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3,53

sur 371 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les enfants sont dans la " belle famille " , le calme règne et le vent et la pluie se déchaînent à l'extérieur....Dans un coin, la PAL constituée par le père Noël ...et ma chère épouse . Trop tentante . le premier sur la pile , c'est " Richesse oblige ". Pas trop gros , de bonnes critiques , une auteure qui " se fait une place de plus en plus remarquée "....C'est parti et ...ce soir , c'est fini . Je confirme la place que se fait l'auteure de la " Daronne " , ce nouveau roman confirme son talent .
Déjà le titre : " Richesse oblige " . L'argent appartient aux riches qui n'en n'ont jamais assez et sont capables d'évincer de leurs castes de privilégiés ceux ou celles de leurs rejetons qui se détourneraient de ce lien social qui érige en précepte le fait " qu'un riche ne doit avoir qu'un objectif : s'enrichir encore plus " . Bon , ça , c'est pour les riches mais les pauvres ? Ben , c'est pas compliqué. Les pauvres , ils sont pauvres et aucune chance de s'enrichir , donc ils sont condamnés à rester dans leur caste . Oui , y'a le loto , mais bon ..Enfin , l'important c'est qu'ils mangent , hein ? Et s'ils veulent " avoir " un peu d'argent ? Là, ce n'est pas évident . Faudrait un sacré " coup de bol ", comme Blanche , tiens qui , venue rendre visite à son grand- père sur son île bretonne surprend une conversation et... . C'est qu'elle s'appelle Blanche de Rigny dans une région où presque tout le monde porte le même nom .Mystérieux....mais pas inexplicable , voilà Blanche lancée à la recherche d'origines qui , éventuellement, pourraient lui rapporter ..gros !! Comment ? Ça pourrait exister , alors ? Faut voir .
Et c'est là qu' Hannelore Cayre nous sort " le grand jeu " , un parallèle entre l'époque contemporaine et la " Commune " , un chapitre sur deux . le rapport entre ces deux périodes historiques ? Ben , vous êtes un peu trop curieux , non? Faut lire . Vous le trouverez bien , sachant qu'au " bout du bout " , il sera évident et ...très intelligent . Au passage , on pourra admirer le travail de recherches réalisé par l'auteure pour " coller " à la réalité , son humour souvent grinçant et ironique , ses références littéraires et un style qui , bien que très personnel , est d'excellente qualité. Elle nous présente aussi des personnages bien travaillés , bien en rapport avec le sujet traité, et nous glisse enfin suffisamment de clins d'oeil sur la société française pour que , comme elle , beaucoup d'entre nous se reconnaissent ...ou pas. Un très bon moment de lecture , un livre que je n'ai pas lâché et , c'est certain une auteure qui figure désormais en bonne place dans " mon fichier personnel " .
Mais attention , comme aurait dit Julio , " je n'ai pas changé " , je vous livre mon avis , rien que mon avis et vous n'êtes pas obligé(e)s de me croire .
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À la veille de la guerre de 1870, le cours du pauvre est au plus haut, les riches étant prêt à débourser de très grosses sommes pour s'acheter un miséreux prêt à remplacer leur fils sur le champ de bataille. Auguste a beau être un bon gars, un moyen d'échapper à cette lamentable boucherie, ça ne peut pas se refuser.
Mais si Richesse oblige est en partie un roman historique, c'est à la lecture de l'essai de Thomas Piketty, le Capital au XXIème siècle, qu'en est venue l'idée à Hannelore Cayre, en étayant son impression que notre société ressemble de plus en plus à celle du XIXème siècle. Deux temporalités vont donc alterner, dans lesquelles on retrouve un même gouffre entre les plus nantis et les autres. Un roman engagé donc, mais pas lourdingue du tout, pas plombant, au contraire, plutôt du style à nous offrir une revanche assez jubilatoire par l'imaginaire, où les cabossés, ceux qui ne sont rien, sont bien loin d'être cantonnés à l'impuissance.
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Dans cette lecture divertissante, j'ai retrouvé le côté un peu brut, des personnages comme des situations, qui m'avait déjà plu dans La Daronne. Blanche, la narratrice, est mère célibataire et, grâce à sa colonne vertébrale brisée dans un accident de voiture un soir de cuite magistrale, bénéficie d'un emploi aidé au service reprographie du Palais de Justice. Avec sa copine handicapée aussi, elles adorent passer pour des gogoles lesbiennes et elles en profitent pour sur CD Rom des listings de clients potentiels à livrer à la vindicte publique, avant de s'en délecter ensuite devant les chaînes d'info en continu. Blanche découvre ainsi une branche bien pourrie et bien friquée de sa famille dont elle ne soupçonnait pas l'existence. Elle remonte sur les traces de leur ancêtre commun, un conscrit de 1870 qui a tout fait pour se faire remplacer sous les drapeaux après avoir tiré un mauvais numéro. Les deux récits alternent et s'enchaînent avec brio, les coups bas de Blanche épurant progressivement sa famille à mesure que son ancêtre communard et farfelu se dessine. L'humour de l'autrice grince juste comme il faut pour me plaire et son récit met bien en perspective les relations sociales du XIXe et du XXIe siècles qui n'ont pas tellement changé, tant l'argent est toujours à la fois la cause et la solution de tous les maux.
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Découvrant par hasard qu'elle est apparentée à une riche famille d'industriels, Blanche mère célibataire et , suite à un accident "coléoptère boiteux", va mener l'enquête et ainsi croiser le destin d'un de ses ancêtre, Auguste qui ,comme elle, faisait un peu tache dans la lignée.
En effet, ce jeune idéaliste avait reconnu comme sien l'enfant de celui qui avait été acheté pour le remplacer au service militaire (d'une durée de 9 ans!) et était mort à la guerre de 1870.
Grâce à ses amis hauts en couleurs et aux technologies modernes, Blanche va en quelques clics élaguer les branches de cet arbre généalogique de cette famille sans scrupules, où le seul langage qui se parle est l'argent.
Avec le talent et l'humour qu'on lui connaît, Hannelore Cayre alterne les périodes historique ,sans jamais perdre son lecteur en route, pour mieux lui signaler les similitudes sociales existant entre le XIX et le XXI e siècles.
Roman engagé, brassant des thèmes éclectiques (économiques, artistiques, féministes, écologiques...), Richesse oblige est un fabuleux pied de nez au dieu Argent , pied de nez dont on adorerait qu'il devienne réalité.
Un roman enthousiasmant qui file illico sur l'étagère des indispensables !
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L'adaptation ciné de « La Daronne » sort le 2 mars, mois qui nous gâte avec la parution de ce « Richesse oblige » le 5. Après l'immense succès de sa traductrice judiciaire, Hannelore Cayre est-elle capable de nous captiver à nouveau avec une petite bretonne hargneuse et appareillée ? Sans l'ombre d'une difficulté ! Blanche de Rigny, la « qui-fait-chier » de sa génération, nantie de sa fille Juliette (dix ans) et de sa copine à-la-vie-à-la-mort Hildegarde remonte le long de son arbre généalogique pour rejoindre le récit de son ancêtre Auguste, en 1870. Ce faisant, et pour la plus grande joie de ses lecteurs, elle commet quelques petites choses pas très correctes tout en dressant un portrait accablant de justesse de notre époque. L'effet est saisissant, l'écriture toujours aussi réjouissante, j'ai appris des choses dont j'ignorais totalement l'existence (par exemple Auroville) et je me suis laissée porter d'une seule traite jusqu'à la dernière ligne avant de revenir tranquillement en arrière pour reprendre un peu tout ce qui me chamboulait. C'est un polar, on est d'accord, mais c'est aussi un roman totalement ancré au XXI° siècle alors même qu'il se déroule en partie au XIX°.
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La famille De Rigny a toujours été convaincu par deux choses: les pauvres sont une sous race que l’on peut sacrifier sans pitié et le business n’a pas à avoir de considération morale.
En 1870, les De Rigny n’hésitent donc pas à magouiller avec les Prussiens en pleine guerre franco-prussienne pour s’enrichir et à acheter un misérable goémonier pour aller mourir sur le champ de bataille à la place de leur fils qui est a été tiré au sort.
De nos jours, les De Rigny prospèrent dans le trading malhonnête de pétrole avec les pays du tiers monde.
Mais dans cette lignée, deux personnes se sont dressées seules face à la machine capitaliste. D’abord Auguste au 19ème siècle qui malgré ses bonnes intentions de jeune communard échoue royalement. Puis Blanche, deux siècles plus tard, qui grâce à son ingéniosité réussira peut être à anéantir cette famille détestable.
Richesse oblige, c’est les portraits de deux époques dressées en miroir: la commune de Paris et les gilets jaunes, les journaux à la criée et Instagram, la révolution industrielle et l’écologie, le marché noir pendant le siège de Paris et le deal de cocaïne, la guillotine et le palais de justice des Batignolles.
Richesse oblige n’est pas tout à fait un polar mais pas non plus de la littérature blanche. C’est un roman qui instruit le lecteur comme un Zola mais livre une intrigue déjantée comme un Palahniuk. Son ton insolent nous rappelle celui de certains écrivains iconoclastes de droite mais la réflexion politique qu’il mène est de gauche. Bref c’est inclassable et ça change vraiment de nos habitudes de lecture.
Ce roman passe comme un film et à la dernière page on ne peut que en redemander. Ayant deja dévoré La Daronne, le précédent livre de l’auteure, je vais attaquer de ce pas sa première trilogie Commis d’Office.
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Vaillant coeur breton et pognon sale du sang bleu.

Jouissif, instructif et inventif, je kiffe encore Cayre pour son odyssée d'une fracassée cocasse. Cocasse, mais efficace dans la traque et l'effacement d'ignobles vampires affairistes aussi assoiffés de sous que de sang. le montage en parallèle de la Commune et de notre époque déliquescente est glaçant. Thiers et la FNSEA dans le même bateau, reste à espérer que nous ne finirons pas sous l'eau.
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"Le dernier roman d'Hannelore Cayre est un roman décoiffant qui nous fait vivre deux histoires passionnantes au XXIe et à la fin au XIXe siècle. Deux histoires liées bien sûr. Tout est réussi dans ce roman, aussi bien les intrigues, que les personnages, les ambiances, et en plus c'est drôle, et c'est tellement juste, c'est emportant, au sens où ça nous emporte, on adore la narratrice, on est admiratif du travail de l'auteure. (...) Un roman vraiment réussi, un plaisir de lecture garanti, une joie revancharde contre les avanies de notre époque.
François muratet (Extrait) pour DM
Lien : https://doublemarge.com/rich..
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Blanche enterre tante Yvonne et, pour avertir ses amis, ceux de tata Yvonne, elle a acheté l'encart le plus cher du Figaro. Diantre ! Il faut dire que Blanche s'appelle Blanche de Rigny, ça sent sa vieille France, d'autant que l'inhumation a lieu dans le caveau de famille « entre la famille Dassault et la famille Bouygues » au cimetière du Trocadéro, du beau linge. Chez les de Rigny, ça tombe comme des mouches en ce moment, six en moins d'un an.
Vient à l'idée de Blanche de retracer la vie, comme elle l ‘entend et comme elle a cherché, d'Auguste, l'ancêtre qui la lie à cette famille bourgeoise ou noble, mais je dirai noblesse napoléonienne. Car elle veut le remercier « du geste qu'il a accompli envers ma famille »
Blanche déroule la vie imaginaire de son ancêtre et montre l'abjection de la traite des blancs, de la possibilité, très officielle et encouragée, d'acheter « un pauvre » pour aller se battre et donc mourir à sa place.
Tout esprit libre penseur et social que se présente ou se pense Auguste, il accepte par lâcheté qu'un autre soit payé pour se faire tuer à sa place. Blanche met le doigt sur cette ambivalence.

Au cours du livre j'apprends le pourquoi du nom de Blanche alors -pardonnez la suite - qu'elle est née de basse extraction (comme l'on dit au 19ème siècle et 16ème arrondissement). Et puis, suite à un grave accident,
« La famille de Blanche a poussé tel un petit rameau discret au pied d'un arbre généalogique particulièrement laid et invasif qui s'est nourri pendant un siècle et demi de mensonges, d'exploitation et de combines. Qu'arriverait-il si elle en élaguait toutes les branches pourries ? »
Et de la branche pourrie, du profiteur, il y en a !
Oui, Hannelore Cayre envoie du lourd, du très lourd et les idées qu'elle met dans la bouche de Blanche ne doivent pas être très loin des siennes. Blanche s'en donne à coeur joie contre les bourgeois, le capitalisme. La famille de Rigny fait des affaires, de très juteuses affaires, avec l'occupant « Guerre et travaux publics ; quel beau mariage ! » « Cette collaboration avec les autorités prussiennes consistait dans la remise en état des ponts et des voies ferrées menant leurs troupes vers Paris ainsi que celle des forts pour qu'ils tirent à leur aise sur les Parisiens, mais là n'était pas le sujet parce que les affaires marchaient si bien qu'il avait déjà procédé en à peine quatre mois à une augmentation de capital. »
« Mon micro-appartement étant situé juste à côté du boulevard de Sébastopol, j'étais aux premières loges des manifs qui s'enquillaient semaine après semaine. Les participants avaient beau être toujours différents… Je n'y voyais que l'expression du même sentiment de désarroi face à la fin du monde. Ça ne se passera pas comme à Hollywood »

Ah oui, ça chers lecteurs, c'est du lourd, du skud, du sans filtre sur la bourgeoisie d'hier et d'aujourd'hui, rien n'a change, tout a peut-être empiré. « Il suffisait d'avoir lu Balzac , Zola ou Maupassant pour ressentir dans sa chair que ce début de XXIè siècle prenait des airs de XIXe. »
Lorsque Blanche dit « D'abord le chaos social, ensuite un régime autoritaire que la population appellerait de ses voeux pour maintenir l'ordre. Et puis, qui sait, la guerre. » je crains qu'elle ne soit dans le vrai. Il n'y a qu'à regarder ce qui se passe autour de nous et dans le monde entier.
Hannelore Cayre, j'aime vos coups de pieds dans la mare aux canards, j'aime savoir que je lirai un autre livre de votre franc-parler, plutôt votre franc-écrire

Un roman noir décapant, jouissif, coup de coeur

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Un livre qui m'a énormément plu et par moment m'a bien fait rire.
Une famille qui a bien fait fructifier son argent et qui l'a placé dans une ile des caraibes pour ne pas payer d'impot voilà ce que découvre Blanche de Rigny mais aussi que eux ne sont que un rameau rajouté à cette famille et Blanche se dit mais pourquoi ne profiterait on pas de cette fortune et elle se débrouille intelligemment pour éliminer les autres et pour profiter de l'argent des de Rigny.
Une histoire très bien écrite, des chapitres pas trop long ce livre a tout pour nous plaire et nous distraire.
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