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EAN : 9782221249352
272 pages
Robert Laffont (15/10/2020)
4.21/5   771 notes
Résumé :
L’histoire inouïe de Thérèse Papillon, reconnue juste parmi les nations, révèle la force de nos rêves.

Gabrielle, 30 ans, infirmière, s’occupe de grands prématurés dans un service de néonatologie intensive. L’univers de la jeune femme s’est réduit aux quelques mètres carrés de sa salle, la salle 79, où elle glisse lentement dans l’indifférence, lorsqu’elle découvre l’histoire de Mademoiselle Papillon.
En 1920, dans une France ravagée par la Pre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (267) Voir plus Ajouter une critique
4,21

sur 771 notes
Alia Cardyn a été courageuse d'avoir osé rendre hommage à Thérèse Papillon (1886 – 1983), Juste parmi les nations, au travers d'une fiction menée de manière très originale. En effet, l'autrice belge, pour son quatrième roman, a utilisé trois niveaux d'écriture. Cela ne m'a pas perturbé et je m'y suis fait rapidement, les chapitres étant assez courts et l'écriture vive et précise.

Dans Mademoiselle Papillon, Gabrielle raconte sa vie et ses tourments d'infirmière, ses amours aussi mais sa mère lui a confié le manuscrit de son prochain roman où elle raconte la vie de Mademoiselle Papillon, plus les extraits du carnet de bord de cette dernière.
Mise à part la découverte historique d'une femme admirable qui a donné sa vie pour aider les enfants mal nourris, abandonnés, vivant dans la rue, mourant de froid, au sortir de la Première guerre mondiale, j'ai été captivé par son personnage d'aujourd'hui : Gabrielle.
Celle-ci est infirmière dans un service de néonatalogie et l'autrice qui s'est beaucoup documentée, m'a plongé au coeur de son travail. La pression, les vies si fragiles des bébés prématurés, les gardes, les appels en renfort, les rapports avec les médecins et enfin le rôle des parents, tout cela impose une énorme pression. J'ai été angoissé, j'ai vibré au rythme de Gabrielle, partageant peu à peu ses interrogations sur son métier.
Chaque bébé est une personne mais le poids de la technique et des conditions de travail déshumanisent les lieux où il faudrait le plus de tendresse et d'attention. Alia Cardyn ne manque pas de souligner aussi le rythme à soutenir, le manque de personnel. Par contre, je trouve complètement rocambolesque et inutile la scène grotesque du baptême. On me dira peut-être que c'est possible mais cette face religieuse du roman m'a déplu car cela s'ajoute à Mlle Papillon qui prie, implore le ciel, se dit protégée par Dieu qui laisse commettre les pires atrocités au même moment… s'il existe…
Je reviens à la maternité et au Nidcap, un acronyme que l'autrice ne détaille pas mais fait si bien comprendre. Alors, pour celles et ceux qui me lisent, je me lance : Nidcap signifie Neonatal Individualized Developmental Care Assesment Program, ce qui signifie en français, programme néonatal individualisé d'évaluation et de soins de développement… ouf ! C'est Heidelise Als, psychologue et professeure émérite à Harvard, qui en a établi les principes et j'ai été heureux de découvrir cela dans le livre d'Alia Cardyn. Mettre l'humain au premier plan pour que chaque nouveau-né, encore plus s'il est prématuré, prenne sa place et se développe harmonieusement, cela mérite d'être connu !
Dans l'Abbaye de Valloires (Somme), Thérèse Papillon a créé un préventorium, surmontant tous les obstacles pour mener à bien son projet avec l'aide de quelques bénévoles. Des centaines d'enfants ont trouvé bonheur et joie de vivre dans ce cadre unique qui a permis, dans les jours sombres de l'Occupation, de cacher des enfants juifs en les mêlant aux autres. La curiosité des Allemands fut vite éloignée en leur faisant croire à la tuberculose, l'ensemble des gosses et du personnel étant complice d'un bien vertueux mensonge.
Mademoiselle Papillon est un roman utile, émouvant, varié et bonifié encore par une belle surprise finale. Alia Cardyn reconnaît, dans ses remerciements, que la documentation sur la vie de son héroïne est très mince. C'est donc avec talent qu'elle a réussi à la faire revivre.

Je remercie Babelio (Masse critique) et les éditions Robert Laffont pour m'avoir permis de découvrir l'histoire de Mademoiselle Papillon ainsi que le Nidcap.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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"C'est la relation aux autres qui donne toute sa valeur à la vie." Cette phrase magnifique, prononcée par Heidelise Als, dans le roman, me semble résumer parfaitement l'esprit de ce livre.

Nous commençons par suivre Gabrielle, infirmière dans un service de néonatologie intensive dont la salle 79 est "sa salle, son port d'attache". Elle a de plus en plus de mal à oublier les émotions qui l'assaillent pendant son travail et tente de mettre cela sur le compte de la fatigue. Usée psychologiquement et physiquement, elle finit par se sentir impuissante face à ces petits êtres grands prématurés si fragiles et ces parents démunis et même, par culpabiliser.

Sa mère Rachel Adelman s'étant lancée dans l'écriture, lui offre son dernier manuscrit et toute émue lui confie en le lui remettant : "Je ne pense pas qu'il soit possible de ne pas aimer Mademoiselle Papillon".

C'est en fait, la vie exceptionnelle de Thérèse Papillon qui est retranscrite dans ce manuscrit, cette infirmière de la Croix-rouge qui, envoyée au dispensaire de Vraignes-en-Vermandois au lendemain de la Première guerre mondiale, ne supporte pas de voir ces enfants souffrant de la faim et du froid et vivant dans des conditions plus que précaires. Elle mettra tout en oeuvre pour trouver une solution, et cherchera avec détermination un lieu pour installer un préventorium.

Dans Mademoiselle Papillon, Alda Cardyn met en scène le destin de ces deux infirmières et va les traiter en alternance.

Je dois dire que j'ai été extrêmement touchée par la force et le courage de ces deux femmes admirables. J'ai trouvé originale l'idée de l'autrice de redonner de la vitalité à Gabrielle épuisée, grâce à la lecture du récit de la vie de Mademoiselle Papillon.

Comment ne pas être admiratif devant l'énergie qu'a dû déployer Thérèse Papillon pour parvenir à installer, après l'armistice, à l'abbaye de Valloires, un établissement pour enfants, un préventorium. Énergie qu'elle a su maintenir pour ne pas baisser les bras lorsqu'une autre guerre se profile. Elle redouble au contraire de courage, n'hésitant pas à recueillir des enfants juifs. Un modèle de courage, de ténacité et un amour et une psychologie des enfants extraordinaire.

Ce roman m'a aussi permis de découvrir le NIDCAP (Neonatal Individualized Developmental Care and Assessement Program), fondé par Heidelise Als, psychologue américaine. Ce programme basé sur le fait que les nombreuses agressions que subit le prématuré en réanimation comme la douleur, l'excès de bruit, de lumière, les nombreuses manipulations, le non-respect du cycle veille/sommeil et la séparation de la mère peuvent être nocifs pour ces enfants dont tous les sens sont encore immatures, ajoute de l'humanité aux soins conventionnels sans nuire à leur sécurité.

Ces deux infirmières ont beaucoup de points communs. Toutes deux ont compris qu'un enfant a besoin de beaucoup d'amour et que le contact, chez les prématurés et les petits enfants est primordial, notamment dans les situations de détresse. Un parallèle est fait dans le livre, entre le nouveau-né prématuré, séparé de sa mère pour être placé en couveuse et l'enfant juif qui doit se détacher de ses parents qui le laissent à d'autres mains pour le sauver.

Ce roman bouleversant et captivant de bout en bout m'a fait vivre de magnifiques émotions.

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Très bel hommage que Alia Cardyn rend ici à cette infirmière hors paire que fut Thérèse Papillon.

Dans ce roman fictif où s'entremêlent une petite part de vérité avec bon nombre d'informations pertinentes, nous côtoyons au plus près deux infirmières au service des plus fragiles, des bébés prématurés ou de jeunes enfants éprouvés au sortir de la première guerre mondiale. Gabrielle et Mademoiselle Papillon. La première doute de ses compétences avec une sensibilité à fleur de peau qui la plonge dans un mal-être. La seconde au coeur immense qui ne croit qu'au pouvoir de l'amour comme seul remède.

Mon avis sur ce beau roman est légèrement contrebalancé par quelques bémols ressentis en début de lecture. J'ai eu un peu de mal à m'adapter aux différentes narrations (le quotidien de Gabrielle, celui de mademoiselle Papillon et enfin son carnet de bord). Les chapitres étant très courts, j'ai eu du mal à m'ancrer dans ces deux histoires. Ensuite, j'ai trouvé dommage d'amener une romance du côté de Gabrielle qui à mon sens alourdi l'ensemble ou n'apporte rien de profitable au roman.

Passé ces détails tout à fait subjectifs et personnels, la magie a totalement opéré au 3/4 du roman où j'ai trouvé de magnifiques passages remplis d'espoir et d'amour altruiste.

Je regrette d'avoir mis autant de temps à me sentir en symbiose dans ce livre, parfois on vit d'étranges choses qui ne nous permettent pas toujours d'accueillir comme il se doit un très beau roman.
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Un grand merci à Babelio Masse critique Privélégiée et les éditions Robert Lafont pour l'envoi de ce livre Mademoiselle Papillon d'Alia Cardyn.

« Tant de fois je n'ai pu être que cette infirmière inutile, tant de fois je n'ai pu que poser une main sur une épaule et sourire comme si tout allait bien . Finalement, c'est tout ce que l'on a besoin de savoir quelques secondes avant de mourir. Que tout va bien ».

« Ces enfants s'amusent d'un bout de bois, de quelques cailloux, ils ont les loisirs de ceux qui n'ont rien, et d'un rien ils bâtissent un monde chargé de promesses. Non tenues »

Ce livre m'a beaucoup touché par ce qu'il traite de l'enfance en danger (manque de soin, maltraitance etc…), qui dans les années 20 ne connaissaient pas les conditions favorables pour leur protection (particulièrement en néonatalogie) dans un lieu sûr, mais rudimentaire, il met également en parallèle l'histoire d'une autre infirmière dans la période contemporaine, avec sa technicité, ses évolutions. Ce livre est romancé autour d'une histoire vraie.

Mademoiselle Papillon infirmière à la Croix Rouge dans les années 20 est envoyée au dispensaire de Vraignes en Vermandois, les enfants qui meurent dans la rue la hantent. Elle ne peut rester inerte, et lorsqu'elle franchit l'Abbaye de Valloires, tout prend place. Ce sera l'endroit qui abritera son projet pour accueillir tous ces enfants perdus et malheureux.

En parallèle il y a, une autre infirmière qui travaille de nos jours dans un service dédié à la néonatalogie intensive en salle 79. C'est la routine, elle devient transparente mais tout va se bouleverser lorsqu'elle entend parler de Mademoiselle Papillon.

Je n'en dirai pas plus sur l'histoire…

Ce livre est un savant dosage de justesse dans

La qualité de son écriture,

son amour,

sa construction,

ses émotions,

ses peurs, ses joies,

sa part d'authenticité,

ses remises en question

ses évolutions,

Un livre avangardiste pour son époque, qui m'a touché aussi par sa sobriété, sa lucidité, son impuissance, son actualité, dans ce qui m'est donné de vivre dans mon lieu de travail actuellement.

Ce livre est un brillant hommage au métier d'infirmière.

Mademoiselle Papillon a été déclarée Juste parmi les Nations en 1886 à Saint Germain en Laye et le 23 mars 1983 à l'Abbaye de Valloires.

« de toute façon si on consacre sa vie aux autres pour des mercis cela ne dure pas longtemps. On donne parce que cela a un sens profond pour soi. Parce que c'est ce qui nous nourrit, nous élève, nous anime, c'est une toute autre posture. On devient ses mains qui dessinent un rêve et l'individu disparaît au profit d'un miracle, celui d'enfants qui trouvent enfin refuge »
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Gabriel, une jeune infirmière en néonatologie, n'en peut plus de voir certains des bébés qu'on lui a confiés partir alors qu'elle a tout fait pour les sauver. Elle voudrait avoir une vie plus insouciante, un amoureux aussi...pourquoi pas son voisin direct ?
Lors d'un rendez-vous avec sa mère, romancière, elle apprend le nouveau sujet de son livre : la biographie d'une infirmière qui a traversé les deux guerres et bien plus.
Au lendemain de la première guerre mondiale, Thérèse, Mademoiselle Papillon, n'en peut plus de voir les enfants mourir de pauvreté et de faim dans la rue.
Par sa ténacité, alors que le gouvernement français manque d'argent à tous niveaux, elle parvient à obtenir un bâtiment dans l'ancienne abbaye de Valloires en baie de Somme.
Elle va y installer un préventorium où de nombreux enfants vont venir retrouver une santé.
En 1939, lors des premières rafles, elle recueillera des enfants juifs au nez et à la barbe des Allemands.
L'auteure attire notre attention sur une petite fille de deux ans et pour cause.
La lecture du livre de sa mère, Mademoiselle Papillon, et deux autres évènements vont rendre à Gabrielle la force nécessaire pour continuer son métier.
le récit est partagé entre le récit de Gabrielle, le récit de Mademoiselle Papillon ainsi que ses carnets.
C'est parfois difficile de quitter un personnage pour aller vers l'autre car on est en plein dans son histoire.
Alia Cardyn a fourni un travail important de documentation dans les deux époques, autour du thème de l'aide à l'enfance.
le récit est très bien structuré , avec une belle écriture.
L'approche de la vie et du respect des petits prématurés est très délicate et appuyée sur une théorie du Nidcap défendue par une psychologue et professeure à Harvard.
Un roman au sujet traité très approfondi qui nous réserve une surprise à la fin.

Merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont pour m'avoir permis de découvrir un roman aussi intense.
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critiques presse (1)
LeSoir
09 novembre 2020
Avec « Mademoiselle Papillon », Alia Cardyn raconte une histoire de femme forte d’hier. Qui influence une femme désemparée d’aujourd’hui.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (168) Voir plus Ajouter une citation
Il a pris dix ans en quelques minutes. Ses bras se sont resserrés autour de l'enfant. Il plonge son nez dans les cheveux bouclés. Le temps manque pour la quitter décemment. Le temps manque toujours lorsque l'on est contraint d'abandonner son enfant. Il doit lui dire au revoir ici, sous ce buisson, accroupi à même la terre. La sentir contre lui puis la laisser dans ce lieu inconnu. Il ne pourra pas apaiser les craintes de son enfant, mettre des mots sur ce geste incompréhensible d'un père qui part. Il n'en est pas capable. Comment lui expliquer la cruauté d'un monde qui décime les hommes pour leurs origines ?
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Leur maigreur leur donne l’allure chétive d’un plus jeune tout en durcissant leurs traits, mélange étrange que dessine la faim sur ces visages d’enfants. Cet ensemble formé par leur teint terne, leurs joues creuses, leurs cheveux sales et leurs sourires, m’interpelle. Cette combinaison insolite me captive, ne me lâche jamais, telle une urgence que j’aurais laissée de côté. (page 35)
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En un éclair, elles revisitent les semaines qui viennent de s’écouler : l’image de leur enfant dans une lumière constante, leurs oreilles en proie au son des machines, leur corps loin des bras chauds, et ces foutus horaires de visite. Toutes ces heures où les portes sont fermées, où elles, les mères, n’ont plus aucun droit. Ces heures où l’on pourrait croire que l’autre est mort ou n’a jamais vu le jour, l’enfant ou la mère. Ces heures ne devraient pas exister. (pages 218-219)
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Le conflit des hommes nous a laissé une chance à nous les femmes. Pour la première fois, nous pouvons porter seules nos ambitions. En nous privant des hommes, la guerre nous a pourvues d'un droit d'initiative, d'une détermination nouvelle, d'une liberté inespérée.
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Face à la tuberculose, le combat est perdu d’avance. Le mycobacterium tuberculosis ne progresse pas de la même manière dans un corps nourri et sain. La malnutrition transforme la maladie latente en une tuberculose active. Le manque d’apport sert l’ennemi. L’ignorance aussi. Chaque semaine, j’explique la progression de ce fléau aux mères de famille. À la façon dont elles me regardent, je vois bien qu’elles me prennent pour une folle. (pages 42-43)
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Videos de Alia Cardyn (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alia Cardyn
Il y a très longtemps, au milieu de la place d'un village est arrivée, comme ça, un beau jour, une boîte. Elle a permis aux enfants de se libérer des secrets qui leur pesaient trop. Des boîtes à secrets, il y en a eu un peu partout dans le monde, mais aujourd'hui elles ont disparu. Elles se sont transformées en chocolat et les adultes gourmands les ont mangées. Mais le pouvoir des boîtes demeure et si un jour un secret est trop lourd à porter il suffit de se confier à un adulte bienveillant pour se sentir mieux !
Un album d'Alia Cardyn, illustré par Violette Imagine. Dès 4 ans. Publié par ACTES SUD jeunesse.
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