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sur 338 notes
Un Haïku romancé…Oui ça existe ! Celui de Jean-Marc Ceci vient de me percuter, de m'élever.

Un Haïku c'est un poème court japonais dont l'un des buts est, en 17 syllabes et d'autres règles sévères, de transmettre intensément une émotion, une impression, un sentiment.

Dans son ouvrage, Jean-Marc Ceci, invente d'autres règles au Haïku. En jonglant avec les rythmes, les répétitions, les silences, la typographie même.
En usant d'une économie de mots extrême, il réussit cette prouesse, en quelques courts chapitres, de nous fait ressentir ce que sont la méditation, la peine, la culpabilité, l'espoir, la beauté teintée d'ombre, la douceur, la patience, la perfection.

Mais au-delà encore, il a su, essentiellement, faire un « Haïku qui dure » et ainsi évoquer, pour paraphraser Pierre Soulages, des outre-émotions, des outre-impressions, des outre-sentiments : le Temps, la modération.

Le Temps : cette évanescence aussi abstraite que Dieu.
La modération : Cette qualité que le Temps donne à l'homme.

Et plus encore. Par les multiples tiroirs dont certains sont des tiroirs secrets les bases du bouddhisme zen cheminent dans notre esprit : l'impermanence, l'intrication.

Maître Kurogiku a quitté le Japon à la poursuite, le croit-il, d'une belle italienne.
Il arrive en Toscane avec pour seul bagage sa parfaite maîtrise du Washi, papier japonais, avec lequel il réalise des Origamis. Adepte du zen, il médite et se transforme.
Casparo, quêteur de perfection, à son contact, se transforme aussi.

Et ces deux là absorbent le Temps et le digèrent.

Puis chacun nous distille à sa façon ce mystère qu'est le Temps, nous en révélant la transcendance et la futilité, la prétention, que l'homme a de vouloir le mesurer, le dompter.


Un texte extrêmement original à lire d'une traite, le temps d'un souffle, ou à savourer très lentement, le temps d'une distillation, d'une imprégnation ; un véritable roman du Temps qui échappe, à mon sens, de peu au qualificatif de chef-d'oeuvre ; de ce petit peu, que le temps donnera sans doute à son auteur.
A suivre donc…

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J'ai suivi Casparo et suis entrée par effraction dans ce jardin couvert de kōzos (le kõzo est un mûrier). Ici tout est silence et harmonie. En apparence.

Dans ce jardin, maître Kurogiku fabrique du papier. Mais pas n'importe quel papier. du papier que l'on appelle washi et qui sert à faire de l'origami.
Maître Kurogiku est un expert en la matière, comme son père l'était avant lui. Maître Kurogiku a quitté le Japon pour retrouver une belle Italienne juste entr'aperçue, et s'est installé dans une ruine en Toscane. Il fabrique du papier, en vend et construit des figures en origami. En apparence.

Dans ce même jardin, arrive Casparo, un jeune ingénieur féru d'horlogerie qui rêve de créer la montre la plus complexe du monde. En apparence.

Maître Kurogiku et Casparo apprennent à se connaître. Maître Kurogiku et Casparo parlent et se taisent ensemble. de ces silences et de ces conversations vont naître des impressions puis des certitudes qui feront tomber bien des apparences.


Enfermée chez moi pour me protéger de l'ardent soleil estival, c'est presque dans la pénombre que j'ai lu ce roman. Cette atmosphère de calme et d'ombre se prêtait parfaitement aux mots de Jean-Marc Ceci. C'est un roman d'une grande simplicité, expurgé de toutes fioritures qui transporte le lecteur dans une autre dimension, celle de la beauté, de la pureté, d'une certaine forme d'humour, de sagesse et de philosophie. Celle aussi de la transmission d'une génération à l'autre. Celle encore de la poésie, et plus exactement celle des haïkus : peu de mots forment de belles images. Même les termes documentaires et explicatifs semblent avoir été créés spécialement pour s'imbriquer harmonieusement dans le récit.
C'est le premier roman de cet auteur et je lui souhaite de tout coeur une belle et longue route jalonnée de mille grues...

Je remercie les éditions Gallimard et Babelio pour cette intrusion dans ce jardin poétique et philosophique.

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Monsieur Origami ou quand le roman s'habille en haïku. Il emprunte à cette forme poétique son extrême concision. Jean-Marc Ceci semble avoir peser et soupeser chaque mot avant de le coucher sur le papier.

D'ailleurs il en est question de papier. du washi plus précisément, un papier artisanal japonais fabriqué à partir de l'écorce du kozo. Kurogikusensei, maître en cet artisanat, a quitté son Japon natal pour s'installer dans un coin isolé de l'Italie. S'il excelle dans la fabrication du washi, sa véritable passion se porte à l'art de l'origami. Ce qui lui vaut son surnom de Monsieur Origami auprès des habitants.
Arrive un jeune ingénieur horloger qui va entrer en relation et résonance avec le mystérieux Nippon.

Très très court, le roman tient du koan zen et du rêve. Il fait l'éloge de la méditation sur le fond de toute chose. Jean-Marc Ceci offre à ses lecteurs une grosse demi-heure de rêverie poétique et évanescente. C'est beau et agréable. Et même Folio a embelli sa couverture avec ce gauffrage subtile et cette splendide grue en origami. Sobriété et élégance. Ça convient bien au récit.

Un petit reproche néanmoins : le livre reste cher en rapport au volume minime. Sans vouloir tomber dans le matérialisme pur, je trouve que Folio exagère un peu sur ce point.
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Beau livre, beau papier !

Ce livre ne pouvait qu'être fait en beau papier, ne serait ce qu'en
hommage à ce qu'il y professe.

Kurogiku (chrysanthème noir), passionné d'Origami ; nous conte l'art de fabriquer du washi - papier artisanal traditionnel japonais - papier de paix et d'harmonie.

L'harmonie c'est ce qui se dégage de ces lignes en chapitres très courts et très aérés.

*S'asseoir en zazen et méditer en silence sur le sens de la vie*

Le silence entoure les mots,, les phrases et sublime les pensées et la philosophie de vie de Kurogiku.

Kurogiku qui dit :
- J'avais le choix, suivre mon brouillard, ou suivre mon éclair de lumière.

Une belle légende japonaise :
- Senbazuru : la légende des mille grues.
La légende raconte que si l'on parvient à plier mille grues en papier, tous nos voeux se réalisent !!!

Combien de temps met un homme pour se remettre d'un chagrin de non-amour ? !

"A quoi sert il d'avoir,
Si être nous manque ." (p.140)

Petit livre à relire et à méditer .






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Il était une fois Maitre Kurogiku, il a quitté son Japon natal et est parti à la recherche d'une panthère noire. Ses pas l'ont conduit en Toscane, depuis il vit isolé dans une vieille bâtisse en compagnie d'Elsa et d'Ima sa chatte, il y fabrique du washi et confectionne des origamis comme son père le lui a enseigné. ..Casparo les y rejoint par le plus grand des hasards.
Un roman inclassable, un roman poème où les haikus rythment les pages où les silences sont plus importants que les mots.
Un roman qui se lit mais surtout se relit. Bonne lecture.
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Quel voyage Chers Babelionaute !


Kurokigu, surnommé Monsieur Origami a quitté son Japon natal a 20 ans, sur un coup de tête : il décide departir en Italie pour une femme à peine entre aperçue dont il est tombé amoureux, il va courir après cette chimère.. Il va s'installer dans une ferme, cultiver du "Kozo"..mûriers à papier utilisés pour la fabrication du washi, le papier artisanal le plus beau du monde dont il est passer maître et utiliser dans l'art de l'origami.

Nous nous laissons bercer par cet univers poétique, une ode à l'écriture au style, une histoire comme un conte de fée ..
cette histoire qui parle du temps, de la quête du bonheur, de l'amour....avec élégance et délicatesse, comme un haïku par le style épuré, cela me fait écho dans le même état esprit à "Neige" et Zen de Maxence Fermine.
Une histoire gracile comme une plume ... à lire absolument !
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Je remercie Babelio ainsi que les Editions Gallimard pour ce livre reçu à l'occasion de Masse Critique.

Avec ce livre, nous sommes initiés à l'art très ancien de l'origami. La première partie nous informe sur les détails de fabrication du papier washi, ce joli papier souple japonais. Un encart un peu journalistique sur la méthode de travail du Maître auquel je ne m'attendais pas dans ce récit qui s'annonçait assez épuré, zen, aérien…. Peut-être une manière de conjuguer l'abstrait et le concret en nous menant ainsi au coeur de la pensée du papier.

Les deux personnages, Caspero et Kurogiku, sont complémentaires. L'un qui est obsédé par ses horloges se heurte au mur de l'autre qui répond à ses questions par des demi-réponses ou des énigmes. Et la dose de mystère voudra peut-être bien se dissiper un peu.

Un bon moment à passer. Une lecture zen qui m'a outre le côté zen, appris des choses insoupçonnée sur l'art de l'origami.
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Monsieur Origami est un roman empreint d'une grande poésie. L'écriture est sublime : chaque mot, chaque point, chaque virgule a du sens. Les phrases et les chapitres sont courts, ce qui n'est pas sans rappeler les haïkus, mais tout est plein d'émotion et plein de messages. Je pense que c'est le genre de roman qu'il faut lire plusieurs fois pour réellement comprendre toutes les subtilités.
Avec son premier roman, Jean-Marc Ceci nous prouve déjà son talent d'écrivain et c'est avec envie que je suivrais les sorties de ses futurs romans.
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Un peu de finesse, de délicatesse et une invitation à la lenteur. Ces quelques heures passées en compagnie de Monsieur Origami sont un excellent moyen d'attaquer la rentrée sur un bon pied. du raffinement et du dépouillement pour nous conter une fable intemporelle qui va à contre-courant de la vitesse et de l'immédiateté qui régissent nos vies. Une belle parenthèse un peu hors du temps.

Le jeune Kurogiku a fait un long voyage depuis son Japon natal, jusqu'en Toscane où il s'est installé dans une propriété en ruines, muni pour tout bagage de trois plans de Kôzo, un mûrier à papier à partir duquel on fabrique le washi, un papier artisanal japonais utilisé pour les pliages, les fameux origamis. Quarante ans plus tard, surnommé Monsieur Origami par les rares habitants de la région, il reçoit la visite d'un jeune apprenti horloger qui rêve de créer une montre à complications. de cette cohabitation, chacun apprendra de l'autre.

Entre conte philosophique et poème, au rythme de phrases courtes et élégantes, l'auteur nous invite à une réflexion sur le monde, sur nos façons de faire sans réfléchir à la portée de nos actes. Il nous donne envie d'écouter les silences, de s'appliquer à comprendre les choses avant de les mettre en oeuvre. Une incitation à vivre le présent, l'instant, le moment, sur les traces d'Ima, la chatte dont le nom veut dire "maintenant" en japonais.

Un livre fait de silences, en opposition aux bruits du monde. Héritier d'un savoir-faire ancestral, Kurogiku est aussi l'héritier des applications guerrières et néfastes mises en oeuvre par ceux qui s'approprient les technologies à des fins de domination et de destruction."Toute beauté a sa part d'ombre", nous rappelle-t-il avec une sagesse mêlée de tristesse et d'un zeste de culpabilité.

"Je vivais de projections, de rêves, de passés et d'avenirs. Il était temps de vivre le présent de mon corps et du maintenant".

Un propos tout en légèreté et en finesse qui n'en laisse pas moins une trace marquante sur le lecteur. Une leçon de zénitude et de sagesse qui fait du bien. Personnellement, j'ai retrouvé ici quelque chose de la petite musique de Soie d'Alessandro Baricco. Souhaitons-lui le même fabuleux destin !

Et continuons à méditer : "A quoi sert-il d'avoir si être nous manque ?"
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Encore un chapitre avant de s'endormir ? Avec ce roman il sera possible d'en lire beaucoup puisqu'ils sont tous très courts (parfois 15 mots). Un japonais part vivre en Italie pour retrouver la femme qu'il a entraperçu. Comme son titre l'indique sa passion est l'Origami. L'écriture a un peu de Bobin, un peu de Baricco, un peu de Fermine. Amusée par le mot silence. Juste pour passer un moment zen.
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