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Black Hammer - Visions tome 2 sur 2

Leonardo Romero (Illustrateur)Malachi Ward (Illustrateur)Melissa Duffy (Illustrateur)David Rubin (Illustrateur)
EAN : 9781506725512
120 pages
Dark Horse (22/02/2022)
4.5/5   1 notes
Résumé :
This collection launches the second part of a special two volume hardcover series of exciting stories taking place in the world of Jeff Lemire (Sweet Tooth, Moon Knight) and Dean Ormston’s (Neil Gaiman's The Sandman, Books of Magick: Life During Wartime) Eisner Award–winning Black Hammer superhero comics.

Creators such as Kelly Thompson, Cullen Bunn, Cecil Castellucci, Scott Snyder and many more of comics’ top talents take on some of the greatest hero... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
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Ce tome met en scène des personnages issus de la série Black Hammer créée par Jeff Lemire, dessinée par Dean Ormston. Il est possible de lire ces histoires sans rien connaître de ces personnages. Elles prennent plus de sens quand on a lu la série mère. Il fait suite à Black Hammer - Visions, tome 1 (épisodes 1 à 4) qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 5 à 8, chacun réalisé par une équipe créative différente. Il contient également les couvertures variantes d'Annie Wu, Marguerite Sauvage, Dan Brereton, Brian Hurtt, Veronica Fish, Yuko Shimizu, Patric Reynolds, Genn Fabry, 12 pages contenant des crayonnés et des pages d'études de personnages.

Skulldigger : écrit par Kelly Thompson, dessiné et encré par Leonardo Romero, avec une mise en couleurs de Jordie Bellaire. Skulldigger est rentré dans ce qui lui sert de base. Il retire son casque, se passe les mains sous l'eau et s'en asperge le visage. Il arbore une expression fermée et se regarde dans la glace. Il y a quelques temps, il faisait le guet sur un toit et avait vu passer au loin une jeune femme au bout d'un filin, une supercriminelle appelée Bijou. Il la suit. Elle a un peu d'avance et a pénétré dans un musée par la verrière sur le toit. Elle commence à découper un rond dans la vitrine en verre qui protège un précieux diamant, don de monsieur Andres Venger. Alors qu'il vient de la repérer depuis le toit, le vigile pénètre dans la pièce où est exposé le diamant et tient Bijou en joue, la sommant de s'arrêter. Elle s'amuse avec lui, lui demandant si elle doit d'abord s'immobiliser, ou d'abord remettre le diamant en place. Il lui dit qu'il va appeler la police : elle répond qu'elle préfèrerait que personne ne se fasse tirer dessus. Skulldigger finit par intervenir.

Le lecteur retrouve avec plaisir ce superhéros évoquant un amalgame entre Batman et Punisher, pour une aventure rapide, ayant bénéficié de sa propre minisérie Skulldigger & Skeleton Boy (2021) par Jeff Lemire & Tonci Jonzic. La scénariste met sur son chemin une supercriminelle assez enjouée, malicieuse, maniant le bola avec dextérité, et capable de jouer de ses charmes. le lecteur perçoit tout de suite la tension régnant entre les deux, pas seulement parce qu'ils sont de part et d'autre de la loi. Il s'agit d'une cambrioleuse attirée les bijoux de prix. Il ne fait pas longtemps pour additionner deux et deux : une variation sur Catwoman, et la relation ambivalente qu'elle entretient avec Batman. Les dessins sont un peu secs, avec une utilisation copieuse des aplats de noir. L'artiste joue de l'apparence avenante de Bijou qui sait sourire, de son costume jaune pâle, par contraste avec le visage fermé et dur de Skulldigger et de son costume sombre. La tonalité de la narration visuelle est à la fois pulp et bon enfant, plus intemporelle que nostalgique, une ambiance personnelle qui ne cherche pas à imiter des prédécesseurs, que ce soit David Mazzuchelli ou Darwyn Cooke. le lecteur prend plaisir à ce récit rapide, cette tension entre Skulldigger et Bijou, cette romance qui semble couru d'avance, la joie de vivre de Bijou et sa capacité à obtenir ce qu'elle veut grâce à son intelligence plutôt que sa force. La fin s'avère dévastatrice, en cohérence totale avec le personnage principal, ramenant le lecteur à la réalité de son mode opératoire. Une grande réussite.

Cthu-Lou : écrit par Cullen Bunn, dessiné et encré par Malachi Ward & Matthew Sheean, avec une mise nten couleurs de Dave Stewart. Comme à son habitude, Cthu-Lou est vautré dans son fauteuil en train de regarder n'importe quoi à la télévision, en l'occurrence les informations, tout en descendant des bières. Dans les égouts, la déité anguleuse émet son appel en continu. Un rat l'observe et répond à son appel : il indique qu'il sait que les constellations prendront bientôt la configuration requise, et qu'il faut que l'émissaire rassemble les fidèles pour pouvoir construire la machine nécessaire. Elaine, l'épouse de Cthu-Lou est rentrée du travail et retrouve son époux avachi dans le fauteuil, qui n'a pas bougé : elle lui adresse les remontrances habituelles et lui fait observer que l'accouchement approche et qu'il faut qu'il puisse subvenir aux besoins de sa famille.

Ce personnage est précédemment apparu dans Black Hammer: Streets of Spiral : Chtulhu est présent sur Terre, logé dans les égouts, et Cthu-Loui est son émissaire. le scénariste raconte son histoire de manière très prosaïque : un bon à rien fainéant qui ne décolle pas ses fesses de devant la télé, et qui laisse son épouse l'entretenir. Il ne fait même pas l'effort de répondre à l'appel de son maître anguleux. le lecteur ressent tout de suite un mépris appuyé à l'encontre de ce personnage, certes accablé par son apparence son manque de qualification à part la plomberie, son manque d'égard vis-à-vis de son épouse. Les deux artistes réalisent des dessins dans un registre réaliste et descriptif, avec des traits de contour assez fins, une densité d'information pas très élevée, mais une mise en couleurs qui vient nourrir chaque case, à la fois pour les textures, le relief et l'ambiance lumineuse. Les pages se tournent toutes seules pour suivre cet individu pitoyable, et la manière dont il se retrouve en face de la déité anguleuse. L'intrigue s'avère bien construite avec une ironie mordante, mais la narration reste plate et peu stimulante.

Ms. Moonbeam : écrit par Cecil Castellucci, dessiné et encré par Melissa Duffy, avec une mise en couleurs de Bill Crabtree. Dans un monde pas bien fini, sur une planète mal dégrossie, la presque superhéroïne Ms. Moonbeam se souvient de la fois où Colonel Weird était apparu sur leur planète et qu'elle avait participé à sa victoire, avec Insector et Golden Goose. Elle s'était sentie vivre, exister pleinement. Mais la banalité d'un quotidien superficiel a repris le dessus, et elle se retrouve à jouer aux cartes avec Instector, Golden Goose, un lapin et un cochon doués de conscience. Mais un jour, une petite annonce dans le journal indique la tenue d'une audition pour trouver un personnage.

Effectivement, Ms. Moonbeam était apparue dans les épisodes 6 & 7 de la série, réunis dans Black Hammer Volume 4: Age of Doom Part Two , un passage en forme de métacommentaire aussi touchant que les personnages étaient dérisoires. La scénariste décide de prolonger la vie de ces protagonistes à demi-conçus le temps d'un épisode. Contre toute attente, elle réussit à la perfection cette histoire périlleuse, entre intrigue premier degré et métacommentaire touchant. La narration visuelle évoque par moment la naïveté des dessins de Michael Allred, à d'autres moments la naïveté de ceux de Jeff Lemire ou d'Emi Lenox. le lecteur est profondément touché par la situation existentielle de Moonbeam, par sa détermination à améliorer sa condition, par l'acceptation de leur situation des autres personnages, par la désinvolture de l'auteur présent dans l'épisode, et par celle de Golden Grail. Un numéro d'équilibriste extraordinaire de justesse et d'émotion, de premier degré, et de commentaire sur l'art de donner de la consistance à un personnage pour le faire exister aux yeux du lecteur.

Horseless Rider : écrit par Scott Snyder, dessiné, encré et mis en couleurs par David Rubín, En 1955, dans une maison de repos au beau milieu de l'ouest de l'Arizona, Buck, un pensionnaire en chaise roulante, est poussé vers sa chambre, par l'infirmier Eppley. Buck fait observer au soignant que des biens personnels disparaissent des chambres des personnes âgées, c'est arrivé à Bernard Petal, à Madge. Eppley lui promet de veiller sur lui, de veiller à ce que ses affaires ne disparaissent pas. Dans les années 1880, un cowboy essaye de fuir le shérif et son adjoint qui le poursuive pour vol. Il parvient de justesse à plonger dans une rivière en bas d'une falaise alors qu'ils lui tirent dessus. Au temps présent, la nuit venue, Eppley va visiter la chambre de Buck

Avec cette histoire, le scénariste crée un nouveau personnage assez générique : un cowboy sans nom surnommé Cavalier sans monture. Il raconte une histoire selon deux lignes temporelles, une sur des vols dans une maison de retraite, une autre sur un détrousseur de morts et de sépultures. le lecteur n'éprouve pas beaucoup de doute sur le fait qu'il s'agisse d'une histoire de transmission d'identité de justicier masqué, et que Eppley va devenir le prochain Cavalier sans monture. La narration visuelle présente une personnalité marquée : dans le registre descriptif et réaliste, mais avec une touche caricaturale dans les visages, des décors simples sans être simplistes et un découpage de planche s'adaptant à chaque scène, avec une mise en couleurs très sophistiquée développant des ambiances marquées. Confiant, le lecteur attend la chute, certain de sa nature, et il se retrouve surpris par un dénouement différent, en cohérence pleine et entière avec la saveur pulp et la justice immanente.

Deuxième tome dans lequel Jeff Lemire confie ses créations à d'autres auteurs : peut-être un (demi) cran en-dessous du précédent en fonction de la sensibilité du lecteur. Deux histoires extraordinaires, celle de Skulldigger et celle de Ms. Moonbeam, une très bonne, celle de Horseless Rider, une à la narration moins marquante (Cthu-Lou), globalement une réussite.
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