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sur 781 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Blessure de guerre.
L'annonce de la publication imminente de plusieurs inédits de Celine m'a excité comme la veille d'un premier rendez-vous ou comme ce jour inoubliable, les larmes perlent mes yeux à la surface de ce souvenir, où j'avais trouvé par hasard un vieux Bounty comestible dans ma boîte à gants. On peut être romantique et goinfre.
J'ai donc entamé la lecture de Guerre dans le métro, à la sortie de ma librairie. Je ne vais pas blâmer la curiosité de mes voisins de rame qui ramaient pour deviner le titre du roman que je lisais. Je fais pareil. Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es. Quelle horreur. En revanche, devant certaines mines déconfites et moues hostiles, formules toutes faites pour désigner des gens qui font la gueule, j'ai pu me rendre compte que Celine, même mort depuis un demi-siècle, ne laissait pas indifférent.
Comme j'assume mes mauvaises fréquentations, j'ai poursuivi ma lecture et j'ai même réussi à glisser assez fort à la personne qui m'accompagnait que j'avais adoré le dernier film de Polanski pour aggraver mon cas auprès de mes congénères.
Je ne vais pas descendre à la station des lieux communs pour dire qu'il faut distinguer les pamphlets antisémites impardonnables des romans vertigineux ou qu'il y a eu un avant et un après Céline en matière de littérature. Ah, je l'ai fait, bon tant pis. Mentions sanitaires.
Autant le dire tout de suite, ce roman est un premier jet qui n'est pas du niveau de Voyage au bout de la nuit ou de Mort à Crédit.
Céline n'est pas un génie imaginatif. Il fictionne sa vie et frictionne la langue pour la rapprocher le plus possible de l'oralité, avec tout ce qu'elle contient de répétitions, d'imperfections et parfois de vulgarités. Il a le don des expressions qui claquent dans une « mauvaise » langue populaire.
En 1914, le soldat Destouches est blessé gravement au bras droit à Poelkapelle, dans les Flandres, ce qui lui vaudra la croix de guerre. La même mésaventure arrive au soldat du roman qui va être hospitalisé et il va être pris en main dans tous les sens du terme par l'infirmière l'Espinasse. Sur place, il va se lier à un autre blessé, Cascade, à la fois petit ami et souteneur d'une Angèle bien mal prénommée. Ils vont faire le mur et l'amour, comme ils ont fait la guerre. Cette dernière en prend pour son galon.
Je sais que les phrases de Céline rebutent beaucoup de monde mais je fais partie de ceux que cette langue parlée, volontairement outrancière, fascine. Je trouve que les mots de Céline sont carnés, les scènes de bataille incarnées, les vies décharnées, le sexe acharné et j'arrête car je n'ai plus d'idées : écharné.
J'ai terminé cette lecture il y a près d'un mois et je sais que je n'oublierai pas certains passages malgré une structure inaboutie.
Je ne m'excuserai pas de lire le prochain.
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Guerre est la publication d'un manuscrit dérobé à la libération de Paris dans l'appartement de Céline, alors que celui-ci a fui avec sa femme Lucette et leur chat Bébert au Danemark.

Céline, avec la force et la fureur d'une langue qui est la sienne, revient sur ses mois de guerre, la première mondiale, quand il fut grièvement blessé au bras et victime de graves acouphènes à la suite d'un acte héroïque qui lui valut la médaille militaire et la Croix de guerre. le ton est à l'ironie pour décrire l'horreur et l'absurdité d'un conflit où les hommes ne sont plus que souffrance et viande en décomposition, fantômes qui apparaissent et disparaissent au regard de plus en plus halluciné du brigadier Ferdinand. Transporté à l'arrière, comme nombre de ses camarades plus morts que vifs, Ferdinand opéré qui divague et souffre, mais est soulagé par l'infirmière l'Espinasse...

Avant son embarquement pour Londres, un séjour à l'hôpital de plusieurs semaines qui occupe un grande partie du présent récit de Céline, qui n'est pas celui de la réalité mais sa version romanesque dont on retrouve des éléments dans Mort à crédit et Guignol's band et dont Londres est à l'évidence la suite. Premier jet corrigé par son éditeur d'aujourd'hui, un écrit qui sans avoir la puissance des oeuvres majeures de Céline en possède déjà le génie en gestation.
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J'ai découvert Céline, il y a bien longtemps avec Mort à crédit et j'avais été littéralement emporté par ce roman.Un roman très autobiographique, parlant de ses jeunes années avec ses parents, passage Choiseul. Son écriture acerbe, son humour à l'emporte pièce m'avait fasciné.
Le seul roman que j'ai pu rapprocher de ce livre est l'enfant de Jules Valles, qui lui aussi vaut son pesant d'or.
Néanmoins, je n'étais pas tentée de lire: Voyage au bout de la nuit, j'ai mis très longtemps à m'y mettre renaclant que ce n'était pas un livre pour moi. Et, puis le hasard m'a "forcé" à le lire et sincèrement, je n'aime pas ce mot, mais c'est un véritable chef d'oeuvre, un roman incontournable à lire absolument.
Aussi, j'ai été ravie comme tant d'autres lecteurs de découvrir cet inédit de Céline avec :Guerre.
Écrit, finalement deux ans après le voyage, soit en 1934, 20 après la guerre de 14, celle dont on croyait que c'était "la der des der".
Céline, dans une écriture qui n'appartient qu'à lui nous livre les dégâts et les atrocités que la guerre de 1914 ont provoqué , d'abord sur sa propre personne.
"J'ai attrapé la guerre dans ma tête. Elle est enfermée dans ma tête".
On a de la peine à concevoir cette image atroce, Céline souffrira toute sa vie de maux de tête.
"J'ai appris à faire la différence entre les bruits du dehors et les bruits qui ne me quitteraient plus jamais"
Malgré cet handicap insurmontable, il deviendra médecin, un médecin pour les pauvres.
Le parcours de cet écrivain reste hors pair tant dans sa tragédie, ses excès, ses prises de position où on pourrait en écrire des tonnes.
Ce que j'aime avant tout chez Céline, c'est cette truculence dans l'écriture, cet humour mordant, feraillant sans cesse la noirceur du monde, cette écriture ne se compare pas, elle est exceptionnelle, après on ne peut que l'aimer ou la rejeter.
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«  J'ai en moi mille pages de cauchemars en réserve , celui de la guerre tient naturellement la tête » écrit Céline à Joseph Garcin en 1930.
«  J'ai attrapé la Guerre dans ma tête » .

«  Je sentais de la vie qu'il en restait encore beaucoup en dedans , qui se défendait pour ainsi dire » .
Quelques extraits des 250 feuillets réunis ici et retranscrits , édités à priori , ils auraient été écrits en 1934 , soit deux ans après le Renaudot attribué au Voyage, mais surtout vingt - ans après son expérience du front et des tranchées ,en 1914, qui lui valut de graves blessures .
Je dois dire que c'est mon premier Céline .
On trouve ,au début Ferdinand.dans les Flandres ,au milieu des cadavres de ses compagnons d'infortune .
Nous suivons la convalescence du brigadier Ferdinand depuis le moment où , gravement blessé il reprend conscience sur le champ de bataille, jusqu'à son départ pour Londres, .
À l'hôpital de Peurdu - sur - la lys , objet de toutes les attentions d'une infirmière entreprenante , Ferdinand , s'étant lié avec Bébert , nommé Cascade plus tard, trompe la mort , s'affranchit du destin promis jusqu'alors.

Cru , crépusculaire , féroce , gouailleur, truculent, imagé , ce livre aujourd'hui publié nous offre son lot inédit de formules imparables, portraits à vif , incisifs , scènes traumatiques , nihilistes , dans un monde en plein chaos «  dans l'abattoir international en folie » .
C'est un récit entre oeuvre imaginaire et récit autobiographique .
Une sacré prise de conscience , une brutale désillusion apparaît dans une lumière des plus crues, , vingt ans après le passé «  toujours saoul d'oubli » reste vivant , à jamais inoubliable.
Céline exprime son angoisse , son horreur de la Guerre et de la mort .
Il est revenu du front mutilé dans sa chair et son esprit comme tous les anciens combattants de la grande guerre, sauf que eux ,n' en parlaient pas —- mutiques —- intimement persuadé par ailleurs , du «  plus jamais ça » .

La langue est outrancière, répétitive, argotique, orale , aux mots abrasifs , injurieux, vulgarité et imperfections, , images d'une crudité inimaginables .
Il sait utiliser des expressions qui «  claquent » , résonnent dans une langue très populaire …torturée, ponctuée de gros mots , parfois traversée de rares et bouleversants accès de tendresse. .…
Voilà une expérience peu commune à l'originalité linguistique déconcertante qui peut fasciner , en tout cas ne jamais laisser un lecteur indifférent !
Tout dans ce récit curieux respire la douleur , la cruauté , la mort :
Odeurs d'urine, de matières fécales , plaies putrides, odeurs âcres de transpiration, écoeurantes de vomi, «  des petits morceaux d'horreur » , la guerre qui «  pue » ,qui «  pue » .
C'est frontal, direct , vie et mort , souffrance , sexe, peur, amour/ haine / …..
Une expérience de lecture chaotique , inédite , énorme! .
Un livre que j'hésitais à lire ….
Mais seul Celine a écrit sur la grande guerre de cette manière , si «  explosive » , pour cela , il faut , peut être , le lire ….
Mais ce n'est que mon avis , bien sûr , comme toujours .

«  C'est énorme la vie quand même .On se perd partout » .
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« Dors ou dors pas, titube, trombone, chancelle, dégueule, écume, pustule, fébrile, écrase, trahis, ne te gêne guère, c'est une question de vent qui souffle, tu ne seras jamais aussi atroce et déconneur que le monde entier ».
Ce roman est l'antichambre de « Mort à crédit ». Comme le dit Céline : « J'ai attrapé la guerre dans ma tête ». L'épreuve du premier conflit mondial a donné matière à ses récits, à des migraines qui l'ont tourmenté jusqu'à ses derniers jours, jusqu'à ses égarements : « J'ai l'âme plus dure, comme un biceps. (…) J'ai appris à faire de la musique, du pardon et, vous le voyez, de la belle littérature aussi, avec des petits morceaux d'horreur arrachés au bruit qui n'en finira jamais ».
Dans « Guerre », on retrouve l'audace et la gouaille de l'écrivain. Sa langue est inventive, furieuse et sans entrave. Il se joue de la grammaire et des conventions pour que les émotions soient brutes et les coups, portés là où la douleur sera plus forte.
Un génie littéraire produit des pages dont la musicalité emporte à chaque relecture. Céline est ce génie et je ne me lasse pas de relire les pages 46, 66, 75, 87, 107 ou 134.
Comme un tableau vivant De Toulouse-Lautrec, l'écriture de Céline transmet les saveurs d'une époque. Les impressions sont intactes, traversent les siècles. Les mots employés n'y sont pas étrangers. le vocabulaire argotique donne au récit une facture unique, une tonalité d'un autre temps. Quelles merveilles (entre autres) que ces agonique, bobèche, brise-bise, lazaret, miché, mouscaille, picolo, rigodon et rouscailler, que l'éditeur a eu la bonne idée d'expliquer dans un lexique.
« Guerre » est raturé, annoté, parfois hésitant. Il en devient passionnant parce que la vie de Louis Destouches y côtoie son imagination débordante.
Bilan : 🌹🌹
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Alors, que dire ?!
Cela fait des semaines, des mois voire des années que je me promets de me coltiner Louis-Ferdinand Céline et plus particulièrement son incontournable ‘Voyage au bout de la nuit' dont j'ai gardé en mémoire les illustrations hallucinées de Jacques Tardy à la fin des années 80.

Une envie, certes, mais une peur surtout tellement l'oeuvre est gigantesque et l'auteur si controversé.
Alors quand j'ai lu que ‘Guerre', ce mince inédit (une centaine de pages) récemment retrouvé, pouvait être une bonne porte d'entrée dans l'univers singulier de Celine, je me suis dis ‘Banco, j'y vais !'

Mais quelle surprise !!

Je ne m'attendais absolument pas à cette plume devant laquelle celle d'Audiard fait figure de bavardage de la baronne de Rothschild à l'heure du thé.

Que c'est cru !

Ferdinand, le narrateur, grand blessé sur le front se retrouve pris en main (le terme est choisi) dans un hôpital de campagne pour soigner son bras et son oreille arrachés. Il sympathise avec son voisin de lit, un petit proxénète parisien qui s'est automutilé pour être rapatrié du champs de bataille et qui en profite pour faire venir sa prostituée d'épouse, la clientèle potentielle étant particulièrement nombreuse dans cette petite ville (village) devenue cosmopolite. Ensemble, ils feront l'hôpital buissonnier avant que la patrouille ne rattrape le resquilleur à fusiller. Ferdinand copinera alors avec la veuve joyeuse.

Il a été déjà dit partout qu'entre les mains, nous avons la brute transcription du premier jet du manuscrit original, certains mots restés indéchiffrables n'ont même pas été remplacés, seule la ponctuation à été rajoutée afin de rendre la lecture plus aisée. On sera quand même surpris de voir un des personnages principaux (le maquereau) changer de nom en cours d'ouvrage. On sera surtout estomaqué, dans ce récit consacré au chaos, aux horreurs de la grande guerre, entres les descriptions des blessures et des souffrances des poilus de trouver celles de pratiques sexuelles (réelles ou fantasmées) dans un style argotique de l'époque relativement déstabilisant ! Ce style pour le moins imagé, plus oral qu'écrit, ‘déplombe' le propos sans le lisser, la tragédie se noue cependant malgré la relative légèreté du ton.

Ce fût effectivement un bon moyen de découvrir et de démythifier cet auteur pas si inabordable que cela en définitive, une lecture ‘agréable' (mais qui suppose une certaine concentration) à la condition, quand même,  de bien vouloir se plonger dans ce langage à minima populaire, cette gouaille aujourd'hui disparue ou cantonnée à un public averti.
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Quelle joie de vivre la parution du "dernier Céline" de mon vivant!

Quelle chance!

Quelle incroyable chance d'avoir récupéré ce manuscrit qui s'inscrit sans nul doute dans les plus grands romans de Céline. C'est explosif, dégueulasse, magnifique, choquant, horrible, poétique, sale, vrai, desespérant, éclatant, terrifiant, puant, parfaitement Célinien!

Je n'ai su résister au manuscrit des Saints-Pères et au tirage de tête.

Il est d'excellent ton de rappeler que la guerre, c'est l'enfer, celui que l'auteur a porté en lui, tout dézingué, jusqu'à la tombe.

Véritablement chez Céline c'est bien la danse du laid et du poétique dans leur alternance frénétique qui transcende ce que l'on connaît de la littérature. Je ne comprends toujours pas pourquoi ce ramassis des pires dégueulasseries est si beau, sans doute parce que ce cri du coeur voile une souffrance si dense qu'elle résonne dans toute l'histoire de l'Homme. Parce qu'il n'enrobe pas les pires vérités du fielleux nappage du déni. C'est l'Homme, tout entier, tout sale et beau !

Parce que finalement, tout crus et infâmes que soient les mots, ils sont si doux à côté de la nature de l'Homme. le cri d'un Homme cassé, jamais réparé, une âme si proche de la poésie pourtant .... Krogold, les fées, c'était ce qu'il aimait! Mais il a vu ses camarades se vider de leur tripes par le fondement au fond d'un trou dans le Nord. Il reste sa lueur! et vous la retrouverez dans guerre! Son inextinguible et têtue lumière !

Le sang, la mort, le sexe, les pustules et le sublime, quelle terrible, véritablement terrible et tonitruante ode à la vie qui reste!
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Guerre” est la première publication tirée des 6000 feuillets manuscrits retrouvés en 2021.
Il n'a pas été finalisé par Céline et certains mots restent illisibles.

La lecture du livre terminée, je cherche parfois à lire quelques chroniques Babelio.
Souvent je renonce rapidement, ne trouvant que des résumés.
Mais le style de Céline vous a inspiré, mes Babel-amis : ODP31 : “les mots de Céline sont carnés, les vies décharnées, le sexe acharné…”, Brooklyn_by_the_sea : “Une langue française savamment torturée et ponctuée de gros mots de sale gosse.”, BillDOE : “ Ce roman est un véritable charnier de la langue de Molière.”

“J'ai attrapé la guerre dans ma tête. Elle est enfermée dans ma tête ”.
Le livre “Le traumatisme de la grande guerre et Louis-Ferdinand Céline” avait tenté d'expliquer la particularité du style de l'auteur par le traumatisme et les stigmates de ses blessures de guerre.
Alors est-ce la proximité d'avec celles-ci lui bourdonnant des névralgies, accompagnées de violents acouphènes ou le fait que le “bon à tirer” n'a pas été donné par l'auteur, mais j'ai trouvé ses dialogues grave graveleux, les scènes salées - limite choquantes - où aucune fleur ne venait pousser dans le lit.

J'ai apprécié les éclairs éruptifs de Céline mais que de pessimisme et de désillusions chez Bébert le souteneur, Angèle la prostituée, Ferdinand, l'avatar de l'auteur.
Ce dernier ne croit en rien et encore moins à la guerre à laquelle il ne rêve que de se soustraire.

J'ai laissé décanter ce récit-roman, pour en extraire des saillies littéraires que je n'ai pu m'empêcher de vous rapporter en citation.
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Cet obscur objet de littérature surgi des limbes auquel on a accolé le nom, le doux et sulfureux nom de Céline, réveille immanquablement en moi la lecture du Voyage au bout de la nuit. J'avais 16 ans et je me débattais avec les affres de l'adolescence, les boutons d'acné, la pression scolaire et le désir si ardent de plaire aux filles, et à un monde qui tardait à s'offrir à moi. Cette rencontre me fascine toujours, tant le nihilisme de Céline m'avait marqué à cet âge que l'on ne qualifie pas d'ingrat sans raison. A telle enseigne que j'ai du mal à mesurer l'influence qu'elle ait pu avoir sur ma vie.

J'ai mis donc 30 ans à retoucher à Céline; le temps de mieux percevoir les contours de sa personnalité, d'apprendre que le débat de savoir si on juge un auteur ou son oeuvre est vieille comme l'histoire de la littérature, mais aussi de visiter le château de Sigmaringen, qui au passage abrite la plus large collection d'armes de guerre en Europe.

30 ans aussi pour définir mes goûts en ce qui concerne les nourritures terrestres. Comme il en va du fromage ou du vin, j'aime les livres bien faits. Avec Guerre, j'ai surtout retrouvé ce qui m'avait tant plu dans la première partie du Voyage: le rythme du récit mais aussi l'irrévérence totale de Céline envers toute forme d'institution; insolence et impunité qui ont contribué à façonner mon surmoi.

Alors oui, Céline a toujours un goût particulier, comme celui que laisse un grand bordeaux bourré de pesticides. Mais Céline, c'est la vie, un petit bout de lumière qui finit dans la nuit.
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GUERRE de L.F. CÉLINE
Gravement blessé, Ferdinand se retrouve dans un hôpital à Peurdu sur la Lys en compagnie de Cascade, un souteneur qui ne tarde pas à faire venir Angèle, sa gagneuse, mais elle semble bien différente de ce qu'il espérait. Ferdinand entame une amourette avec L'Espinasse, une infirmière. Parallèlement, une enquête est en cours par le commandant Recumel sur les conditions dans lesquelles Ferdinand a été retrouvé et sur son itinéraire. Il souffre de terribles maux de tête, semble avoir une balle dans l'oreille et le médecin Mécouille veut l'opérer de la tête. Joffre vient décorer Ferdinand de la médaille militaire, ses parents débarquent pour fêter l'événement. Pendant le repas qui suit Cascade et Angèle se disputent et elle dénoncera ultérieurement son souteneur qui sera fusillé. Ferdinand à sa sortie de l'hôpital montera des petites arnaques avec Angèle.
La dernière phrase du livre est
« J'ai attrapé la guerre dans ma tête »
Guerre fait partie des documents retrouvés qui avaient été volés à Céline. Historiquement Guerre s'insère entre le Voyage et Mort à crédit. On retrouve dans ces 120 pages toute la force de cette plume incroyable, sa haine et son dégoût de la guerre ainsi que la souffrance qu'il endurera toute sa vie suite à sa blessure à la tête. Un brillant plaidoyer anti guerre.
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