfant et adolescent, arrivait à temps pour le sauver des pires situations, il brosse de lui un portrait tel qu'il lui confère l'immortalité littéraire.

Mais quoi que l'on pense de l'attitude de Capote, le "faiseur d'argent" comme l'appelait Jack Olsen, "De Sang-Froid", son enfant bien-aimé, n'en reste pas moins un grand livre, dense comme la forêt de l'Ogre, haletant comme un thriller haut-de-gamme, profond comme les méandres de l'inconscient - et construit de main de maître. Si les premières pages peuvent paraître un tantinet paresseuses, on se rend compte tout de suite que cette chaleur et cette quiétude aussi accablantes l'une que l'autre sont là pour souligner l'horreur de la tragédie qui va s'abattre sur Holcomb. Chose rarissime - et même unique à notre connaissance - pour un ouvrage consacré à une enquête criminelle, les petits côtés agaçants, pour ne pas dire les défauts des victimes, sont alignés, sans fard, ni tentative de justification, à côté de leurs réelles qualités. de même, chez les meurtriers, qualités et vices sont représentés avec le même souci d'impartialité. Enfin, Capote a le courage d'attirer l'attention sur les conditions dans lesquelles se déroula le procès de Smith et Hickock, conditions qui, en bonne logique et dans un tout autre Etat que le Kansas, auraient sans doute frappé le verdict d'irrecevabilité.

Que le lecteur se rassure : nous ne cherchons pas ici à prétendre que les deux criminels ne méritaient pas la peine capitale. Mais cela n'empêche pas de rester intègre. Or, que le psychiatre ayant procédé à l'expertise des accusés n'ait pas eu le droit de développer sa réponse sur leur état mental - il devait se contenter de répondre par oui ou par non à la question : "Un tel était-il légalement en état de démence quand il a accompli l'acte qu'on lui reproche ?" - relève de la malhonnêteté morale et juridique la plus absolue et fait malheureusement planer sur la condamnation des senteurs pour le moins déplaisantes.

Tel quel, que son auteur ait parfois "monté un peu la sauce" comme certains l'ont assuré ou que, au contraire, il se soit astreint à une stricte objectivité, "De Sang-Froid" brille d'un éclat singulier, mêlant, en un genre où, depuis Villon, on ne les y attendait guère, poésie et humanité. C'est là la marque du "don" reçu par le poète ou l'écrivain, un don qui s'anime sans toujours consulter celui qui le possède mais qui insuffle une vie étrange, magique et un peu irréelle - un peu de poussière d'étoiles en somme - à des matériaux qui, en d'autres temps et sous une autre plume, seraient demeurés d'une lamentable platitude. Ce don, Truman Capote en était investi au plus haut degré : il suffit de lire "De Sang-Froid" pour le comprendre.
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Ceci est l'histoire de la famille Clutter, assassinée en novembre 1959 dans sa ferme de Holcomb, Kansas .
Ceci est l'histoire de Perry et Dick, enfants durant la Grande Dépression, voyous ensuite. Meurtriers, enfin.
Ceci est l'histoire de Truman Capote, fasciné par ce fait divers sordide, qui cherche six années durant à en cerner les moindres détails en compagnie de son amie Harper Lee. Huit mille pages de notes, 500 pages publiées, une vie qui bascule ensuite dans l'alcool et la dépression .
Car ceci est plus qu'une histoire. C'est la vérité bête et brute d'un meurtre accompli par dépit, pour quelques dollars, dans l'aveuglement d'un coup de sang. L'histoire aussi d'une région bigote, d'une époque pourrie, d'un système judiciaire borné. L'histoire de vies banales qui attirent la convoitise de deux mecs fracassés, d'une ville qui voit ses convictions et sa routine balayées d'un revers de main, d'un monde qui meurt .
Le titre est tristement ironique. le seul sang froid qui se répande , ici, est celui des victimes. Et peut-être le nôtre, à la lecture d'un livre prodigieux, d'un auteur qui réussit le tour de force de livrer un récit glaçant et humain tout à la fois.
Un livre qui hante.
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Ce récit d'un quadruple meurtre sordide nous plonge avec une froideur absolue dans le cerveau des assassins . Et cela fait froid dans le dos , car ce ne sont pas des monstres , ce serait trop facile, trop rassurant , ils sont notre reflet distordu dans le miroir des possibles .
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Tout a été dit et mieux que je ne le ferais. Pour ma part, j'ai trouvé ce roman absolument fascinant surtout dans les non-dits. Truman Capote prend parti pour Perry, c'est une évidence, en est-il amoureux ? Je n'oserais le suggérer. L'auteur parvient à nous rendre presque « aimables » ces deux tueurs, mais quand ils entrent dans la maison et tuent la famille Clutter, je me mets à les détester.
L'écriture et le travail documentaire sont absolument remarquables et me voilà embarquée dans cette histoire sans pouvoir m'en détacher pendant 500 pages. Et pourtant dés le début ou presque, je connais les assassins, les victimes et le mobile. Je poursuis ma lecture pour tenter de comprendre l'inimaginable. Les rires après les crimes sont odieux. La souffrance de Benny me retourne le ventre. L'auteur analyse parfaitement chaque personnage.
Nous avons tous une fascination pour ces meurtriers qui n'ont aucun état d'âme pour leurs victimes. Une fascination pour ces hommes qui nous ressemblent beaucoup avec leurs meurtrissures, leurs rêves, mais où l'empathie et la compassion ont totalement disparu.
Je ne crois pas qu'ils soient nés ainsi, ni même que ce soit leur éducation qui les rend mauvais. Je penche toujours vers la science et je me dis qu'un jour l'on saura ce qui n'a pas bien fonctionné dans leur cerveau. Pourquoi choisissent-ils de laisser aller leurs instincts les plus bas.

Serait-ce un mélange des trois, une mauvaise combinaison réunissant génétique, conditions de vie et chimie ?
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Encore une fois, on se demande pourquoi les auteurs de romans policiers se fatiguent à inventer, car la réalité est souvent bien plus palpitante que la fiction, surtout quand c'est Truman Capote qui raconte avec brio. On en ressort lessivé, bourré de questions sur la nature humaine, la psychiatrie et la peine de mort, bref, du lourd.

Dans la première partie, intitulée 'Les derniers à les avoir vus en vie', l'on fait connaissance de la famille Clutter, en tout cas ses quatre membres résidant en permanence dans leur ferme prospère du petit village de Holcomb, Kansas. A savoir Herbert, le père, son épouse Bonnie et leurs plus jeunes enfants, les lycéens, Nancy et Kenyon. Une brave famille américaine classique des années 50, bien intégrée dans son milieu, des gens fort attachants, leurs connaissances le laissent bien voir.

Parallèlement se retrouvent deux jeunes dans la vingtaine s'étant connu en prison, Dick, originaire du Kansas, et Perry, ce dernier rêvant de mener la belle vie au Mexique. Cette nuit du samedi 15 novembre 1959 ils se dirigent vers la demeure des Holcomb.

Deux trajectoires qui vont forcément se rencontrer, on le sait, on le redoute, on se demande pourquoi? Comment? Car dès le départ l'on connaît le sort des quatre Clutter. (et des deux autres). Sans effets de manche, Capote mène sa narration qui met à mal les nerfs du lecteur.

Je ne vais pas tout raconter de l'enquête, l'arrestation (trouver les preuves s'est joué à 5 minutes, si c'était dans un roman on aurait dit 'cet auteur exagère ce n'est pas crédible'), le procès, et même si l'on n'ignore pas même vaguement le déroulement de l'histoire il reste encore à découvrir. Et comme je le disais, on en sort plein d'interrogations.

Un grand livre, à lire absolument!
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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De sang froid, le roman culte écrit par Truman Capote

Un terrible fait divers : l'assassinat d'une famille de fermiers du Kansas par deux voyous, racontait avec intelligence et brio par l'écrivain américain .
Son analyse fine et minutieuse des victimes et tueurs, son regard acéré sur la société , son remarquable travail de journaliste, son écriture rapide et ciselée tiennent le lecteur en haleine.

Un chef d'oeuvre , un livre profond qui ne peut laisser iindifférent .

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Quand on lit un classique, un livre réputé pour être un chef-d'oeuvre, on le trouve rarement à la hauteur de sa réputation et surtout, on y prend rarement le plaisir attendu. "De sang froid" est des exceptions qui confirment la règle. Quel régal !
L'écriture est assez sobre mais n'a pas pris une ride. Mais c'est la construction qui étonne. Quelle maîtrise ! Truman Capote est un maître du suspens. On a beau savoir dès le début comment ça va finir, je suis restée scotchée à sa plume, toujours plus avide de connaître la suite.
La psychologie des personnages est très fouillée et donne à ce roman toute sa profondeur. Ce livre est impeccable de bout en bout et tient le lecteur en haleine. Je l'ai littéralement dévoré : un vrai régal !
Lien : http://madimado.com/2013/06/..
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