- Je ne m'y attendais pas, c'est tout. Tout ça pour une asperge ... Il a frappé Fox pour un légume.
- J'ai comme l'impression que vous utilisez d'avantage votre tête que votre cœur pour le moment.
[...]
- Êtes-vous en train de suggérer que je devrais tomber amoureuse de trente-cinq garçons à la fois ?
Il a haussé les sourcils.
- Eh bien, dit comme ça...
- Exactement. Je n'ai qu'un cœur et je l'économise.
Trente-cinq paniers énormes m’attendaient dans le bureau, remplis de dizaines de milliers d’inscriptions, toutes dans leurs enveloppes afin de protéger l’identité des candidats. J’ai essayé d’afficher un air impatient pour la caméra, mais j’étais à deux doigts de vomir dans l’un des paniers.
Ce serait une bonne façon de réduire le nombre de participants.
Je savais qu'une véritable armada travaillait au palais, mais j'avais l'impression qu'ils étaient tous cachés jusqu'à aujourd'hui. Au fur et à mesure que l'annonce de cette Sélection inattendue se répandait comme une traînée de poudre, ce n'étaient pas seulement les femmes de chambre et les majordomes qui couraient partout, mais des gens que je n'avais jamais vus de ma vie.
Mon travail quotidien, qui consistait en lecture de rapports et en réunions, a changé quand je suis devenue le centre des préparations pour la Sélection.
- C'est un peu moins cher, Votre Altesse, mais toujours incroyablement confortable et ça s'assortira à merveille au décor existant.
Un homme tenait un grand pan de tissu qu'il a posé sur les deux options précédentes.
Je l'ai touché, émerveillée par sa texture, même s'il n'était manifestement pas destiné à être porté.
- Je ne suis pas certaine de comprendre pourquoi nous faisons tout ça.
L'homme, l'un des décorateurs du palais, a pincé les lèvres.
- On m'a dit que certaines chambres d'amis étaient un peu féminines et que vos prétendants seraient plus à l'aise dans ce genre de décor, a-t-il répondu en exhibant encore un autre tissu. Nous pouvons changer entièrement l'aspect d'une chambre avec un simple dessus-de-lit.
- Pas mal, sœurette. Tu ressembles presque à une mariée. […]
- Un mot de plus et je te rase la tête dans ton sommeil.
- Moi aussi, je t'aime.
J'aimais mon père. Mais je m'aimais aussi. Et j'allais devoir vivre avec moi beaucoup plus longtemps.
Ton nom figurera dans les livres d'histoire et un gamin de dix ans qui n'en aura rien à faire l'apprendra pour une interro et l'oubliera aussi sec. Tu as un métier, comme tout le monde. Arrête de faire comme si ça te rendait supérieure aux autres.
Kile et moi nous sommes dirigés vers sa chambre.
Il a ouvert.
Il...était...super...bordélique!
- Votre Majesté, a-t-il dit sur un ton suave en s'inclinant.
- Altesse, ai-je rectifié.
- Non, non. Appelez-moi juste Ean.
Son sourire a creusé une de ces joues.
- C'était une très mauvaise blague, ai-je répondu en riant.
- Il fallait que je prenne ce risque. Il y a trente-quatre autres gars. Comment faire pour que vous vous souveniez de moi ?
- Pas mal, soeurette. Tu ressembles presque à une mariée.
J'ai ramené ma jupe et me suis assise avec grâce.
- Un mot de plus et je te rase la tête dans ton sommeil.
- Moi aussi, je t'aime.
J'ai essayé de ne pas sourire. En vain. Il mettait toujours dans le mile.