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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ma grande, c'est le surnom que donne... tiens  c'est vrai,  comment s'appelle le narrateur ?
Narrateur sans nom pour nous raconter son histoire, sa vie, sa vie d'homme, sa vie d'homme marié.
Marié à... pas de nom, la non plus. Parce que la nommer,  il ne peut pas. Pas parce qu'il l'a tué, non, ça il assume, mais parce qu'il préfère l'oublier. Oublier ce qu'elle lui a fait vivre. Ces années "d'inbonheur" partagé. J'invente un mot, bien sûr,  mais comment parlé de l'enfer dans le couple.
Un homme, une femme,  ils se mariérent et eurent...une enfant, mais...pas de Bonheur, enfin si, quelques minutes.
Alors pour raconter, ce sera "tu" ou "toi". Anonyme.
C'est par petites phrases, un seul mot parfois, que Claire Castillon nous dresse le portrait au vitriol d'une femme jalouse, possessive, égoïste, perverse, cruelle.
Oh ! elle ne frappe pas, non, pas au sens physique,  mais c'est du venin qui coule dans ses veines et c'est par ses mots, ses gestes, ses attitudes qu'elle blesse.
Et lui, cet homme, ce père, poussé à bout. Victime consentante. Lâche.
Dès les premières lignes, il l'annonce, mais en lisant son récit,  je me posais cette question : L'a-t-il réellement tuée ?
Ce qui surprend dans ce roman que, pour ma part, je trouve très bien écrit, (n'en déplaise à ce lecteur qui, dans un  commentaire, ose dire que l'auteure bafoue la langue française... et je préfère ne pas commenter ce genre de propos), ce qui surprend donc, c'est que c'est une femme qui a choisi d'aborder ce sujet difficile et de donner le mauvais rôle à une femme.
C'est acide avec parfois une pointe d'humour, histoire d'alléger et de laisser respirer le lecteur.
En tout cas ça ne m'a pas laissé indifférent. Ça m'a touché même.
Et dire que....ça existe.

 Si la vertu ne suffit pas à assurer le bonheur, la méchanceté suffit à rendre malheureux. (Aristote)
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Un roman court et vif. Une langue brute pour sortir de l'ombre une vérité dissimulée, celle de la maltraitance dans l'intimité d'un couple. Une histoire qui vous souffle par le malaise qu'elle provoque.

Le narrateur qui est aussi le personnage subit au quotidien un enfermement psychologique, une manipulation mentale quotidienne et insidieuse de la part de son épouse. On étouffe littéralement à la lecture de son témoignage, celui d'une victime d'un harcèlement conjugal pervers.

En cela, l'histoire est originale car c'est un homme qui est touché et dont on raconte l'histoire. de leur rencontre à leur mariage, en passant par leur vie commune et la naissance de leur fille, se déroulent ainsi des années où la haine s'installe inexorablement jusqu'au drame. le lecteur devenu voyeur assiste impuissant à cette longue descente aux enfers, frôlant souvent le dégoût et la colère, jusqu'au point final.
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C'est la chronique d'une explosion de couple annoncée. C'est un véritable réquisitoire contre " ma grande".
Et pour une fois la perversion, la jalousie, le mensonge, le chantage, c'est Madame qui les exerce!

Ce texte court est ensorcelant.
Ni avec toi, ni sans toi.
Ils se marient à Las Vegas comme au cinéma. Elle est déjà enceinte...

Leurs acrobaties conjugales et familiales les perdent. Ce quotidien pourri tiendra l'affiche 14 ans durant, comme au cirque!.

Il n'en peut plus ,il souffre , il s'en veut, il s'en va mais ..
revient pour "la petite".
Leur fille au fil du temps devient le clone de sa mère, et ajoute ainsi un effet stéréo aux récriminations .

Elle,elle l'isole de ses amis ,de sa famille, l'espionne, l'humilie, gueule à tout va.Tyran domestique labellisé , elle est hantée par la peur qu'il la quitte..

Claire Castillon sert ce texte glaçant et captivant avec une plume incisive .
Pas de rupture de rythme .Un humour corrosif.
Ce type de virago existe, bien sûr mais il a peu d'écrits sur le sujet.

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C.Castillon est jolie comme un coeur, l'air toujours serein malgré les pages désenchantées qu'elle nous envoie depuis bientôt 20 ans.
Un peu de perversité, un zeste bien acide de citron, et nous voilà dans les tréfonds de l'âme humaine.
Je la trouve fascinante et regrette de ne l'avoir jamais rencontrée.
Cette fois c'est la mort d'un couple qui est le centre de son attention, et pour ne pas abonder dans la vague actuelle des femmes victimes, c'est un homme qui est l'acteur principal de ce roman, acteur peu actif certes mais tout de même .
Ce fils unique à l'adolescence heureuse, poète à ses heures, tombe amoureux en deux minutes d'une jolie jeune fille rencontrée à la piscine.
Ce qui sera un enfer va vite se développer, et ni le mariage ni la venue d'une petite fille ne pourra freiner la descente.
Celle que dans l'intimité il appelle « ma grande » est déroutante, violente dans les mots, jalouse, envieuse, le coupe de sa famille et de ses amis au point d'exiger un mariage , seuls en Californie sans prévenir quiconque.
Perverse l'épouse, pas vraiment, immature sûrement, quant au jeune homme il finira par accepter cette vie débilitante pour lui, pas de carte bleue, rendre des comptes pour chaque acte qui lui est permis, au fait, il se prend une gifle quand même ; lâche c'est sur, mais avec toujours l'espoir que les choses s'arrangeront.
Heureusement ça finira mal si j'ose dire, et enfin l'amoureux des mots pourra à travers ce texte raconter incognito son calvaire qui dure quand même une quinzaine d'années, et pourtant la sérénité et l'envie d'être heureux ne reviennent pas: il y avait peut-être encore un peu d'amour qui résistait...
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Ouf, je viens de refermer ce roman dont la lecture est oppressante.
C'est l'histoire d'un homme dont on sait dès le dèbut qu'il a tué sa femme ; femme perverse, jalouse, étouffante.
L'angoisse monte petit à petit et à chaque page on se demande pourquoi il subit cela.
Le style rend parfaitement compte de l'ambiance angoissante ; la peur de mal faire, du mot de trop, de la chose mal rangée qui déclenchera la rage.
L'entourage voit tout mais n'intervient pas ou si peu.
Un roman intéressant, original mais j'ai hâte de passer à autre chose.
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Claire Castillon récidive, et ça fait mal. Encore. Toujours. A l'époque je me souviens, elle m'avait bouleversé avec Insecte, sur la grossesse, la naissance, l'enfance. le genre de bouquin dévastateur, qui t'oblige à te détester un peu parce que tu l'adores quand même. Qui te fout une boule dans le bide de la taille d'une montagne, que tu veux finir, vite, pour passer à autre chose, arrêter d'y penser, stopper le combat des mots qui s'entrechoquent dans ta tête. Rendre les armes. Ici, la même froideur extrême, la même aisance à glacer le sang. Les phrases, courtes, précises, incisives, qui blessent comme un poignard, et le sang qui gicle par terre, ploc, ploc, ploc.

Dans Ma Grande, l'auteure se glisse dans la peau d'un homme meurtri, broyé par une femme, sa femme, celle qui deviendra son épouse et la mère de son enfant. Qu'il avait choisit parce qu'elle était belle, parce qu'elle avait du charme, de la grâce, qu'il était fier de présenter à son entourage. Une femme qui, peu à peu, a basculé dans l'extrême, l'empêchant d'écrire, de sortir, de vivre. de parler, de regarder, de respirer. Auprès de qui il est resté, incapable de la quitter.

S'il raconte aujourd'hui, c'est parce qu'elle est morte. Quinze ans de survie, une éternité, un calvaire infini. Alors, enfin, il parle des bleus dans l'âme et le silence, et la faiblesse, et la lâcheté. On le voit s'enfoncer, consciemment, d'une strate de l'enfer à une autre, accepter les brimades pour avoir la paix, fuir puis revenir, y croire encore, toujours, se convaincre qu'elle n'est pas si mal, sa vie. Et puis, tout faire pour ne pas détruire son enfant, quitte à souffrir encore - sa fille, dommage collatéral des coups psychologiques d'une mère qui n'en mérite pas le nom. Ma Grande, c'est la haine de la libération. C'est une souffrance à chaque phrase, à chaque page, une blessure invisible de l'extérieur mais une plaie ouverte à l'intérieur.

Le portrait d'une femme-poison, toxique, mortelle. La (traditionnelle ?) mesquinerie féminine poussée à l'extrême. Et c'est justement en optant pour le point de vue masculin que Claire Castillon a fait le bon choix, nous confrontant avec une histoire si irréelle qu'elle en est, paradoxalement, intrinsèquement, viscéralement… vraie.
Lien : https://aurelieetecrit.com
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Claire Castillon sait merveilleusement créer le malaise avec ce récit simple et distancié : le narrateur à l'âme d'écrivain y conte une vie gâchée par un beau coup de foudre, devenu cauchemar ...
Marié très vite à cette femme jalouse, instable et exclusive, l'homme se voit très vite dépossédé de ses rêves et de ses amis pour subir les foudres de son épouse caractérielle.
Comment trouver le calme et l'apaisement au sein d'une famille où sa femme et même sa fille commencent à provoquer un sentiment d'humiliation quotidien par leurs lubies?
J'avais découvert Claire Castillon avec les longueurs et je sors de ce roman, à nouveau séduite par son style sobre, efficace et soigné. J'aime sa manière de raconter des horreurs avec une distance suffisamment gênante pour suggérer la réalité.

"Tu me faisais des brûlures et je débrûlais jamais. Ça change rien à l'histoire ni à la vérité. Je t'ai tuée, ça se fait pas. Je vais l'écrire et voilà. Je t'ai cherché un prénom mais je peux rien en faire. [...] Ça t'aurait rendue folle ces filles sur le bout de ma langue." Extrait de l'incipit
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Un homme rencontre et épouse très et trop vite une femme à classer dans la catégorie des pervers narcissiques. Elle le détruit par ses mots et ses actes, sans violence physique. Tout cela figure au dos du livre, donc je ne pensais pas à être surprise par le contenu. Claire Castillon a bien fait d'aller à contre courant de la vision générale que la violence conjugale s'exerce toujours contre les femmes.
Pourtant l'auteure est une femme, elle veut nous démontrer la difficulté de construire un couple équilibré et égalitaire, sans dominant(e)-dominé(e).
Livre éprouvant !
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Alors que son dernier roman Marche blanche sortira à la rentrée littéraire de janvier 2020, Lettres it be s'est penché sur Ma grande, le précédent livre de Claire Castillon. Il y est question de la violence dans le couple, cette fois traitée sous un angle peu habituel… Lettres it be vous en dit plus !

# La bande-annonce

"La vérité, c'est : je t'ai tuée et c'est tout. J'ai sans doute pas raison. Je regrette rien, et c'est mal."

Ils se sont rencontrés à la piscine. Ils se sont aimés pas longtemps. Ils se sont acheté une maison. Il n'a jamais cessé de subir et malgré tout un enfant est né. Il n'était pas vraiment un homme battu : pas de bleus, rien de visible. Et pourtant des coups il y en a eu. Alors on se demande pourquoi il est resté.

# L'avis de Lettres it be

Des romans, des recueils de nouvelles, des ouvrages pour la jeunesse… Claire Castillon, année après année, a délicatement posé sa patte et imposé sa présence dans les rayonnages de nos librairies. En avril 2018, elle faisait paraître Ma grande aux éditions Gallimard. Un texte récemment sorti en format poche. Et c'est ainsi que nous avons découvert ce petit bijou…

Tout commence avec une froide déception, une colère ravalée, des retenues qui s'accumulent. Tout cela, c'est le lot du narrateur de Ma grande, narrateur sans nom, homme déçu, attaché coûte que coûte à une femme, sans nom également. Une rencontre à la piscine, des rapprochements, des promesses. L'histoire classique d'un couple qui se jure d'affronter ensemble les tourments du temps. Tapie dans l'ombre, violence et colère attendent leur moment. Une violence sale, d'abord mentale, peut-être physique ensuite. Mais ces déchirements, toute cette haine naissante dans la cellule du couple ne prendra pas la figure attendue. C'est Madame qui est au coeur de tout ça.

C'était un contre-pied audacieux à prendre : montrer les pertes et les fracas d'un couple exposé à la violence de l'une de ses parties, à savoir sa partie la plus féminine. Femme battue, atroce problème, quid de l'homme ? Dans un monde sans nuances, Ma grande vient remettre l'église au centre du village et inviter à la réflexion : comment penser le couple, pour de vrai, hors de Twitter et des pensées déjà mâchées ?

Toute la complexité du couple, la juste répartition des tourments quoi qu'en pense l'actuelle guerre des sexes qui voudrait laisser penser le contraire… Dans Ma grande, Claire Castillon donne à sentir tout cela, et bien plus encore. le tout servi par une langue brute, volontairement très orale. le malaise est présent, chaque pas vers l'acte ultime est lourd, pesant. Ce mari bafoué, cette petite fille qui navigue à vue dans cet incompréhensible monde des adultes, cette femme inapte au devenir commun… Quand la fatalité se présente, on questionne son ressenti, inévitablement. Et s'il était possible de comprendre le pire ?

Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Leur histoire d'amour aura duré peu de temps, mais leur mariage quinze ans. Entre les deux une longue histoire de brimades, d'isolement progressif ,de manipulations, de dénigrement systématique , de violences verbales relatées par un narrateur anonyme tombé dans les filets de celle qu'il appelle Ma grande.
D'emblée nous savons que la fin de cette relation sera tragique et que le projet d'écriture a pour objectif d"oublier après quand j'aurai tout écrit. J'ai pas besoin d'oublier pour mieux vivre . la vérité bouge pas , c'est ça que je veux inscrire : je suis mieux depuis que t'es pas là. Mais je sais que j'avais pas le droit."
L'écriture, un peu oralisée, mais riche d'inventions percutantes , "Tu me faisais des brûlures et je débrûlais jamais." , une écriture enfin libérée, qui peut poser les vrais mots sur l'attitude de cette femme qui se disait"Exclusive, amoureuse" et qu'il peut enfin qualifier de "Possessive, jalouse, envieuse, égoïste." peut déstabiliser.
Tout comme la volonté de renverser la situation en inversant les rôles "traditionnels". C'est l'homme ici qui est la victime de ce harcèlement
On retrouve ici Claire Castillon à son meilleur dans sa volonté de casser les codes et de pimenter d'humour noir la narration de cette relation toxique.
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