J'ai découvert
Christian Carayon il y a quelques années avec «
Un souffle, une ombre », grâce à un service presse proposé sur un forum que je fréquentais à l'époque. Sans être mauvais, je n'avais que moyennement aimé ce roman. Qu'à cela ne tienne, avant de définitivement fermer la porte à l'univers d'un auteur, j'aime toujours me faire une seconde opinion, car après tout, on ne peut pas toujours tout aimer et être sensible à chaque histoire racontée.
Le présent polar historique nous emmène dans le Tarn, à l'époque de l'entre-deux-guerres, plus précisément dans le petit village de la Vitarelle qui est le théâtre de deux meurtres particulièrement violents. Les dépouilles des deux malheureux sont dans un état tel que les villageois y voient l'oeuvre du diable en personne. Camille, qui s'est installé récemment dans le village, décide de faire appel à son ami d'enfance, le criminologue Martial de la Boissière afin que ce dernier fasse toute la lumière sur cette affaire qui fera ressurgir les secrets les plus inavouables de la petite communauté.
Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu de polar, car généralement, je leur préfère les thrillers, plus riches en suspense, mais celui-ci vaut la peine que l'on s'y attarde. En effet, même si j'ai découvert assez rapidement l'identité du meurtrier, j'ai beaucoup aimé suivre Martial dans son enquête, plutôt originale pour l'époque, la criminologie n'en étant encore qu'à ses balbutiements. de plus, même si l'on sait qui a fait le coup, le mobile reste flou jusqu'à la fin et l'on se demande comment Martial va s'y prendre pour démasquer le coupable.
J'ai également beaucoup aimé l'atmosphère lugubre qui se dégage de ce roman. Ce petit village isolé entouré par les bois et son lieu-dit « le Pas-du-diable », une faille rocailleuse délaissée par la nature, propice aux divers mythes et terreau fertile à l'imagination. de plus, l'histoire se déroule en hiver et les rudes conditions de la saison ainsi que le peu de luminosité renforcent ce sentiment de malaise.
Mais l'atout majeur de ce roman est certainement la psychologie complexe des divers personnages et le microcosme dans lequel ils évoluent. Entre faux-semblant, secrets jalousement gardés, vieilles rancoeurs, l'auteur nous décrit des hommes et des femmes profondément humains avec leurs qualités et leurs défauts.
J'ai incontestablement préféré «
le diable sur les épaules » à «
Un souffle, une ombre », comme quoi, le premier roman d'un auteur n'est pas forcément le moins réussi. Ce n'est pas une histoire dont je garderai un souvenir impérissable, mais j'ai passé un agréable moment et finalement, c'est cela le plus important.
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