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sur 781 notes
Dans ces manuscrits retrouvés, le sulfureux écrivain cueille Ferdinand, son double littéraire, sur le champ de bataille, alors qu'il vient de recevoir une balle dans le bras et une autre juste à côté de son oreille gauche. Son bataillon vient d'être décimé et claudiquant, un bruit immense dans sa tête du fait de sa blessure, « la guerre lui était entrée dans la tête » dit-il, il va rejoindre l'hôpital militaire de Peurdu-sur-la-lys, où il sera soigné avant de rejoindre l'Angleterre. On retrouve bien ici tout le talent de Céline, son écriture déconstruite, son argot de la rue, sa haine de la guerre, de l'armée, de la bourgeoisie, de ses parents...Les premières pages qui décrivent son errance, blessé, donnent aux scènes de guerre un réalisme totalement glaçant...Il sait mettre en image ce qu'il décrit, les défilés incessants des différentes armées sur la rue principale de Peurdu-sur-la-lys ont une puissance d'évocation folle. Il met du bruit et de la fureur dans son écriture. le langage est cru, les scènes de sexe, pas softes du tout, tiennent une place très importante dans le livre et il n'y a pas une trace antisémitisme dans le texte. C'est d'ailleurs là le problème de l'édition de ces manuscrits retrouvés. Dans l'avant propos, il est bien précisé que Céline a été décoré pour faits de guerre en 14, qu'il a frôlé la mort plusieurs fois en 39 – 45. On mentionne ses prix littéraires, et on évoque qu'il a été en exil en Allemagne et au Danemark sans en préciser les raisons, sans révéler son antisémitisme notoire. Pour ma génération qui a la connaissance de ces faits, ça « peut passer », limite. Mais pour les jeunes générations qui n'ont pas ce bagage culturel, Céline va passer pour un héros de guerre couronné par ses pairs en littérature. Et là, c'est grave...
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On retrouve, par minuscules bribes, le talent et la verve de Céline. Cependant, on sent trop que c'est à l'état d'ébauche, de brouillon. Même dans les thématiques, le sexe, la guerre, il y a parfois des formules justes, mais il manque un peu de ce liant qui fait les oeuvres finies. J'ai du mal à déterminer si je suis satisfait que ces feuillets aient paru.
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Un livre de chair et de sang écrit dans un langage outrancier, bien dans le style de Céline, pour vomir la guerre. En l'espèce, je trouve que cette écriture à vif, cette provocation aux bonnes manières ne sont aucunement déplacées pour évoquer les souffrances d'une guerre atroce, dont l'auteur a souffert comme les autres, lui laissant des séquelles à vie. C'est le deuxième livre que je lis de lui, avec voyage au bout de la nuit. Quoiqu'il ait pu écrire d'autre par la suite, ces deux livres en font un grand écrivain.
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Une écriture hachée, rythmée, scandée qui évoque la souffrance , une misère morale et physique, un dégoût de soi, un désespoir . Les besoins ressentis sont des besoins primaires , tout semble au bord d'exploser comme ce qui est dans sa tête.Le cynisme du médecin, de l'infirmier , du curé témoigne d'un monde noir , sans issue. Pas de scrupules pour personne, la description des parents , de l'aumonier, du chanoine est très négative et cynique , ..Il règne une sensation de faiblesse, de peur : le reste du cauchemar de la guerre. Un texte cru, brut qui nous happe.
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Il y a des années, j'avais eu bien des difficultés à terminer la lecture de "Voyage au bout de la nuit", ce qui me vaudra sans doute d'être catalogué dans les rangs de ceux qui devraient s'abstenir d'émettre le moindre avis sur l'oeuvre de Céline, dénués qu'ils sont de la moindre sensibilité "littéraire".
Céline est peut-être le premier à user d'une langue dépourvue de tout académisme, il n'en demeure pas moins que mis à part quelques passages intéressants, dans "Guerre", il s'est essentiellement complu à patauger dans la description crue de scènes de sexe où la truculence mise en avant par ses laudateurs me semble vite trouver ses limites.
J'ai bien conscience que ce commentaire ne présente pas grand intérêt mais il me permet de pousser un premier coup de gueule (bien modeste vu mon audience limitée) contre le mercantilisme de Gallimard et son exploitation éhontée d'un manuscrit auquel l'auteur ne semblait pas avoir jugé bon de donner une suite en le faisant publier.
Le second coup de gueule sera contre les professionnels de la critique dont pas un à ma connaissance, sans doute de crainte d'être ostracisé par le milieu, n'a osé se démarquer un tant soit peu de l'unanimisme dans les louanges à la sortie d'un ouvrage qu'il est de bon ton d'apprécier.
Pour ce qui est de l'expression du "traumatisme physique et moral du front" mis en exergue sur la quatrième de couverture, la lecture des trente premières pages d'un livre dispensable m'aurait amplement suffi.
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Intéressé par la première guerre mondiale, je ne pouvais pas passer à côté de ce récit de Céline concernant cette période de sa vie. C'est l'occasion aussi pour moi de me frotter à cet auteur connu et reconnu que je n'ai jamais lu !

Une histoire difficile dès les premières pages. Difficile dans le sens où le récit est triste et dur, mais aussi car le style de l'auteur est parfois un peu alambiqué. On sens que l'auteur écrit comme il parle, et j'ai un peu de mal avec ce genre de lecture. Généralement ça ne me plaît pas tellement. Mais en plus de ça l'auteur utilise des phrases crus et vulgaires, et ça j'apprécie encore moins. D'accord c'est peut être sa réalité de la guerre, mais la manière de raconter ce réalisme ne m'a pas plu, je n'ai pas accroché.

Ce n'était peut-être pas une bonne idée de commencer de lire Céline par ce récit qu'il a écrit en un seul jet, puis retrouvé et publié 90 ans plus tard.
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C'est en voyant sortir ce titre, Guerre, en 2022, que je me suis dit que je devais lire Voyage au bout de la nuit avant. Connaitre un peu le style et l'univers de Louis Ferdinand Céline avant de lire ses manuscrits retrouvés me semblait une bonne idée. C'est en version poche que je me replonge dans la gouaille du fameux écrivain.

Guerre est un roman probablement semi-autobiographique qui raconte Céline après une blessure de Guerre. Avec une irrévérence coutumière, il raconte la vie dans les infirmeries, les autres blessés, les magouilles et les mensonges. Tout pour ne pas être renvoyé au front.

Avec une franche absence de complexes sur son côté licencieux et fraudeurs, Céline décrit l'autre humanité, celle des lâches, des profiteurs, des fourbes et des voleurs. Habitué aux récits héroïques, on se voit tous un peu comme la personne qui aurait fait acte de bravoure. Céline remet l'humanité à sa place car à travers lui, on a l'autre versant de ce que nous sommes aussi. Et c'est pas très beau.

En tous cas, la lecture en est joyeuse tant le verbe de l'auteur est en tous libre dans ce texte. Si vous aimez Céline, vous aimerez Guerre, sinon, passez votre chemin.
Lien : http://livrepoche.fr/guerre-..
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Écrit deux ans après Voyage au bout de la nuit, ce livre sera publié 60 ans après la mort de Céline.
L'auteur y romance son traumatisme de la guerre, de ses blessures (bras, tête) lors de son hospitalisation à quelques kilomètres du front. « J'ai attrapé la guerre dans ma tête ».
Poignant, violent, inimitable.
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Céline – Guerre
Relire Céline quelques années après la parution de ses livres c'est toujours un choc, une interrogation.
"Considéré, à l'instar de Faulkner et de Joyce, comme l'un des plus grands novateurs de la littérature du XXe siècle, « d'une stature exceptionnelle, au rôle décisif dans l'histoire du roman moderne » estime George Steiner, Céline introduit un style elliptique personnel et très travaillé, qui emprunte à l'argot et tend à s'approcher de l'émotion immédiate du langage parlé."(Wikipedia)
En 1933 Louis Ferdinand Destouches dit Céline avait écrit "Guerre", un récit autobiographe qui se termine en roman, et qui ne fut jamais publié. Il avait confié ses brouillions à deux amis qui ont attendu la mort de sa femme pour les faire éditer en 2022
Précédé de sa mauvaise réputation et de ses propos antisémites et obscènes, Céline avait milité contre la guerre et le travail en usine, il avait du s'exiler au Danemark.
Son dernier texte est toujours d'actualité, il nous invite à poser les vraies questions dans le style si particulier qu'on lui connait
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