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sur 771 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Alia Cardyn a été courageuse d'avoir osé rendre hommage à Thérèse Papillon (1886 – 1983), Juste parmi les nations, au travers d'une fiction menée de manière très originale. En effet, l'autrice belge, pour son quatrième roman, a utilisé trois niveaux d'écriture. Cela ne m'a pas perturbé et je m'y suis fait rapidement, les chapitres étant assez courts et l'écriture vive et précise.

Dans Mademoiselle Papillon, Gabrielle raconte sa vie et ses tourments d'infirmière, ses amours aussi mais sa mère lui a confié le manuscrit de son prochain roman où elle raconte la vie de Mademoiselle Papillon, plus les extraits du carnet de bord de cette dernière.
Mise à part la découverte historique d'une femme admirable qui a donné sa vie pour aider les enfants mal nourris, abandonnés, vivant dans la rue, mourant de froid, au sortir de la Première guerre mondiale, j'ai été captivé par son personnage d'aujourd'hui : Gabrielle.
Celle-ci est infirmière dans un service de néonatalogie et l'autrice qui s'est beaucoup documentée, m'a plongé au coeur de son travail. La pression, les vies si fragiles des bébés prématurés, les gardes, les appels en renfort, les rapports avec les médecins et enfin le rôle des parents, tout cela impose une énorme pression. J'ai été angoissé, j'ai vibré au rythme de Gabrielle, partageant peu à peu ses interrogations sur son métier.
Chaque bébé est une personne mais le poids de la technique et des conditions de travail déshumanisent les lieux où il faudrait le plus de tendresse et d'attention. Alia Cardyn ne manque pas de souligner aussi le rythme à soutenir, le manque de personnel. Par contre, je trouve complètement rocambolesque et inutile la scène grotesque du baptême. On me dira peut-être que c'est possible mais cette face religieuse du roman m'a déplu car cela s'ajoute à Mlle Papillon qui prie, implore le ciel, se dit protégée par Dieu qui laisse commettre les pires atrocités au même moment… s'il existe…
Je reviens à la maternité et au Nidcap, un acronyme que l'autrice ne détaille pas mais fait si bien comprendre. Alors, pour celles et ceux qui me lisent, je me lance : Nidcap signifie Neonatal Individualized Developmental Care Assesment Program, ce qui signifie en français, programme néonatal individualisé d'évaluation et de soins de développement… ouf ! C'est Heidelise Als, psychologue et professeure émérite à Harvard, qui en a établi les principes et j'ai été heureux de découvrir cela dans le livre d'Alia Cardyn. Mettre l'humain au premier plan pour que chaque nouveau-né, encore plus s'il est prématuré, prenne sa place et se développe harmonieusement, cela mérite d'être connu !
Dans l'Abbaye de Valloires (Somme), Thérèse Papillon a créé un préventorium, surmontant tous les obstacles pour mener à bien son projet avec l'aide de quelques bénévoles. Des centaines d'enfants ont trouvé bonheur et joie de vivre dans ce cadre unique qui a permis, dans les jours sombres de l'Occupation, de cacher des enfants juifs en les mêlant aux autres. La curiosité des Allemands fut vite éloignée en leur faisant croire à la tuberculose, l'ensemble des gosses et du personnel étant complice d'un bien vertueux mensonge.
Mademoiselle Papillon est un roman utile, émouvant, varié et bonifié encore par une belle surprise finale. Alia Cardyn reconnaît, dans ses remerciements, que la documentation sur la vie de son héroïne est très mince. C'est donc avec talent qu'elle a réussi à la faire revivre.

Je remercie Babelio (Masse critique) et les éditions Robert Laffont pour m'avoir permis de découvrir l'histoire de Mademoiselle Papillon ainsi que le Nidcap.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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"C'est la relation aux autres qui donne toute sa valeur à la vie." Cette phrase magnifique, prononcée par Heidelise Als, dans le roman, me semble résumer parfaitement l'esprit de ce livre.

Nous commençons par suivre Gabrielle, infirmière dans un service de néonatologie intensive dont la salle 79 est "sa salle, son port d'attache". Elle a de plus en plus de mal à oublier les émotions qui l'assaillent pendant son travail et tente de mettre cela sur le compte de la fatigue. Usée psychologiquement et physiquement, elle finit par se sentir impuissante face à ces petits êtres grands prématurés si fragiles et ces parents démunis et même, par culpabiliser.

Sa mère Rachel Adelman s'étant lancée dans l'écriture, lui offre son dernier manuscrit et toute émue lui confie en le lui remettant : "Je ne pense pas qu'il soit possible de ne pas aimer Mademoiselle Papillon".

C'est en fait, la vie exceptionnelle de Thérèse Papillon qui est retranscrite dans ce manuscrit, cette infirmière de la Croix-rouge qui, envoyée au dispensaire de Vraignes-en-Vermandois au lendemain de la Première guerre mondiale, ne supporte pas de voir ces enfants souffrant de la faim et du froid et vivant dans des conditions plus que précaires. Elle mettra tout en oeuvre pour trouver une solution, et cherchera avec détermination un lieu pour installer un préventorium.

Dans Mademoiselle Papillon, Alda Cardyn met en scène le destin de ces deux infirmières et va les traiter en alternance.

Je dois dire que j'ai été extrêmement touchée par la force et le courage de ces deux femmes admirables. J'ai trouvé originale l'idée de l'autrice de redonner de la vitalité à Gabrielle épuisée, grâce à la lecture du récit de la vie de Mademoiselle Papillon.

Comment ne pas être admiratif devant l'énergie qu'a dû déployer Thérèse Papillon pour parvenir à installer, après l'armistice, à l'abbaye de Valloires, un établissement pour enfants, un préventorium. Énergie qu'elle a su maintenir pour ne pas baisser les bras lorsqu'une autre guerre se profile. Elle redouble au contraire de courage, n'hésitant pas à recueillir des enfants juifs. Un modèle de courage, de ténacité et un amour et une psychologie des enfants extraordinaire.

Ce roman m'a aussi permis de découvrir le NIDCAP (Neonatal Individualized Developmental Care and Assessement Program), fondé par Heidelise Als, psychologue américaine. Ce programme basé sur le fait que les nombreuses agressions que subit le prématuré en réanimation comme la douleur, l'excès de bruit, de lumière, les nombreuses manipulations, le non-respect du cycle veille/sommeil et la séparation de la mère peuvent être nocifs pour ces enfants dont tous les sens sont encore immatures, ajoute de l'humanité aux soins conventionnels sans nuire à leur sécurité.

Ces deux infirmières ont beaucoup de points communs. Toutes deux ont compris qu'un enfant a besoin de beaucoup d'amour et que le contact, chez les prématurés et les petits enfants est primordial, notamment dans les situations de détresse. Un parallèle est fait dans le livre, entre le nouveau-né prématuré, séparé de sa mère pour être placé en couveuse et l'enfant juif qui doit se détacher de ses parents qui le laissent à d'autres mains pour le sauver.

Ce roman bouleversant et captivant de bout en bout m'a fait vivre de magnifiques émotions.

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Un grand merci à Babelio Masse critique Privélégiée et les éditions Robert Lafont pour l'envoi de ce livre Mademoiselle Papillon d'Alia Cardyn.

« Tant de fois je n'ai pu être que cette infirmière inutile, tant de fois je n'ai pu que poser une main sur une épaule et sourire comme si tout allait bien . Finalement, c'est tout ce que l'on a besoin de savoir quelques secondes avant de mourir. Que tout va bien ».

« Ces enfants s'amusent d'un bout de bois, de quelques cailloux, ils ont les loisirs de ceux qui n'ont rien, et d'un rien ils bâtissent un monde chargé de promesses. Non tenues »

Ce livre m'a beaucoup touché par ce qu'il traite de l'enfance en danger (manque de soin, maltraitance etc…), qui dans les années 20 ne connaissaient pas les conditions favorables pour leur protection (particulièrement en néonatalogie) dans un lieu sûr, mais rudimentaire, il met également en parallèle l'histoire d'une autre infirmière dans la période contemporaine, avec sa technicité, ses évolutions. Ce livre est romancé autour d'une histoire vraie.

Mademoiselle Papillon infirmière à la Croix Rouge dans les années 20 est envoyée au dispensaire de Vraignes en Vermandois, les enfants qui meurent dans la rue la hantent. Elle ne peut rester inerte, et lorsqu'elle franchit l'Abbaye de Valloires, tout prend place. Ce sera l'endroit qui abritera son projet pour accueillir tous ces enfants perdus et malheureux.

En parallèle il y a, une autre infirmière qui travaille de nos jours dans un service dédié à la néonatalogie intensive en salle 79. C'est la routine, elle devient transparente mais tout va se bouleverser lorsqu'elle entend parler de Mademoiselle Papillon.

Je n'en dirai pas plus sur l'histoire…

Ce livre est un savant dosage de justesse dans

La qualité de son écriture,

son amour,

sa construction,

ses émotions,

ses peurs, ses joies,

sa part d'authenticité,

ses remises en question

ses évolutions,

Un livre avangardiste pour son époque, qui m'a touché aussi par sa sobriété, sa lucidité, son impuissance, son actualité, dans ce qui m'est donné de vivre dans mon lieu de travail actuellement.

Ce livre est un brillant hommage au métier d'infirmière.

Mademoiselle Papillon a été déclarée Juste parmi les Nations en 1886 à Saint Germain en Laye et le 23 mars 1983 à l'Abbaye de Valloires.

« de toute façon si on consacre sa vie aux autres pour des mercis cela ne dure pas longtemps. On donne parce que cela a un sens profond pour soi. Parce que c'est ce qui nous nourrit, nous élève, nous anime, c'est une toute autre posture. On devient ses mains qui dessinent un rêve et l'individu disparaît au profit d'un miracle, celui d'enfants qui trouvent enfin refuge »
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Gabrielle est infirmière, Thèrese Papillon également.

Un siècle les sépare, un simple battement d'aile de papillon face à l'éternité. Et à travers la magie des mots, d'un livre, l'une va inspirer l'autre et va lui offrir ce second souffle.

Car Gabrielle est usée. Chaque jour, dans la salle 79, elle veille sur des êtres infiniment fragiles, dans ce service de néonatologie. Elle voit passer l'espoir, la vie mais également une tristesse sans fond lorsque la médecine ne peut pas tout. Peu à peu, elle s'érode, elle perd pied, elle s'abime.

Thèrese Papillon, au sortir de la Première Guerre Mondiale, elle, n'accepte pas de voir ces enfants qui meurent dans la rue. Elle veut créer un refuge, les mettre à l'abri et rien ne pourra l'arrêter.

A travers le portrait de deux femmes qui exercent le métier le plus beau et le beau difficile au monde, Alia Cardyn offre un roman d'une grande justesse. Elle tisse une histoire, à hauteur de vérité, qui ébranle souvent, touche à chaque page et ne peut laisser personne indifférent.

Mademoiselle Papillon a réellement existé et Alia Cardyn s'offre évidemment la liberté d'inventer, sur une trame fort documentée, le destin follement inspirant d'une femme de tous les courages.

Il faut partir à la rencontre des ces femmes d'exception. Il faut se laisser émouvoir par ces destins immenses. Deux femmes, qu'on rencontre pour de vrai, et avec lesquelles on prend le temps de réfléchir à ce que peut être le don de soi, le vrai.

Il faut être un sacré écrivain pour arriver à détailler, sans plonger dans le pathos, mais sans enjoliver non plus, la réalité d'un service de grands prématurés, pour pénétrer la complexité d'un métier hors du commun.

Alia Cardyn livre ici un roman éblouissant et documenté, et finalement, elle offre bien plus que ça. Elle laisse entrer à flot la lumière à travers ses mots, tous choisis avec une folle passion. Hommage aux infirmières, aux femmes, à celles qui vibrent à l'intérieur pour l'autre, pour les autres.

Lisez Mademoiselle Papillon, il va se passer quelque chose.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Alia Cardyn et moi-même sommes voisines en quelque sorte. Effectivement, nous habitons la même commune en Belgique et pourtant, c'est seulement maintenant que je découvre sa plume. Je sais : honte sur moi, c'est quasi impardonnable! Mais finalement, j'ai corrigé mon erreur en me plongeant dans son quatrième roman qui est un petit bijou !

Comme je l'ai déjà dit à son attachée de presse, ça a été une déception pour moi…

Une déception de devoir terminer ce livre, d'arriver au bout de ses pages et de devoir donc quitter son ambiance et ses personnages, auxquels je m'étais attachée et avec lesquels j'aurais aimé passer encore un peu de temps en leur compagnie.

Certains livres ont le pouvoir de vous apporter une espèce de sentiment de réconfort, un peu de douceur dans ce monde de brutes (j'en suis bien entendu encore plus demandeuse depuis que ce satané virus s'est invité à la fête), une sorte de cocon dans lequel notre lecture nous transporte et dont nous aimerions ne jamais devoir abandonner, tant on s'y sent bien. « Mademoiselle Papillon » m'a fait ressentir tout cela. C'est un livre puissant, doté d'une aura bienveillante par la force et la bienveillance de ces héroïnes.

Deux histoires s'entrecroisent : celle de Gabrielle, infirmière trentenaire en néonatalogie pour les grands prématurés, qui a, au fil des jours, perdu l'entrain et la véhémence qui la guidaient dans son métier. Ensuite, il y a celle de Thérèse Papillon, aussi jeune infirmière envoyée à Vraignes-en-Vermandois par la Croix Rouge au lendemain de la Première Guerre Mondiale. Un élément les rapprochera, mais je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de cette si belle lecture.

Même s'il s'agit d'un roman et donc d'une oeuvre de fiction, son auteure, Alia Cardyn, s'est largement inspirée de la vie réelle de cette Thérèse Papillon qui a réellement existé, dont la volonté de fer en a fait une femme exceptionnelle. Un si petit bout de femme a mené tant de grandes choses, avec au départ très peu de moyens et son histoire est tout simplement extraordinaire. Son travail auprès des enfants et ses qualités sont si bien décrites que le lecteur souhaitera en connaître encore plus de son histoire. Tout cela est très bien documenté et une annexe à la fin du livre offre des informations supplémentaires à ce sujet.

J'ai été très touchée autant par l'écriture élégante de cette auteure belge que par ces deux histoires captivantes entremêlées, si bien dépeintes. Voilà un livre solaire que je ne peux que vous conseiller en ces temps moroses. Il pourra constituer le cadeau idéal à glisser sous le sapin fin de ce mois pour tous les amateurs de belles histoires.

Je remercie Sarah Altenloh et les éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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«  C'est la relation aux autres qui donne toute sa valeur à la vie » .
—- «  le temps qui n'est pas consacré aux autres est du temps perdu » .
Deux extraits significatifs de ce roman bouleversant .

Gabrielle , trente ans, s'occupe de grands prématurés au sein d'un service de néonatalogie, elle connaît l'attention , la pression, les vies menacées et très fragiles des petits prématurés . Chaque bébé est une personne , malheureusement : L'ordinaire prend un sens bien particulier et le facteur temps en ces lieux si pesants : sensation d'un pouls qui palpite, un torse qui se soulève légèrement , la tiédeur d'un tout petit corps qui n'a pas renoncé ….
Parfois , le poids de la technique déshumanise les lieux . ….Ces infirmières spécialisées puisent en elle de la sagesse ,une profonde humanité qui leur permet d'accompagner sans craquer , persévérer , observer les progrès même faibles avec aisance , tout en modestie .
En parallèle nous découvrons l'histoire de Thérèse Papillon , reconnue Juste parmi les nations ….
En 1920, dans une France ravagée par la guerre , elle est envoyée par La Croix- Rouge dans un dispensaire à Vraignes - en - Vermandois. .
La vision des enfants qui vivent dans la rue ,à la merci du froid intense l'obsède : volontaire , énergique , tournée vers les autres «  Elle pense que l'on est jamais seul lorsqu'on porte un idéal » , elle mettra toutes ses convictions et son entêtement au service d'une belle cause : accueillir des enfants au sein de la sublime abbaye de Valloires pour les protéger ….

J'ai été profondément touchée au coeur par ces deux histoires entremêlées par la force , l'attention, le don de soi , la bienveillance ,la modestie , la beauté des âmes de ces infirmières qui m'ont fait vivre tout au long de magnifiques émotions..

Un livre puissant , de toute beauté, juste , à l'écriture de qualité : construction efficace , délicatesse et humanité, doté d'une aura sans pareille eu égard à la qualité des deux héroïnes ., sa sobriété , ses évolutions , son infinie lucidité , son actualité., sa profondeur , le respect de l'autre …
Une quête sans faiblir ….
Un roman utile, pétri d'humanité et de chaleur humaine ——-…il y a plusieurs infirmières dévouées dans ma famille très proche,——- ce qui m'a rendue peut être plus sensible à ces sujets.
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Ma chronique en vidéo : https://youtu.be/QnxbvaLcDWg

Quasiment un coup de coeur

Je découvre cette auteure avec son dernier roman. Jusqu'ici, je me faisais des idées fausses sur l'auteure. Sans doute le titre de son premier roman me faisait-il penser à une histoire à l'eau de rose. du coup, je vais certainement me pencher sur la bibliographie de cette auteure.

J'ai immédiatement accroché à l'histoire contemporaine de Gabrielle, mais aussi à celle de Thérèse Papillon, qui recueillait des enfants dans l'abbaye de Valloires. L'histoire de Thérèse Papillon n'est pas sans me rappeler celle des personnes qui ont accueilli des enfants juifs de 1943 à 1945 dans le château de Jamoigne (Belgique), à côté duquel j'habite.

Gabrielle est infirmière en néonatologie et, sur le plan émotionnel, elle ne gère plus du tout quand commence ce livre. Son état contraste avec celui de Thérèse Papillon qui est une battante.

Pour écrire ce roman, l'auteure s'est très bien documentée sur Thérèse Papillon. Et ce qui est vraiment très intéressant et qu'on trouve dans peu de romans historiques, c'est que l'auteure nous relate en fin d'ouvrage quels sont les éléments qui ont été démontrés historiquement.

Du fait de l'alternance des histoires de chapitre en chapitre, je dois avouer que je suis quelque fois allée deux chapitres plus loin voir ce qu'il advenait de tel ou tel grand prématuré dont Gabrielle devait s'occuper...

Ce livre était un beau moment. Les situations sont touchantes et émouvantes. du coup, ce roman est un beau vecteur d'émotions diverses. Pour moi, ce sont les situations qui créent l'émotion et non la plume de l'auteure, au demeurant très soignée.

Une lecture à mettre entre toutes les mains !

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Voilà un ouvrage qui a percé la cuirasse derrière laquelle s'abrite mon émotivité. Parvenu au point final, il a fallu que je relise les passages évoquant la courte vie du petit Anatole pour l'un, le mutisme douloureux de la petite Madeleine pour l'autre. Un ouvrage qui rend hommage aux héros anonymes au travers du portrait de Mademoiselle Papillon. Elle a fait partie de ces personnes réellement désintéressées qui ne cherchent de gloire que dans le sourire des autres.

Lorsqu'elle décide de créer un préventorium pour accueillir les enfants démunis des suites de la première guerre mondiale et qu'on lui alloue l'ancienne abbaye désaffectée de Valloires dans la Somme, c'est par pur amour pour la petite personne qu'est l'enfant qu'elle s'engage dans cette prodigieuse entreprise.

Mademoiselle Papillon, un nom si beau pour une si belle histoire. D'autant plus belle que celle-ci est vraie. Une histoire qui a touché Alia Cardyn à l'occasion de la visite de l'abbaye de Valloires au point de lui insuffler la volonté de faire connaître Mademoiselle Papillon pour très certainement réparer l'injustice de la savoir méconnue, sinon de façon confidentielle.

Mais Alia Cardyn a voulu aller au-delà d'une simple biographie de la courageuse demoiselle. C'est comme cela que je perçois son ouvrage. Elle a choisi le genre romanesque pour faire valoir l'abnégation de ces héros du quotidien, ceux et celles qui travaillent dans l'anonymat d'une profession et donnent leur temps, leur énergie et finalement leur coeur pour que la vie d'autres soit moins rude. Surtout s'il s'agit de préserver le capital d'innocence avec lequel naît la personne. C'est à mon avis pour cela qu'Alia Cardyn a conçu ce roman. Il érige une passerelle entre l'histoire vraie d'une héroïne la plus pure qui soit et ceux qui modestement oeuvrent au bien commun en rehaussant leur action d'une vraie part d'humanité. Donnant ainsi un sens à leur vie.

« Il faut vivre les mains ouvertes pour mourir les mains pleines. »

Un roman qui joue sur deux époques et fait vibrer la corde sensible sans sombrer dans la mièvrerie. Un subtil dosage entre l'hommage et le rappel à l'ordre de l'individualisme qui prévaut dans notre société contemporaine leurrée par le confort. Mais un roman optimiste malgré tout. Il comporte une aventure amoureuse, histoire de faire contrepoids aux mauvais penchants qui trop souvent ternissent l'image de la nature humaine.

Ce qui m'a séduit dans ce roman est évidemment et en premier lieu l'intention de faire connaître une héroïne discrète de notre histoire. Ce genre de personne qui déplace des montagnes grâce à leurs seules volonté et force de caractère. Pour vaincre non seulement les difficultés mais aussi et surtout les peurs : mademoiselle Papillon n'a pas hésité à cacher des enfants juifs au nez et à la barbe des Allemands qui occupaient une partie de l'abbaye entre 1940 et 1944.

Ce roman a aussi une valeur universelle en matière de leçon de vie. C'est le but de cette passerelle entre l'histoire de Mademoiselle Papillon et celle de Gabrielle, la narratrice de l'époque contemporaine. Elle se bat dans son service de néonatalogie pour rendre moins techniques et plus chaleureux les soins apportés aux nouveau-nés prématurés impliquant tous les intervenants, qu'ils soient parents ou praticiens.

Un vrai beau moment de lecture qui parachève le parfait équilibre des émotions, couronné par un épilogue qu'on n'attend pas et clôt ce roman avec une belle intelligence d'auteure.
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Pour moi cette lecture est une très belle découverte et un énorme coup de coeur. Alya Cardyn nous raconte l'histoire touchante et émouvante de deux femmes qui mettent leurs vies au service des enfants. Gabrielle qui travaille en néonatologie à notre époque et Thérèse qui en voyant la souffrance des enfants après la première guerre mondiale ouvre une maison de prévention pour les enfants sous alimentés et à la rue et qui va sauver des centaines d'enfants de la déportation pendant la seconde guerre mondiale. J'ai eu énormément de plaisir à découvrir la plume de l'auteure c'est magnifiquement bien écrit et d'une justesse bouleversante. Un roman fort et passionnant.
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Ce bel ouvrage retrace l'engagement de Thérèse Papillon - Mademoiselle Papillon (1886-1983), infirmière, dans le secours porté aux enfants démunis et mal portant de l'après guerre 14-18. Sa saine obstination l'a menée à l'ouverture d'un préventorium à l'abbaye de Valloires, dans le département de la Somme. Pendant la 2ème guerre mondiale, elle y a caché des enfants juifs ce qui lui a valu la prestigieuse distinction de Juste parmi les Nations. Cette institution a fonctionné jusqu'en 1976.
Thérèse Papillon a bien existé mais l'ouvrage d'Alia CARDIJN est un roman. L'histoire de l'infirmière du préventorium est mise en parallèle avec la vie de Gabrielle, infirmière du 21è siècle dans un service de néonatologie. La jeune femme est tout dévouée à son métier qui finit par la déborder. L' l'histoire de Mademoiselle Papillon va la sortir de son mal-être et lui faire retrouver bien-être et amour. J'ai aimé l'alternance des chapitres entre Thérèse et Gabrielle; entre passé et présent. le caractère romanesque se traduit dans la rencontre entre Adam et Gabrielle. le roman se suffisait à lui-même sans cette histoire d'amour. C'est le choix de l'auteur et le respecte. Cette belle histoire m'incite à la visite de l' abbaye de Valloires. Je vous recommande ce livre émouvant, dévoilant deux belles personnes chacune portée par un idéal.
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