AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 156 notes
5
15 avis
4
23 avis
3
10 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai vu de bons échos sur ce livre lors d'une émission littéraire et l'ayant aperçu à la bibliothèque je l'ai emprunté.

J'ai d'abord été déconcertée par les phrases très courtes du récit, mais j'ai déjà rencontrée ce style d'écriture dans d'autres lectures donc j'ai m'y suis faite assez rapidement.

Un narrateur masculin sans nom qui nous raconte sa vie avec une femme sans nom elle aussi et son quotidien avec celle-ci qui se trouve être une manipulatrice perverse. Il va pourtant resté à ces côtés et tout accepter du mariage sans aucun invité, à l'achat d'une maison. Celle-ci est également excessivement jalouse voir possessive et peut à tout moment faire de grande dispute pour des broutilles.

Le narrateur apparaît de plus en plus effacé comme résigné espérant que sa situation change suite à certains changements de vie, ce qui ne sera pas le cas.

Le récit est court mais intense et on suit la déchéance de cet homme avec sa femme qu'il nomme Ma Grande d'où le titre de ce livre.

Commenter  J’apprécie          140
« Y avait pas de venin au départ. Je parle en jours. » C'est l'homme qui écrit. Comme il confesse un meurtre - celui de sa femme -, il ne se nomme pas. Et il raconte : leur rencontre, leur vie commune pendant quinze ans, leur fille, sa femme (jalouse, méprisante à son égard, envieuse des autres femmes, possessive, colérique), sa passivité, sa colère rentrée, ses lâchetés, ses justifications… Ça ne peut que mal se terminer. Il s'installe rapidement entre eux une relation de l'ordre du dominant-dominé. Intéressant pour l'analyse psychologique qu'on peut en faire (relation toxique, trouble de la personnalité…), j'ai été soulagée de refermer le roman enfin (une chance, il est court), tant il suscitait en moi de l'irritation. L'auteure réussit quand même à travers la pathologie et le malaise que son histoire suscite à nous refléter nos travers et nos atermoiements. J'ai préféré Marche blanche.
Commenter  J’apprécie          100
Un récit bref d'un homme abîmé.
"Ma grande" désigne une femme maladivement jalouse, grandement toxique ... sa femme.

Le style est concis. Les phrases courtes poignent le récit d'un homme soumis à une violence conjugale sournoise. Il est étonnant de lire une telle obstination à croire en une relation meilleure. Certainement là toute la perversité de la situation.

Après une lecture oppressante. Je me réjouis, moi lectrice de m'en libérer.
Commenter  J’apprécie          61
"Je suis mieux depuis que t'es pas là. Mais j'avais pas le droit." p.10
Dès le début, Claire Castillon nous apprend que le narrateur a tué sa femme qu'il appelle Ma grande. C'est au fil de pages glaçantes et oppressantes que nous découvrirons ce qui a bien pu le pousser à accomplir un tel geste. Et je trouve qu'elle y va fort Claire Castillon, parce qu'à aucun moment je n'ai ressenti d'empathie pour la femme. Je me suis même plutôt demandé pourquoi il était resté durant 15 ans avec elle. A chaque fois que le narrateur entrevoit une petite porte de sortie, comme une fenêtre ouverte sur la liberté, sa femme se venge. Et quand elle n'a plus d'emprise sur lui, elle l'attaque par son point faible : leur fille. J'admire la manière dont Claire Castillon sait rendre la femme odieuse. Ce livre m'amène à réfléchir. Comment un homme peut-il choisir de subir une telle violence verbale au lieu de plaquer son bourreau une bonne fois pour toute ? Sur le thème du harcèlement conjugal, j'ai préféré L'amour et les forêts d'Eric Reinhardt. Je l'ai trouvé plus profond.
Commenter  J’apprécie          50
Se laisser envahir par la pression sociale : avoir une vie de couple, un travail intéressant et bien rémunéré, acheter une maison, construire une famille avec l'arrivée d'une petite fille.
Un modèle social qui respire le bonheur, mais en apparence seulement.

Un coup de foudre au bord d'une piscine lors d'une soirée entre amis, et c'est le début d'une histoire d'amour.
Ou plutôt d'une histoire à deux. Car très vite, le narrateur,dont on ignore l'identité, se rend compte qu'il n'aime pas cette femme dont le prénom n'a pas été dévoilé et qu'il se contente de nommer "Tu" dans le roman.
Le narrateur partage sa vie intime avec cette femme qui se montre très possessive et jalouse. A tel point que toute vie sociale est bannie pour lui.
Il lui devient impossible de se rendre à la salle de sport ou même de faire son jogging. Il ne peut pas sortir sans elle. C'est interdit, sous peine d'une crise d'hystérie.
Le narrateur fait vite son choix et lui obéit. Il anticipe chacune des réactions de sa femme, "sa grande" pour éviter qu'elle ne s'énerve.
Mais en vain. C'est le début de la descente aux enfers.

Comment sortir de cet engrenage psychologique ?
Oser repartir à zéro malgré le mariage, l'achat de la maison avec un crédit immobilier de plusieurs années à honorer, l'arrivée d'une petite fille ?
Il faut du courage et de la force pour franchir le pas. le narrateur ne l'a pas eu. Il s'est enfermé dans cette vie bien rangée en apparence mais qui est en réalité un cauchemar.
Il subit, il encaisse et trouve un moyen de se confier à son ami, le midi, lors de déjeuners qu'il cache à sa femme. Il survit dans cette prison dorée.

Jusqu'où cette violence psychologique, cette emprise morale va les mener ?

Le style saccadé renforce la détresse du narrateur, son désespoir.
Un flot de phrases courtes qui s'enchaînent pour libérer les émotions et les non-dits enfouis depuis des années.
Un livre qui offre une réflexion sur la violence psychologique conjugale, tout aussi dévastatrice que la violence physique.
Commenter  J’apprécie          40
bon petit livre qui nous présente un pervers ,ses manipulations,son emprise dans le couple;dur
Commenter  J’apprécie          30
Claire Castillon sombre souvent son public dans cette torture tumultueusement jubilatoire de ses écrits. Ses phrases sont incidemment acides, ses mots ont ce trouble, son intrigue s’étire dans une spirale pour s’échapper dans le vide des émotions. Dans ce gouffre, le lecteur chavire dans l’abime obscur des personnages animant les intrigues Castillonnes, vers un vertige happant et enivrant. Le lecteur est souvent, perdu, déstabilisé surtout pour être aimanté à l’intrigue, dérouté la plus part du temps, tous ces romans sont et restent des mystères inextricables.
Ma grande, le dernier opus de Claire Castillon est un roman étouffant, les phrases sont courtes, le personnage masculin semble ambigüe de sa faiblesse de caractère. Comme souvent l’esprit Castillonais hante ces pages, comme un prisonnier à perpétuité errant à l’intérieur de sa cellule, dans la solitude de sa pénitence.
Je m’étais un peu égaré lors du dernier livre de Claire Castillon, Rebelles, ce recueil de nouvelles très hermétique comme si je lisais une liste de courses, sans intérêts, sans saveur. Pourtant Claire Castillon avec ses romans comme Les merveilles, Les cris, Les messieurs, le grenier et tous les autres écrits que j’ai aimés, ont respirés en moi un souffle d’émotion chavirant mon esprit vers ce monde étrange, unique de son univers.
Ma grande débute par une lecture abrupte, un exercice de style avec toutes ces petites phrases acérées aux vitrioles, un petit préambule découpé, morcelé, pour une chute à venir dans les profondeurs intimes de l’auteure en apesanteur dans le monde angoissant de l’inconscient et du réel, un enchevêtrement malicieux et déroutant. Au style direct, le narrateur vomit avec amour sa rencontre avec sa femme, au surnom du titre du roman Ma grande, et de leur vie commune. Cette histoire au regard masculin unique reflète cet amour infini de l’être à se rendre prisonnier de ces sentiments pour devenir esclave d’une relation unilatérale, un enferment volontaire vers une liberté close et sombre, une soumission volontaire s’installe entre sa femme et cet homme sombrant dans une sorte de quotidien carcérale. Petit à petit cette exclusivité possessive entraine le lecteur vers une attraction impulsive à vouloir réveiller le narrateur de sa léthargie somnolente face à sa grande.
Notre narrateur rend sa femme incertaine en ne la nommant pas, elle devient anonyme, elle est comme une ombre derrière notre conteur l’aspirant dans ses méandres pour le contrôler telle une marionnette. Cette femme s’étire dans la jalousie maladive, celle envers son mari et sa famille, elle tisse sa toile pour attraper sa proie invisible et insaisissable, celle de son entourage, elle fermente petit à petit la douleur, elle dilate son emprise, elle vampirise, elle blesse à coup de mots, de reproches, de crises, d’hystérie intelligente, elle cimente petit à petit son propre décès, sa disparition, son meurtre.
Claire Castillon maitrise cet art de la prose, cette progression lente et sure de la descente en enfer de cet homme accroché à son bourreau, attaché à un amour impossible, dérivant petit à petit dans la solitude de ce couple virtuel, notre narrateur perd ses amis, sa passion pour l’écriture, sa vision est sous l’emprise de sa femme, comme leur mariage caché à leur famille, l’annonce de leur futur enfant chapoté toujours par sa femme, cette femme devenant de plus en plus un monstre, lui parlant de divorce pour se donner du souffle, lui faisant souvent plaisir pour avoir la paix, ne plus entendre cette litanie venant à tout moment briser cette espérance d’un couple heureux.
Lorsque la naissance de leur fille surgit sa grande reste immuable, toujours aussi folle rendant sa vie impossible, même la mort d’un enfant de leurs amis, elle poursuit toujours avec horreur sa méchanceté sans pitié avec le couple endeuillé de leur enfant même avec sa fille, sa progéniture devient aussi une rivale pour chavirer dans un déversement de haine, l’insultant, tout autour d’elle est sujet à la haine, à la jalousie maladive. J’ai aimé le passage cocasse avec l’actrice Audrey Fleurot, lors d’une réunion de famille, meurtri des hommes la trouvant désirable et belle, un affront au plus profond d’elle.
Ma grande est le déclin d’une femme, s’enlisant dans son délire, obligeant sa famille à faire attention à tout, son mari à mentir pour rencontrer ses amis, éviter surtout ceux ayant une femme trop belle, elle s’enlise dans son entêtement pour petit à petit parvenir à la fin de sa vie.
Meurtre parfait serait le titre de Ma grande, il y a dans une douceur passive de cet homme, acceptant l’inévitable amour, cette cristallisation Stendhalienne œuvre la faiblesse de l’être humain, un roman inégale happant votre esprit comme Claire Castillon sait bien le faire, une tisseuse de prose magnétisant.
Commenter  J’apprécie          20
La vérité, c'est : je t'ai tuée et c'est tout. J'ai sans doute pas raison. Je regrette rien, et c'est mal." Ils se sont rencontrés à la piscine. Ils se sont aimés pas longtemps. Ils se sont acheté une maison. Il n'a jamais cessé de subir et malgré tout un enfant est né. Il n'était pas vraiment un homme battu : pas de bleus, rien de visible. Et pourtant des coups il y en a eu. Alors on se demande pourquoi il est resté.

Un récit bref d'un homme abîmé. Un homme soumis à une violence conjugale sournoise. Sans relâche.
Comment sortir de cet engrenage psychologique ?
Jusqu'où cette emprise morale va aller ?

Une lecture oppressante avec des phrases courtes. En apnée jusqu'à la dernière ligne.
Commenter  J’apprécie          10
Voici une histoire de violence conjugale subie par un homme. le narrateur déclare d'emblée avoir tué sa femme quelques années plus tôt et ne pas regretter son geste. Dans ce récit, il s'adresse à sa femme que tout le monde autour de lui considère comme juste disparue car elle menaçait très souvent de disparaitre sans laisser d'adresse. Il écrit enfin le livre que sa femme l'a toujours empêché d'écrire...

Alors qu'il n'avait jamais été réellement amoureux et qu'il rêvait de s'installer dans une vie de famille avec enfant, il rencontre à la piscine celle qu'il va appeler "ma grande" et qui ne sera nommée que de cette façon tout au long du récit. Ils s'installent ensemble, achètent une maison et ont rapidement une petite fille bien que l'amour ait très rapidement disparu entre eux car la jeune femme s'est transformée en véritable mégère. "Pour te calmer, je t'ai épousée. J'avais oublié qu'une femme, ça s'aimait." D'une jalousie maladive, elle lui interdit de voir ses amis, l'éloigne de ses parents, l'humilie en permanence, lui distribue l'argent au compte-goutte car c'est évidemment elle qui tient les cordons de la bourse... Aucune violence physique mais une violence psychologique de tous les instants.

Face à cette femme possessive, jalouse, égoïste et méchante, il accepte tout pour avoir la paix. Et cela dure quinze longues années durant lesquelles il tempère pour leur fille, "La petite", il ne part pas pour ne pas laisser sa fille seule entre les mains de sa femme qu'il considère comme folle. Il subit une vie où il doit obéir à ses ordres, subir son agressivité, ses sautes d'humeur, ses cris, ses pleurs et ses menaces de disparaître et de ne jamais revenir, mais aussi entendre régulièrement ses promesses de changement.

Il se sent lâche et a honte de cette lâcheté. Sa vie devient encore plus difficile lorsqu'en grandissant leur fille devient le clone de sa mère, se ligue avec elle contre lui. Il voit alors du mépris dans le regard de son enfant.

Le style de ce roman est surprenant fait de phrases très courtes, des phrases proches du langage parlé sans négation. Dans un premier temps j'ai trouvé cette histoire peu crédible. Comment un homme pouvait-il supporter tout ça? Et peu à peu, la psychologie des personnages se dessine et le piège qui se referme sur le narrateur apparait comme de plus en plus crédible... Rendre cette histoire si crédible est pour moi une vraie performance de l'auteure avec un récit centré sur l'histoire de ce couple sans donner au lecteur aucun indice sur le passé, sur l'histoire personnelle des deux protagonistes qui pourrait expliquer leurs traits de caractères laissant au lecteur imaginer, émettre des hypothèses...
Un sujet original et la découverte d'une auteure que j'avais envie de lire depuis longtemps.



Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
Commenter  J’apprécie          10
Tres déçu . Je le laisse de coté. Je ne sais pas si j'aurai le courage de le finir.
Commenter  J’apprécie          10



Lecteurs (333) Voir plus




{* *}