La mort , surtout si elle est violente , exerce une drôle de fascination sur les vivants . Devant un cadavre , nous sommes tous curieux . La mort est une dame très séduisante .
Cependant, mourir jeunes était peut-être le destin réservé par Dieu à ses fils les plus mauvais. Alors, peut-être que les enfants qu'elle sauvait, elle, pouvaient se transformer en assassins, ou en tueurs en série. Proba-blement, ce qu'elle faisait n'était pas juste. Si quelqu'un avait tué Adolf Hitler, ou Jeffrey Dahmer, ou Charles Manson, tant qu'ils était encore dans les langes, aurait-il réalisé un acte bon ou mauvais? Leurs assassins auraient été punis et condamnés, certainement pas célébrés comme sauveurs de l'humanité!
Elle en conclut que le bien et le mal se confondent souvent. Que l'un est parfois l'instrument de l'autre, et vice versa.
«Faites-moi au moins savoir s'il est mort », disaient-ils. Certains en arrivaient à le souhaiter, parce qu'ils voulaient pleurer, et c'est tout. Leur seul désir n'était pas de se résigner, mais de pouvoir arrêter d'espérer.
Parce que l'espoir tue plus lentement.
Nous les appelons "monstres" parce que nous les sentons loin de nous, et donc nous les voulons "différents", disait Goran dans ses séminaires. Au contraire, ils nous ressemblent en tout et pour tout. Mais nous préférons balayer l'idée qu'un de nos semblables est capable de telles atrocités. En partie pour absoudre notre nature. Les anthropologues appellent ça la "dépersonnalisation du coupable", et cela constitue souvent le principal obstacle à l'identification d'un tueur en série.
Car un homme a des points faibles et peut être capturé.
Pas un monstre.
Le choix d'appeler la sixième fillette Priscilla n'était pas seulement dû à la nécessité de lui attribuer une consistance humaine. Il y avait aussi une autre raison : Milla n'en pouvait plus de se référer à elle par un numéro.
Les enfants ne voient pas la mort. Parce que leur vie dure une journée, du réveil au coucher.
Les enfants ne voient pas la mort. Parce que leur vie dure une journée, du réveil au coucher.
Les gares.
Lieu de passage pour les uns, but pour les autres qui s’arrêtent là et n’en repartent plus. Les gares sont une sorte d’antichambre de l’enfer, où les âmes perdues s’amassent en attendant que quelqu’un vienne les chercher.
Elle en conclut que le bien et le mal se confondent souvent. Que l'un est parfois l'instrument de l'autre, et vise versa.
[...] Je ne sais pas si Dieu existe. Même si je l'ai toujours désiré. Je sais avec certitude que le mal existe. Parce que le mal peut être prouvé. Le bien, jamais. Le mal laisse des traces sur son passage. Des corps d'enfants innocents, par exemple. Le bien, on peut seulement en témoigner. Mais ça ne nous suffit pas, à nous qui cherchons des preuves concrètes...