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3,69

sur 781 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
150 pages où le soldat Ferdinand éructe la guerre dans la mort, le sang, les sanies, la souffrance, les blessures, le vomi, le foutre, la dégueulasserie la plus abjecte.
Et voilà que le soldat Ferdinand reçoit une médaille ! mais pour quel fait d'armes, vains dieux ? simplement de s'être relevé vivant du champ de bataille où avaient crevé tous ses camarades ?
Pour avoir trouvé la force de rejoindre l'arrière, clopin-clopant, aidé par un compagnon d'infortune, et se retrouver il ne sait trop comment gisant sur une civière ?
Quelle connerie, non, mais quelle connerie la guerre !

150 pages de sinistre humanité avec son infirmière lubrique, un lâche souteneur, des putes à soldats, des bourges qui ne comprennent rien à rien, des gradés se pavanant en uniformes rutilants dans les rues de la ville, et des tas, mais des tas de pauvres bougres agonisant dans un hôpital de fortune, qui crèvent treize à la douzaine, sous les yeux du lecteur effaré !

Ici point de bravoure, ni de hauts faits d'armes, ni de coups de clairons annonçant les lendemains qui chantent, mais tout simplement cette immonde ordurerie qu'est la guerre....
La guerre de 14, vue par Céline, qui conte ce qu'il en a vécu, ou presque, en tous cas ce qu'il en a ressenti et les traces indélébiles qu'elle lui a laissé. "J'ai attrapé la guerre dans ma tête" dit le soldat Ferdinand qui traîne sa blessure au bras droit et ses insupportables maux de tête.

C'est l'ébauche d'un roman en gestation, inabouti, un premier jet rédigé dans le style parlé de Céline, très bâclé, dans un langage cru et violemment imagé, mais avec parfois de percutantes analyses et une vision sordide de la vie .
150 pages que le lecteur se prend en pleine gueule, c'est ordurier, putassier, ça vous fout la gerbe, c'est la guerre, quoi !
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Mon impression en parcourant ce manuscrit c'est que je ne saurai toujours pas davantage pourquoi l'écriture de Céline passionne tant de lecteurs, d'intellectuels ou autres grandes figures de la culture.
Lorsque Fabrice Luchini le lit, j'adore l'écouter, je peux presque ressentir quelque chose. Mais dès que je suis seule devant cette écriture un peu façon kalach de la première moitié du vingtième siècle, je décroche. Les idées sont certes intéressantes mais la mise en forme de Céline ne m'a pas davantage interpelée dans ce manuscrit de 200 feuillets nouvellement édité que dans beaucoup de ses autres ouvrages.
Je n'ai pas réussi à le lire en totalité. Peut-être un jour comprendrai-je quelque chose à la "passion Céline" ?
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Louis Ferdinand Destouches (1894-1961), dit Louis-Ferdinand Céline, connu sous son nom de plume généralement abrégé en Céline, est un écrivain et médecin français. Il est notamment célèbre pour son roman Voyage au bout de la nuit (1932) récompensé par le prix Renaudot. Considéré, à l'instar de Faulkner et de Joyce, comme l'un des plus grands novateurs de la littérature du XXe siècle, Céline introduit un style elliptique personnel et très travaillé qui emprunte à l'argot et tend à s'approcher du langage parlé. Céline est hélas, aussi connu pour son antisémitisme avec des pamphlets virulents dès 1937 et sous l'Occupation durant la Seconde Guerre mondiale il est proche des milieux collaborationnistes et du service de sécurité nazi.
Guerre, roman inédit de Céline vient de paraître, retrouvé dans des conditions mirobolantes sur lesquelles je ne reviens pas, tous les médias en ont parlé. Je ne m'étendrai pas non plus sur les noms des personnages qui réapparaissent dans d'autres livres de l'écrivain, personnages fictifs ou réels, avec des identités qui diffèrent selon les ouvrages ou même au coeur d'un même livre, tout cela est expliqué dans les appendices et ne serait que recopie de ma part.
Je m'en tiens donc à la seule lecture de ce bouquin. Ecrit d'un seul jet (pas retravaillé donc, d'où des faiblesses et bizarreries) certainement en 1934, après la parution du Voyage au bout de la nuit, il s'agit d'un récit autobiographique romancé dont Ferdinand Bardamu (alias de Céline) est le narrateur.
Durant la Grande Guerre. Ferdinand est à l'agonie sur un champ de bataille en Flandres quand un soldat Anglais l'en tire et le conduit à l'hôpital dans une ville voisine. Une balle restée dans son oreille le rend fou de douleurs chroniques dans le crâne (« J'ai attrapé la guerre dans ma tête. Elle est enfermée dans ma tête ») Là, il va découvrir un univers et des personnages « pittoresques » ! Un médecin non qualifié qui voudrait l'opérer et extraire la balle mais se ravise grâce à l'intervention de Lespinasse, une infirmière bienveillante pour employer un euphémisme (« Elle passait le soir et sans en avoir l'air me réchauffait la bite un bon coup ») ! Un voisin de lit n'est pas mal non plus, Bébert/Cascade, un jeunot déjà maquereau de son état qui enseigne à Ferdinand tous les trucs à savoir dans le coin et avec qui il va faire les quatre cents coups. Plus tard, le gamin fera venir sa régulière, Angèle, pour la faire tapiner avec tous les soldats et officiers cantonnés dans la ville mais surprise ! La mignonne (« Elle vous portait le feu dans la bite au premier regard »), émancipé par sa séparation d'avec son Bébert, se rebiffe et le rabaisse. J'abrège, Ferdinand et Angèle trouvent une combine pour filer en Angleterre avec un miché de la donzelle. Ici s'achève le roman, la suite, inédite aussi, Londres, paraîtra prochainement.
Si j'ai lu les principaux romans de l'écrivain, je n'en suis pas un fan absolu mais je reconnais que ça décoiffe sérieusement. Je comprends parfaitement qu'on n'aime pas de ce genre de littérature car Céline n'y va pas de main morte. L'écrivain branle la langue comme un cocotier et ça tombe comme à Gravelotte. Des phrases à l'emporte-pièce, des passages éructés, une langue torturée (« Elle avait de l'intrigue dans les mots qu'elle se servait, j'écoutais qu'elle m'y faisait sautiller de joye l'imagination »), de l'argot plein la bouche, du sexe cru tant et plus ; le lecteur se sent agressé physiquement quand il lit Céline. Et je ne vous parle pas du pessimisme et des méchancetés humaines points communs à l'ensemble de son oeuvre.
Un bon roman, de ceux qu'on peut classer dans la rubrique « expérience de lecture » si elle existe ?

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Je n'avais jamais lu Céline. Mon entourage, après avoir abandonné la lecture de "Voyage au bout de la nuit", m'avait prévenu : c'est une lecture difficile, que ce soit à cause du thème (déprimant et horrifique) ou de l'écriture en elle-même. Je me suis lancé. Je confirme. le thème ne m'a pas posé problème. J'ai été beaucoup plus violenté par "A l'Ouest rien de nouveau". L'écriture, en revanche, c'est autre chose... Céline écrit comme on parle au début du XXe siècle. On a donc droit à des tournures orales, certaines complètement disparues, mélangées à de l'argot de l'époque et du langage militaire. C'est très difficilement accessible, particulièrement pour les lecteurs amateurs. Et cela se résume à du sexe, du sexe et encore du sexe. Une fois terminé, je n'ai pas bien compris pourquoi on encense Céline. le thème est vu et revu, rien de nouveau. L'écriture est très particulière et assez imbuvable (on se rapproche de Jacquou le croquant, complètement illisible). J'aurais mis 2 étoiles, pas plus. En revanche, j'ai beaucoup aimé l'édition, l'objet-livre. le fait d'avoir ajouté des pages du manuscrit disparu fait comprendre le très difficile travail de transcription (l'écriture de Céline est illisible, surtout si les feuillets sont raturés et bourrés de corrections et notes). le glossaire est très utile et très bien réalisé. La remise en contexte dans l'oeuvre de Céline permet d'apporter un très bon éclairage. J'applaudis donc plus ici le travail de Gallimard, exceptionnel, que de Céline. (Je sais que je vais encore me faire taper dessus après cette critique parce que je tape sur un auteur qu'on se doit d'aimer et encenser si on veut passer pour un intellectuel... Tant pis...)
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Je donne un avis de lecture sur un livre de Céline. Les feuillets récupérés sont un bon coup éditorial, sachant que l'auteur est resté sulfureux par delà les années, nettement plus corrosif qu'un Houellebecq qui a dû se rêver en Céline du XXI ème siècle.
Le texte est du concentré de langage fleuri. Les contempteurs du romancier vont s'en donné à coeur joie. J'ai lu les deux romans les plus connus, il y a fort longtemps. le souvenir que j'en ai baigne dans une morosité, une tristesse existentielle plombante. Ici, nous sommes à la source de cette vision du monde. Céline a été blessé sur le front de guerre, dans la boue, le sang et tout le reste, les humeurs qui suintent sont un catalogue à eux seuls. Les mots, les tournures de phrase ainsi que les situations régressives excessives, voire grotesques ne décrivent pas la guerre, elles "sont" la guerre dans la négation de l'idée que l'on se fait de l'être humain en temps de paix. Oui mais voilà, Céline est en guerre, contre ses contemporains, contre lui-même, corps meurtri aux pathologies handicapantes. La perception de l'extérieur en est dévoyée, réduite à un amoncellement de sensations, douleurs, que le vocabulaire à disposition ne suffit pas à évoquer.
"Crache ton venin" est le titre d'une chanson et d'un album du groupe "Téléphone".
Ce pourrait être l'épitaphe sur la tombe du romancier.
Céline met mal à l'aise par delà la crudité du vocabulaire, il traduit l'intraduisible, les remugles de ce que l'être humain produit de plus infâme, de plus sordide, d'une absurdité quasi pathologique, de ce qu'un être vivant peut faire subir à son alter ego.
Les écrits antisémites seraient-ils du même acabit ? L'excès même de ces écrits les rend suspects, qu'ont-ils de sincère, ces anathèmes immondes ? Une provocation de plus, un mépris souverain envers l'espèce humaine ne nous exonèrent en rien de l'évolution d'un écrivain par ailleurs iconoclaste, dans le sens régénérateur du terme.
Si Céline n'avait pas fait la guerre, aurait-il été lui-même ?
Lisez l'auteur dans son ensemble, cet opus ne me semble pas indispensable, un brouillon qui annonce le reste.
Attendre la sortie en poche.
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J'avoue que ces manuscrits retrouvés m'ont donné envie de replonger dans les lectures de Céline.
On y reconnaît bien la plume mais aussi le thème de prédilection de la Première Guerre Mondiale sur lequel il a l'habitude d'écrire.
Le roman est finalement assez court, ce qui j'avoue m'a plu car l'écriture de Céline est plutôt lourde voire oppressante et j'avais tout de même hâte de le finir.
Finalement à travers ce roman, on apprend un peu de Céline à savoir sa blessure de guerre qui aura des conséquences toute sa vie durant.
Quoi qu'il en soit la lecture de ce roman n'est pas toujours facile, même si intéressante historiquement.
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j'avoue avoir eu un peu de mal avec la façon d'écrire de Céline, c'est de l'argot des années 20 sortit brut de décoffrage des pensées confuses d'un blessé pendant la terrible guerre de 14. l'intérêt est qu'on touche de près l'horreur, la stupidité de cette très époque, on se sent près de ces personnages complètements perdus, l'horreur de la guerre et de l'âme humaine a un même niveau … heureusement 150 pages ! je vais pouvoir me changer les idées

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Après avoir refermé le livre, je ne sais quoi penser. Bien sûr la guerre 14 était des plus horribles pour les jeunes hommes de 20 ans qui partaient au front et en revenaient mutilés, perdus, traumatisés par des séquelles. Bien sûr, Céline parle en connaissance de cause avec son langage à lui, volontairement populaire voire ordurier qui, écrit en 1934, inspira bon nombre d'autres écrivains. C'est que Céline fait de mieux : utiliser l'ordure pour parler de l'ordure.
Cependant, ce qui me gêne, ce n'est pas tant ce style qui force un peu le trait et qui est déjà présent dans Ubu (pièce que j'exècre, n'étant pas doué pour le burlesque) mais c'est tout simplement cette sortie d'inédit, que ce soit de Céline ou d'un autre. Si l'écrivain n'a pas jugé bon de le publier, c'est qu'il avait ses raisons. Pourquoi alors publier cette espèce de brouillon où l'on nous signale les mots illisibles entre crochets, les repentirs en notes ? La lecture est très pénible même si l'on y trouve des morceaux d'anthologie notamment ce repas du dimanche chez l'assureur, ami du père de Ferdinand, pour fêter la médaille militaire de ce dernier où Cascade, le souteneur engueule Angèle en mots choisis, la seule guerre que les convives auront vu et qui les choque profondément. J'aime quand Céline se moque du bourgeois tapi à l'arrière pendant que les pauvres types vont au casse-pipe. On excuse de ce fait la « lâcheté » de ceux qui se tirent dans le pied pour être réformés, comme Cascade justement alors que Ferdinand fait l'objet d'une enquête de l'état-major qui le soupçonne de désertion alors que lui-même comprend à peine ce qui lui est arrivé.
Hormis ces quelques passages bien sentis, on est loin du Voyage au bout de la nuit ou de Mort à crédit, à mon sens les seuls ouvrages de Céline qui valent le détour. le reste m'est très ennuyeux dans sa disproportion et son grand guignol. Au moins, ce « roman inédit » a le mérite de pas encore montrer ces tics pénibles de « ! … »
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S'il n'était sauvé par une langue déstructurée, malmenée semblant tout droit sortie de la fange ce livre ne serait rien ou si peu. Les élucubrations d'un pervers pépère, couchant sur papiers son excitation sexuelle mêlant voyeurisme et fantasme ô combien classique de l'infirmière coquine en manque de sexe prête à se jeter sur le premier patient un tant soit peu dur... Non franchement par moment on a mal pour Céline, cette absence de retenue, cette frustration de la sodomie, cette envie de posséder des femmes qui ne seraient que bidoche pour ce pauv' souffreteux de la tétère mais pas du zobar... Mais voilà il reste l'écriture, absolument pas académique, âpre, crue, et qui par moment m'a rappeler le Burgess de l'orange mécanique avec son nécessaire lexique final et son phrasé issue de la rue. Je viens de terminer ma lecture et j'ai bien du mal à savoir si je l'ai aimé. Déstabilisé par la forme et c'est une bonne chose. Dubitatif sur le contenu et ça c'est moins bon. Reste que le pseudo-féminisme de notre époque devrait passer par toutes les couleurs et ça c'est pas gentil mais je kiffe...
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Ferdinand est gravement blessé aux touts débuts de la première guerre. Seul rescapé de sa troupe, il est soigné dans une « ambulance » où il fait la connaissance de L'espinasse, une infirmière vicieuse, de Bébert qui fait venir tapiner sa femme dans le quartier anglais, d'une jolie serveuse…Un roman dont le manuscrit a été perdu pendant 70 ans, dont on retrouve les personnages dans « Casse-pipe » ou « Mort à crédit », avec le même sexe omniprésent. de beaux passages mais aussi quelques éléments incompréhensibles dûs parfois aux éléments illisibles du manuscrit.
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